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{ i will survive }
crédit/ tumblr ✰ w/camion

— Boston, 5 mai 2018
Je sais que ce revirement de situation la poussait à réfléchir à la vie, à sa vie… Mais elle était fiancée à un prince, à quelqu’un qui n’était pas moi. Pour me sauver, elle avait décidé de se fiancer à un homme qu’elle n’aimait pas, pour finalement tomber amoureuse de lui. Et moi, de mon côté, j’avais tenté de me raccrocher pour finalement lâcher prise et tomber amoureux d’une autre fille. « C’est vrai » que je disais d’un sourire en coin. Mais ouais, on avait toujours notre complicité tous les deux mine de rien. Malgré la séparation forcée, malgré les sentiments pour nos compagnons respectifs. « Cami… » soupirais-je alors. Si seulement c’était aussi simple que ça. Elle comme moi savions qu’on ne pouvait pas. Quand j’avais cherché à la reconquérir, elle ne m’avait pas laissé le choix que de tourner la page. Elle m’avait repoussé violemment. « Ça fait un moment alors… » Plus qu’un moment, une éternité. Mais mon regard plongé dans le sien, des frissons me parcouraient alors que sa main bougeait le long de mon flanc. Je lâchais alors ses cheveux pour glisser le long de sa joue, l’imitant sans m’en cacher. Seulement, ses lèvres frôlaient les miennes, me laissant plus pantois que jamais. « On peut pas… C’est pas un rêve Cami » soufflais-je à contre-cœur, mon regard louchant sur ses lèvres. « C’est pas l’envie qui me manque pourtant… Mais j’ai Louison… t’as Abelard » Et je déglutissais, parce que dire le nom de celui qui était la cause de bien des soucis, ça me coûtait beaucoup.

et j’sentais qu’on était en train d’aller sur un terrain dangereux. que ça pouvait mal tourner en quelques secondes si l’on sortait juste le mauvais mot au mauvais moment. parce qu’il ne fallait pas oublier ma susceptibilité et le fait que je lui avais brisé le coeur. alors clairement, ouais, on devait y aller avec prudence parce que ça pouvait tourner au vinaigre rapidement et moi, j’avais pas envie qu’on perde ce qu’on était en train de retrouver. « je sais que t’as pas envie que je te le dise » je savais que tu n’avais pas envie d’entendre tout ça. que tu préfèrerais que je me taise plutôt que te donner de l’espoir ou recommencer à te faire croire à des choses. mais j’y pouvais quoi moi si avoir eu la sensation de te perdre me faisait réaliser que je ne pouvais pas me tenir loin de toi ? parce que ouais, c’était concrètement ça la vérité. je ne pouvais pas me tenir loin de toi. « je sais.. » mais dis moi pourquoi j’ai le coeur qui se tord dans ma poitrine à ce moment. pourquoi est-ce que j’ai envie de tout envoyer en l’air ? j’te jure que ça me rend malade de me sentir comme ça. j’ai mal. j’ai terriblement mal de ne plus t’avoir et j’suis plus certaine de réussir à lutter contre tout ça. « alors quoi ? je vais souffrir éternellement sans toi ? » parce que j’ai pas les épaules pour. tu me connais putain. tu me connais et tu sais que j’ai beau me cacher derrière des façades, j’suis beaucoup trop fragile quand ça touche à toi. tu le sais ouais.

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— Boston, 5 mai 2018
Ça m’énervait pas mal dans le fond qu’elle agisse comme ça, parce que même si ça faisait du bien, ça ne changeait rien à la situation. Elle était fiancée à un autre. J’étais en couple avec une autre et je tombais même amoureux d’elle. Certes, j’avais toujours des sentiments pour elle et ils étaient indéniablement ancrés en moi. Mais il fallait que je tourne cette putain de page… Après ce tête à tête dans le lit. Je soupirais à ses mots, déglutissant presque bruyamment. Ouais, j’avais du mal avec tout ce qu’elle pouvait me dire sans que les actes derrière ne suivent. Elle ne pouvait pas vivre sans moi mais restait fiancée à un autre. Elle ne pouvait pas vivre sans moi mais refusait que je réclame de la considération pour elle. Et c’était dur, dans le fond, d’être face à elle aujourd’hui, d’avoir le cœur battant comme au premier jour, mais d’être incapable de faire quoique ce soit, parce qu’on est pas ensemble, parce qu’on est séparé par la volonté de personnes qui n’étaient pas nous. « Je… Non, non… je reste là pour toi… Ne parlons pas de ça maintenant, s’il te plait… Laisse moi profiter de ta présence tant que je peux en profiter » soufflais-je alors, l’attirant un peu plus contre moi, collant mon front au sien tout en fermant les yeux. J’étais extrêmement fatigué pour le coup et j’étais pas contre dormir de nouveau, surtout avec elle à mes côtés.

