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{ i will survive }
crédit/ tumblr ✰ w/camion

— Boston, 5 mai 2018
Louison s'en était allée, ne serait-ce que pour prendre un café, une douche, se changer. Je savais que je lui avais fait peur et pour tout dire, je me serais fait peur aussi. Trois, c'était le nombre de jours durant lesquels j'étais resté dans le coma. L'accident avait été violent, plus que violent. J'avais failli perdre la vie en allant simplement faire du patin à roulettes. Heureusement, je n'avais perdu ni membre, ni la tête. Il fallait aussi retenir qu'apparemment, c'était Camila qui m'avait sauvé la vie puisqu'elle avait donné le sang qu'il me manquait. Avec l'absence de ma petite amie, j'en profitais pour me reposer, pour fermer les yeux quelques instants et ouais, ça faisait du bien. Seulement, quand je me réveillais de nouveau - après un temps que je ne pourrais pas définir - je n'étais pas seul dans le lit d'hôpital. Pensant que Louison était de nouveau à mes côtés, j'esquissais un sourire avant de me rendre compte que non, ce n'était pas elle. L'odeur, la chaleur, je reconnaissais Camila assez rapidement. Je la laissais être comme ça, me calant un peu mieux, caressant même doucement son dos.

trois jours, c’était long. affreusement long même. je tournais en rond dans cet hôpital à compter chaque seconde et à juste attendre qu’il se réveille enfin. mais quand ça arrivait finalement, c’était louison qui avait l’honneur d’y aller en premier et.. si je comprenais dans un sens, je ne pouvais pas m’empêcher de rager fortement intérieurement. alors plutôt que devenir dingue dans cet endroit, j’avais enfin prit la peine de rentrer, prendre une douche, me changer, avaler ma vingtième tasse de café de la journée et.. j’étais de retour. la blonde n’était plus là et je devais avouer que quelque part, j’étais soulagée. je poussais la porte de la chambre que le dunster pouvait occuper le découvrant endormi dans son lit. déception. fallait croire que j’étais jamais là au bon moment. et je restais assise sur le fauteuil une éternité alternant les parties d’harry potter et les regards sur lui. et après un temps infini, je finissais par me lever, m’asseyant d’abord sur le bord de son lit avant de finalement m’y allonger. contre lui. mon bras venant entourer doucement sa taille, ma tête venant se nicher dans son cou et.. c’était comme que je finissais dans les bras de morphée. jusqu’à sentir ses doigts courir sur mon dos dans des aller-retours incessants. souriant légèrement, je restais comme ça pendant encore quelques secondes laissant mes lèvres frôler la peau de son cou avant de finalement prendre la parole. « enfin. j’aurais presque cru que tu n’avais pas envie de me voir »

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— Boston, 5 mai 2018
J’étais constamment fatigué mais les médecins m’avaient dit que c’était normal, que l’opération avait été longue et j’avais perdu pas mal de sang, il fallait que je le régénère. Et c’était bien pour cette raison que j’avais réussi à m’endormir à une vitesse éclair. Seulement, quand je me suis réveillé, c’était en compagnie de quelqu’un dans mon lit. L’odeur, celle que je reconnaitrais entre mille, c’était celle de mon ex-petite amie. Ex-fiancée même. Et elle s’était endormie elle aussi, alors je ne me voyais pas la réveiller, je me contentais de caresser doucement son dos de ma main, preuve que je pouvais bouger sans encombre. Quand finalement je sentais ses lèvres frôler ma peau, je me doutais qu’elle était réveillée à son tour, préférant profiter de cette position plutôt que me parler. C’était bien aussi, je profitais. « Merci… J’aurais jamais pu survivre sans toi » finissais-je par lui dire, soulagé. J’étais trop jeune pour mourir et grâce à elle, mon heure n’était pas encore arrivée. Ma main dans son dos finissait dans sa nuque, glissant dans ses cheveux alors que je reculais doucement ma tête pour la regarder. « Hey… » que je disais, sentant son souffle se mélanger au mien.

et aussi bête que ça puisse être, j’étais bien là. vraiment bien. j’avais juste envie de rester ici, dans ses bras, à prétendre que c’était normal et qu’on avait le droit d’être comme ça. et bien sûr que c’était faux, idiot et tant d’autres choses encore mais.. ouais, je ne voulais pas bouger. je voulais juste rester là avec lui et rien d’autre. c’était moche de faire ça, je le savais. mais j’avais failli le perdre. et je m’étais rendu compte qu’une vie sans lui ne valait pas la peine d’être vécue alors ouais, je voulais rester là. « j’allais pas te laisser dans cet état. » que je soufflais. qu’est-ce qu’il croyait ? j’avais le pouvoir de le sauver et il croyait que je n’allais rien faire ? hors de question. et je frissonnais à sa main qui glissait jusque dans mes cheveux. puis mes yeux finissaient par rencontrer les siens, son souffle se mêlant au mien et à mon tour je murmurais un faible « hey » le coeur battant sûrement trop vite. t’es en train de me faire perdre la tête pluton. parce que je suis trop proche de toi, parce que j’ai l’envie furieuse de t’embrasser mais que je peux pas. et j’ai pas non plus envie de bouger de là alors je me bat contre moi même finissant par reprendre la parole. « ne me refait plus jamais westerberg sinon, je te tue de mes propre mains. » sans la moindre hésitation. tant pis si on est chaotique toi et moi, on a promis de jamais se laisser tomber. t’as pas le droit de mourir si je suis toujours là.

