Avec un petit sens de la dérision, mais conscient aussi de l'Amérique qui existe, Alejandro répondit à la petite remarque d'Harper:

-Je suis trop basané pour cela, non?

Assez critiqué l'Amérique, dont l'actuel président a traité les Mexicains de violeurs et de voleurs et ils partirent faire de la moto. Pendant une bonne heure. Une heure au cours de laquelle, jamais ne se plaint Harper, qui s'accrochait un peu plus à lui par moment. La belle brune finit même par le lâcher, brièvement, mais assez pour qu'Alejandro tourne la tête et garde sa moto bien en ligne droite, histoire d'éviter les mauvaises surprises pour la demoiselle, qui se raccroche vite de toute façon.

Comme elle, Alejandro a vécu et vit encore une vie qui ressemble parfois à une cage doré. Très jeune, il cherchait des moyens d'évasion. La voile, la moto, l'équitation, le surf, il pourrait en nommer une longue liste. C'est ce qui lui a permis de trouver cette sérénité qui lui procure une certaine force aujourd'hui. Il était heureux d'apprendre qu'Harper avait trouvé cette balade apaisante, cela est vraiment un des buts qu'Alejandro avait en la faisant avec elle.

-Mission accomplie alors.

Assis sur une table, oui oui, sur la table, le beau brun avait dirigé son regard vers l'océan, avant de se tourner vers Harper, qui justement, prit une photo de ce qu'elle appelait après "l'instant". Le flash n'avait pas fait de bien à ses yeux par contre! Le beau brun se lève et se rapproche pour constater que c'est un polaroid! Oh wow.

-Mes yeux... C'est un polaroid?

Hey oui! Harper lui fit remarquer comment il est beau, même quand il grimace. Le beau brun tire la langue et lâche un gnagnagna. Il avait presque envie de lui arracher l'appareil des mains et de lui envoyer un flash à la figure, mais se retint. Il retourne plutôt s'asseoir sur la table, les pieds sur le banc et son amante vient le rejoindre, qu'il entoure de son bras. Le vent côtier était froid quand même, fallait se tenir.

Une nouvelle fois, la belle brune à ses côtés se lève après avoir posé son appareil et elle avait une petite lueur dans le regard. Quelle nouvelle idée habitait son esprit? Celle de lancer un défi au jeune homme, de l'attraper. Alejandro lui jette un regard amusé, du type, vraiment?, mais la belle se sauvait déjà, alors l'Espagnol se lève et se lance à sa poursuite.

Alejandro pensait la rattraper rapidement, mais c'est qu'elle était rapide quand même la gazelle! Il pousse un peu plus la machine et le jeune homme arrive à la rattraper, mais ce ne fut pas si facile que cela. À la fin, elle utilisait un arbre de la place pour contourner et tenter de l'éviter. Alejandro arrive à faire un petit pivot, la surprit et la charge, plaque la belle contre l'arbre, oups. Quand une panthère se lance après sa proie... Ses yeux dans les siens, un petit sourire sur les lèvres, il ne peut s'empêcher de demander:

-Ça va?

Je l’arrêtais un instant pour lui caresser délicatement la joue, lui souriant. « Non. Tu es parfait. » Il était évident qu’à la maison blanche, on ne me verrait pas faire de discriminations … Et puis quel idiot ce Trump … Nous montions finalement sur sa ducati, et je profitais enfin de la liberté. Je sentais à quel point Alejandro se montrait prudent à certains moments, attentionné, et préventif. Mais je n’avais qu’une envie à chaque fois que je me retrouvais avec lui, me laisser aller. Entièrement. Il était le souffle d’air frais qu’il manquait à ma vie, l’apaisement que je n’aurais pu avoir avec personne d’autre. Je fermais les yeux, sentant alors la vitesse envahir mes sens. Je souriais. J’étais bien. Une bonne heure plus tard, nous nous retrouvions sur cette aire d’autoroute. J’avais l’impression d’être une adolescente qui fugue. Je n’ai jamais fugué de ma vie. Ca a son petit côté excitant. Je lui souris avant de le prendre en photo. « C’en est un ! » répondais-je avant de lui lancer ce petit regard qui annonçait la couleur et me mit à courir. Courir le plus vite possible. Avec lui, j’avais l’impression d’être comme une enfant. Une enfant heureuse. Je riais aux éclats, me retournant de temps à autres, me servant d’un arbre comme obstacle pour Alejandro. Finalement, il m’attrapait, sans aucune déception de ma part, puisque je profita un instant de ses bras. Essoufflée par cette course infernale et mes rires incessants, je me laissais plaquer au tronc de l’arbre sans montrer de résistance. Je le regardais droit dans les yeux, la respiration encore haletante, mon sourire faiblissant, laissant un visage troublé par son regard perçant. « Oui … » répondais-je presqu’en murmurant. Il était tout près de mon visage. J’avais envie de ses lèvres, mais préférais laisser les choses se faire naturellement. « Et toi ? » demandais-je simplement. Nous étions bien loin désormais du grabuge de notre début de soirée, mais je restais tout de même curieuse de savoir. Mais en cet instant, je ne pouvais qu’être heureuse avec lui. Je passa une main sur sa joue, la caressant de mon pouce, le coeur battant. Je n'avais pas pris mon traitement depuis deux semaines maintenant et finalement, je constatais que tout allait pour le mieux. J'étais simplement, tout bêtement heureuse.

