On dira ce qu'on voudra, l'amour et par incidence, le sexe, est un remède à beaucoup de problèmes. Après une soirée tendue parmi les amis de son amante, Alejandro était maintenant de très bonne humeur, se sentait léger et voulait juste profiter de chaque instant de cette nuit avec Harper. Son amante accrochée à lui, la balade en moto, l'aventure, les baisers près de la mer, puis faire l'amour sous la douche dans ce bed and breafast d'une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, toutes ces étapes imprévues avaient rendu la soirée plus que mémorable. Alejandro retrouvait ainsi en un instant la complicité et ce côté aventurier qu'ils avaient durant le Spring Break et qui ne semblaient pas les quitter. Les deux jeunes, après tout, rêvaient toujours autant d'évasion et de liberté.

Toujours sous la douche, Harper venait l'embrasser avec passion, accrochait ses doigts à ses cheveux, un geste qu'il adore qu'elle fasse, tout comme il adore toujours sentir son corps contre le sien et ses baisers... ah ses baisers. Cette pensée le fit sourire un court instant. La petite phrase que son amante sortait alors fit agrandir son sourire et pétiller ses prunelles.

-J'adore que tu m'appelles mon coeur, mi corazon.

Une fois sortis de la douche, les deux tourtereaux s'essuyaient, mais la présence, la proximité d'Harper manquait à l'Espagnol, qui est câlin et chaleureux, que voulez-vous, mais la belle brune ne semblait pas trop s'en plaindre. La belle finit par se retourner et lançait, en riant, qu'il l'avait épuisé, ce qui le fit rire aussi. Pour la taquiner, il ajouta:

-Déjà? Je suis encore plein d'énergie mi bella.

Ils allaient ensuite rejoindre le lit, après avoir abandonné leurs serviettes, se retrouvant tels Adam et Ève et Alejandro, comme Harper, se glissait sous la couette, bientôt à nouveau un contre l'autre. Sa main vint caresser la joue de la belle, heureux de ce qu'il entendait.

-Je suis bien avec toi aussi et je te promets que des nuits comme celle-ci, il y en aura d'autres.

Peut-être mieux encore, mais quand ils en sentiront le besoin, Alejandro ne voit pas de raison qu'ils hésitent à s'évader et profiter comme ils venaient de le faire. Ce n'est pas comme s'ils n'avaient pas les moyens ou s'ils avaient des comptes à rendre à qui que ce soit.

-Tu sais, pour une fille qui n'a pas l'habitude de fréquenter un mec de manière un peu plus sérieuse, tu es parfaite pour moi. Tu me supportes même contre tes amis, tu me fais savoir que tu es bien avec moi, que tu tiens à moi et surtout, tu me suis dans mes folies du moment et même, tu renchéris. Je suis tout simplement heureux que tu sois ma fréquentation, mar azul.

Plus petite que lui en taille, lorsque je le voyais, je m’imaginais cet homme aux épaules larges, assez larges pour pouvoir supporter une fille aussi cassée que moi, avoir pourtant un coeur plus tendre que tous les hommes de mon entourage réunis. En tant normal, j’aurais pris la fuite, - que je j’avais pourtant tenté aux débuts avec lui - mais là, c’était différent. C’était Alejandro. Je glissais avec tendresse ma main sur sa joue, murmurant de plus belle. « Mon coeur … » Je pris alors sa main, l’emmenant avec moi dans la chambre, l’invitant à venir s’enfouir sous la couette avec moi. Je le voulais près de moi. Il m’avait épuisée, c’est clair, mais après tout, notre nuit allait de toute manière être très courte, et je savais à quoi m’attendre pour le lendemain. Je m’amusais un peu avant de revenir sur ses mots, calant ma tête contre son cou et me serrant davantage à lui en guise de réponse. Des nuits comme celles-ci, j’en voulais toute ma vie. Le passage avec mes amis en moins. D’ailleurs, repenser à eux me glanaient le sang, et je trouvais ce soir que j’avais fait des efforts monumentaux pour ne pas exploser un câble, au vu du récent arrêt de la prise de mon traitement. Mais je n’avais pas envie de faire subir ça à Alejandro qui n’avait pas du passer la soirée de sa vie. Je m’étais forcée à rester le plus calme possible même si juste après, l’anniversaire, ma seule envie était de tout casser. Cette virée au grand air m’avait fait un bien fou, et je constatais de plus en plus à quel point Alejandro était l’homme qu’il me fallait. Je l’écoutais attentivement, heureuse qu’il ressente ces choses. « Je sais que je ne suis pas souvent facile, mais j’essayerai toujours d’être juste envers toi. Et mes amis n’ont pas été corrects, même si je suis persuadée qu’il ne te connaissent juste pas encore comme moi je te connais. » Je restais un moment sans rien dire avant de continuer plus doucement. « Ne me lâche pas s’il-te-plait. » C’était sorti tout seul. Comme si désormais, une petite peur me hantait. Celle que j’avais tant redoutée. La peur de l’abandon. La peur de me réveiller un matin sans lui après toutes mes crises d’angoisse. Je m’agrippais à son torse, et décidais de finalement me taire, honteuse.

Alejandro est un passionné, c'est dans sa nature. Quand il aime, ce n'est pas à moitié, c'est à fond. La vie lui a appris à être prudent, mais avec Harper, il n'avait pas envie d'être très prudent, il avait juste envie d'être avec elle. Jusqu'ici, sa persévérance porte fruit et le beau brun a l'impression, peut-être à tord, que le plus difficile a été fait. Maintenant, ils se fréquentent, gardent contact, bref, rien n'indique que leur relation ne soit pas sur la bonne pente. Pour preuve, la jeune femme, que certains comparent à un glacier, l'appelait à nouveau "mon cœur", qui le firent encore un peu plus sourire. Alejandro ne comptait pas se lasser de si tôt de ce petit surnom. De son côté, l'Espagnol doit avouer qu'il avait de plus en plus hâte de l'appeler "mi amor" sans craindre que ce ne soit trop.



