— and after all, you're my wonderwall

— boston, avril 2018
c’était encore un peu ensommeillée que j’allais le pas traînant dans le salon. elliot était déjà réveillé depuis un moment -dans le fond, je ne savais même pas s’il avait correctement dormi- et déjà, il s’en allait. le prenant une dernière fois dans mes bras, je lui murmurais quelques mots réconfortants, lui signalant qu’il pouvait venir quand il voulait et je le laissais s’en aller, un peu inquiète. j’aimais pas du tout le voir dans cet état, j’avais la sensation qu’il était en train de sombrer et que j’étais impuissante à son mal être et.. ouais. faudrait que je le surveille de près. refermant la porte derrière lui, je me dirigeais lentement vers la cuisine où sullivan était déjà installé, l’air renfrogné, un bol de céréale devant lui. et.. rien. pas un mot, pas un regard. ok ? j’étais surprise parce que je ne m’étais pas du tout attendu à ce genre d’accueil venant de sa part mais je préférais faire abstraction. replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille, je m’approchais de lui déposant mes lèvres sur sa tempe alors que même là, je n’avais toujours aucune réaction. « bien dormi ? » que je soufflais lui tournant alors le dos pour attraper un verre dans le placard. et j’avais le droit à un grognement. ok. la journée allait être joyeuse s’il continuait comme ça. au pire, j’pouvais faire la conversation toute seule. « j’ai tellement mal au dos, c’est de pire en pire » les inconvénients d’une grossesse quoi. bref, je prenais place à côté de lui le regardant avec insistance. « sully ? qu’est-ce qui se passe ? »

@sullivan wright

— and after all, you're my wonderwall

— boston, avril 2018
Il s'était réveillé plusieurs fois dans la nuit, allant même jusqu'à marcher jusqu'à la cuisine pour boire un peu d'eau. Rien n'y faisait, il dormait mal. Il dormait mal parce que Meghan était dans cet appartement mais avec un autre homme. Et ça l'énervait, ça l'énervait vraiment parce qu'il n'aimait pas ressentir cette jalousie mais c'était le cas. Ca l'énervait plus que de raison et il avait passé une horrible nuit. Assis dans la cuisine, le bol de céréales face à moi sur l'îlot central, il regardait le vide, mangeant ses protéines qui l'aideront à passer cette nouvelle journée. Il avait également du jus d'orange, un café avec du lait d'amande et une tartine. Autant dire, le petit déjeuner du champion. Mais ouais non, même s'il avait basket ce soir et qu'en général ça le mettait de bonne humeur, il était loin de l'être et c'était encore pire quand il entendait Meghan arriver dans la pièce, l'air de rien. Comme si ce qui s'était passé n'avait aucune importance. Un baiser sur la tempe mais aucune réaction. Elle passait derrière, se préparant à son tour son petit déjeuner alors qu'elle le questionnait. « Mh. » Non, il n'avait pas bien dormi et ça se voyait sur son visage. C'était idiot de poser cette question. Elle parlait mais il ne faisait pas attention, ne faisant que voir rouge tout autour de lui. Soufflant légèrement à sa question, il finissait ses céréales et se levait pour poser le bol dans l'évier. « Rien » Et il mettait sa tartine dans la bouche, la mangeant assez rapidement tout en buvant son café alternativement. Peut-être que oui, il accélérait un peu trop son petit déjeuner mais il n'était pas au top là et il voulait juste s'en aller, prendre sa douche et aller en cours.

— and after all, you're my wonderwall

— boston, avril 2018
parce qu’il était tellement froid qu’il y avait forcément quelque chose et moi, je ne comprenais pas. peut être que j’étais bête ou alors trop focalisée sur des choses bien plus importantes mais.. ouais, j’arrivais pas à saisir ce qu’il avait ce matin et j’aimais pas du tout le froid qui était installé autour de nous. c’était pas du tout l’habitude de notre relation, bien au contraire. puis généralement, c’était quand même moi qui faisait la tronche et non pas l’inverse alors ouais, j’étais pas trop habituée à ce genre de réaction venant de sa part. « rien ? » c’était une blague non ? parce qu’il était en train d’enfiler son petit déjeuner à vitesse éclair comme s’il avait envie de disparaître le plus vite possible. « parler à un mur serait certainement plus agréable alors ne me dis pas rien. » non mais parce que c’était un mensonge et j’aimais pas du tout qu’il se foute de moi comme ça. posant mon verre de jus de fruit devant moi, je me tournais pour le regarder toujours sans comprendre. « donc tu vas aller en cours, me laisser comme ça pour la journée et prétendre qu’il n’y a pas de problème ? » non mais le simple fait qu’il ne réagisse même pas au fait que je puisse avoir mal au dos c’était la preuve qu’un truc n’allait pas bien. normalement, il aurait limite direct voulu me faire un massage ou une connerie du genre. « enfin, fais comme tu veux. » j’allais pas me battre de bon matin, j’en avais clairement pas envie.

