Je serais bien incapable de te dire la vérité sur mon histoire. J’ai toujours tout foiré, rien que de me regarder ça me donne envie de gerber. Attendez. Je reviens. Voilà c’est fait. Je me dégoute au plus haut point, ce n’est pas forcément mon physique, non, ça peut aller de ce côté-là. Et puis je ne serais pas aussi narcissique si je ne m’aimais pas. Ce sont juste mes actes, mes pensées. Comment j’ai pu mentir à ce point ? Et je m’étonne d’être seul, tout le temps. Bien fait pour magueule. Sale con. Tu m’as bien regardé ? Toi, comment tu me trouves ? Pas de mots. Je m’en doutais, bon tu veux en savoir plus sur moi ? Je ne te garantie pas de vrais faits, de vrais gestes et une totale innocence, je ne pourrais plus changer maintenant. 
Petit, on pouvait me trouver adorable, mais bien souvent on me traitait de cancre. J’ai toujours eu un don pour faire envier ou faire chier le monde, c’est dans ma nature apparemment. Tirer les cheveux de mes camarades était une passion, je rêvais de leur arracher. De la jalousie ? Très certainement. Me prenant pour le roi de la récréation je faisais presque peur, mais j’ai été invité à tous les anniversaires des autres morveux. J’ai du en choquer plus d’un, ils doivent se souvenir de moi, en se remémorant leurs années maternelles et primaires et j’avoue que l’idée ne me déplait pas. Comme on dit, que l’on parle de moi en bien, ou en mal, l’important c’est qu’on parle de moi. Dès le collège je me prenais la tête de mes professeurs, affirmant une pseudo liberté que je m‘attribuait tout seul. C’était plus grand le collège, je ne connaissais pas tout le monde mais ça avait été une bonne expérience. Enfin, pour moi, pas pour mes camarade une seconde fois. Je faisais courir des rumeurs plus dingues les unes que les autres, je me sentais fort. C’est de la que j’ai commencé à mentir sur tout. Le mensonge me procurait cette adrénaline et cette force que personne ne pouvait m’enlever. J’étais invisible. Et même si parfois je me faisais prendre la main dans le sac, je mentais encore et toujours.

Les parents. Ils ne comprennent rien, pourtant j’ai essayé de leur parler. - Je ne vous ai pas parlé de mes parents encore. Les pauvres. Ils sont complètement dépassés et depuis toujours. Ils ne comprennent rien, pourtant j’ai essayé de leur parler. Je ne suis pas de mauvaise foi, mais ils ne m’ont pas écouté et on préféré fermer les yeux. Moi j’ai fermé mes lèvres. A tout. J’ai une sœur, toute petite qui prend mon exemple. Malheureusement. Je suis la cause de ses excès aussi et c’est la chose que je regrette le plus. Elle m’admire pourtant je ne suis pas un modèle, au contraire. Elle est mon reflet de ce miroir, j’aurai tellement aimé qu’elle devienne ce que je n’ai jamais été : sûr de moi, agréable avec le monde et fort. Elle est ma seule raison de vivre, celle pour qui je dois rester. Au faite, je suis à moitié ukrainien, même si j’ai toujours vécu en France, à Reims plus exactement j’ai pas une tête de français. Ou peut-être de Russe, mais qu’importe. 
Je suis nul en relation amoureuse. Je ne profite même pas de mon engin pour me taper toutes les filles qui me plaisent non, et puis de toute façon ils me font trop mal. Je ne sais pas leur résister. Dans une relation je ne suis ni fidèle ni digne de confiance. Je vole. Le volage. On peut me comparer à toute les petits cons du monde ce n’est pas pour ça que je passerai sous le bureau si c’était le seul moyen de devenir historien. J'ai du respect pour moi-même, la religion que l'on m'a imposé à été une mauvaise expérience et avant j'étais un véritable petit con. J'ai déménagé à partir du lycée pour reprendre ma scolarité en main je suis censé guérir et vivre cette vie. 

Je m’en foutais d’être le petit nouveau, c’était chiant mais je ne m’attardais pas sur les détails. Je vivais de musique et d’eau fraîche si je puis dire. La guitare c’était mon truc, mais je ne maitrisait pas encore toutes les techniques, et assez bien pour pouvoir m’en vanter, ce que je faisais moi c’est chanter. Mais inconscient, je ne m’en servait pas encore, c’est Eddy qui m’a fait prendre de l’assurance. Ce mec là, c’est un ange tombé du ciel malgré ma réticence au départ, il est venu vers moi et ne m’a pas lâché je dirais. Ce n’était pas plus mal, il a réussi à me rendre une certaine liberté, celle de m’exprimer avec mes mots pour une bonne cause, la musique. A vrai dire, je ne m’en suis jamais cru capable, toujours baisser les bras. Lui, il avait carrément voulu que l’on forme un groupe, et j’aime l’inconnu. L’aventure commença, et je me suis retrouvé ici, quelques années plus tard, à jouer dans les bars avec mon groupe. J’ai repris les cours, histoire d’avoir une bourse et de pouvoir en vivre.