Avant qu'ils ne partent en moto, il y eut un petit moment touchant, vraiment. Alejandro avait imité les Américains, mais il était bien conscient de ne pas en être un, d'être même trop basané pour passer pour l'un d'entre eux, enfin, un "vrai". Visiblement, aux yeux d'Harper, cela n'avait aucune importance. Il retrouvait ici la bonté, l'ouverture légendaire des Kennedy. Le jeune homme ne lui en a jamais vraiment parlé, mais il admire tellement sa famille, ce qu'ils ont fait, l'engagement pour leur pays. Alors après cette belle phrase, il l'embrasse, d'un doux baiser qu'elle prolongera peut-être, avant qu'ils ne quittent Boston pour... l'aventure.

Cette balade en moto leur permit de s'éloigner de la soirée, de l'oublier, de tourner la page et de sauver ce qui restait de cette soirée, de la nuit même et d'en faire un moment plus agréable, qui n'appartenait qu'à eux aussi et qui ne serait gâcher par personne. Ils reprenaient du terrain. Ils ne fuguaient pas, mais c'était peut-être tout comme. Ici, sur la route, ils n'étaient pas monsieur Ortega ni miss Kennedy, juste deux jeunes qui s'amusent et font de la moto.

Puisqu'il est question de s'amuser, après s'être arrêté, Harper profitait de la pause pour prendre un cliché surprise de son amant qui fixait la mer au loin. Comme c'était un polaroid, Alejandro se montrait plus curieux. Ces appareils sont rares aujourd'hui. Le sont-ils en fait?

-Cela fait longtemps que je n'en ai pas vu.

Harper eut ensuite la bonne idée de se sauver d'un loup qui ne savait pas encore qu'il était loup. Cela ne faisait rien, Alejandro était confiant de pouvoir la rattraper, mais il doit avouer qu'il dut déployer un peu plus d'effort que ce à quoi il s'attendait. Une victoire morale déjà pour Harper! Le beau brun finit par la rattraper et la plaquer contre un arbre. Une petite peur le prit, mais la belle brune le rassura vite.

-Si, si, tu es rapide.

Comme elle vient caresser sa joue, son regard plongé dans le sien, le jeune homme pose sa main contre la taille de la belle et l'attirait ainsi complétement contre lui pour l'embrasser. Un baiser doux au départ, mais plus énergique ensuite, malgré le fait qu'il avait le souffle court.

-On devrait y aller, faut bien rentrer. À moins qu'on décide de dormir dans un motel sur le chemin et qu'on rentre tôt demain.

Ce serait peut-être bien plus aventurier comme option. En tout cas, Alejandro se détache doucement de la belle brune, non sans glisser sa main contre le corps de la belle, ok, avouons le, ses fesses, sourire coquin sur les lèvres, il se dirigeait vers la table et prit l'appareil photo, pour, à son tour, prendre un cliché improviste de la jeune femme.

-Quand on sera rentré, on écrira la date derrière.

Chacun gardera la photo de l'autre. D'ailleurs, il gardait précieusement celle-ci en la rangeant dans une poche intérieure de sa veste. Il lançait un petit sourire à la belle brune, puis, se dirigeait vers sa moto, pour prendre son casque, l'enfiler, tendre celui à Harper et se tenir prêt à repartir.