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— Boston, 5 mai 2018
Et pourquoi j’avais le sourire aux lèvres alors que c’était Camila qui était face à moi, contre moi ? Elle m’avait poussé à l’oublier, elle m’avait poussé à aller dans les bras de Louison et elle revenait invariablement vers moi. Certes, la situation était assez atypique mais notre relation avait toujours été plus forte que tout. Cette promesse qu’on s’était fait des années auparavant n’avait jamais été plus d’actualité qu’aujourd’hui. « Tu aurais pu… Je suis étonné que ton fiancé t’ait laissé faire » Mais voilà, je reculais mon visage pour la regarder tandis que ma main venait se glisser dans sa nuque, dans ses cheveux, provoquant probablement un frisson chez elle. Mon regard plongé dans le sien, je le rompais quand je voyais ses lèvres si proches. Une éternité que je ne l’avais pas embrassée et.. non, il ne fallait pas. Louison n’était sûrement pas loin et je ne voulais pas lui faire ça de toute façon. Mais j’avais le cœur battant, c’était certain. « Tu n’oserais pas avoir ma mort sur ta conscience Wildingham » Frottant alors mon nez au sien, je fermais les yeux, appréciant cette proximité qui fut quotidienne auparavant, mais qui n’était plus aujourd’hui. Et oui, mon cœur se resserrait à cette pensée, avant que tout ne dévie sur Abelard, celui qui pouvait être proche d’elle et non moi. « Comment ça se fait que tu sois là..? » Parce que bizarrement, il n’y avait ni garde du corps, ni fiancé à ses pieds. Elle était là et agissait comme si elle était encore ma petite amie.

et je crois que là, j’ai bien prouvé que je me battrais pour toi peu importe la manière. peu importait les instructions que l’on pouvait me donner. je me foutais de tout le reste quand il s’agissait de toi et de ta vie. preuve étant que de base, si je n’étais plus dans tes bras, c’était pour la simple et bonne raison que j’avais voulu te préserver toi. et si aujourd’hui j’étais là, c’était pour m’assurer que tu restes dans le monde des vivants des parce que clairement il était hors de question que je respire si tu n’étais plus là. « je me fiche bien de ce qu’il a envie. il ne contrôle pas mes actions. » avais-tu oublié qui je pouvais être ? parce que j’étais libre avant tout. libre de sauver ta vie si j’en avais le pouvoir et c’était exactement ce que je faisais parce qu’il était hors de question que je te laisse tomber. ja-mais. « tu marques un point. » que je réponds d’un sourire. et putain, on jouait à quoi là ? toi à frotter ton nez contre le mien, moi à glisser ma main sur ton flan pour caresser doucement ta peau. on s’foutait dans la merde inutilement. on foutait tout en l’air comme à chaque fois. « tu croyais quand même pas que j’allais te laisser » c’était tout ce que j’avais à répondre. et j’savais que j’allais avoir des problèmes. j’savais que la couronne allait probablement me faire la misère pour avoir osé aller par dessus les règles mais j’en avais tellement rien à faire parce que toi, t’étais vivant, tu respirais et c’était la seule chose qui m’importait. « comment tu vas ? » je souffle doucement continuant notre échange de murmure et.. j’suis bien là. je suis juste bien.

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— Boston, 5 mai 2018
Si elle avait été dans un hôpital à portée de main quand c’était elle, peut-être que oui, j’aurais tenté de tout faire pour l’aider. Mais elle était future princesse de Belgique et moi, je n’étais qu’un simple citoyen européen. Forcément qu’elle avait plus de facilité pour m’atteindre que moi pour elle. Mais voilà, je m’en fichais pas mal, elle était présente et c’était tout ce qui comptait à mes yeux actuellement. « Ouais… » Et pourtant, elle l’aimait. Elle l’aimait et était à mes côtés. Depuis combien de temps d’ailleurs ? Je n’avais pas encore eu toutes les informations. Et puis de toute façon, si elle me tuait comme elle le disait, elle aurait ma mort sur sa conscience et je n’étais pas certain qu’elle puisse l’assumer pour le coup. Preuve étant que d’après elle, je marquais un point non-négligeable. C’était bien naturellement que je venais frôler son nez du mien, par une petite habitude encore ancrée en moi. J’esquissais un sourire à ses paroles, que je ne pouvais même pas réprimer tant il était sincère. « J’aurais voulu être là pour toi quand tu étais à ma place » Mais ça avait été impossible, par le simple fait qu’elle était dans la royauté maintenant, elle était quelqu’un aux yeux de bien des gens, y compris ceux qu’on ne connaissait pas. « J’ai connu mieux… Mais je suis bien avec toi là » finissais-je par lui confier doucement, chuchotant comme depuis le début. « Et toi…? »

