La journée était passée à une vitesse folle et voilà que j'arpentais désormais les rues de la ville pour atteindre Boston Common. La fin de journée et les lumières du soleil couchant -et de manière générale- faisaient que j'avais emmené mon appareil photo avec moi. Sait-on jamais, une envie de prendre une photo. Et puis, c'était aussi un moyen de m'occuper l'esprit en attendant que mon "rendez-vous" de ce soir arrive jusqu'à moi. Zeno. Zeno allait pointer le bout de son nez d'une minute à une autre et suite aux sms que nous venions d'échanger, j'avais toutes les raisons de stresser. Qu'est-ce qu'il allait advenir de nous ? Qu'allons nous faire ? C'était moi la première à dire que ce genre de chose, ça ne se programme pas et pourtant, je me posais de nombreuses questions. Je déambulais dans le parc, tournant finalement sur moi-même pour revenir sur mes pas et... tomber nez à nez chez le jeune homme. « Zen » que je disais comme si j'étais surprise de tomber sur lui. Oh et tu ne devrais pas louper l'information normalement : je suis allée chez le coiffeur. Adieu les cheveux longs. Désormais, ils étaient au carré et blond.

@Zeno Avgeropoulos

Alors t’as enfin compris Madd. Suffisamment en tout cas pour venir vers moi en mode panique. Est-ce qu’on devrait arrêter de se voir? De se parler? Devrais-tu aller au bal avec quelqu’un d’autre? Ce à quoi je ne peux dire qu’une chose : est-ce que c’est ce que tu veux, toi? Parce que c’est clairement pas pour en arriver là que j’ai enfin arrêté de jouer les imbéciles autour de toi. Avec Courtney hors du décor une bonne fois pour toute –ou du moins, je l’espère- c’est le moment où jamais de plonger et puis… ouais, j’crois que si t’as accepté de me voir, c’est qu’une part de toi a envie de voir où ça peut nous mener aussi, non? « Zen » J’esquisse un sourire en t’attrapant de justesse par les épaules avant que tu me rentre dedans de plein fouet. « Madds » Je penche légèrement la tête sur le côté et porte une main à tes cheveux désormais court, geste qui n’est pas sans me rappeler notre petite rencontre à l’appartement alors que tu attendais Vega pour sortir. « C’est jolie, ça t’fait bien. »

J'étais surprise de tomber nez à nez avec lui alors qu'au fond, je n'attendais que lui. C'était idiot, mais je ne pouvais pas lutter avec mes réaction qui étaient bien trop naturelles par moment. Zeno m'attrape par les épaules, mais ça m'empêche pas de lui rentrer dedans. « Madds » J'hausse les sourcils avant de lui rendre son sourire. Voilà que sa main vient se perdre dans mes cheveu désormais courts. Petit changement pour ma faciliter la vie au quotidien. « C’est jolie, ça t’fait bien. » - « Merci » Et je me mettais à sourire à nouveau, comme une idiote. Finalement, je m'écartais un peu. La situation était étrange, je n'étais pas des plus à l'aise dans l'histoire, je n'avais aucune idée de comment me comporter avec lui et j'allais certainement passer pour une fille coincée dans l'immédiat. « Tu... Tu n'avais rien de prévu ce soir ? » Manquerait plus que je lui chamboule ses plans.

T’es encore mal à l’aise et, à force, tu vas bien finir par me rendre mal à l’aise moi aussi. Ça fait un bail que j’ai pas fait ça… Fin, j’ai souvent la chance de draguer, mais jamais rien de sérieux et surtout pas avec des gens à qui je tiens. Les autres, j’en n’ai simplement rien à foutre. Alors qu’avec toi? C’est différent ouais. « Merci » Je laisse retomber ma main et me racle la gorge en reculant d’un pas et en enfouissant les mains dans mes poches histoire de les occuper un peu. « Tu... Tu n'avais rien de prévu ce soir ? » Je t’observe un moment avant de répondre. « Non, j’ai rarement quoi que ce soit de prévu…être nouveau en ville vous fera ça. » Je lâche un petit rire avant de capturer ma lèvre entre mes dents. Come on Zeno, dit quelque chose. Tu vas pas rester là comme un con à rien dire et à attendre que le ciel vous tombe sur la tête. « Tu veux marcher? »