« Effectivement, c’est un authentique. Je l’ai retrouvé il y a longtemps dans les affaires de mes parents … avec quelques polaroids qu’ils avaient fait. » disais-je doucement, le sourire faible. J’auscultais alors mon appareil délicatement, comme un artefact précieux. Je le reposais finalement sur la table, et puis. Je courrais. A en perdre le souffle. Jusqu’à ce qu’il m’attrape et me plaque contre cet arbre. Je le regarde intensément, le souffle court et sens sa main toucher ma taille qui à son contact, se contracte. L’émotion. Puis ses lèvres. Je le tire par la veste encore plus vers moi, ne pouvant plus me défaire de son étreinte. Mais il se retire. Je me mordillais la lèvre inférieure. « Tu ne m’auras pas emmenée jusqu’ici, juste pour me donner ce baiser. Non pas que ça ne vaille pas le coup, mais … moi, je veux de l’aventure. Avec toi. » Traduction, prenons un motel ! Et ça sera bien la première fois. Il m’avait trop fait rêver pour s’arrêter en si bon chemin, et puis Alejandro était résolument l’homme de mes premières fois. Avec lui, je ne savais jamais à quoi m’attendre, mais je pouvais être certaine qu’à chaque fois, je serais surprise. Joyeusement surprise. J’esquissais un large sourire tout en acquiesçant de la tête, pour l’encourager à me dire oui. Je lui prenais même les mains, le regardant droit dans les yeux avec des yeux de chien battu. Pitié, ne retournons pas à Cambridge. Pas tout de suite. Quitte à ce que nous nous levions très tôt demain pour assurer notre présence aux cours. Alors que nous nous dirigions vers sa ducati après avoir récupéré mon sac sur la table, il me prend à mon tour par surprise. Je sursaute à cause de la surprise du flash. Quelle belle photo ça va faire … Mais après tout. Ca sera des photos au naturel. Je l’observe et je lui souris. J’en profite pour faire de même avec la sienne que je range immédiatement dans mon portefeuille Dior. Cela me faisait tout drôle de savoir qu’il rangeait également la mienne contre lui. Je ne suis pas tout à fait sûre qu’on ait déjà fait ça pour moi. Mais je le suis vers la moto, lui indiquant avoir repéré un panneau qui indiquait un motel à quelques miles seulement. Un hôtel probablement bien loin de nos standards habituels, mais quoi de mieux qu’une fugue pour découvrir le mode de vie des vraies gens ? J’enfilais mon casque et montais derrière lui, m’agrippant à lui avant qu’il ne démarre en route de nouveau sur la 95. Une petite quinzaine de minutes plus tard, nous nous retrouvions dans un de ces Bed & Breakfast, non plus très loin de Providence où était située l’université de Brown. Une copine d’école primaire y étudiait, mais ce n’était pas le moment de faire des visites surprises. Nous entrions à l’intérieur et très vite, je constatais la différence avec les palaces que j’avais l’habitude de fréquenter, certes mais il avait pourtant son petit charme et était passablement bien entretenu. Je souriais, laissant à Alejandro mon guide de ce soir le soin de réserver notre chambre. Je me permettais même une petite boutade. « Enfin Alejandro ! Une chambre ? Nous ne sommes pas mariés voyons ! Nous allons prendre deux chambres séparées. » finissais-je en m’adressant à la réceptionniste en riant à moitié avant qu’il ne rattrape ma blague de goût discutable. Je n’avais visiblement pas encore cuvé mon whisky …

Cet appareil photo devait avoir une grande valeur aux yeux d'Harper. Elle avait quand même bien fait de l'emmener pour la balade et pas juste de le laisser traîner dans un coffre-fort. Même les biens précieux doivent servir selon lui. Puis, contre l'arbre, ils s'embrassent. Ils tombaient vite en manque l'un de l'autre. C'était l'état d'Alejandro en tout cas. Un baiser éveillait tant de choses et se montrait si peu satisfaisant au final, tout en étant si vital. Harper avait tiré le col de sa veste, un geste assez sexy sur le moment, mais le beau brun resta sage et se détacha avant de suggérer de rentrer... ou de s'arrêter pour dormir en chemin. La belle brune choisit vite la deuxième option et Alejandro eut un beau sourire. Franchement, il espérait qu'elle dise cela.