alors ouais, je sais plus trop. j’ai envie de tellement de chose que je ne peux pas avoir que ça me rend dingue en fait. et ça me rends folle d’être dans cette situation là parce que dans le fond, on reste inaccessible l’un pour l’autre. alors ouais, j’crois que dans tous les cas, on est condamnés et ça me fait chier. on est engagés ailleurs et j’suppose que si t’es toujours avec elle, c’est parce que tu l’aimes. est-ce que tu l’aimes ? j’poserais pas la question, j’ai trop peur de la réponse. j’ai pas envie de sentir mon coeur se déchirer dans ma poitrine en fait. alors je capitule quand tu me demandes d’arrêter d’en parler. pourtant, c’est pas mon genre de t’écouter. c’pas mon genre de repousser à plus tard ce genre de chose mais.. j’ai pas la force de me battre avec toi aujourd’hui. j’voudrais juste que pour une fois les choses soient simples. qu’on soit comme avant, à rire de rien, à s’aimer simplement, à se parler. alors je ferme mes yeux à mon tour en inspirant lentement. j’bouge pas de là où je suis. j’reste avec toi. j’reste avec toi tant que tu veux de moi. et j’sens ta respiration se calmer petit à petit. j’sais pas si tu t’endors, si tu profites juste d’un moment de paix mais j’ose pas parler. j’ose plus bouger. j’reste juste là, avec toi. et j’crois que y avait bien longtemps qu’on avait pas eu un tel moment de sérénité toi et moi.

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— Boston, 5 mai 2018
Je ne savais pas si c’était quelque chose qui allait durer ou non. Camila, sa vie n’était pas forcément évidente et elle avait des choix à faire qui allaient la conditionner sur plusieurs années. Se fiancer à Abelard, ce n’était pas forcément ce qu’elle avait souhaité de plus cher au monde, mais elle était réduite à ça, conservant cependant les sentiments qu’elle a pour moi. Et ces sentiments là, ils l’avaient poussé à me sauver la vie. Elle avait donné de son sang pour que je ne meurs pas à cause d’une hémorragie interne suite à la blessure d’un de mes organes. Elle aurait pu retourner à sa vie, mais non, elle était là, face à moi, dans mon lit. Et bordel que ça faisait du bien, je me sentais bien, à ma place et… ouais, je l’aimais encore cette fille, probablement que je l’aimerai toute ma vie. Mais je ne fautais pas. Louison était dans ma tête, dans mon cœur et je ne voulais pas lui faire ça. C’était une situation difficile, mais je résistais, de toutes mes forces. Je ne sais pas ce qu’il se passera quand elle passera la porte la prochaine fois. Je ne sais pas ce qui se passera quand on se reverra… mais pour l’instant, je préférais pas penser au futur, je me concentrais sur le présent. Elle contre moi, les yeux fermés, connectés malgré nous. Mon bras autour de sa taille, mon front contre le sien, j’avais l’impression d’être chez nous, quatre mois plus tôt, quand on rentrait de Stockholm, épuisés et qu’on s’était allongés dans notre lit. Fiancés et heureux. Doucement, je rouvrais les yeux pour capter son visage, le moindre trait et il était doux, en ce moment. Elle était apaisée en étant en ma présence, pas comme à chaque fois que je pouvais la voir sur les photos prises par des photographes officiels. « T’es belle… » finissais-je par dire doucement.

