La fin de mon quart de travail était interminable, comment je pouvais me concentrer après que Louve m’ait écrit qu’elle souhaitait qu’on discute. La dernière fois ça en avait valu la peine vue la relation qu’on était en train de bâtir ensemble sauf que là j’ignorais totalement ce qu’elle pouvait bien avoir à me dire. Peut-être qu’elle regrettait de s’être lancé dans quelque chose de sérieux, mais en même temps j’en doutais un peu… Dès que l’heure annonçait la fin de mon chiffre je quittais l’hôpital sans même prendre le temps de me changer, gardant mon habit d’infirmier. Une fois chez Louve, je sonnais à sa porte et elle m’ouvrit aussitôt sauf que je m’attendais à tout sauf à la voir vêtu ainsi. Sa nuisette en dentelle laissait très bien entrevoir son corps nue en dessous éveillant aussitôt tout mes sens.  « Salut ma belle.. j’ai fait le plus vite possible. » ajoutais-je avant de m’avancer vers elle pour déposer un baiser sur ses lèvres. Son air était plutôt sérieux me rappelait qu’elle m’avait d’abord fait venir ici pour discuter.  « On célèbre quelque chose? » demandais-je alors que je venais d’apercevoir les 2 coupes sur l’îlot de cuisine. Je ne savais pas trop ce qu’il y avait à célébrer alors je m’avançais un peu plus dans la cuisine alors que mon attention se porta sur un objet tout près des coupes. Je fronçais les sourcils avant de m’avancer à nouveau comme pour confirmer que j’avais bien vue avant de reporter mon attention vers Louve.  « T’es enceinte? » demandais-je alors qu’une part de moi était un peu troublé. Je ne savais pas trop si je devais être content ou pas, c’était encore un peu tôt dans notre relation et en même temps quand je pensais à son dernier avortement j’étais pas convaincu que je voulais revivre ça. Je m’approchais de Louve en prenant ses mains dans les miennes avant de poser mon regard dans le sien.  « Tu le sais depuis quand…? Tu penses le garder? » Je me rappelais très bien que son dernier avortement l’avait beaucoup affecté, mais comme elle était encore aux études et tout je ne savais pas trop ce qu’elle prévoyait pour la suite.

Louve restait bien mystérieuse dans ce qu’elle voulait m’annoncer. C’est d’ailleurs en observant dans la cuisine que je compris qu’il y avait vraiment quelque chose qui se passait sans trop comprendre avant que mon attention se porte sur le test de grossesse qui indiquait positif. Elle hoche la tête quand je lui demande si elle est enceinte alors que pleins d’émotions viennent m’envahir. Je n’arrive pas à démêler le tout alors tout ce que je trouvais à lui demander c’est depuis combien de temps elle le sait et si elle pensait le garder. Je gardais ses mains dans les miennes en ne la quittant toujours pas du regard, j’avais été là jusqu’au bout lors de la première grossesse et j’avais bien l’intention de faire la même chose pour cette fois-ci. Elle m’avoue ne pas vouloir reproduire la même erreur que la dernière fois et je comprends donc qu’elle a l’intention de le garder cette fois. Sa réponse ne me surprenait pas plus que ça parce que je me doutais qu’elle ne voulait probablement pas repasser par les mêmes épreuves.  « Je comprends… » glissais-je doucement avant de faire un pas de plus vers elle alors qu’elle poursuivait, alors qu’elle me demandais si j’étais prêt à accueillir un bébé même si notre relation débutait à peine.  « Je.. fin je sais pas si je suis prêt, mais je sais qu’en neuf mois j’ai le temps de me préparer. Puis tu sais bien que j’ai toujours soutenu tes décisions et que cette fois ne fera pas exception… » Je lui souris alors que tout se bousculait dans ma tête, où est-ce qu’on allait installer la chambre du petit, est-ce que ça voulait dire qu’on allait cohabiter? Bien sûr on avait le temps, mais en même temps neuf mois ça risquait de passer assez rapidement.  « Je t’aime Louve… » lui murmurais-je avant de m’emparer de son visage pour lui voler un long baiser. Malgré la nouvelle je n’avais quand même pas oublié la tenue dans laquelle elle se trouvait, tenue qui ne me laissait pas du tout indifférent.

Louve avait l’air plutôt heureuse par la nouvelle alors je ne pouvais que faire de même, même si l’idée d’être papa me rendait un peu – beaucoup – nerveux. Je finis par lui glisser que je l’aimais parce qu’au final c’était la seule émotion dont j’étais certain. D’ailleurs ça me faisait un peu drôle de le dire à voix haute, de façon si spontanée. Je ne me rappelais pas la dernière fois où je l’avais dis… et c’était peut-être mieux ainsi. Je volais un baiser à Louve qui fut interrompu de façon assez spontanée avant qu’elle ne se confonde en excuse.  « Hein? Pourquoi tu t’excuses… qu’est-ce qui se passe Louve. » Je pouvais sentir ses mains de chaque côté de mon visage comme si elle avait peur que je fasse demi-tour. Je sentais mon cœur battre un peu plus vite alors qu’elle me disait qu’elle m’aimait également.  « C’est en rapport avec la grossesse? Tu peux prendre le temps d’y penser, t’es pas obligé de te décider tout de suite… » finis-je par dire pour essayer de la calmer. Je voyais bien que ça n’allait pas trop, mais j’arrivais pas à comprendre pourquoi elle réagissait de façon si spontanée. De toute façon elle devait bien se douter que peu importe la décision qu’elle prendrait je serais là pour elle et que j’avais pas l’intention de mettre un terme à notre relation. J’aimais pas la voir ainsi à se morfondre en excuse sans comprendre et en même temps j’étais impuissant tant qu’elle ne me disait pas ce qu’il y avait. Ma main se posait sur la sienne qui se trouvait sur ma joue et je la caressais doucement en remontant vers son bras comme pour essayer de la calmer un peu.