-L'aventure se poursuit dans ce cas mar azul.

L'Espagnol vint alors chercher un autre baiser, passionné à souhait et esquissait un petit sourire après.

-Cela porte chance pour la route.

Oui bon, n'importe quelle excuse pour embrasser Harper est bonne. Bientôt grimpé sur la moto, l'Eliot accrochée derrière, ils repartent vers le sud, direction Boston, mais la jeune femme derrière repère vite un motel, style bed and breakfast, mais affiché quand même. C'était parfait, c'est vrai que la Nouvelle-Angleterre regorge de ce genre d'endroits. De toute façon, se lancer à l'aventure implique de ne pas se montrer trop difficile. Bientôt, ils sont garés dans le petit motel de cette petite ville du Massachusetts et y entraient, non seulement pour constater de quoi ça avait l'air, mais pour prendre une chambre... euh deux? Alejandro se mit à rire et vint déposer un baiser contre la tempe d'Harper.

-Ne l'écoutez pas. Il n'y a pas dix minutes, on s'embrassait contre un arbre, près de la côte.

Il peut bien faire des blagues douteuses à son tour non? La réceptionniste, visiblement heureuse d'avoir des clients, lâcha:

« Vous faites un beau petit couple ».

Alejandro lança aussitôt un merci avec un beau sourire chaleureux. C'était inutile de commencer à prétendre que non et expliquer cette histoire de fréquentation. Ici, ils ne sont personnes du reste. Le petit déjeuner était compris et la réceptionniste, qui n'a visiblement pas la langue dans sa poche, se mit à raconter l'histoire de la maison, qui a appartenu à un notable du coin, avant que la dame l'achète après sa retraite et... le beau brun, qui faisait de son mieux pour avoir l'air intéressé, plaida qu'ils avaient fait beaucoup de route et étaient plutôt fatigués. La dame demanda alors s'ils avaient des bagages.

-Non, nous sommes en mode coup de tête ce soir.

La dame lâcha un "ah" perplexe, avant de leur donner la clé de leur chambre. Oui oui, une clé, pas une carte! Rien que ça valait le détour. D'ailleurs, tandis qu'ils allaient vers la chambre, Alejandro la montrait à Harper, à la fois amusé et fasciné ahah. C'était tout simple comme chambre, mais joli, caustique quoi. Il y avait une salle de bain avec une petite douche-bain, typique américain quoi. Après avoir fait un petit tour rapide des lieux, le beau brun alla s'asseoir sur le lit.

-Si tu veux prendre une douche, je te laisse y aller en premier si tu veux.

En attendant, il pourra se déshabiller, se mettre à l'aise et relaxer tranquille sur le lit.

Il venait à nouveau près de mes lèvres, les embrassant. Les yeux fermés je savourais une nouvelle fois le bonheur de retrouver les siennes, inlassablement. « Oh dans ce cas, il nous faut beaucoup de chance. » dis-je avant de l’enlacer de mes bras, l’embrassant davantage encore. Je le laissais finalement prendre la route, moi derrière lui, accrochée à sa taille comme à ma vie. Nous arrivions finalement devant une réceptionniste aimable. Je ne pu m’empêcher de lancer une petite blague qu’Alejandro rattrapa de façon amusée. Je le regardais avec de grands yeux et un petit sourire qui en disait long suite à sa réponse. Mais finalement suite à la remarque de la réceptionniste, je me retrouva gênée, je souriais faiblement. Non pas que je n’étais pas d’accord, nous étions beaux tous les deux. Mais inutile de la reprendre, elle ne nous connaissait pas et ici nous n’étions qu’anonymes, ce qui me plaisait particulièrement. Pas de paparazzis dans ce coin paumé. J’écoutais simplement avec un semblant d’attention l’histoire de cette grande maison au style rustique victorien. J’observais Alejandro qui avait l’air de faire tout aussi semblant que moi de s’y intéresser et eu un petit rire dissimulé. Finalement, il nous sauvait de la situation, prétextant la fatigue. A vrai dire, cette journée m’avait également épuisée, et je n’avais qu’une hâte, me reposer avec lui. Alejandro enfin en possession de la clé de notre chambre, nous montions à l’étage et le jeune homme ouvrait la porte. Une petite chambre rustique, douillette, typique de l’amérique profonde que je n’avais jamais vraiment connue. Je découvrais avec lui ce qui allait être notre refuge pour la nuit de façon aussi amusée que lui. Nous n’étions certainement pas habitués à si peu de luxe, mais soit ! Il vint s’asseoir sur le lit, me proposant d’aller prendre une douche en premier. Je lui souriais. « Merci ! … » avant d’aller me déshabiller dans la salle de bain et d’aller sous la douche. J’ouvrai l’eau chaude, mais poussa un grand cri strident lorsque je me rendis compte qu’il n’y avait pas d’eau chaude, mais seulement de l’eau froide, même glaciale, me recroquevillant sur moi-même, frigorifiée et nue.

