Le crash, ça restait quand même un putain de trauma dans ma tête. Et je faisais semblant, je faisais genre que tout allait bien, mais rien que mes insomnies et mes cauchemars suffisaient à prouver le contraire. Alors ouais, j’étais sous traitement. Parce que j’pouvais plus continuer à vivre sous trois heures de sommeil dans un état anxieux. Ça ne faisait qu’augmenter mes troubles de l’attention, comme une pile électrique, une bombe prête à détonner à tout moment. Sauf que du coup, fallait voir la réalité en face : j’étais devenu accro à ces médocs. Et je riais quelque peu à ta réponse. Toi, me sevrer? Non, je crois pas. T’étais la première à ramener de la drogue en soirée. « J’irai revoir mon psy, je verrai ce qu’il dira. T’inquiète, t’as pas à t’en occuper. » Mon téléphone sonne et je ne connais pas le numéro. Je décroche, c’est… Hadès? Je sors de ton lit pour m’éloigner un peu histoire d’échanger quelques mots avec ce gars que je n’apprécie déjà pas. Puis je me tourne vers toi. « J’dois y aller, c’est… Cléo, elle s’est réveillée, elle me réclame. » Et je vois pas ton expression mais je sais que c’est pas beau. Je sais que t’apprécies pas. Mais j’pense que faudra bien que tu t’y fasses, un jour ou l’autre. Alors je déplace une mèche de tes cheveux derrière ton oreille et dépose un baiser au coin de tes lèvres avant de filer, toujours au téléphone avec ce connard d’Hadès.