Je souriais à sa réponse. Il m’avait effectivement fait ressentir des sensations physiques encore toutes nouvelles et dans ces cas là, j’avais l’impression d’être en constant besoin de lui. Tout en moi me criait à revenir inlassablement vers lui, mais mon éducation me poussait tout de même à rester sage et tempérée. Je riais aux éclats à sa remarque sur les américaines. « Oh mais tu commences à me connaitre … je te taquine et tu as ta place dans mon lit … pour toutes les activités que tu souhaites. » Après être allée me changer, j’exposais ma nouvelle tenue très confortable aux yeux d’Alejandro, lui demandant si sa chemise m’allait bien, puis ravie de savoir qu’il me trouvait sexy. Un petit clin d’oeil, et je m’asseyais de nouveau à ses côtés, prête à lui raconter mon anecdote personnelle. Evidemment, j’avais conscience que le sujet était compliqué pour moi à évoquer, d’ailleurs je n’avais jamais révélé ce passage à quiconque, même pas à ma cousine. Mais je commençais à avoir confiance en Alejandro, lui donnant des indices sur quelques facettes de ma personnalité. Sa réaction ne se fit pas attendre, et je le sondais du regard, cherchant à connaitre le fond de sa pensée. Suite à sa réponse, je haussa les sourcils. « Oui, j’étais … assez entêtée à cet âge là … » Depuis toujours certainement. Bien-évidemment, étant un personnage publique, j’avais quelques craintes que certaines de mes confessions soient dévoilées, ainsi je signifiais à Alejandro que je comptais sur lui pour sa discrétion. « J’en suis heureuse. » Finalement, après un passage plus sérieux, j’avais envie d’une ambiance plus légère. Je lui proposais donc de mettre un peu de musique et de sortir danser s’il en avait envie. Je m’imaginais bien danser avec lui au milieu d’inconnus qui - je l’espère - ne nous reconnaitraient pas. Le beau brun m’embrassa sur la tempe où la cicatrice se voyait de moins en moins. « Oh j’adore le blues ! » Je redevenais souriante. Je me levais même m’approchant de lui à pas rythmés avant de lui prendre les mains. « Alejandro … je suis bien partout avec toi. On peut rester ici si tu en as envie, aller se balader, aller manger dehors, aller chez moi, aller danser. Je m’en contrefiche, tant que tu es là. » Je lui souriais, le regardant droit dans les yeux. « Oh je vais remettre ma robe ! Ce n’est pas trop grave si elle fait un peu habillée ? » Sur ces mots, je déboutonnais lentement sa chemise et me remettais à nue sous ses yeux, de le quittant pas du regard tandis que j’allais attraper ma robe pour l’enfiler. Je me tournais finalement dos à lui. « Ca ne t’ennuie pas de m’aider avec la fermeture éclair s’il-te-plait ? » lui demandais-je. J’attendais qu’il soit fin prête pendant que je remettais mes escarpins signés Manolo Blahnik. « Prêt ? » Je me levais et nous nous dirigeâmes vers la sortie, direction le parking pour prendre sa voiture. « Ca va tu te sens de nous conduire ? » Ce n’est certainement pas moi qui aurait pu avec ce que j’avais bu, et mon absence de permis …

Alejandro eut un nouveau rire. Une place dans son lit pour toutes les occupations qu'il veut han?

-Bien heureux, je vais boire à cela tiens.

Du reste, il n'y pas qu'Harper qui est accro à Alejandro, l'inverse est aussi vrai et maintenant qu'il sait qu'elle l'aime, cela n'arrangeait pas du tout les choses. Après tout ce temps célibataire, le beau brun pourrait bien être en manque d'amour. La jeune femme n'avait pas à s'en faire. Comme dans toute grande famille, Alejandro a appris à composer jeune avec les secrets de famille, à commencer par le fait que son père et sa mère sont séparés par exemple. Habitué de garder des secrets, ce n'est pas lui qui irait révéler à quiconque ceux de la jeune femme. Hormis peut-être des amis proches qui ne le trahiraient jamais.

Satisfaite de sa réponse, la belle brune suggérait ensuite qu'il mette de la musique, ce qui allégea l'ambiance, c'est certain. La belle était heureuse qu'il mette du blues, une musique qu'il a connu plus avec sa vie en Amérique. Elle se levait même pour le rejoindre, toute sexy, toujours sans doute, même dans sa démarche.

-Le hic, c'est que c'est pareil pour moi... Aller, on peut bien sortir et s'amuser, on le mérite bien non?

L'un comme l'autre sont des jeunes gens sérieux, mais ce soir, ils avaient l'esprit à la fête et cela pouvait se comprendre. D'ailleurs, Harper pensait remette sa robe, façon la plus simple de procéder, sans aucun doute.

-Mais non, ça ira. Puis, je l'aime bien ta robe.

Lui-même s'agencera avec elle et sera quand même classe. La belle brune se déshabillait à nouveau sous ses yeux et fallait vraiment qu'elle arrête de faire cela... ou pas en fait. Tenté, trop, Alejandro tend la main pour caresser son ventre, une main qui grimpait dangereusement plus haut, mais la belle file hors de portée. Après, il profitait quand même de la vue et vida son verre, avant qu'elle ne demande son aide.