c’était sûrement pour ça que je ne me battais pas contre toi cette fois. pour cette raison que je n’étais pas en train de chercher la petite bête pour déclencher un conflit. tu venais de traverser un truc dur et.. on était bien là tous les deux. juste toi et moi. alors ouais, je préférais me taire, arrêter de parler de tout ça comme tu le demandais parce que je crois qu’on méritait sincèrement une pause dans tous nos conflits. alors je fermais mes yeux à mon tour, me laissant bercer par ta respiration se propageant sur mon visage. ouais, j’voulais pas bouger d’ici. j’voulais juste rester là une éternité et que rien n’y personne ne vienne nous déranger. parce qu’on était bien. tu pourrais pas dire le contraire. on était vraiment bien là. à s’harmoniser, à juste être tous les deux. et j’sentais finalement ton regard sur moi mais je ne bronchais pas. j’pouvais vraiment rester là encore longtemps. sans rien dire. juste à profiter. mais tes mots m’arrachaient un sourire et je posais un doigt sur ta bouche comme pour te faire taire. « j’ai toujours été belle pour toi » et j’aimais l’entendre me dire ça, vraiment. mais d’un autre côté, il me l’avait dit lui même, on était pas dans un rêve. alors sûrement que c’était le genre de mot qu’on ne devait pas dire. « t’es le plus beau » ouais, moi aussi je devrais pas. mais j’le faisais. et j’crois que c’était ça le problème quand on s’enfermait dans l’une de nos bulles. on contrôlait plus rien, on ne faisait plus attention au reste et c’était exactement ce qui venait nous créer des problèmes. « peut être que je devrais m’en aller » parce qu’on ne savait pas quand louison allait revenir et qu’il valait mieux pas tenter le diable.

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— Boston, 5 mai 2018
Ça faisait du bien cette simplicité, cette complicité également. Ça faisait bien longtemps qu'on ne s'était pas retrouvé dans cette position elle et moi. Depuis début février, les seules fois où on s'est vus, c'était pour s'engueuler, pour chercher à se raisonner... pour finalement abandonner et repartir à nos vies respectives. Elle me manquait, elle me manquait plus que tout Camila, c'était toujours aussi dur de tirer un trait sur ce qu'aurait pu être notre histoire si celui qu'elle aime aujourd'hui n'était pas intervenu. Seulement, il fallait que je le fasse. C'était pas un choix mais une obligation. Par respect pour Louison, par respect pour moi mais surtout par respect pour Camila. Je ne devais pas m'accrocher à elle, parce que tout le monde en souffrirait dans le fond. C'était bien pour ça que j'avais lâché prise, pour tomber dans un puits en compagnie de mon actuelle petite amie. Mais des fois, l'envie de rattraper la corde était là... comme maintenant. Mais je devais résister. « Je dois avoir l'air d'un déterré... » L'accident avait sûrement pas du me louper. Je ne m'étais pas levé depuis que j'avais repris conscience, mais certains mouvements de mon visage m'avaient démontré que j'avais quelques ecchymoses. Gardant ma main sur son visage, je la regardais, le coeur battant. « Promets-moi qu'il prend soin de toi... qu'il te donne l'amour qu'il te faut, qu'il te respecte... Promets-moi de faire valoir tes droits, de ne pas te laisser prendre par... leur famille, leur royauté... Montre à tout le monde ce que tu vaux... Ne les laisse pas te prendre ce qui fait que tu es toi... » soufflais-je doucement, au cas où on ne se reverrait pas.

je ne voulais pas être au milieu du troisième guerre mondiale. j’avais pas donné mon sang pour anéantir ton couple ni rien de tout ça. j’étais pas le diable en personne en fait. alors ouais, peut être qu’il faudrait que je m’en aille. histoire de ne pas lui apporter de problème. autant, louison, j’en avais pas grand chose à faire. autant, je voulais pas te faire de la peine à toi. c’était normal en fait. j’crois que j’en avais déjà trop fait. « tu seras toujours beau, peu importe les circonstances. » que je répondais d’un faible sourire. tu serais toujours à mon goût. parce que t’es mon pluton, ma planète, mon monde. j’crois que y a juste personne qu’est capable de lutter contre ce que l’on peut ressentir l’un pour l’autre. « je te promet de tout faire pour ne pas me perdre. » pour le reste, je ne pouvais rien assurer. parce que j’en savais rien. parce que je ne savais pas comment les choses allaient se passer. parce que je ne pouvais pas te dire que tout irait bien pour moi. « me parle pas comme si tu étais en train de me dire adieu s’il te plait » c’était trop douloureux, j’pouvais pas. j’te jure que je ne pouvais pas. « ne me dis pas adieu » j’peux plus moi. j’peux plus faire comme si tu n’avais jamais fait partie de ma vie. j’peux pas continuer à agir comme si je m’en fichais de toi alors que ce n’est pas du tout le cas. « j’peux plus continuer à te regarder partir » j’ai pas la force. j’ai essayé mais je ne peux pas vraiment pas.