Mes sourcils se froncèrent à nouveau lorsqu’elle me demanda de ne pas lui en vouloir. Vite fait je pensais qu’elle s’était peut-être déjà fait avorter, puis j’éliminais aussitôt cette théorie puisqu’elle n’aurait certainement pas pris la peine de me présenter la nouvelle ainsi pour ensuite me dire qu’elle n’avait plus de bébé. Elle m’avoua ne rien pouvoir décider… encore là c’était le néant total dans ma tête jusqu’à ce qu’elle finisse par compléter sa phrase en m’avouant ne pas être enceinte.  « Mais… » Mon regard se posa sur l’îlot où on voyait très clairement l’indication du signe positif. Son regard semble sincèrement désolé, mais cette histoire ne fait aucun sens. Puis ses mots résonnent à mon oreille « C’était une blague ». J’eu un petit pincement au cœur en réalisant que c’était faux, qu’il n’y avait pas d’enfant dans le décor, mais surtout qu’elle avait réussi à me mentir aussi facilement.  « Je savais pas que j’aurais dû avoir des raisons de douter de toi.. » finis-je par répondre d’un ton un peu plus froid lorsqu’elle mentionnait qu’elle ne pensait pas que je l’aurais cru. Je reste de marbre un moment alors qu’elle me répète qu’elle-même et que si ça avait été vrai elle l’aurait gardé. Mes mains vinrent se poser sur ses poignets pour retirer ses mains de mon visage avant que je ne me tourne vers l’îlot de cuisine prenant le test de grossesse.  « C’est à qui ça alors? » Pour être positif fallait bien que quelqu’un d’enceinte le lui ait fournit. Je regardais ensuite la bouteille près des coupes, une bouteille sans alcool.  « Je comprends pas pourquoi t’as voulu blaguer sur le sujet… j’croyais que même pour toi c’était un sujet sensible. » Finalement j’étais peut-être le seul qui avait trouvé le dernier avortement difficile parce que vue le goût de cette blague…  « Si c’est tout ce que t’as à m’annoncer, je suppose que je peux rentrer chez moi maintenant? » Je ne voyais pas l’intérêt de rester plus longtemps, c’est pas comme si il fallait qu’on discute d’une grossesse ou autre puisqu’elle n’était pas enceinte. Je lui en voulais pour cette blague, parce que ça m’affectait beaucoup plus que ce j’aurais pu croire.

Louve me répète à quel point elle est désolé alors que de mon côté j’essaie de mettre de l’ordre dans mes idées. J’avais encore du mal à comprendre d’où venait ce test de grossesse positif et pourquoi avoir voulu faire une blague comme ça. Lorsque je lui demandais d’où venait ce fameux test, elle répondit que ce n’était pas important tout en le glissant plus loin de nous. Je croyais que c’était un sujet sensible pour elle et lorsque je vins sur le sujet elle me confirmait que oui ce qui me fit à nouveau froncer les sourcils. J’avais un peu de mal à comprendre le but de cette blague si c’était un sujet qui lui était encore sensible. Ses mains vinrent à nouveau se poser de chaque côté de mon visage, comme un peu plus tout. J’avais envie de les lui retirer, mais je n’en fis rien pour le moment. Mon regard se posa dans le sien au moment où elle me le demanda. Sa voix étai si douce et son ton si désolé. Je finis quand même par ajouter que je pouvais partir puisqu’elle n’avait probablement rien d’autre à dire de plus, mais celle-ci refusa en insistant sur le fait qu’elle regrettait sa blague.  « Mais pourquoi avoir voulu faire une blague… je comprends pas Louve. » Elle approchait son visage un peu plus près du bien me priant de lui pardonner avant de venir s’emparer de mes mains déposant de léger baiser dessus. C’était assez difficile de lui en vouloir en la voyant regretter autant son geste et en étant rendu à vouloir se faire pardonner à tout prix.  « Promet-moi juste que tu feras plus de blagues de ce genre Louve.. » C’était assez bouleversant en soi d’apprendre que sa partenaire est enceinte, mais quand dans le même dix minutes t’apprends que c’est pas vrai c’est un assez gros coup sur le moral.  « Je veux bien rester un peu.. » ajoutais-je pour répondre à sa demande de rester.  « Par contre je préférerais qu’on en parle juste plus… » De toute façon il n’y avait rien à ajouter, alors le mieux était de reprendre comme si rien de tout ça ne s’était passé. De mon côté j’avais l’intention d’essayer de laisser ma rancune de côté même si pour tout de suite ça risquait de pas être si simple.