-Si, j'arrive. Donnes-moi deux minutes, le temps de me changer aussi.

Il remit le même veston, garda les pantalons, souliers et tout, mais au lieu de la chemise, portait un shirt à manches longues, un peu plus chaud aussi. Oui, il souffre du froid nord-américain le pauvre Espagnol. Il fit savoir quand il était prêt et ils quittèrent ainsi son appartement.

-Ça va, mais faudra que je reste sage au club ou qu'on rentre en taxi sinon.

Pouvait-il compter sur Harper pour veiller sur lui? En tout cas, le beau brun ne se cassa pas la tête et conduisit au club de danse le plus proche qu'il connaisse. Un endroit assez huppé quand même où la Kennedy ne serait pas trop dépaysé, mais c'était quand même un club d'étudiants, public jeune quoi et de toutes classes. Inutile de dire qu'ils ne passèrent pas inaperçus. Dans la file, le beau brun gardait la belle près de lui, contre lui, à la flatter doucement, la bécoter à l'occasion, pour se garder au chaud bien sûr. Enfin dans le club, après un petit détour par le vestiaire pour y laisser leurs manteaux, il filait tout de suite vers le plancher de danse. Ils pourront toujours boire plus tard! Alejandro était tout sourire, son regard toujours sur sa cavalière gracieuse, heureuse, comme lui. Le parfait... duo.

J’étais heureuse qu’il accepte de sortir avec moi ce soir. Toute cette soirée complètement inattendue me faisait oublier qui j’étais et pour une fois j’avais l’impression de vivre ma jeunesse, chose que je n’avais jamais réellement faite, trop occupée à me préparer à un avenir sérieux, un avenir politique. Je jouais carrément le jeu et lui proposais d’aller danser. Je souriais à sa réponse. « On le mérite. » En vérité, sur ce point, je mentais. Je n’avais jamais pensé mérité ce genre de bonheur. Et le fait de le dire me donnait l’impression d’être une usurpatrice d’un bonheur qui ne m’appartenait pas. Que je volais pour une nuit sans aucun scrupule. Je lui laissais le temps de se rhabiller correctement tandis que je déboutonnais lentement sa chemise, ne pouvant plus m’empêcher d’attiser le feu en lui. Je sentais sa main contre mon ventre, remontant doucement vers mes seins, me donnant des frissons mortels. Je fermais les yeux avant de m’éloigner de peur de succomber de nouveau. Je souriais à son compliment sur ma robe. « Tu aimes bien la défaire surtout … » lançais-je accompagné d’un petit clin d’oeil. Une fois vêtus, nous descendions jusque sa voiture. Je pense que nous avions de grandes chances de rentrer en taxi, puisque j’avais congédié mon chauffeur pour la soirée. « Taxi pour le retour dans ce cas monsieur. » Souriais-je, satisfaite de la tournure que prenait cette soirée. Je n’avais pas envie qu’il reste sage. Qui l’eu cru, moi Harper, raide dingue du bel espagnol. Arrivés au club, je ne me souciais guère des personnes qui pouvaient nous y voir ensemble. J’oubliais tout ce qui se passait autour de nous, à tort. Des paparazzis auraient vite fait de nous prendre en photo, et nous nous retrouverions en page six d’un tabloïd poubelle. Non, je me blottissais contre Alejandro, jusqu’à ce que nous rentrions. Une fois nos effets personnels confiés aux vestiaires, Alejandro m’entraina sur la piste de danse, et comme une enfant à nouveau, je me laissais guider par ses pas, bougeant les reins au rythme de la musique, venant très souvent retrouver ses bras, ne sachant malgré tout jamais sa main. Je ne le quittais pas du regard. Je tournoyais de sorte à me mettre dos à lui, me collant contre son torse, descendant lentement le long de son corps avant de remonter légèrement le satin de ma robe le long de mes cuisses du bout des doigts. Je me relevais tout aussi lentement, faisant bien attention à ce que mon corps et le sien ne se quittent jamais. Je me retournais de nouveau vers lui, le regardant intensément. « C’est l’une des plus belles soirées que j’ai connues. »

Harper était bien d'accord, ils le méritaient. Peut-être même elle plus que lui. Petite caresse et la belle brune se recule, avec raison, pour enfiler sa robe, réclamer l'aide de son amant qui ne se fait pas prier, puis lâcher une petite phrase qui n'était pas fausse.

-Aussi.

On ne lui reprochera pas de trouver Harper encore plus belle nue. Pour le retour, la belle brune comptait opter pour le taxi, ce qui était une sorte de signal pour Alejandro qui indiquait que cela ne la dérangerait pas s'il prenait quelques verres à la boîte de nuit.

