Tomber amoureux ? Ca fait mal, vraiment mal. Est-ce que c'était ce que je voulais, pour palier au manque que mon ex avait créé chez moi ? Peut-être. Louison était certainement la fille la plus folle que je connaisse et cette folie m'attirait vers elle. Elle m'attirait comme un aimant et c'était pour cette raison que je m'étais rendu dans son hôtel, en direction de sa chambre. On passe énormément de temps ensemble ces derniers jours et c'était pas plus mal. Elle aussi avait besoin de ça et ce besoin mutuel était libérateur. J'en oubliais le reste à ses côtés. J'en oubliais mes peurs, mes peines. Je voulais juste rire, sourire... vivre en fait. C'était bien pour cette raison que je m'étais rendu en direction de sa chambre. Seulement, à peine sorti de l'ascenseur, je voyais un mec sortir de sa chambre. Putain, le blond baraqué du soir avec le DJ. Elle le voyait encore ? Visiblement. Et ça m'énervait. Ca m'énervait parce que j'avais pas envie de la partager. J'avais pas envie qu'un autre puisse avoir la même place que moi... ou pire, une place plus importante. Soufflant, je m'avançais jusqu'à me retrouver au niveau de ce mec et.. ouais, je forçais en quelque sorte la confrontation en ne me décalant pas, faisant que nos épaules s'entrechoquent. Seulement.. il était baraqué. Plus que moi et.. grimace pour gérer la douleur, faisant attention qu'il ne voit rien. Je souffle un coup, ne m'excusant pas pour autant. « Vous auriez pu faire attention » Rejeter la faute sur lui ? C'était l'idée oui.

Complètement perdu, voilà comment t'es en ce moment. Tu ne sais plus où t'en es. Tu n'sais pas trop où t'en es sentimentalement parlant. Tu t'attaches de plus en plus à Louison et ce rapprochement a tendance à te faire peur autant que cela t'excite. T'as pas envie de souffrir à nouveau alors t'essaye de te faire croire que tu n'es pas en train de tomber sous son charme, t'essaye de te persuader que c'est purement sexuel, comme avec toutes les autres. Sauf que tu sais très bien que tout ça ne sont que des conneries. Elle est bien plus que ça. Elle réussi à se démarquer des autres par son tempérament, elle n'est pas comme toutes les autres et c'est ça qui te plaît tant chez la belle blonde. Début d'après-midi, tu te décides à aller faire un tour à la plage pour profiter des rayons de soleil. Sortant de l’ascenseur en short de bain et une serviette au bras, tu ne fais pas vraiment attention aux personnes autours de toi. C'est là que l'accident arrive. Tu percutes un jeune homme, rien de bien violent mais ce dernier ne tarde pas à s'exciter. Tu soupires, regardant le jeune homme avant de rouler des yeux. T'es sérieux mec ? T'as pas envie de te prendre la tête, t'es en vacances bordel. Seulement lorsque ton regard se pose sur le jeune homme, tu le reconnais. Tu l'as déjà vu sur instagram un "ami" à Louison. J'ai pas de temps à perdre avec des types de ton genre, tu m'excuseras.

Ma vie était sans dessus dessous et forcément, j'essayais de trouver un semblant de stabilité. Certes, Louison n'était pas la fille la plus stable qui soit, elle non plus ayant pas forcément envie de se caser dans l'immédiat, dans le besoin de se reconstruire après sa rupture amoureuse. Seulement, elle était une inspiration pour moi, une fille qui me donnait envie de vivre, d'être heureux et cette bouffée d'air frais, je voulais pas forcément la partager. J'avais toujours été possessif comme mec. Ca avait commencé avec mes copines, mais même avec les filles que je fréquentais sans forcément avoir une exclusivité. Et clairement, Louison je ne voulais pas la partager. Seulement, elle voyait d'autres mecs et celui là, face à moi, il faisait partie de son tableau de chasse. Et j'aimais pas ça. Alors une confrontation, juste pour faire chier se faisait et il semblait pas être concerné. Mais j'ai vu à sa tête qu'il comprenait possiblement qui je pouvais être, sans pour autant l'admettre. « Des types de mon genre ? T'entends quoi par là ? » Autant chercher la petite bête. Mais je n'étais clairement pas dupe, il m'avait reconnu, il faisait le mec, mais peut-être que j'avais une longueur d'avance. Je le défiais du regard, n'ayant pas peur de la confrontation, au contraire.

