« Tu devrais penser à aller chez le coiffeur ! » Tu t’approches de moi et je respire à peine alors que ta main passe dans mes cheveux et que ton corps se retrouve suffisamment près du miens pour que nous respirions le même air. Je déglutis en affichant un léger sourire. « T’as bien raison. » Contenance Kenny. C’est le mot d’ordre du jour, j’vous jure. Nous nous mettons en route et, rapidement, je commence à poser des questions sur l’appartement visité et du coup, ton budget dans toute cette histoire. Rapidement, tu sembles réaliser certains détails en lâchant un long et bruyant soupire. « T’as le don de gâcher tous mes rêves toi hein ! » Je te regarde de biais en haussant les épaules, légèrement mal à l’aise pour le coup. Quelque chose me dit que tu ne parles pas simplement de l’appartement qui aurait été, géographiquement parlant, parfait pour toi. « Mais non, t’as raison. Je n'ai pas envie de vendre mon corps ou pire, mon sperme ! Au pire, je t’aurais demandé de m’offrir un boulot. Viens, on va par là. » Vendre ton corps? Cette simple idée me donne des frissons dans le dos et me donne envie de frapper quelque chose. Ton sperme par contre, ça t’appartient complètement. Il n’y a aucun mal à être donneur de sperme pour les femmes qui veulent se faire inséminer. « Je t’aurais bien offert un boulot, mais le Lord Hobo ne m’appartient pas… qui sait, un jour j’aurai peut-être mon propre bar. » Je muse regardant au loin. Il est vrai que je pense à partir mon propre business depuis quelques années déjà. C’est moche de bosser pour un mec plus jeune que moi! « Ce qui serait bien, c’est que mon appartement ne soit pas trop loin de mon boulot. » J’hoche la tête. « Et c’est où, ça, exactement? » Oui parce qu’en fait, je réalise que je n’ai aucune idée de l’endroit où tu travailles. Ni même ce que tu y fais d’ailleurs. Tu nous entraines plus loin, nos pas se dirigeant désormais vers la rivière et donc plutôt vers Boston que Cambridge. « Tu sais quoi ? On a qu’à continuer à promener Arthur, on a qu’à aller au parc ou je ne sais quoi et je regarderai plus attentivement les appartements demain ! » Je tourne la tête vers toi et te fixe un moment. « Ça ne me dérange pas du tout de t’accompagner tu sais… » Parce que je ne veux pas que tu changes tes plans pour moi non plus. « Mais il y a un parc à chien non loin alors si tu préfères reporter tes recherches, on peut y aller. »

Le sujet du boulot n’était qu’une blague. La seule perspective de travailler avec toi, ne m’enchante guère. Être à tes côtés me plairait beaucoup, ça, je l’avoue, mais voir toutes ces meufs ou même mecs te draguer et te toucher tous les jours, me répugne. Non, je ne pourrais pas travailler au même endroit que toi et surtout sur les mêmes heures, c’est certain! De toute façon, mes études et mon boulot prennent déjà beaucoup de mon temps. « Je suis entraîneur sportif au Btone Fitness. » Et je rêverais que tu viennes y faire un tour pour que je puisse te voir tout en sueur. Oui, ça peu paraître assez dégouttant dit comme ça, mais voir un homme s’entraîner, ou plutôt te voir t’entraîner fait parti de mes fantasmes. Je pourrais même venir derrière toi et coller mon corps à ton corps pour bien te montrer les enchaînements que tu dois faire. Trouvant que je vais trop loin dans mes pensées, je reviens à la réalité, trouvant qu’il serait plus judicieux de faire autre chose. Je ne veux pas t’ennuyer, même si tu m’assures que ça ne te dérange pas de m’accompagner. Je suis d’accord, ça peut être sympa d’avoir ton avis sur l’endroit où je vais rester, mais je t’avoue que j’ai bien envie de faire autre chose en ta compagnie que de me plonger dans une recherche qui pourrait prendre du temps. « Allons-y. C’est pas comme si mon frère ne pouvait pas m’héberger quelques jours de plus! J’y ferai les yeux doux. » Je n’allais pas m’éterniser non plus chez lui, je sais qu’il a besoin de son intimité comme moi, j’en ai besoin aussi. « T’as faim ? On pourrait passer se prendre quelque chose en manger, en se dirigeant par-là ? » On pourrait faire absolument ce que tu désires. Juste parler sur le bord de la rivière pourrait me plaire aussi.

