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{don't jump on conclusions}
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On va réussir, c’était pas ce que je me disais au premier abord à propos de cette grossesse. C’était plutôt “je vais me foirer, je vais le tuer en le faisant tomber” ou des trucs du genre. Mais non, ce n’était pas “on va réussir” qui arrivait en tête de liste. Seulement, je le répétais, comme pour m’en convaincre, et convaincre Camila qu’elle pouvait avoir confiance en moi, je n’allais pas déguerpir. « On va réussir » C’était même le moment choisi pour qu’on vienne tous les deux à se faire une sorte de déclaration, parce que ouais, Camila et moi, on était faits l’un pour l’autre, j’en étais certain. C’était pas un coup de quelques mois et puis on va tourner la page pour trouver la personne qui nous correspond. Non, Camila c’était celle qui était dans ma vie depuis des années maintenant et qui était une évidence toujours plus claires au fur et à mesure que les jours passaient. Un baiser échangé en conclusion de cette déclaration mutuelle et ouais, on finissait par s’imaginer comme enfant cette fille, non loin de là, qui semblait être la perfection incarnée. Mais ce n’était pas l’avis de la femme qui se trouvait juste derrière nous, qui avait entendu un bout ou toute la conversation et qui semblait avoir sauté tout pour en venir à la conclusion que.. nous étions des prédateurs infantiles. « Vous étiez tous les deux en train de choisir votre victime ! Je vous ai entendu, c’était la petite brune là-bas que vous étiez en train de choisir ! APPELEZ LA POLICE ! » Forcément, même si Camila m’a tiré vers elle pour que j’arrête de recevoir des coups de parapluie, j’étais sous le choc de ce qui était en train de se passer. « Mais n’importe quoi ! On imaginait juste notre enfant, c’est quoi votre souci là-dedans ?! » Ouais, on imaginait, on essayait de peindre ce que pouvait être notre enfant.

⋆ — don't jump on conclusions  elle s’écoutait au moins la vieille bique ? elle se rendait compte à quel point c’était ridicule ? si on était réellement sur le point de kidnapper qui que ce soit, on aurait au moins eu l’intelligence de ne pas en parler à haute voix dans un parc d’enfant. donc clairement, il devait lui manquer des neurones. puis à vrai dire, c’était pas des coups de parapluie qui auraient réellement dissuadés des prédateurs s’il y’en avait eu. alors moi, je tentais de protéger pluton essayant de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de l’autre pour raconter des conneries du genre mais fallait croire qu’elle n’avait pas envie de se calmer vraiment continuer à hurler et nous accuser d’un truc qu’on avait pas du tout fait. « faudrait plutôt appeler l’asile pour vous faire enfermer. vous êtes complètement barge ! » est-ce qu’on avait des têtes de tarés déjà ? clairement pas. donc fallait arrêter d’inventer tout et n’importe quoi. probablement que ce qu’on faisait n’était pas vraiment conventionnel mais ce n’était pas interdit par la loi et on avait le droit d’imaginer l’enfant qu’on désirait avoir. je tirais une nouvelle fois pluton par le bras pour éviter qu’il ne prenne des nouveaux coups avant de reprendre. « viens on s’en va, elle est juste sénile, laisse tomber. ouais, enfin y avait tous les parents autour qui nous regardait d’un air suspicieux comme si on allait vraiment se tirer en courant avec un gamin sous le bras. « JE SUIS ENCEINTE OK ? J’VEUX PAS DES VOTRE. » putain mais où va le monde ?

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Dans quel monde on enlevait des enfants nous ? Parce que clairement, ce n'était pas vraiment mon trip, en effet. Moi, je voulais juste me faire une idée de ce qui nous attendait quand ce bébé serait là. Ma préférence se tournait sur un garçon, histoire que si on en ait d'autres par la suite, il y ait le grand frère.. mais Camila semblait ravie d'avoir une petite fille et rien ne me faisait plus plaisir que de voir ma future femme heureuse et comblée. Seulement, la vieille femme derrière nous avait pris des conclusions bien trop hâtives sur la conversation qu'elle avait espionné et maintenant, me voilà totalement attaqué par un parapluie. Non mais totalement barjo la femme! Heureusement, Camila me protégeait, me tirant vers elle, hors de portée de la vieille femme et surtout de son parapluie. Le truc dans tout ça, c'est qu'on avait rien à se reprocher. Camila et moi, on essayait juste de se faire une idée de ce futur qui nous attendait et ouais, on le faisait d'une façon assez étrange, mais ça restait une aide non négligeable pour nous deux d'accepter cette situation inattendue. Sauf que.. bah la vieille folle, elle nous avait affiché devant tous les parents présents autour de nous et on remarquait rapidement qu'ils étaient inquiets, vraiment inquiets. « On veut pas de vos enfants ! » que je répétais après Camila, qui avait déjà donné toute la vérité. Déjà que j'essayais d'accepter notre bébé, je ne voulais clairement pas ceux des autres. La main dans celle de ma fiancée, je venais l'attirer vers moi, vers une des sorties du parc. « On s'en va, ok ? On s'en va et on ne prend aucun de vos gamins ! »