Harper se câline encore un peu plus contre lui et le caressait à nouveau de manière plus normale disons. Le beau brun décida de profiter de ce moment d'intimité pour revenir un peu sur la soirée, mais faire savoir aussi qu'il était content de comment la jeune femme s'était comportée, le soutenant malgré l'hostilité de ses amis.

-Je ne te lâcherai pas mar azul, je suis avec toi.

Il la serrait contre lui à son tour et venait déposer un baiser contre son front. Puis, le beau brun ne put s'empêcher de bailler. C'est qu'il était trois heures du matin quand même et après la soirée, il a conduit la moto pendant un bon moment quand même.

-On essaie de dormir pour les quelques heures qu'il reste? 7h30, ça te va comme réveil demain?

Constatant de mes yeux et de mes mains à quel point le jeune Dunster pouvait être prêt en toutes circonstances, j’esquissa un grand sourire à ses mots. « Ne me tente pas sinon on ne dormira pas cette nuit … » répondais-je en riant. Je remontais alors ma main, caressant son ventre puis son torse avant de m’approcher de lui pour l’embrasser. Je ne voulais pas abuser de lui et de son énergie. Je vins finalement contre son corps me réchauffer un peu sous la couette. Son corps était un véritable radiateur. Toujours brulant, contrairement à moi, constamment glaciale. Même si je m’étais habituée avec le temps à mes températures surnaturelles, j’appréciais cette différence qu’il y avait entre lui et moi, ce qui me poussait encore plus à me réchauffer contre lui, attentive à ses mots. Cette soirée n’avait été facile pour aucun de nous deux, mais nous nous étions épaulés, et c’était le plus important. C’était tout ce qui comptait. Je n’avais plus envie qu’il me lâche. J’avais l’impression que lorsque j’étais avec lui, il y avait une sorte de constance que j’arrivais à trouver, tandis que lorsqu’il n’était pas là, et encore plus depuis que j’avais arrêté mon traitement, j’avais tendance à dérailler. Je lui faisais comprendre. Je ne voulais pas qu’il m’abandonne. J’avais aussi peur de devenir accro à quelque chose d’aussi instable qu’un sentiment. Aussi fort soit celui qui nous liait. Mais ses mots me rassurèrent aussitôt. Je souriais, venant prendre sa main dans la mienne. Complètement épuisée, je voyais Alejandro bailler également. Je lui souriais, recevant un baiser sur mon front. J’acquiesçait adorablement « On va essayer. » répondais-je riant doucement avant de me retourner en cuillère contre lui. Je me calais parfaitement contre son corps nu, prenant sa main, m’en servant comme un doudou que je serrais contre mon coeur de mes deux mains. Je fermais les yeux, et murmurais tout doucement. « Bonne nuit gatinho. » avant de m’endormir. Profondément endormie, je rêvais que je jouais à la funambule entre deux gratte-ciel, ne sachant plus lequel des deux rejoindre. Prise de panique, je perdais équilibre et tombais dans le vide. La chute violente me réveilla en un spasme brusque. Je me redressais, la respiration haletante, passant une main dans mes cheveux puis sur mon visage, avant d’observer le beau Alejandro près de moi. Ce n’était qu’un cauchemar. Je soupirais. Je regardais alors l’heure sur mon portable, il était sept heures et deux minutes. Je me laissa retomber doucement sur le lit, observant le plafond, l’esprit troublé par ce rêve.

Après un léger rire, Alejandro rétorquait, parce que c'était quand même tentant:

-C'est vrai que ce serait dommage.

Valait sans doute mieux qu'ils restent sages et s'endorment un contre l'autre, ce qu'ils firent, après quelques caresses et de doux échanges. Harper le serrait fort contre elle et le beau brun était toujours aussi étonné par ses élans qu'elle pouvait avoir, mais il fit sentir qu'elle pouvait compter sur lui, physiquement et mentalement. Le jeune homme comprenait de plus en plus qu'il était une bouée pour elle, un nouveau pilier peut-être même dans sa vie. Si elle savait comment elle est en train d'en devenir un dans sa vie également.

La belle brune en cuillère contre lui, se fut son tour de se blottir contre elle, sa tête contre son épaule, sa main caressant doucement la poitrine de la belle, près de son cœur.

-Buenas noche Eleanore.

À peine Alejandro ferma-t-il les yeux qu'il s'endormit et plutôt profondément. Après une journée pareille, c'était normal. Le lendemain matin, le beau brun n'eut que vaguement connaissance du réveil en sursaut de son amante. Il sentit le vide qu'elle laissait contre son corps et tapota avec sa main pour la retrouver, la caresser. Ce petit geste le réveilla quand même, enfin l'Espagnol avait encore les yeux clos, comme entre deux mondes.

-Ça va?

Glissait-il en un soupir endormi. Ouvrant un oeil, le jeune homme vit qu'il était sept heures passée. Quand même pas si mal, sachant qu'ils avaient prévu de se lever à 7h30. L'Espagnol finit par s'étirer et à se gratter le ventre et les abdos une fois allongé sur le dos. Les yeux ouverts, il regardait un peu plus attentivement Harper. Ce qu'elle est belle le matin.