« Je suis entraîneur sportif au Btone Fitness. » Tu.. quoi? Entraineur sportif. Dans un gym. Et je n’en savais rien. Pourquoi est-ce que je n’en savais rien? Pourquoi n’y suis-je pas inscrit? Oh putain, j’aurais l’air stupide de changer mon abonnement maintenant? « Ah ouais, sympa… vous avez des prix intéressants? » Je fais mine de m’intéresser vaguement à cette information, mais la vérité est que peu importe le prix, ma décision est d’ores et déjà prise : je change de gym! Si ça me permet de te voir un peu plus souvent –et même si ça implique de te voir te coller à d’autre pour les aider dans leur entrainement- alors je suis totalement partant. Changement de plan, tu décides de visiter des appartements un autre jour et une part de moi se sent coupable puisque j’interromps ta recherche alors que l’autre est simplement heureuse de faire une activité avec toi, quelle qu’elle soit. « Allons-y. C’est pas comme si mon frère ne pouvait pas m’héberger quelques jours de plus! J’y ferai les yeux doux. » Je ris doucement en roulant les yeux. « C’est le genre de chose qui marche à coup sûr avec lui! » Parce qu’il est faible ton frère et facilement influençable aussi quand il est question de toi. Enfin, surtout depuis quelques années. Remarque, qui pourrait résister à tes yeux doux? Pas moi en tout cas. J’y résiste à peine là et tu ne fais même pas d’effort pour me subjuguer. « T’as faim ? On pourrait passer se prendre quelque chose en manger, en se dirigeant par-là ? » Je te jette à nouveau un coup d’œil de billet et me lèche les lèvres. « J’ai toujours faim… » Je laisse planer le doute quant à la nature de cette faim, ne précisant pas particulièrement avec un sourire amusé scotché au visage. « Dommage que ce ne soit pas la saison des food trucks, j’aurais bien mangé un de ces hot dogs avec une énorme merguez. » Putain Kenny, la ferme à la fin! Le pauvre gars va finir par en avoir marre de tes conneries. J’ai envie de me taper le front et de me donner un high five à moi-même en même temps. Quel sentiment étrange et ô combien différent. Tu me rends encore plus con qu’à mon habitude Sevan, c’est grave. « J’crois qu’il y a un fast food intéressant pas loin qui fait des burgers excellent, on peut commencer par ça et après on verra si on a envie d’aller au parc ou ailleurs, t’en penses quoi? »

Si les prix sont intéressants ? « Ça dépend des promotions qu’on offre. Comme en ce moment, c’est 20% de rabais sur l’inscription en couple ou sur un abonnement pour six mois. » Le mois prochain, ça sera sans doute autre chose. « Et l’entraîneur que tu choisis, tu fais un programme sur-mesure. » Je ne sais même pas comment, c’est à ton gym et pourtant, je souhaite que ce soit plus intéressant, nos prix. Je ferais tout pour être ton entraîneur, simplement pour avoir la possibilité de te faire ton programme et de te le montrer. Mais bon, je doute fort que tu changes d’endroit si tu es habitué… En te demandant si tu avais faim, tu réussis à une fois de plus à me déconcerter avec tes paroles. En plus d’avoir toujours faim, comme tu le dis si bien, tu aurais mangé un hot-dog à la merguez. Je te regarde impassible, devenant presque jaloux de ne pas avoir une merguez à la place du pénis. Quoi que, je n’ai pas envie que tu croques dedans à pleines dents, mais on comprend ce que je veux dire. Je me