je n’ai plus envie de bouger. je n’ai plus envie de partir. et je redoute affreusement le moment où louison reviendra. déjà parce que si elle nous trouve dans cette position ça risque de finir en drame et surtout parce que là, j’ai juste envie que l’on reste dans notre bulle, ni plus ni moins, sans rien pour nous perturber. « je sais.. » je n’en doutais pas une seule seconde d’ailleurs. bien sûr qu’il aurait été présent s’il l’avait pu. si abelard ne m’avait pas rendu aussi inaccessible à ce moment là. « j’voudrais pouvoir rester là toute ma vie » juste toi et moi, comme avant. sans contrainte, sans personne pour venir nous emmerder. juste toi, moi et tes sourires. comme maintenant. j’avais presque oublié à quel point j’adorais te voir sourire, la fossette que ça produisait sur ta joue et l’éclat dans tes yeux qui ressortait. « mais ça va » bien mieux depuis que tu as ouvert les yeux en fait. parce que c’était une torture de te voir dans ce lit. de pouvoir te toucher mais n’avoir aucune réponse en retour. j’inspirais lentement continuant à caresser ta peau avec douceur, sans te lâcher du regard une seule seconde. « j’peux pas vivre sans toi » vraiment. tu m’as manqué d’une puissance. j’supporte pas l’idée de ne pas pouvoir te parler ni rien. j’supporte vraiment pas. j’veux plus. j’ai besoin que tu sois dans ma vie. j’ai besoin de te parler, de me confier, j’ai besoin de mon meilleur ami, j’ai besoin de toi.

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— Boston, 5 mai 2018
Va savoir pourquoi.. enfin si, je savais exactement pourquoi j’étais bien. C’était Camila. C’était ma meilleure amie, mon double, ma moitié.. enfin ouais, c’était au passé. Elle me l’avait bien fait comprendre qu’elle faisait partie du passé. Et si on était dans notre bulle actuellement, j’espérais que ça allait durer une éternité. « Dans un hôpital..? T’as des envie bizarre Cami » Enfin, je savais que c’était ici avec moi, mais je la taquinais. Disons que c’était bien trop facile malgré les mois de séparation. Quoiqu’il en soit, j’avais le sourire facile, oubliant tout le reste si ce n’est elle. Elle et uniquement elle dans mon lit, dans mes bras. Le pire étant ce cœur battant que je n’arrivais pas à calmer, malgré l’envie qu’il cesse de battre aussi vite. C’était fou cette façon que j’avais d’adorer la contempler. Elle était là, dans ce lit et je ne pouvais pas la repousser ou même lui dire de s’en aller. J’espérais simplement que personne ne nous surprenne dans cette position. « Je peux pas non plus… » Mais il le faut, c’est ça ? Il le faut parce que tu es avec Abelard, je suis avec Louison. On avait tous les deux des sentiments pour ces personnes, malgré nos sentiments respectifs l’un pour l’autre. Dans quelle merde on était ? « T’attendais de me voir depuis longtemps ? » Peut-être n’aurais-je pas du la réveiller même mais ouais, j’avais cru rêver de la voir à mes côtés, comme si on aurait pu être ensemble elle et moi dans une autre vie. « J’ai l’impression de rêver » 

j’crois que j’étais fatiguée de jouer à la fille forte en fait. j’étais fatiguée de repousser les personnes dont j’avais vraiment besoin de ma vie tout ça pour convenir à une royauté. j’étais fatiguée de jouer encore et toujours le même rôle. c’était pas moi. moi, j’étais cette fille simple qui n’avait pas besoin d’être sous les feux du projecteur pour exister. j’avais juste besoin de toi. que tu sois quelque part près de moi. « j’ai toujours été étrange » que je répondais d’un sourire amusée. et c’était tellement cool de voir que notre complicité était toujours intacte. qu’on arrivait toujours à rire de tout et de rien. « alors le fais pas, ne vis pas sans moi. » t’as pas à le faire, regarde moi, je suis là. t’as pas besoin de l’autre blonde, tu sais que t’en as pas besoin. elle est juste.. un pansement. un sparadrap que t’as posé sur les blessures que je t’ai infligé mais qui finira par s’en aller parce que celle que tu aimes réellement, celle qui détient ton coeur, c’est moi. « depuis l’instant où je n’ai plus été avec toi » et je soufflais un coup alors que ma main quittait finalement ton flan pour venir caresser doucement ta joue. regarde nous. je sais que tu le sens. je sais que tu sens que c’est moi, que ce sera toujours moi. « si on est dans un rêve, on peut faire ce que l’on veut » et je frôlais tes lèvres, doucement, avec incertitude. mais ouais, je le faisais et sûrement que l’on pourrait dire que c’était la faute à mes mots et notre proximité.