— and after all, you're my wonderwall

— boston, avril 2018
Il était pas au mieux de sa forme. Très mauvaise nuit, jalousie combinée à tout ça et tout ceci faisait mauvais ménage. Il n’avait pas envie de parler Sullivan, il n’avait pas envie de dire le fond de sa pensée mais était plutôt  enclin à se changer les idées. C’était les cours, le basket qui seraient ses principales préoccupations pour la journée, bien que là, Meghan semblait insister à vouloir lui parler, sachant aucunement ce qui semblait mettre le jeune homme dans un tel état. « Parle-lui alors » Ok, il était plus que désagréable là, mais c’était sûrement le combiné de tout ça qui le poussait à agir comme ça. Mauvaise humeur oblige. Après avoir fini son café, il posait la tasse dans l’évier, en compagnie du bol et il ne lui manquait plus que son verre de jus de fruits. Mais elle semblait pas vouloir laisser couler les choses Meghan, continuant de le questionner, surtout sur la suite de la journée. « Tu m’as bien laissé comme ça toute la nuit, alors ça devrait pas poser de problème pour la journée » Ouais, il avouait à demi-mot ce qui n’allait pas. Avalant d’une traite son jus d’orange fraichement pressé, il finissait par poser le verre avec le reste de la vaisselle et s’en allait de la cuisine, sans un mot. Elle avait eu assez d’informations alors il préférait ne rien dire de plus, continuant de ruminer de son côté, arrivant dans la chambre pour attraper ses affaires afin d’aller à la douche par la suite.

— and after all, you're my wonderwall

— boston, avril 2018
et c’était frustrant parce que je détestais les non-dits. j’aimais pas du tout ce genre de situation, vraiment. et.. wow. il venait vraiment de me dire de parler au mur ? ah. ouais, celle-là, je ne l’avais clairement pas vu venir. et c’était typiquement après ce genre de punchline de sa part qu’il n’avait pas le droit de me dire qu’il n’y avait rien. et j’arrivais même pas à dire quoi que ce soit parce qu’en vrai, j’étais juste choquée de la manière dont il m’avait répondu. c’était genre.. jamais arrivé ? ouais, jamais. et comme ça ne suffisait pas, je me mangeais une deuxième rafale dans la tête. d’accord, cette fois je comprenais le problème. j’avais pas dormi avec lui et monsieur était en pleine crise. sauf que.. où était le mal ? elliot était au bout du rouleau, c’était mon ami et probablement que si les choses avaient été inversés et qu’il aurait été question de marla, je l’aurais laissé faire tranquillement. alors quoi ? il allait juste faire la tronche comme ça . semblait-il puisqu’il finissait son verre avant de juste quitter la pièce. et moi, je restais assise là, complètement sur le cul parce que je l’avais clairement pas vu venir. et j’crois qu’en fait, j’avais même pas le courage d’aller lui parler. il m’avait gonflé à réagir comme un gamin plutôt qu’être honnête et dire directement ce qui n’allait pas. non, c’était bien mieux de me piquer ouais. bah qu’il fasse la tête en fait. et probablement trop vexée, je laissais tomber l’idée du petit déjeuner allant dans la chambre à mon tour récupérer mes affaires pour squatter la seconde douche de l’appartement. et je me préparais de mon côté faisant des aller-retour pour récupérer quelques trucs avant d’être finalement prête. « du coup, comme ça te pose pas de problème pour la journée, je rentre pas ce soir. » s’il voulait jouer à ça, on allait jouer. et j’avais bien plus mauvais caractère que lui.