pince les lèvres et continue à te regarder bêtement, sans broncher d’une seconde. Espérant que tu vois dans quel état tu m’as mis. Fais-tu exprès Kenny ? Tu ne vois pas dans quel état tu me mets ? Pourquoi m’attires-tu autant ? Parce que tu m’es inaccessible ou pour autre chose. Finalement, tu me proposes qu’on arrête au fast-food et je comprends que tu as envie d’un hamburger. Je n’ai toujours pas décroché de ta saucisse merguez. Pathétique non ? Et pourtant… J’ai finalement une idée. Tu veux jouer à ça ? Aucun souci, on pourra y jouer un peu. « Ouais, pourquoi pas. » On se dirige finalement vers ce restaurant et je passe commande. De mon côté, je n’ai pas trop envie de manger un hamburger, mais c’est tout aussi intéressant. Je viens finalement te trouver à la petite table. Je pique ma fourchette dans ma poutine et après avoir pris quelques bouchées, je te regarde droit dans les yeux et prends mon pogo en main. Je l’approche près de ma bouche et croque le bout innocemment comme si de rien était. Comme si tout était normal, alors que je n’ai juste une envie et c’est de te faire craquer. De me venger de tout ce que tu me fais subir depuis quelques jours. « Dis-moi Ken, qu’est-ce que j’ai raté ces 8 dernières années ? » Au même moment, je fis monter très tranquillement mon pied, que j’ai dénudé de ma chaussure préalablement, contre ta jambe. Accroche-toi mon beau, je sais jouer moi aussi.

« Ça dépend des promotions qu’on offre. Comme en ce moment, c’est 20% de rabais sur l’inscription en couple ou sur un abonnement pour six mois. » Je n’écoute ta réponse que d’une oreille distraite, trop préoccupé à lancer des regards vers tes lèvres alors qu’elles bougent. « Et l’entraîneur que tu choisis, tu fais un programme sur-mesure. » Cette info cependant c’est bien rendu à mon cerveau et je déglutis en t’imaginant déjà plancher sur un programme sur mesure pour moi. « C’est bon à savoir, merci. » Dis-je toujours aussi nonchalant, mais ce n’est qu’un acte. Vois-tu à travers mon jeu Sevan? Il me semble à moi que je ne suis pas subtil du tout. Vient ensuite le sujet de la nourriture et, bien sûr, je trouve le moyen de faire des allusions au contenu de ton pantalon plutôt qu’à ce qu’il me ferait vraiment plaisir de manger. Tu sembles légèrement obnubilé pour l’info ou alors pas l’image mentale de mon hot dog et moi, assez en tout cas pour paraitre complètement distrait lorsque je propose un fast food du coin. « Ouais, pourquoi pas. » Arrivé sur place, j’attache Arthur dehors et le gratouille un moment. « Tu vas rester bien sage mon beau, d’accord? » Il me regarde avec ses gros yeux de chien piteux et sa langue lèche ma main en signe de réponse. Heureusement, la température est clémente et il ne risque pas de geler ou de mourir d’insolation. J’entre à l’intérieur, commande mon burger et va ensuite nous choisir une table où je m’installe en croquant dans ce mélange exquis de viande, de pain, de bacon et de fromage. À ton tour, tu viens me rejoindre avec ton choix pour le moins surprenant de pogo et de poutine. J’hausse un sourcil en te voyant manger ton pogo à une lenteur sensuelle et avale difficilement ma salive. Tu l’fais exprès, y’a pas d’autre explication. Je plante ma paille dans ma bouche et suce longuement sur cette dernière pour prendre une gorgée de liqueur. « Dis-moi