J’entre dans l’eau et commence à m’éloigner à reculons, surveillant toujours ta réaction et esquissant un sourire lorsque tu me rejoins enfin dans l’eau. Je nage dans l’eau peu profonde et me dirige vers toi, à cette distance qui doit te sembler convenable du bord. D’ici, personne ne verra, personne ne saura. Je m’arrête tout près, si je tends le bras, j’suis certain de pouvoir te toucher. « Qu’est-ce que tu veux de moi, Zeno? » C’est une bonne question, mais la réponse, tu la connais déjà. Je m’approche un peu plus et plonge mon regard dans le tient, discernant à peine la lueur qui y brille vu la noirceur environnante. « Découvrir les saveurs locales. » Et sur ces paroles, je viens à nouveau capturer tes lèvres, doucement d’abord pour te donner une chance de t’habituer à la sensation, te permettre de voir que mes lèvres ressemblent à celles d’une femme au fond. Jusque-là, il n’y a pas de raison de paniquer.

Je te suis dans l’océan, à l’abri des regards curieux et indiscrets. Ouais, le regard des gens m’empêche de vivre comme je le souhaiterais parfois. C’est le mal du siècle j’crois. Ou alors c’est juste moi. Mais j’suis trop attaché à ma réputation pour ne pas m’en soucier. Tu t’approches de moi, et ouais, j’veux savoir ce que tu veux une bonne fois pour toutes. Parce que ça s’trouve, j’suis pas ton homme, j’saurais pas te donner ce que t’attend. Tu continues de t’approcher dangereusement et tu répètes les mêmes mots implicites. Hm. Avant de poser tes lèvres sur les miennes. Je reste d’abord figé. J’te repousse pas cette fois, j’suis pas sûr de le vouloir, même si j’suis pas sur de vouloir prolonger cet échange non plus. J’suis un peu coincé au milieu quoi. J’ai une sensation bizarre dans le creux de l’estomac, un truc que j’sais pas définir et qui me pousse à te rendre timidement ton baiser, sans pour autant que mes mains ne te touchent. On dirait un gamin qui apprend à marcher et qui a peur de perdre l'équilibre et de basculer.

Je le vois bien que tu es timide, que tu ne sais pas trop comment t’y prendre. Mais c’est pas grave parce que j’suis passé par-là moi aussi… on a tous besoin de cette petite poussé au cul de temps à autre et j’serai heureux de te l’offrir. Je t’embrasse lentement, doucement, sans pression jusqu’à ce que tu y répondes presque chastement. Je continus de nager sur place sans pour autant me reculer et pose finalement une main sur ton épaule, mes doigts près de ta nuque pour approfondir un peu notre échange. Tu vois bien que c’est pas si terrible, non?

Tu poses une main sur mon épaule et mes poils se dressent à la surface de ma peau sous ce contact. Tu en profites pour intensifier le baiser, et ouais, une fois habitué, j'me prête au jeu. Ma langue vient chercher la tienne et je me rapproche un peu plus de toi. "Y'a personne qui doit savoir." que je souffle, encore peureux, façon aussi de te donner l'autorisation de continuer, d'aller plus loin. Personne. Pas mes potes, pas mes parents. Ça détruirait ma réputation. Tu comprends ça au moins? J'fais un effort avec toi, mais j'ai pas envie de m'afficher. Parce que j'suis hétéro, et que j'sais pas ce que je suis en train de foutre là.

J’y vais doucement, puis avec un peu plus de fougue et d’intensité alors que je sens ton corps qui réagit enfin positivement au mien, ta langue venant même trouver sa jumelle dans ma bouche. "Y'a personne qui doit savoir." Je secoue négativement la tête. De toute manière, à qui voudrais-tu que j’en parle exactement? Je ne connais absolument personne ici et je m’en fiche bien que ce soit public ou privé. « T’inquiète. » Ma main remonte de ton épaule à ta nuque et j’approfondis notre baiser, ma seconde main venant trouver refuge sur ta hanche que je serre légèrement sous mes doigts pour te presser contre moi. Déjà, je peux sentir mon membre qui s’éveille, exciter par la découverte de ton corps, mais aussi de savoir que tu t’abandonnes pour la première fois à un homme.

J'te demande de garder le secret de cette entrevue, pour moi, pour ma réputation, et à ma grande surprise, t'acceptes ce marché. D'accord, tant mieux, j'vais pas m'en plaindre, au contraire. En ce sens, je laisse ma langue jouer avec la tienne, tes doigts se resserrent contre ma nuque, ta main libre rencontre ma hanche et mon corps se colle un peu plus au tien. Et c'est bon Zeno, t'as plus à hésiter, parce que quand je commence quelque chose, je le termine, c'est tout moi ça, ne jamais faire les choses à moitié. Alors c'est même moi qui vient attraper ta nuque pour t'embrasser avec un peu plus de fougue. C'est l'adrénaline, le nouveau de cette situation à mes yeux. "Touche-moi." que je lâche entre deux baisers brûlants. Ce qui se passe là ne se saura jamais et ne se reproduira jamais alors autant en profiter non?