J'étais pas rassurée. Enfin. Si. C'était pas ça que je voulais dire. Je n'étais pas à l'aise avec la situation. J'avais beau attirer les garçons, physiquement, ça ne m'avait jamais apporté quoi que ce soit de positif ces dernières années. À l'école, ça a toujours été terrible et puis, je n'étais pas le genre de personne que l'on regardait, avec qui on passait du temps et avec qui on voulait approfondir quelque chose. Zeno était le seul et j'avais la sensation, par mon manque d’expérience, que j'allais jamais réussir à me mettre à l'aise. Alors maladroitement, j'essayais de faire la conversation le temps que la situation se débloque un peu. « Non, j’ai rarement quoi que ce soit de prévu…être nouveau en ville vous fera ça. » Je fronce mon nez. Ouais. « Mais tu connais quand même un peu de monde... » Enfin, j'sais pas. J'haussais les épaules. En fait, il connaissait mon frère, moi et... les Rowan. En tout cas, de ce que je savais. J'étais certaine que s'il sortait, qu'il allait vers les autres, il arriverait à se faire des amis. « Tu veux marcher? » J'hoche la tête de haut en bas pour montrer mon accord et je me mets à marcher silencieusement. C'était... stupide. Je me sentais coincée alors que d'habitude, tout le monde me prenait pour une folle. « Je suis nulle pour tout ça... » que je lui confiais en m'arrêtant de marchant, grimaçant un peu au passage.

Tu grimaces à ma remarque et je réalise que j’aurais probablement pu être un peu plus léger dans mes paroles. « Mais tu connais quand même un peu de monde... » J’hoche lentement la tête. « Ouais, c’était une blague Maddox.. » Fuck, on n’est pas sorti de l’auberge les gars, c’est moi qui vous le dit. Toi, tu parles pas le sarcasme et moi, j’connais que ça. Alors je propose qu’on marche en espérant changer l’air un peu. Tu acceptes et on fait à peine quelques pas avant que tu ne t’arrêtes à nouveau. « Je suis nulle pour tout ça... » Je te regarde en silence et passe une main sur ma nuque. « Ouais, moi aussi. » J’sais même pas exactement où on va alors forcément, j’sais pas comment diriger la conversation ou même la situation. Normalement, j’suis assez direct. Sauf que là? J’ai peur de tout gâcher en fait. « Soit toi-même, c’est tout. » Ma main quitte ma nuque et se pose sur ton bras, geste qui se veut rassurant.

« Ouais, c’était une blague Maddox.. » Je me crispe un peu. Okay. Donc si ça continuait comme ça pour les deux prochaines heures, on allait vite déchanter les amis. C'était pas le ma faute, j'étais stressée là et j'avais bien du mal à me détendre, comme s'il y avait une barrière qui me retenait pour me libérer. On se met à marcher et... le silence s'installe. J'osais plus tellement parler jusqu'à ce que je lui avoue que j'étais pas très douée en fait, pour sociabiliser et ajouter de l’ambiguïté naturellement. Mais... On avait survécu à notre diner alors on allait survivre ce soir aussi. « Ouais, moi aussi. » Okay, okay. On est mal alors. Je pensais qu'il allait mener la danse, mais peut-être pas en fait. « Soit toi-même, c’est tout. » et sa main vient se poser sur mon bras. Okay. Alors, vraiment ? Genre vraiment moi-même ? « Tu sais quoi ? Le mieux pour déstresser une situation, c'est de faire un truc con. Alors on pourrait crier "pénis" très fort dans le parc, ou bien... » J'ouvre ma bouche et j'écarquille les yeux comme si une idée lumineuse venait passer dans mon cerveau. « On va s'embrasser » que je dis d'un coup, en posant ma main sur son bras pour l'arrêter dans sa marche. « Si on s'embrasse maintenant, c'est fait comme ça... On en parle plus, on est tranquille, on a plus ce poids énorme sur les épaules... Enfin, tu vois quoi ? ».

