Le vois-tu dans mon regard Sevan que je suis à deux doigts de perdre ce qu’il me reste de contrôle? Que je bouille de l’intérieur, que mes organes se liquéfient un peu plus à chaque pas que je fais vers toi? Mine de rien, j’ai passé les huit dernières années à me demander ce qu’il serait advenu de nous si j’avais fait quelque chose à l’époque… il est hors de question que je passe les huit prochaines à me poser les mêmes putains de questions. Je ne te touche pas, mais c’est tout comme alors que la tension entre nos corps est palpable. Tu ne réponds pas à ma question. Pas de vive voix en tout cas avant de simplement attraper ma tête pour plaquer tes lèvres contre les miennes. Quelque chose en moi explose et je grogne contre ta bouche en ouvrant les lèvres pour t’y accueillir. Ma langue se glisse contre la tienne alors que ma main libre attrape ta hanche que je serre entre mes doigts. Lorsque tes dents emprisonnent ma lèvre, je grogne à nouveau et je sais que ce simple échange m’a donné un semi croquant. Eh merde. « Je ne parlais que d’un massage moi, c’est toi qui parles de sexe. » Je fronce légèrement les sourcils, mais rien de bien sérieux puisque j’ai presque envie de rire. « Profite en tandis que ça dur Bhansali, tu ne pourras pas te pavaner comme ça encore longtemps sans devoir être puni. » Ces paroles sont sorties toutes seules et tu sembles te rembrunir légèrement. « Sauf que ne parle pas de me prendre, si t’en a pas envie et si tu ne comptes pas le faire, parce que j’en crève d’envie. » J’avale difficilement ma salive, ma pomme d’Adam montant et descendant lentement dans mon cou. Il faut qu’on rentre, tout de suite. Et je ne sais pas encore si on devrait rentrer ensemble ou non. Parce qu’une chose est certaine, si tu viens chez moi, tu n’en repartiras pas avant d’avoir soupiré mon nom suffisamment de fois pour en oublier son sens. « Tu m’accompagnes ou tu retournes chez ton frère? » Je relève légèrement le menton et te regarde un moment avant de venir doucement suçoter ta lèvre et la mordiller, mes doigts toujours sur ta hanche.

« Profites-en tandis que ça dur Bhansali, tu ne pourras pas te pavaner comme ça encore longtemps sans devoir être puni. » Il y a quelque chose d’étrangement érotique dans ta phrase, mais qui fait peur à la fois. Je ne sais pas trop quoi en penser, mais si ça continue, je risque de ne plus être capable de me contenir. C’est toi qui as le gros bout du bâton Ken. Et si tu n’as pas envie de faire quelque chose, si tu n’en es pas totalement certain, je ne vais pas te forcer. J’essaye de me montrer franc avec toi, mais j’ai toujours cette impression qu’il y a quelque chose qui te dérange. Et je sais que c’est mon frère. Alors, pourquoi tiens-tu autant à ma présence ? Tu veux être mon pote, Ken ? C’est ça que tu veux ? Voudrais-tu que je te raconte toutes mes interrogations, te parler de mes conquêtes, mes amours ? Je sais que je t’attire, là n’est pas la question, mais, je ne suis pas certain de vouloir être qu’un coup sans lendemain, pas venant de toi, du moins. Donc, lorsque tu me demandes si je te raccompagne chez toi ou si je rentre chez mon frère, j’ai un peu de mal à me décider. Je ne sais pas si c’est vraiment une bonne chose à ce qu’on entre ensemble. Mais en même temps, avec tout ce que j’ai fait aujourd’hui pour te tenter… Si je refuse de te raccompagner, je vais ressembler à quoi, moi ? À ce mec foutrement étrange qui aime chauffer les autres pour mieux les laisser en plan, par la suite. C’est ça mon problème Ken. Sauf que lorsque tu viens suçoter ma lèvre et commencer à jouer avec elle, ma respiration s’affole. Je n’arrive plus à penser à rien. Je n’arrive même plus à résister à ce geste pourtant si simple. Au lieu de cela, je reviens t’embrasser, mais cette fois-ci, comme si ma vie en dépendait. Comme si c’était la dernière fois. Un baiser enflammé, pressé. Ma langue vient taquiner la tienne pour une danse endiablée et j’ai de la difficulté à te lâcher. Je te veux Ken, ô oui, ce n’est pas difficile à comprendre, mais sans doute pas de la même manière dont toi tu me veux. « Je pense que je vais retourner chez mon frère, ça sera plus simple comme ça ! » Oui, ma voix n’a l’air que de déception et c’est bien le cas. « Rentre bien » Je regarde Arthur, assied à tes pieds nous regardant. « Salut mon beau. À la prochaine ! » Et je te regarde une dernière fois, m’éclipsant de ton emprise. « J’suis désolé Ken ! Vraiment désolé ! »

Je pose la question par pur respect puisque s’il n’en tenait qu’à moi, j’aurais depuis longtemps balancé son corps sur mon épaule pour te trainer de gré ou de force jusqu’à chez moi. Or, malgré ton corps qui me cri de le posséder, tes paroles sont toutes autres. « Je pense que je vais retourner chez mon frère, ça sera plus simple comme ça ! » Je recule la tête sous la surprise, croisant ton regard pour m’assurer que ce n’est pas une simple blague de ta part. Pourtant, ta voix suinte la déception et ton visage me confirme mes craintes. Qu’est-ce qui t’as soudainement fait changer d’idée? C’est moi? Est-ce que ce sont mes paroles, mes gestes ou encore un mélange des deux? Je n’arrive pas très bien à comprendre. « Rentre bien » Je suis encore sous l’effet de la surprise alors que tu t’adresses à mon chien, sagement installé à nos pieds. Finalement, tu te glisses hors de ma portée, reculant déjà vers la rue. « J’suis désolé Ken ! Vraiment désolé ! » J’entre-ouvre la bouche et la referme finalement. « Ouais.. bonne fin de journée.» dis-je finalement en regardant ta silhouette disparaitre au coin de l’immeuble. Je reste planté là, fixant le vide un moment jusqu’à ce qu’Arthur aboie et me sorte de mes pensées. « T’as raison mon gros… on ferait mieux de rentrer. »

FIN DU RP