⋆ — don't jump on conclusions  c’était dingue quand même ce qui était en train de nous arriver. manquait plus qu’on se fasse embarquer par les flics et qu’on reste pendant des heures en salle d’interrogatoire parce qu’on serait jugés comme potentiel détraqués mentaux. non mais vraiment, la vieille elle était juste dingue et je détestais tous les regards de jugement que l’on pouvait porter sur nous. j’avais l’impression qu’on était en train de nous analyser et je détestais ça. et ouais, j’étais soulagée quand pluton m’entraînait vers une sortie du parc parce que là, j’étais prête à exploser. serrant un peu plus mes doigts dans les siens, je marchais au pas de course juste pour être le plus loin possible en le moins de temps et une fois assez éloignée -après avoir vérifié que personne ne nous courrait derrière pour nous attaquer une nouvelle fois- je poussais un soupir. « les gens sont complètements tarés » lâchant ses doigts, je passais mes mains dans mes cheveux dépitée. « peut-être qu’ils ont raisons. peut être que c’était pas normal de faire ça » et finalement je souriais. ouais, on était un peu con sur les bords. c’était pas tout le monde qui allait tranquillement s’asseoir dans un parc à enfant pour choisir à quoi devait ressembler le futur bébé qu’ils allaient avoir. attirant pluton vers moi, je passais mes bras autour de son cou avec un petit sourire avant de doucement venir chercher ses lèvres. « au pire, on s’en fiche de comment il sera. c’est un mélange de nous deux, c’est tout ce que je veux. » que je soufflais contre ses lèvres avant de l’embrasser une nouvelle fois. ouais, c’était déjà très bien comme ça, j’avais besoin de rien autre dans ce monde tant que je l’avais lui et je savais que tout le reste irait à partir du moment qu’il était à mes côtés.

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Camila, cette fille qui n’a pas froid aux yeux et qui me plaisait depuis des années maintenant. Que se serait-il passé si on avait jamais cédé à cette pulsion qui nous avait mis dans le même lit, des années auparavant ? Peut-être qu’on en serait tous deux réduits à cette même relation de meilleurs amis, sans toutes ces blessures qui cicatrisaient petit à petit. Ouais, peut-être que j’aurais loupé le deuxième grand amour si j’avais pas eu cette crise de jalousie qui nous avait poussé à coucher ensemble. Tous deux main dans la main, on s’éloignait de ce parc où les gens nous jugeaient sûrement bien trop de la mauvaise façon. « Tellement.. mais on vaut mieux qu’eux » Parce que nous, on jugeait certainement moins… ou alors de façon moins virulente. Mais là, c’était très violent quand même, la réaction de la vieille femme, allant jusqu’à vouloir nous frapper. « On faisait rien de mal bébé… mais au moins, on sait qu’il faut pas le refaire à l’avenir. Ou du moins, bien vérifier qu’on ne nous écoute pas avant » Et je me mettais à rigoler, parce que ouais, on avait vraiment mal géré cette histoire et qu’on devrait faire attention quand on se mettait à parler comme ça, sans réfléchir. Ses bras autour de mon cou, ses lèvres contre les miennes, j’étais à présent au paradis. « Promets moi… que ce sera toujours toi et moi, et ce bébé, contre le reste du monde » Parce que ouais, je voulais que ce soit nous deux, tout le temps, et à jamais. C’était à ses côtés que je voulais finir ma vie, pas autrement. Et finis les obstacles dans notre relation. Maintenant, je faisais les choses bien et j’osais espérer que ce serait suffisant pour ses beaux yeux.

⋆ — don't jump on conclusions  « t’imagines ? on aurait pu mourir sous les coups d’un parapluie. » ce qui était quand même bien misérable en fin de compte. ouais, en fait, dans la finalité, je préférais en rire qu’en pleurer. la vieille avait complètement pétée les plombs, rien de plus. ce n’était peut être pas conventionnel ce qu’on avait fait mais ça ne faisait pas de nous des psychopathes. puis merde, on était jeune, c’était difficile de savoir comment agir quand notre vie évoluait si soudainement. « ce sera toujours toi et moi contre le reste du monde. on sera heureux. » pourquoi est-ce qu’on ne le serait pas ? après tout, on avait traversé tellement de choses lui et moi et on avait toujours finit par se retrouver. y avait pas de raison que quoi que ce soit ne vienne entacher notre bonheur maintenant. j’étais enceinte, on était fiancée et ouais, tout allait pour le mieux. on construisait petit à petit ce bout de vie à deux et j’étais tellement heureuse d’avoir croisé sa route un jour. parce qu’il était l’homme de ma vie. sans le moindre doute. et je l’aimais d’une puissance dont personne ne pourrait comprendre la force. « je t’aime tellement westerberg. j’pourrais te le répéter chaque seconde de ma vie. » et limite ça ne serait même pas assez. alors une nouvelle fois je venais retrouver ses lèvres parce que c’était la chose la plus addictives au monde et que j’en avais terriblement besoin. je le voulais lui, je l’aimais lui et je l’avais à mes côtés. c’était la plus belle chose au monde et jamais je ne pourrais m’estimer plus chanceuse que ça.

