L'idée de cirer penis dans le parc pour se détendre, ça pouvait être une bonne idée. Sauf que j'en avais une autre d'idée. Et d'ailleurs, j'en avais encore une autre, encore plus folle, mais comme il avait l'air très emballé à l'idée de s'embrasser, je préférais ne plus rien rajouter. Zeno s'approchait pour me faire face et il m'obligeait à le regarder dans les yeux. J'étais stressée, toujours, mais quand même amusée pour la situation qui changeait rapidement. J'étais sûre de mon coup et pour en attester, je venais attraper son visage pour l'embrasser sans même qu'il n'ait le temps de réfléchir. Aha, il s'y attendait pas, hein ? Il est surpris, mais rapidement, je sens qu'il se détend, moi avec et qu'il me rend mon baiser en m'attirant tout contre lui. J'en profitais pour enrouler mes bras autour de ses épaules, profitant de l'instant en oubliant tout le reste. « Ça va mieux ? » que je lui demandais doucement entre deux baisers, un sourire toujours aussi amusé aux lèvres.

Nos lèvres se rencontre comme s’il en avait toujours été ainsi. Même si je suis surpris sur le coup, le geste n’en demeure pas moins naturel et le moment parfait. « Ça va mieux ? » J’esquisse un sourire semblable au tiens alors que je t’embrasse à nouveau brièvement. « Ouais.. et toi? » Je ne te laisse pas répondre cependant, t’embrassant encore et encore. C’est plus fort que moi, une fois qu’on commence, on ne peut plus s’arrêter. Et puis, j’ai pas envie d’arrêter non plus. Malgré tout, je dois bien te donner une chance de respirer alors je me recule enfin, posant mon front contre le tiens. J’sais pas ce que ça signifie tout ça, mais j’aime ça. J’arrive même à oublier complètement Courtney et ses menaces, ma vie d’avant et ces complications illégales, ma famille qui serait ô combien déçu s’ils l’apprenaient, etc.

Au final, le geste était des plus naturels et ouais, j'avais l'impression que tout le poids que j'avais sur les épaules depuis que j'avais mis les pieds dans le parc était en train de s'évaporer. Entre deux baisers, j'en profite pour lui demander si ça va mieux sans pour autant lui donner l'occasion de me répondre. On avait l'air sur la même longueur d'onde lui et moi sur ce coup là. « Ouais.. et toi? » Je hochais la tête de haut en bas et je profite du nouveau baiser qu'il m'offre. J'aimais ce moment qu'on partageait tous les deux, c'était simple au final et je crois bien que c'était tout ça qui me stressait de base... qu'on ne soit pas vraiment sur la même longueur d'onde. Son front vient se poser contre le mien et je ferme les yeux quelques instants afin d'essayer de calmer les palpitations de mon cœur. « Tu as toujours envie de marcher ? » Et j'me mets à rire parce que finalement, le lieu, l'heure etc, c'était juste une excuse pour tout ça.

On est bien comme ça. Une fois la glace brisée, le poids du stress sur nos épaules semble s’être évaporé complètement. C’est stupide de penser qu’il y avait cette tension entre nous alors qu’on se connait depuis si longtemps, mais je me blâme un peu pour l’ambiance qui régnait puisque c’est ma faute si c’était comme ça. C’est moi qui a décidé d’enfin me lancer et t’imposer ce que je ressentais. Malgré tout, à voir comment tu viens de m’embrasser? Quelque chose me dit que c’était pas à sens unique. « Tu as toujours envie de marcher ? » J’esquisse un sourire et caresse ta joue de mon pouce. « Non pas vraiment.. et toi? » Je recule un peu pour pouvoir croiser ton regard et imagine déjà tout ce que je pourrais te faire. Eh merde, va falloir que je me calme un peu. On s’est à peine embrassé, ça n’signifie pas qu’on baisera tout à l’heure.

Tout me paressait soudainement plus simple. Comme quoi, j'avais aussi des bonnes idées par moment. J'étais fière de moi. Heureuse d'avoir pu décoincer la situation, même si ce saut dans le grand vide commençait doucement à me paniquer. Mon but désormais, ça allait être de ne pas partir en courant et surtout, de ne pas le fuir. Les garçons, j'avais vraiment du mal à gérer mes sentiments et mes relations avec eux, ce qui faisait que je m'emballais très rapidement et que ce n'était pas toujours très beau à voir. Et puis, on s'embrassait et le moment était très agréable et évidemment, je pensais à une suite bien plus physique, une suite qui me tétanisait. Je n'étais pas vierge, mais mon expérience était très limitée. D'ailleurs, la dernière fois qu'il s'était passé quelque chose, je ne m'en souvenais pas puisque j'avais été inconsciente et non consentante. De quoi alimenter ma peur grandissante. Mais, je profitais du moment qu'il m'offrait, restant dans ses bras même si le baiser était interrompu. « Non pas vraiment.. et toi? » J'hausse les épaules. « Tu veux faire quoi ? » Juste rester comme ça ? C'était là que je détestais que l'on ait pas d'endroit tranquille où se poser, même si dans le fond, j'avais peur d'oser me poser avec lui. Putain, c'était déjà la guerre dans mon cerveau et ça allait finir par se voir si je laissais encore le stress prendre le dessus.