Tu ne t'attendais pas du tout à tomber sur ce type en sortant de ta chambre dans le seul but de te détendre. Finalement, la détente ne semblait tout d'un coups plus être au programme. Dès que t'as reconnu ce mec, t'avais pas envie de passer outre son petit commentaire quelque peu déplacé. S'il voulait te provoquer, c'était réussi et t'étais en train d'entrer dans son jeu. La tension se faisait déjà ressentir entre vous mais t'avais pas l'intention de te laisser faire, c'était pas ton genre. Il voulait une confrontation ? Très bien, il allait l'avoir. Écoute, toi comme moi on sait très bien pourquoi t'es en train de chercher la petite bête pour pas grand chose. Tu soupires de nouveau tout en secouant la tête de gauche à droite. Tu crois que j'ai l'âge pour ce genre de connerie, franchement ? Si tu veux perdre ton temps, libre à toi mais moi j'ai autre chose à foutre. Tu lui tournes le dos, t'apprêtant à partir lorsque soudainement, tu te tournes de nouveau vers lui, en ajoutant avec un petit sourire. J'pense pas que tu sois assez mature pour elle. Laisse la place à d'autre, tu perds ton temps. Des mots qui étaient spécialement choisis pour taper là où ça fait mal, tout en délicatesse.

Le simple fait de le voir m'irritait. Et disons qu'en ce moment, ma vie ne me permettait pas d'être irrité parce que ça pouvait faire des dégâts. Preuve étant que je cherchais ce mec sans forcément avoir les muscles nécessaires pour lui faire face. Il semblait être du genre castagne et.. moi pas du tout. Seulement, c'était plus fort que moi. Je jouais au coq, pour une fille que je fréquentais depuis quelques semaines sans forcément savoir si on irait plus loin elle et moi. Lui... il semblait faire la même chose. « T'as bien l'âge pour trainer avec des étudiants, te payer des vacances au Spring Break avec eux... alors tu dois avoir l'âge pour ces conneries ouais » Après tout, je ne savais pas quand il était né et j'en avais rien à foutre. Qu'il ne vienne pas parler d'âge quand il était lui-même dans l'incruste la plus totale dans nos vacances d'étudiants. Mais qu'il se barre, c'est bien mieux. Au moins, ça me fera ça en moins à gérer. Seulement, il se retournait, pour me regarder en me lançant une pique. Bien placée. « T'es qui ? Son père pour vouloir gérer ses fréquentations ? J'pense être parfait pour elle au contraire, tu m'en dissuaderas pas » Elle et moi, on s'entendait bien, on avait une compatibilité sexuelle quasi parfaite et.. putain, je pensais à elle bien trop souvent pour que ce soit juste une simple fréquentation.

Toi qui n'avais pourtant pas envie de te prendre la tête avec lui, t'étais en train de le faire. Tu ne pouvais pas croire que Louison pouvait fréquenter un type comme lui, qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui trouver ? M'ouais, cette fille est décidément un mystère, même lorsqu'il s'agit de ses fréquentations. Serait-ce une pointe de jalousie que j'entends dans ta voix ? Tu te mets à rire, un rire plutôt nerveux qu'autre chose. T'en avais déjà marre de cette conversation. T'avais pas envie de tout ça et pourtant il te forçait un peu la main pour que tu te montres désagréable avec lui. Je ne cherche pas du tout à te dissuader, si tu aimes te rendre ridicule, c'est ton choix. Tu regardes un peu autours de toi, malgré le fait que vous soyez plutôt discrets, votre discussion ne passait pas inaperçue. En effet, certaines personnes vous regardez de manière assez.. Étrange. Comme on dit, que le meilleur gagne, non ? Tu hausses les épaules, reposant ton regard sur le jeune homme. Même si tu n'as aucunes chances avec elle. T'as rien à lui apporter. Elle finira vite par s'en rendre compte. Profite du temps qu'il te reste à passer à ses côtés mec. La colère commençait vraiment à monter en toi, tu allais finir par perdre patience, même si tu essayais de te contenir, histoire de ne pas faire scandale dans le hall de l'hôtel. Manquerait plus que tu te retrouves sans endroit où dormir ce soir.

Je me fichais pas mal de faire retourner les gens sur notre altercation. A vrai dire, j'avais les nerfs. Comment pouvait-elle s'intéresser à un mec comme lui sérieux ? Imbu, trop sûr de lui. Ouais, je ne trouvais pas de qualité à ce type. Mais qu'importe, c'était son choix et je n'avais qu'à subir. « Tu devrais songer à te nettoyer les oreilles mon vieux » Jalousie ? Non. Disons que j'éprouvais une possessivité peut-être trop excessive, mais qu'importe. Je ne voulais pas que Louison m'échappe pour un mec comme ça. Elle valait mieux que ça. « Ouais, que le meilleur gagne » Même si de mon point de vue, c'était pas une compétition. En réalité, oui, je voulais Louison, mais si elle préférait être avec cet abruti, grand bien lui fasse. « Range ta fierté à deux balles, ça sert à rien. Tu sais pas ce qu'elle veut, ce qu'elle cherche. A tous les coups, elle va tomber totalement sous le charme d'un québécois avec un accent à tomber par terre et tu l'auras même pas vu venir » Et s'il la connaissait un tant soi peu, il saurait que c'est vrai. « Elle est imprévisible cette fille et tu me feras pas croire que tu es confiant à 100% » J'ose me dire que j'avais mes chances.