Ken, qu’est-ce que j’ai raté ces 8 dernières années ? » Je dépose à nouveau le verre de carton et sursaute lorsque ton pied glisse sur ma jambe. Je n’sais pas à quel moment tu as retiré ta chaussure, mais une chose est certaine, j’en connais un là en bas qui s’est éveillé à ce contact, me rappelant douloureusement sa présence en m’envoyant des petites décharges de plaisir. Je me racle la gorge, tente de garder mes esprits. « Pas grand-chose, vraiment… J’ai été mannequin pendant un moment… Des sous-vêtements entre autre… » je te jette un coup d’œil et poursuis : « Puis j’ai commencé à travailler au Lord Hobo et maintenant je pense à m’ouvrir mon propre truc. » J’avale difficilement ma salive et passe une main sur la table, attrapant ton pied avant qu’il n’atteigne ma fourche. « T’as envie d’un massage Bhansali? »

Tu fais tellement chier Ken. Depuis que tu as fait allusion à cette foutue saucisse, tu as réveillé en moi quelque chose qui n’arrive pas souvent. D’habitude, j’ai une excellente maîtrise de mon corps ou encore de mes émotions, mais il ne suffit que je te voie et tout explose en une fraction de seconde. Alors, c’est bien normal que j’essaye de te faire craquer à mon tour, du mieux que je ne le peux. Je ne suis pas habitué de draguer. Si d’autres personnes se seraient ruée vers toi en t’embrassant à pleine bouche, ce n’est pas mon genre. Je ne suis pas comme ça, beaucoup trop mal à l’aise de me faire rejeter. Mais, d’autre sorte de jeu, ça par contre… Comme croquer dans un pogo et te voir loucher, comme tu as louché un peu plus tôt sur mes lèvres, lorsque je t’expliquais les promotions du gym ou je travaille. Je ne sais pas si c’était pour me faire ressentir quelque chose que tu commences à sucer ta paille, mais rendue au point où je suis rendu, j’ai beaucoup de mal à me contenir. En fait, je n’imagine pas du tout une paille à cet endroit, si tu veux tout savoir. Alors, j’enchaîne à te poser une question, tout en venant frotter mon pied sur ta jambe. Le remontant tranquillement. Je suis partagé entre t’écouter et te regarder te faire violence pour garder contenance. « Mannequin, t’as gardé des photos, j’espère ? » Sevan qu’est-ce qui te prend? Il te dit avoir été mannequin de sous-vêtement principalement et tu veux voir des photos ? Malheureusement pour moi, tu finis par attraper mon pied, au moment où il allait finalement atteindre l’objet de mes désirs. J’étais tellement fier de ce que j’étais en train de faire. C’est la première fois que je réussis à trouver le contrôle de moi-même. « Un massage de pied ? Ce n'est pas trop mon truc. Mais de mes épaules par contre… Tu sais avec mon boulot, j’ai beaucoup de tension. » Je te regarde et cette fois-ci, c’est moi qui se mordille la lèvre inférieure. Le pire dans tout cela, c’est moi qui suis formé pour des massages. Étudiant en médecine du sport, je dois connaître toutes les blessures sportives et comment les guérir ou détendre les muscles endoloris avec un massage. « Sinon… Tu dois être raqué à transporter tous ces verres… Ça pourrait te faire du bien. » Et je continue à me mordiller la lèvre inférieure, ne te quittant pas des yeux, de peur de manquer une réaction. Ce que j’aime ce qui est en train de se passer…