« Tu sais quoi ? Le mieux pour déstresser une situation, c'est de faire un truc con. Alors on pourrait crier "pénis" très fort dans le parc, ou bien... » J’hausse un sourcil et retiens une envie de rigoler. « Tu veux jouer à pénis? Genre on commence à voix basse et c’est celui qui arrivera à le crier le plus fort qui gagne? » J’ai pas joué à ce jeu stupide depuis des années, mais j’dois être immature parce que ça m’fait encore marrer rien que d’y penser. Sauf que finalement, une autre idée te traverse l’esprit, te frappant de plein fouet alors que tu m’arrêtes dans ma marche. « On va s'embrasser » Je cligne lentement des yeux. Pardon? « Si on s'embrasse maintenant, c'est fait comme ça... On en parle plus, on est tranquille, on a plus ce poids énorme sur les épaules... Enfin, tu vois quoi ? » C’est plus fort que moi maintenant, je laisse échapper un petit rire alors que je m’arrête complètement et me plante devant toi, suffisamment proche pour que cette distance n’ait plus rien d’amicale. « T’es sûr de toi? » Je fais un pas de plus et mon torse percute presque ta poitrine. De ma main, je relève lentement ton menton dans ma direction, mon index posé sous ce dernier sans te quitter des yeux.

« Tu veux jouer à pénis? Genre on commence à voix basse et c’est celui qui arrivera à le crier le plus fort qui gagne? » J'me mettais à rire en le regardant. « Pourquoi pas ? » que je demande en haussais les épaules avant de rire à nouveau. C'est vrai quoi. Si ça pouvait nous libérer un peu, ça pourrait pas nous faire de mal. Puis bon, il y a du monde, mais le parc n'est pas au maximum de sa fréquentation à cette heure-ci, donc on risque pas de choquer grand monde hein. Sauf qu'une meilleure idée me vient. Si on veut que ça roule entre nous, peut-être qu'on devrait commencer à l'envers ? On s'embrasse pour décoincer la situation et puis, on se détend ensuite. C'bien nan ? Zeno rigole à nouveau avant de se planter devant moi et de se rapprocher peu à peu venant même relever mon menton. « T’es sûr de toi? » J'hausse les sourcils avant qu'un sourire amusé se dessine au coin de mes lèvres. « Oui » que je chuchote avant que mes mains viennent encadrer son visage et que mes lèvres se posent sur les siennes, prête à en découdre. J'avais tellement de retenue en moi et de stress aussi, que tout allait s'évaporer désormais.

« Pourquoi pas ? » Ouais, pourquoi pas? Sauf que t’as une autre idée finalement Maddox. Pas moyen de te tenir tranquille deux minutes en fait. T’es stressé et tu sais pas comment agir, mais ça t’empêche pas de proposer carrément qu’on s’embrasse. Alors je joue le jeu, je me plante devant toi, approche et soulève ton menton pour pouvoir te regarder droit dans les yeux. Tu me fixes, amusé toi aussi et bon dieu, j’aime te voir sourire comme ça. T’es sûr que j’demande? « Oui » Tes mains encadrent mon visage et avant que j’ai le temps de protester, tes lèvres sont sur les miennes. Je reste d’abord surpris parce qu’une part de moi ne croyait apparemment pas que tu aurais les couilles de passer à l’action. Puis, je me détends et répond au baiser, entre-ouvrant les lèvres et laissant ma main glisser jusqu’à ta nuque, mes doigts emmêlés dans tes cheveux. T’as pas idée du temps que j’ai attendu pour ça Maddox. Et s’il n’en tenait qu’à moi, on ne s’arrêterait pas là. Clairement pas. Ma main libre emprisonne ta hanche et je t’attire contre moi. Définitivement, c’est un moyen efficace pour faire passer le stress.