J’veux pas me prendre la tête. Même si malgré moi, la réalité commence à refaire surface. Vega qui n’est pas au courant pour nous –enfin, moi j’lui ai rien dit encore-, Courtney qui pourrait très bien débarquer du jour au lendemain, même mon passé criminel qui pourrait revenir sans prévenir… Bref, un paquet de chose qui font que j’préférerais te protéger en partant tout de suite, mais qui ne me font pas suffisamment peur apparemment pour me faire bouger de là. J’suis bien avec toi dans mes bras Maddox, c’est aussi simple que ça. « Tu veux faire quoi ? » Je me passe une main sur la nuque et gratte distraitement mes cheveux courts. « C’est pas très romantique, mais on aurait au moins la paix si on va dans ma bagnole… » Ugh, j’avais l’impression de te proposer de baiser dans ma voiture, quel con. « Ou alors on peut se poser sur un banc quelque part ici… ? » Je lâche un petit rire nerveux. « J’en sais trop rien. »

Il y a quelques mois de cela, si on m'avait dit que ma relation avec Zeno allait évoluer de cette manière, j'aurais probablement rigolé. Enfin. Ce n'était pas tellement prévu et... attendu. Mais, maintenant que j'étais dans ses bras, que je venais de l'embrasser et que le stress était en partie évaporé, je me sentais mieux. C'était plutôt agréable d'être avec lui et rassurant aussi et c'était certainement ce dont j'avais besoin. Mais, je n'en étais pas moins encore un peu stressée. C'était nouveau et j'étais pas très à l'aise en temps normal dans ce genre de relation, et là, ouais, j'étais pas à l'aise à cent pour cent. Je ne pouvais pas m'empêcher d'imaginer la suite et ça me faisait un peu peur quand même. « C’est pas très romantique, mais on aurait au moins la paix si on va dans ma bagnole… » Mes yeux s'écarquillent un peu, mais bon... « Ou alors on peut se poser sur un banc quelque part ici… ? J’en sais trop rien. » Il était tout aussi nerveux que moi et ça m'amusait en fait. « Allons dans ta voiture... » que je lui confie avec un sourire aux lèvres. Pourquoi pas. Je lui volais un baiser à nouveau et je le suivais jusqu'à sa voiture. Peut-être qu'on sera plus tranquille en effet. Sauf s'il est garé dans une rue très passante.

« Allons dans ta voiture... » Tu me voles un baiser et j’hoche lentement la tête, marchant avec toi jusqu’à ma voiture qui se trouve finalement dans un stationnement payant un peu plus loin –hors de question que je risque qu’elle se fasse rayer. L’avantage, c’est qu’au moins on ne sera pas au bord de la route où n’importe qui peut passer à tout moment. Le désavantage, c’est qu’il n’est pas impossible que quelqu’un vienne récupérer sa bagnole non plus. Une fois sur place, je déverrouille les portes et m’installe systématiquement côté chauffeur avant de refermer la porte derrière moi. Je tourne la tête dans ta direction et esquisse un sourire. « Et maintenant quoi? » Ouais parce que normalement, c’est pas très catholique ce que je fais lorsque je m’installe comme ça dans ma voiture. Et je doute que tu veuilles qu’on s’aventure sur ce terrain glissant… du moins, pas ici, pas ce soir, pas comme ça.

Je suivais Zeno jusqu'à sa voiture, en silence. Qu'est-ce qu'on allait faire maintenant ? C'était étrange comme situation, non ? Peut-être qu'il allait vouloir faire plus que de s'embrasser, mais je n'étais pas certaine d'arriver à aller jusque là. Pas aujourd'hui. Fallait qu'on y aille en douceur tous les deux, qu'on prenne notre temps et surtout, qu'on trouve le bon endroit pour ça. Entre ma chambre que j'occupe avec Maverick et son appartement qu'il partage avec ses deux sœurs, ça allait être compliqué de se planifier un rendez-vous câlin. Et là, j'avais peur qu'il me prenne pour une gamine coincée. « Et maintenant quoi? » me demande t-il en souriant, se tournant légèrement vers moi alors que je me trouvais sur le siège passager. « La dernière fois qu'il s'est passé un truc avec un garçon, je n'étais pas consciente, ni consentante... » que je lui avouais dans un murmure. Certainement qu'il était au courant de cette histoire, ça avait fait le tour, mais j'étais toujours restée muette à ce sujet.

J’suis mal à l’aise, j’sais pas quoi te dire. J’veux pas te sauter dessus comme un animal sur un morceau de viande. T’es pas un steak même si t’es sacrément appétissante. Alors je te demande ce qu’on fait maintenant et lorsque ta voix s’élève pour m’avouer; « La dernière fois qu'il s'est passé un truc avec un garçon, je n'étais pas consciente, ni consentante... » j’aurais préféré que tu ne dises rien du tout. Mon sang bouille dans mes veines en moins de temps qu’il ne m’en vaut pour avaler ma salive et je te dévisage la mâchoire serrée et les poings fermés sur le volant au point d’en avoir les jointures blanches. Bien sûr que j’ai entendu cette histoire, mais ça ne rend pas l’annonce de la chose tout droit sortie de ta bouche innocente plus facile à digérer. J’inspire un grand coup puisqu’il est inutile que j’explose maintenant, malgré tout, je parle à travers mes dents lorsque je dis enfin; « Tu n’as jamais… depuis? » C’est un sujet délicat et je ne veux pas t’obliger à en parler.