— and after all, you're my wonderwall

— boston, avril 2018
Il n’aimait pas cette situation, instaurer le froid entre elle et lui mais il n’avait pas le choix que de le faire parce qu’il n’allait pas bien, vraiment pas. Et c’était la jalousie qui l’avait bouffé toute la nuit, si bien qu’il en avait perdu toute forme de tendresse ce matin. Lui qui en général était aux petits soins pour celle qu’il aimait, il n’avait rien fait, si ce n’est lui envoyer des grognements ou des piques. Seulement, au bout d’un moment, il avait décidé de s’en aller de la pièce, préférant de loin aller se calmer de cette nouvelle montée en pression, sous une douche chaude et des plus agréables. Ce n’était qu’une fois la douche terminée qu’il finissait de se préparer. Des crèmes sur le visage, le corps, il s’habillait finalement et sortait de la salle de bains pour aller attraper sa montre qui se trouvait sur sa table de chevet. Il vit Meghan faire quelques allers-retours dans la chambre et il se rendait compte qu’elle préparait carrément un sac. Ok, la pression remontait un peu plus là. Et sa phrase, elle était faite exprès pour le piquer. « C’est pas comme si mon avis comptait de toute façon, tu fais ce que tu veux » qu’il lui répondait le plus simplement possible. C’était pas comme s’il l’avait attendu toute la nuit, c’était pas comme s’il avait espéré qu’elle vienne le rejoindre pour dormir dans ses bras. Mais elle n’avait rien fait, restant avec Elliot toute la nuit et il n’avait pas apprécié, au point d’en être de mauvaise humeur et un peu con sur les bords.

— and after all, you're my wonderwall

— boston, avril 2018
ouais alors concrètement, valait mieux pas qu’il tente de jouer sur ce terrain là parce que j’allais clairement gagner. et j’aimais pas du tout sa manière de se comporter avec moi. j’pouvais carrément entendre qu’il aurait préféré que je dorme avec lui, vraiment. mais le dire tout simplement c’était bien aussi plutôt que chercher à me piquer de la sorte. alors ouais, j’avais les nerfs et je le faisais savoir puisque en tout excessivité, je faisais mon sac déterminée à m’en aller et pas rentrer. ça lui ferait les pieds tiens, au moins il réfléchirait peut être à deux fois avant de me refaire une phase comme celle-là. « ouais, voilà, exactement. » c’était une blague ou quoi ? depuis quand son avis comptait pas ? depuis quand je l’avais jamais concerté ? non mais ouais, c’était une vraie blague en fait. il était en train de me rendre dingue. et sans rien ajouter de plus, je finissais mon sac. c’était dingue de me mettre les nerfs comme ça en fait. j’comprenais pas, c’était débile de sa part et ouais, j’allais le lui faire comprendre. « profite en pour ramener une de tes groupies à la maison tiens. » moi aussi j’pouvais piquer, fallait pas qu’il pense que parce que je ne disais rien, je ne pensais pas. et ouais, j’avais en horreur les petites connes en chaleur qui hurlait son prénom à chaque rencontre sportive où il jouait. « moi j’vais voir si royce est libre ce soir. ça fait longtemps que j’ai pas passé du temps avec lui. » voilà, bisous, rage bien. parce que t’énerver, c’était exactement ce que j’étais en train de faire mais en soit, tu l’avais bien cherché.

— and after all, you're my wonderwall

— boston, avril 2018
Il n’était pas bien Sullivan et ça se voyait dans sa façon de parler, sa façon d’agir même. Et puis après tout, c’était quand même normal qu’il soit dans un tel état. Elle ne l’avait pas prévenu, il l’avait attendu et s’était alors rendu compte à son réveil que Meghan n’avait pas du tout dormi avec elle. Et même pas elle avait demandé l’avis de son fiancé. « Fais toi plaisir alors » Qu’elle s’en aille, pensait-il. Il ne voulait plus la voir pour l’instant, sa façon de réagir, comme si elle n’avait rien à se reprocher, ça ne lui plaisait pas à Sullivan. Alors ouais, il se braquait, agissait sûrement un peu trop comme un con mais il était énervé. Il bouillonnait intérieurement et le fait qu’elle ne veuille même pas revenir ce soir ne faisait que monter d’un cran à chaque fois qu’elle parlait. « Mh » qu’il disait en entendant celle qu’il aime parler des groupies qu’il pouvait avoir. Il n’était pas comme ça, elle le savait. Mais s’il allait inviter quelqu’un, peut-être que ce serait plus Dina pour le coup, si ça devait lui faire vraiment chier. « Tu vas voir Royce, c’est fini entre nous » Et il parlait calmement, la fixant du regard et totalement sérieux. Au bout d’un moment, il en avait marre Sullivan. Elle le cherchait, le poussait à bout et elle disait ce genre de chose ? Non, il n’acceptait pas, il n’acceptait plus. Il en avait marre d’être gentil et d’être aux petits soins avec elle quand elle ne le respectait même plus, au point d’aller voir celui qui avait la pire réputation du campus, bien qu’il soit Winthrop.