« Mannequin, t’as gardé des photos, j’espère ? » Un sourire étire mes lèvres alors que je prends volontairement un air pensif pour faire durer le plaisir. « J’sais pas, faudrait que je fouille à la maison.. » En vérité, je sais pertinemment que j’ai encore des photos. Je sais même très bien où les trouver. Mais je n’sais pas si c’est une bonne idée que de te les montrer… Qui sait comment tu réagirais ensuite. Je ne voudrais pas faire de toi un criminel coupable de viol. Enfin, ce n’est pas un viol si c’est consentant à ce qu’il parait. Ton pied remonte sur ma jambe, ma cuisse et je l’arrête avant que tu ne crées une bosse dans mon jeans, te demandant si tu veux un massage. « Un massage de pied ? Ce n'est pas trop mon truc. Mais de mes épaules par contre… Tu sais avec mon boulot, j’ai beaucoup de tension. » J’hausse un sourcil amusé et soutient ton regard alors que tu deviens rapidement celui qui se mordille la lèvre et putain, je comprends pourquoi tu voulais que je m’arrête de le faire. C’est la première fois que tu poses le geste depuis que je suis arrivé et j’ai déjà envie de sauter par-dessus la table qui nous sépare pour remplacer tes dents par les miennes. « Sinon… Tu dois être raqué à transporter tous ces verres… Ça pourrait te faire du bien. » Tes lèvres continues de s’enfoncer dans ta lèvre et je penche légèrement la tête vers l’avant, avalant difficilement ma salive. « Arrête.. » dis-je d’une voix rauque et à peine audible. Je ne crois pas que le propriétaire de l’endroit ait envie de nettoyer ses tables pour les raisons qui me traversent l’esprit. Déjà, je m’imaginer te retourner dans tous les sens. Eh merde Sevan. « Mange vite. » Ordonnais-je finalement avant de pratiquement avaler mon burger en une simple et unique bouchée. Je ne pouvais pas rester là encore bien longtemps sans simplement perdre les plombs. Si je m’étais jusqu’ici très bien contrôlé, je ne pourrais pas en dire autant si tu continuais de me provoquer comme ça.

« Arrête.. » J’arrête automatique tout geste, surpris de l’intonation de ta voix et je déglutis presque. Je t’ai autant fait d’effet que ça ? D’accord, je pense avoir été trop loin et que tu n’as pas apprécié mon humour, ma provocation, mais c’était jouissif de te voir agir. C’est rare que j’aie le dessus sur quelqu’un, tu sais Ken ? « Mange vite. » Je prends une dernière bouchée, je me lève pour aller porter le plateau à la poubelle. Je ne m’attendais pas à une réaction comme celle-là et en vérité, je ne sais pas trop comment le prendre, mais je fis mon possible pour garder le contrôle avant que les rôles ne s’inversent une fois de plus. « Serait-ce possible que j’aille réveiller un monstre ? » Je te fis un sourire mielleux en sortant du fast-food. « Tu ne vas tout de même pas cracher sur un massage, quand même. » Bon, j’avoue, j’y allais un peu fort. Je devrais peut-être arrêter, mais je te veux Ken. Tu me rends fou depuis que nos lèvres se sont touchées, si tu savais. Sauf que je comprends totalement que tu ne veuilles pas franchir ce cap, par respect pour mon frère. En même temps, je le vois que tu aimerais m’avoir à toi l’espace de quelques heures. Pourquoi te retiens-tu ? Mon frère n’a pas besoin d’être dans l’équation. Je soupire finalement et hausse les épaules. « En tout cas… ma proposition est toujours viable. Tu aurais pu me servir de cobaye pour mon cours. J'ai besoin de pratique. » Oh la belle tactique du cours.