C'était bon de sentir qu'Harper pouvait être aussi accro' à ses lèvres qu'il l'était aux siennes. Pour preuve, utilisant l'excuse de la chance pour la route comme son amant venait de le faire, la belle brune vint embrasser le beau brun de plus belle, prolongeant une série de baisers qui n'en finissaient plus. Les mains un peu plus baladeuses durant ce moment, Alejandro s'assagit, toujours prudent à ce niveau avec une jeune femme plutôt imprévisible, capable de souffler le chaud et le froid dans la seconde.

De toute façon, il était temps de se montrer raisonnable et de gagner un gîte pour récupérer quelques heures de sommeil avant que le soleil ne se lève. Ils arrivaient donc à un bed and breakfast, accueillis par une dame qui ne semblait pas fatiguée le moins du monde et qui était enthousiaste comme tout de parler de sa demeure. Évidemment, le duo passait pour un couple d'amoureux, vu comment ils se taquinent, se regardent, juste le fait qu'ils semblent bien proches aussi. Ni Alejandro, ni Harper, ne corrige la dame et ils rejoignaient bientôt leur chambre.

Alejandro était bien prêt à laisser la jeune femme qui lui tient compagnie aller prendre sa douche en premier. La belle brune accepta volontiers sa proposition et disparu à la salle de bain. L'Espagnol en profite de son côté pour enlever sa veste, souliers, chaussettes, il préfère toujours être pieds nus, jetait un petit coup d’œil par la fenêtre, avant d'aller s'allonger sur le lit, quand un cri retentit de la salle de bain. N'en fallut pas plus pour qu'Alejandro se précipite dans la pièce et y voit une Harper en petite boule dans la douche.

-Harper? Ça va? Qu'est-ce qui s'est passé.

Alejandro réprima difficilement un sourire quand la jeune femme lui expliqua ce qui était arrivé. Il ramasse une serviette et lui tend la main pour l'aider à se relever et la couvrir de la serviette pour l'essuyer un brin.

-Ma pauvre, ce ne sont pas toutes les douches qui ont de l'eau chaude instantanément, il faut parfois attendre un peu.

L'Espagnol démarre donc à nouveau la douche, retrousses ses manches et tend la main pour prendre la température. En effet, c'était froid au début! Mais au bout d'un moment, l'eau devient tiède, puis chaude.

-C'est bon, tu peux y aller maintenant. Bonne douche.

Le beau brun déposait un baiser au coin de ses lèvres.

Recroquevillée sur moi même par la température glaciale de l’eau qui m’était tombée dessus, je frissonnais. Alejandro accouru dans la salle de bain vérifier que j’allais bien. « Oui oui .. Pardonne-moi pour le cri … l’eau est juste glaciale ici … » disais-je légèrement honteuse de me retrouver nue devant lui de façon aussi ridicule. On avait fait clairement plus glamour … Mais alors que je relevais les yeux vers lui, je vis un petit sourire se dessiner sur son visage. Je fronça légèrement les sourcils, riant à moitié. « Eeeeh ! Est-ce que tu te moques de moi ? » demandais-je alors que mes bras recouvraient mon corps comme s’il ne m’avait jamais vue en tenue d’Eve. Finalement, il attrapa une serviette et m’aida à me couvrir. Un petit « merci … » quasi inaudible se fit entendre. Apparemment, chez les gens normaux, l’eau chaude n’était pas au rendez-vous directement, il fallait attendre. « Oh ! Je n’en savais rien. » Le jeune homme prit alors les choses en mains comme il savait si bien le faire, moi, l’observant comme une enfant qui apprenait des choses. « C’est gentil. » Je remontais alors sous la douche, lui tendant ma serviette, sentant finalement l’eau chaude tremper mon corps sous ses yeux. Je le regardais avec un petit sourire et alors qu’il m’embrassa au coin de la lèvre, je ne pu m’empêcher d’en avoir davantage envie de sa part. Je le pris par la main, je regardant intensément, un peu plus sérieuse. Je l’embrassais de nouveau, plus passionnément, plus amoureusement, me fichant bien de le mouiller avec mes bras qui l’enlaçaient. Je me colla même contre lui, complètement trempée avant de lui murmurer près des lèvres. « Si jamais tu veux me rejoindre … »