— and after all, you're my wonderwall

— boston, avril 2018
et bien sûr que j’irais pas voir royce parce que je t’aimais. je t’aimais assez pour pas te manquer de respect de la sorte mais là, t’étais vraiment en train de me pousser. depuis quand tu m’attaquais gratuitement comme ça ? non mais parce que c’était pas toi ce genre d’action. vraiment pas toi. et j’comprenais pas les piques que j’avais pris gratuitement alors que t’aurais juste pu me dire ce qui te dérangeait sans pour autant chercher à m’attaquer. et j’foutais mon sac sur mon dos, prête à m’en aller vraiment parce que j’étais juste profondément agacée par sa manière d’agir. sauf que là, il en venait carrément aux menaces et je m’arrêtais net pour lui faire face. yeux dans les yeux. « tu crois que tu peux me menacer ? » je laissais tomber le sac sur le sol, serrant un peu trop les poings. ouais, non. clairement, les choses n’allaient pas marcher comme ça. et j’avais sûrement un peu trop de fierté pour m’écraser et capituler. alors non. il avait déclenché cette situation, ce n’était pas moi qui allait faire le dos rond alors qu’il était celui qui dépassait les limites. « prends tes affaires et va t’en. » c’était catégorique. il voulait jouer à ça, très bien. en attendant, c’était mon nom sur cette appartement alors ouais, c’était pas à moi de m’en aller. et je le fixais d’un air mauvais, les bras croisés sur ma poitrine. « t’improvises pas un caractère quand t’en as jamais eu en vingt ans d’existence. alors prends tes affaires et dégage d’ici. » dans quel monde est-ce qu’il posait des menaces ? depuis quand est-ce qu’il ne privilégiait plus la conversation ? ouais, non, ça ne passait pas.

— and after all, you're my wonderwall

— boston, avril 2018
Il n’avait pas cru que ça allait dégénérer à ce point là mais en même temps, il avait une certaine fierté qui apparaissait et ne se laissait plus faire. En plus, elle était en train de le pousser à bout, parlant du pire homme qui puisse exister, en disant qu’elle irait le voir. Non, il refusait ça Sullivan, il voulait pas qu’elle aille voir un autre homme, il voulait être le seul. Mais c’était trop demandé. Après, il savait qu’elle avait un caractère des plus différents du sien. Alors c’était compliqué de cohabiter de cette façon. Mais trop c’était trop. Si elle va le voir, oui, c’était terminé entre eux. Comment pouvait-elle être amoureuse de lui et apprécier le genre d’homme que Royce pouvait être ? Ça lui échappait à Sullivan pour le coup. Son sac tombait, elle s’énervait encore plus et elle venait de lui ordonner de prendre ses affaires et s’en aller. Et bien il n’allait pas se faire prier pour le coup. Il se retournait vers l’armoire pour récupérer un de ses sacs de sport pour y enfouir plusieurs de ses affaires. Putain mais qu’est-ce qu’il pouvait être con… Mais il était encore tellement énervé qu’il laissait ses mains prendre le contrôle et exécuter ce qu’elle venait de lui ordonner sans un mot, une boule se formant un peu plus dans sa gorge en cet instant. Mais d’un coup d’un seul, il se raidit en l’entendant l’insulter de cette façon. « Tu vas le regretter. » qu’il finissait par dire, s’empêchant alors de laisser les larmes couler sur ses joues. Il était blessé, pire que blessé. Parce qu’en vingt ans d’existence, c’était la première  fois qu’elle était méchante avec lui. Vraiment méchante. Attrapant une pile de t-shirts, il les mettait dans son sac avant de marmonner dans sa barbe. « Incapable de dire quand elle dort avec un autre, incapable de me donner la vraie date des bébés… Incapable de me respecter » qu’il disait à lui-même. Non, trop c’est trop. Les dents serrées, il finissait par fermer le sac et sortir de la chambre sans la regarder. Il n’allait pas bien, le cœur sur le point de craquer et ouais, il voulait s’en aller, tout de suite, sans se retourner.