De toute façon, ce qu'ils y firent surtout, fut de danser, encore et encore, coupant quelques fois une danse pour aller se prendre un verre, célébrer le temps d'un drink, avant de retourner danser de plus belle. Alejandro avait fini par laisser son blazer sur un tabouret, se souciant peu qu'on pourrait le lui voler. Seul Harper comptait, à chaque instant. Forcément, ils avaient l'air de deux amoureux en cet instant. Leurs mains qui ne se lâchaient pas, leurs regards, leurs sourires l'un pour l'autre, leurs corps toujours proches, collés mêmes... Personne qui les verrait ne croirait à une simple amitié entre eux.

À un moment, la belle fit une danse assez sexy contre lui. Cette femme maîtrise les lignes de son corps, c'est clair, un talent requis pour toute bonne danseuse. Le jeune homme l'avait regardé faire avec un sourire, avait caressé ses épaules, ses bras, avant de mettre ses mains contre la taille de la belle, désormais face à lui. Comment ne pas sourire à ce qu'elle lui dit alors? Ou l'embrasser, avant de répondre:

-Il y en aura d'autres Eleanore. Je peux t'appeler Eleanore?

C'est qu'il adore ce prénom, presque mélodique, tandis qu'Harper... c'est moins musical à dire disons, à son goût en tout cas. Bientôt, le last call fut appelé, hey oui, ils fermaient le club. Le temps d'un dernier verre, une dernière danse et ils rentraient en taxi chez le beau brun. Inutile de dire qu'en chemin, Alejandro ne résista pas à la tentation d'embrasser encore son amante, de caresser son visage, une de ses jambes, de laisser la chaleur, grimper, l'envahir. Une fois chez lui, après avoir passé dans le hall et rigolés à deux en voyant le gardien endormi à son bureau, ils entraient dans son appartement et Alejandro, toujours la galant, la débarrassait de son manteau.

-Le soleil va se lever dans quelques heures. Je nous vois déjà le regarder, du confort de mon appart'. Puis, je connais la meilleure façon de nous tenir réveillés d'ici l'aube.

Surtout, c'est qu'il en avait envie, tellement envie. La meilleure façon de sceller cette nuit. À nouveau, il la tournait doucement dos à lui pour défaire sa robe et la faire glisser doucement le long de son corps de déesse.

-Tu avais raison, je préfère la défaire. Tu es tellement sexy mar azul.

Sa main se pose doucement contre la joue de la belle, qu'il vient embrasser, avec passion, intensité, bien sûr. Comment pourrait-il en être autrement? Son autre main glissait contre le ventre plat de son amante, puis plus bas, pour lui donner de ce plaisir dont elle ne profitera jamais assez. La nuit, avant l'aube, les verra comblé une dernière fois et Alejandro renouera alors avec un sentiment qu'il n'a plus connu depuis un bon bout de temps: l'amour; pur et vrai.

Arrivés au club, je n’avais qu’une envie danser. Danser auprès de l’homme à qui j’avais avoué mes sentiments. Que de rebondissements ce soir. Nous alternions entre piste de danse et bar, buvant à foison. Nous étions jeunes et beaux ensemble, et à ce moment là, je me fichais bien de ce que pouvaient imaginer les jeunes gens autour de nous. Ce dernier avait justement ce soir découvert mon second prénom, celui donné en l’honneur d’une grande dame qui avait participé à l’histoire de ma patrie. Il souhaitait m’appeler ainsi. Je souriais. Personne ne m’appelait jamais ainsi. « Tu seras le seul et l’unique. » disais-je en l’enlaçant de mes bras, danser contre lui au rythme d’une musique aux sonorités chaudes du r’n’b des années 2000. Je me trémoussais donc sur ‘Senorita’ de Justin Timberlake, sans le lâcher du regard. Mais il était déjà tard, près de six heures du matin et bientôt, le club fermait ses portes. Nous dirigeant vers le vestiaires et la sortie, je m’aggripais contre Alejandro, quelques peu pompette, mais toujours en état malgré tout. Cet état me permettait tout de même de me laisser un peu plus aller que d’habitude, l’embrassant au beau milieu de la foule, en attendant de trouver le taxi qui nous ramènerait chez lui. Une fois dedans, l’envie se faisait ressentir encore. Je sentais ses mains sur mes cuisses, les miennes cherchant sa peau entre les boutons de sa chemise alors que je l’embrassais. Nous rentrions hilares et un peu saouls devant le pauvre gardien endormi à son poste tandis que nous prenions l’ascenseur nous menant à son étage. Alejandro me débarrassait de mes couches de laine dans son appartement, toujours aussi éduqué, même un coup dans le nez. Je retenais joyeusement cette anecdote imaginant alors à ses mots l’idée d’un magnifique lever de soleil avec lui. Je me retournais vers lui. « Ah ? Lequel ? » Je savais pertinemment lequel. D’ailleurs, je me laissa faire lorsqu’il vint ôter ma robe qui tomba immédiatement au sol. Il m’embrassait et je fermais les yeux, l’enlaçant de mes bras, sautant carrément sur lui, mes jambes s’agrippant à son bassin. J’en avais envie, lui aussi. Nous faisions alors l’amour une dernière fois encore pour aujourd’hui, scellant la beauté de cette soirée avec lui.