Tu te faisais paraître pour un homme que tu n'étais pas du tout. T'étais loin d'être sûr de toi, tu ne savais pas ce que voulait vraiment Louison avec toi et avec d'autres mecs. T'étais complètement paumé mais ça, tu le gardais pour toi, pas question qu'il voit que tu doutais de ta relation avec la blondinette. Tu n'aimais pas voir un autre mec tournait autours de la fille que tu fréquentais et rien que pour ça, t'avais les nerfs rien qu'à voir ce mec en face de toi. Qu'est-ce que t'en sais ? J'vois même pas pourquoi on continue à parler tous les deux. Cette discussion est tout aussi inutile que toi. Tu hausses les épaules à sa phrase. Non, t'étais pas confiant à cent pour cent mais t'étais sûr d'une chose, il y avait quelque chose de spécial entre vous. Depuis cette soirée au Nirvana, cette soirée que tu n'étais pas prêt d'oublier. T'as fini ? Parce que je t'avoue que là j'suis en train de perdre patience. Et surtout ses paroles te faisaient bien chier, il disait la vérité mais peu-être bien que cette vérité tu n'étais pas prêt de l'entendre. T'avais envie de croire que Louison n'avait d'yeux que pour toi. Même si ce n'était pas le cas.

Je voulais paraître confiant mais.. ouais, je ne l’étais pas. Louison était loin d’être le genre de meuf à montrer clairement ce qu’elle voulait et moi, je prenais un peu ce qu’on m’offrait. Elle m’offrait son corps, des moments en tête à tête et par exemple, la soirée d’hier, tous les deux à se balader sur la plage pour passer ensuite la nuit ensemble, ouais, c’était juste le genre de trucs que je voulais. Pas de prise de tête, pas de questionnements inutiles. Juste des moments partagés avec elle. « Tu vas me dire que toi, tu sais ce qu’elle veut ? Arrête un peu. C’est toi qui est inutile, va savoir ce qu’elle te trouve » Peut-être qu’il baise juste bien. Mouais, il a l’air surtout d’être un branleur. M’enfin, qu’il se barre. « T’allais de te barrer, t’aurais pu continuer. C’est toi qui veut de cette conversation dans le fond. Barre toi alors » Je lui montrais même la sortie pour le coup. « Regarde, elle est là, la porte. » Et je lui faisais un signe de la main, sourire sur les lèvres, pour qu’il se casse plus loin pour voir si j’y suis. Moi, j’étais là pour aller voir Louison et j’allais pas me gêner pour le faire. Après tout, après les deux nuits passées ensemble, je m’étais dit qu’il était peut-être cool de lui proposer ma chambre pour crécher le reste de son séjour ici.

Tu étais vraiment loin de t’imaginer que ton Spring Break allait prendre cette tournure. Enzo, Pluton, Pluton, Enzo. Tu jongles et rebondis entre eux, y cherchant différentes petites choses pour apaiser tes blessures. Mais plus tu les fréquentes, plus tu t’attaches à eux et plus ils s’attachent vraisemblablement à toi. Au point que des pointes de jalousie et de possessivité fassent leur apparition. Ce matin, tu t’es éloignée des réseaux sociaux et de ton portable, pour tenter d’y voir plus clair. Cette journée sera uniquement la tienne ou celle de tes amis, sans ambiguïté aucune. Tu regardes la télévision, tu te fais monter le repas dans ta chambre et après une courte sieste, tu émerges et décides de te rendre au SPA. Tu enfiles ton maillot de bain en crochet et passes un short en jean par-dessus. Puis, mules aux pieds, écouteurs fixés dans les oreilles tu sors de ta chambre et dévales les escaliers de l’hôtel en sifflotant. T’ignores le monde qui t’entoure, tes yeux sont rivés sur ton téléphone et ta playlist. Soudain, tu entres en collision avec un corps tiède. Tu sens deux parfums distincts que ton odorat commence à connaître. Impossible. Machinalement, tu relèves tes prunelles pour vérifier ce que tu pourrais le plus redouter actuellement. Et là, tes yeux se posent sur Pluton, puis sur Enzo. C’est une blague ! La bouche grande ouverte, prête à gober une mouche, tu retires la musique de tes tympans et recules d’un pas, prête à fuir. « Hey… Vous deux » bafouilles-tu en souriant « Vous vous connaissez ? Tout va bien ? » À voir leur tronche, on ne dirait pas Louison. Ils sont tous les deux rouges et ça m’étonnerait qu’ils aient mangé du piment juste avant hein « J’allais… Vous êtes en réunion ? » leur demandes-tu accompagné d'un sourire coincé. Présentement, tu te sens juste conne, tu connais les deux intimement et les retrouver au même endroit, bon sang qu'est que c’est horrible !