Mes paroles sont courtes et ne laissent que très peu de place à l’argumentation. Je ne me veux pas arrogant ou autoritaire, mais c’est la seule façon que j’ai de me contenir présentement. Je sais, je suis normalement un parfait modèle de calme et de joie, de nonchalance et de stupidité. Mais quand on finit par toucher la corde sensible de mes désirs, voilà ce qu’on obtient Sevan. Tu avales à peine ce qu’il reste de ton plateau encore plein avant d’aller le jeter, visiblement mal à l’aise, mais fier de toi. Je vais porter mon cabaret à mon tour et te suis vers la sortie. « Serait-ce possible que j’aille réveiller un monstre ? » J’avale lentement ma salive et te jette un regard de biais. « Possible.. » j’esquisse un sourire, mais il n’atteint pas mes yeux. Je vais avoir du mal à digérer ce burger, je le sens. « Tu ne vas tout de même pas cracher sur un massage, quand même. » Je secoue la tête en riant doucement et récupère Arthur qui, comme toujours, s’excite de notre simple présence, bondissant autour du poteau où je l’avais attaché. Je lui flatte rapidement la tête avant de passer sa laisse autour de mon poignet et de me mettre en marche vers mon appartement. Si ce n'était que de moi, c'est pas sur ta proposition de massage que je cracherais Van. « En tout cas… ma proposition est toujours viable. Tu aurais pu me servir de cobaye pour mon cours. J'ai besoin de pratique. » Nous tournons un coin de rue et passons une ruelle où je t’oblige soudainement à t’engouffrer en me posant devant toi et en te faisant reculer. Ton dos se plaque finalement contre le mur de brique à côté d’une énorme benne à ordure qui nous cache du trafic dans la rue. Mon visage est terriblement près du tient lorsque je lâche finalement entre mes dents : « Je pourrais t’embrasser maintenant. » Mon regard alterne lentement entre tes yeux chocolat et tes lèvres rosées. « Je pourrais même te prendre ici si je le voulais.. » je penche légèrement la tête sur le côté et laisse mon regard concupiscent glisser sur le reste de ton corps, une main à côté de ta tête sur le mur. « C’est ce que tu veux Sevan? » mon regard retrouve le tient, assombri par le désir, mâchoire serrée et cœur battant.

Je vais vraiment y prendre le goût d’avoir le dessus sur toi et de voir à quel point je peux te faire de l’effet. Autant que cela puisse paraître, ça n’arrive pas tous les jours. Et comme aujourd’hui, je me sens d’humeur joueuse, j’en profite. Je ne sais pas où tout ça va nous mener, mais je m’amuse. Du moins, c’était jusqu’à ce que tu me fasses reculer dans cette ruelle jusqu’à ce que mon dos touche à ce mur de brique, si froide. Et je ne parle pas de la poubelle qui n’est même pas à un mètre de nous. Ton visage est tellement près du mien que je peux sentir ton haleine. Si je ne savais pas que tu avais mangé un hamburger, désormais ça serait chose faite. Et pourtant, j’en ai rien à faire. Je suis troublé par la proximité de nos visages. « Je pourrais t’embrasser maintenant. » Tu me dis ça entre tes dents et je m’aperçois que oui, tu en as envie, mais que trouve que ce n’est pas nécessairement le bon endroit. Et pourtant, je souris lentement parce que je sais que cette manche, je l’ai gagné. Je t’ai poussé à bout. « Je pourrais même te prendre ici si je le voulais.. » Cette fois-ci, même si je trouve ça excitant, c’est beaucoup moins drôle. « C’est ce que tu veux Sevan ? » Je déglutis bien malgré moi à ce désir que je vois dans tes yeux. De la façon dont tu m’as regardé, comme si tu étais le chasseur qui allait manger sa proie. J’ai tellement envie de venir déposer ma bouche sur ta jugulaire, c’est en train de devenir une obsession. Malgré tout, je ne parle pas. Pour toute réponse, mes mains se posent tout deux derrière ton crâne et je viens embrasser tes lèvres. J’en pouvais plus, je les désirais beaucoup trop. Quelques secondes passent, avant que cette fois-ci, ce sont mes dents qui emprisonnent ta lèvre inférieure avant de me reculer. « Je ne parlais que d’un massage moi, c’est toi qui parles de sexe. » Dis-je d’une façon innocente, comme si de rien était alors qu’on sait très bien tous les deux qu’il y as plus que ça. Comme si j’étais pure et chaste. Je me mets à sourire, fier de mon coup, même si toutes tes paroles m’ont donné chaud. « Sauf que ne parle pas de me prendre, si t’en a pas envie et si tu ne comptes pas le faire, parce que j’en crève d’envie. » Et c’est mon tour de te dévisager comme si j’allais te bouffer.