Fausse alerte dans la salle de bain, enfin, presque. Alejandro avait cru qu'il y avait un insecte ou un problème, mais ce n'était que l'eau froide de la douche qui avait refroidi la belle brune.

-Ah oui? Je vais vérifier ça.

Si c'est le cas, ils changeront de chambre, ou carrément de motel. Pas question de se passer d'eau chaude pardi! Cela fait parti de l'aventure. Après vérification, le beau brun fut rassuré de voir qu'il fallait juste attendre un peu. Avant cela, voir Harper toute craintive, en position fœtale pratiquement, était un brin amusant, c'est vrai.

-Mais non... D'accord, un peu.

Parions que si les rôles étaient inversés, elle se marrerait elle aussi. Harper put donc retourner dans la douche et enlevait sa serviette, qu'Alejandro mit sur le comptoir. Son regard avait du mal à quitter le corps sexy de son amante sous le jet d'eau désormais. D'autant qu'elle lui lançait un petit sourire, un petit regard. Le baiser au coin des lèvres aurait-il eu un certain effet? Elle finit par tendre la main, prendre la sienne et le rapprocher de la douche. Le beau brun recevait déjà quelques gouttelettes quand la belle vint l'embrasser. Cette passion, cette énergie, ce qu'il en raffole. Harper l'enlaçait même et mouillait ses vêtements au passage. Alejandro lâcha un faible "heeyyy" en semi-protestation vaine. Déjà, comme elle était contre lui, toute sexy, il se voyait mal vraiment la repousser. L'invitation qui suivit, le beau brun ne se voyait pas la décliner. Avec un petit sourire, il se détache d'elle, seulement pour se déshabiller, complétement cette fois, poser ses vêtements sur le comptoir, avant de venir rejoindre Harper sous la douche. Lui qui adore les douches à deux en prime.

-C'est une bonne idée que tu as eu. Les douches à deux... cela permet d'économiser de l'eau.

Pas que. Alejandro vint embrasser Harper, aussi passionnément qu'elle l'avait fait un peu plus tôt et en profitait pour caresser ses fesses. Puis, l'Espagnol cherche des yeux la barre de savon, pas de gel de douche ici et le prend pour l'offrir à Harper.

-Première dans la douche, première à se laver?

Ils étaient quand même un peu à l'étroit dans cette douche.

Je souriais alors qu’il se moquait ouvertement de moi, lançant un léger « Hééé … » Je dois avouer qu’à sa place, je ferais de même ! Je ne lui en voulais pas du tout. D’ailleurs, je lui proposais même de façon détournée de venir me rejoindre sous la douche alors qu’il venait de me déposer un baiser dans la commissure de mes lèvres. Je répondais à cela de façon bien plus passionnée. Je le voulais avec moi sous la douche. Je le regarda toujours aussi intensément alors qu’il se mettait à son tour à nu, sous mes yeux émerveillés. Je lui pris alors la main, l’aidant à se rapprocher de moi, sous le pommeau de douche, un petit sourire satisfait en coin. « L’écologie, c’est fondamental. » disais-je doucement, pleine d’arrières pensées que je taisais encore. Son baiser me donnait des frissons, et le fait que nous soyons tous les deux aussi proches, aussi nus, aussi mouillés n’arrangeait en rien la situation. Sentant ses mains sur mes fesses, je ne broncha certainement pas, glissant les miennes sur sa nuque alors qu’il attrapa du savon. Je le pris de ses mains avec toujours ce petit sourire en coin et le passa sur mon corps le plus sensuellement possible.