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crédit/ tumblr ✰ w/camion

— Boston, 5 mai 2018
C’était sûrement la pire des idées qu’on ait eu de rester installés comme ça, dans le même lit, proches. On pouvait faire n’importe quoi, on pouvait s’embrasser comme s’enlacer, ça restait pas bien. C’était une limite franchie, une limite pourtant à ne pas franchir. Certes, on ne faisait pas de mal, mais je donnais raison à Louison qui s’inquiétait pour notre couple et je n’en avais pas envie. Seulement, il m’était impossible de repousser Camila. Elle était là, si proche, si paisible et je ne pouvais pas m’empêcher de la regarder, les yeux presque en cœur. Elle me manquait, c’était indéniable. La voir là à mes côtés, c’était comme recevoir un shot d’adrénaline. Mais ce n’était que de courte durée puisqu’elle retournerait à sa vie, sans se retourner, comme si de rien était. J’esquissais cependant un sourire à ses mots, avant de lui faire part de mes dernières volontés la concernant. Après tout, je ne savais pas quand on se reverrait elle et moi. « Merci… » Mais voilà, ce n’était pas tout. Elle avait compris le double sens de ce message et.. ça me brisait le cœur de voir qu’elle pouvait me supplier comme ça. « Cami… Tu sais qu’on a pas le choix » C’était même elle qui me l’avait dit. Elle ne quitterait pas Abelard, surtout avec ce qu’il y a en jeu sur la table si elle fait ça. Sa famille allait vouloir me tuer, s’en prendre à moi. Cet accident ? Ce serait sûrement de la pacotille face à ce qu’ils me réservent. « Si on se dit pas au revoir… Ta famille va s’en prendre à moi… sans que tu puisses donner ton sang cette fois » que je tentais de lui dire, les larmes me piquant les yeux malgré moi. Je n’avais pas envie de la voir s’en aller encore, mais… ouais, c’était ce qu’il fallait, je l’avais assimilé ces derniers temps et je m’y étais fait.

Et je savais que j’étais égoïste dans cette histoire parce que je ne pouvais pas lui demander de rester alors que j’avais mis tant de force pour le faire partir. C’était d’autant plus injuste qu’il commençait tout juste à se reconstruire avec une autre et que j’arrivais comme une fleur au milieu de tout ça. Mais c’était de sa faute aussi, à se mettre dans des situations impensables où je ne pouvais clairement pas rester les bras croisés comme si de rien était. Alors ouais, je me retrouvais là, dans ce lit d’hôpital pour lui tenir compagnie. Et on parlait à cœur ouvert, sans cris et sans larmes pour une fois. Mais la douleur, elle, elle était toujours bel et bien présente. A croire que rien ne pourrait jamais vraiment l’apaiser. Et j’en pouvais plus moi de ressentir tout ça. J’en pouvais plus de souffrir encore et toujours de cette situation. Parce que clairement, j’étais fatiguée. Il comptait tellement qu’il serait probablement impossible qu’un jour je me fasse à l’idée de ne plus l’avoir dans ma vie. « je veux avoir le choix » que je soufflais finalement. C’était tellement injuste de ne pas me laisser le droit de choisir ce que je voulais ou non. Et ouais, ‘voulais pouvoir choisir ce que j’avais envie de faire sans avoir cette putain d’épée de Damoclès au dessus de la tête. « alors c’est tout ? Je m’en vais encore une fois et on prétend qu’on s’en fout ? Que c’est pas important ? » c’est ce qu’on est condamnés à faire jusqu’à la fin de nos vies ?