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« On aurait fini dans les morts les plus ridicules du monde... Les Darwin Awards. Mais au moins, on aurait été ensemble, même dans la mort. C'est beau tu trouves pas ? » que je disais avec un sourire assez niais. Après tout, tout ce qui était fait avec elle me convenait parfaitement. Mourir avec elle, vivre avec elle. Faire l'amour avec elle aussi. Tout, tout avec elle me faisait particulièrement vibrer. Alors ouais, je voulais une promesse. La promesse qu'elle et moi, ce serait jusqu'à ce que la mort nous sépare, et même encore après. Il m'était inconcevable de la perdre dorénavant. Pas après tout ce qu'on a vécu. Pas après les promesses qu'on s'était donné. Pas après qu'elle porte mon bébé et qu'on décide de mener à terme cette grossesse surprise. « Oui, on sera heureux, future madame Westerberg » que je souriais encore, parce que j'avais hâte qu'elle porte mon nom, qu'elle devienne ma moitié aux yeux du monde entier. Certes, on prend notre temps, on fait les choses à notre rythme, mais il n'empêche que c'était une volonté réelle que j'avais, que de la voir remonter l'allée jusqu'à l'autel afin qu'on finisse par se dire oui devant famille et amis. La laissant m'embrasser, de cette façon qui me faisait fondre à chaque fois, je finissais par coller mon front au sien. « Je t'aime Wildingham, jusque par delà les étoiles » Un baiser volé et j'attrapais sa main, l'attirant avec moi dans la rue, celle qui nous menait à notre chez-nous. « Tu crois pas qu'on devrait profiter de ce peu de temps qui nous reste en tête à tête pour faire tout ce que le bébé nous empêchera de faire ? » Comme par exemple se retrouver dans la douche, dans le lit, sur le canapé même.

⋆ — don't jump on conclusions  « mmh, j’hésite entre beau et ridicule quand même. permet moi d’avoir un doute. » parce que finir dans les morts les plus idiotes et remporter un darwin awards, c’était pas vraiment l’objectif de ma vie en fait. mais j’adorais l’ambiance qui s’installait entre nous. on avait beau s’être fait attaquer par une mamie en furie que ça ne nous empêchait pas de continuer à se dire des mots d’amour une fois sortie de ce foutu parc et.. ouais. on était bêtement amoureux. ni plus ni moins. terriblement amoureux l’un de l’autre et certain que rien ni personne ne pourrait jamais plus se mettre en travers de ça. « j’adore quand tu m’appelles comme ça. » parce que ça renforçait le fait qu’on finirait par se marier. qu’on aurait une vie tous les deux et l’idée de porter son nom ? c’était sûrement la plus belle chose au monde. camila westerberg. ouais, j’avais terriblement hâte de pouvoir passer à cette étape. « vers l’infini et l’haut delà. » que je plaisantais après sa déclaration. ma main dans la sienne, il m’entraînait dans la rue permettant d’accéder à notre bâtiment et j’esquissais un sourire à ses paroles. « oh, et qu’est-ce que le bébé nous empêchera de faire selon toi ? » j’avais déjà un petit ordre d’idée de ce qu’il pouvait avoir en tête mais je préférais de loin les démonstrations. alors ouais, qu’il me montre donc comment il voulait profiter du temps restant. « mais sache que bébé ou non, j’aurais toujours du temps pour toi en tête à tête » même si ça serait plus compliqué j’ferais pas non plus une croix sur les bonnes choses et sur ce qu’on savait faire de mieux. certainement pas.

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« Ah oui, c'est ridicule clairement, mais j'aurais pas de meilleure mort qu'une mort avec toi » Peut-être que c'était kitsch à souhait, mais je m'en foutais royalement. Je ne pouvais plus vivre sans elle, sans cette personne qu'elle était chaque jour pour moi, celle qui me rendait heureux envers et contre tout. Celle qui m'offrait le plus beau des sourires chaque matin, pour me motiver à affronter la journée. Celle qui me prenait dans ses bras le soir, ne serait-ce que pour avoir un réconfort suffisant et passer une bonne soirée ensemble. Camila, elle était ma bouée, mon repère, mon oxygène. On me prive d'elle, on me prive de tout. « Future madame Westerberg ? » que je répétais alors, un sourire en coin. Oh oui, moi aussi j'aimais me dire qu'elle serait bientôt ma femme, aux yeux de tous. Forcément, l'attirant avec moi en direction de notre appartement qui n'était pas loin, j'avais en tête une idée qui n'était pas pour lui déplaire, au contraire. « S'entrainer à concevoir son petit frère ou sa petite sœur hypothétique ? » Et elle me faisait rire, à faire l'innocente comme ça, d'autant qu'elle savait parfaitement de quoi je parlais. Mais j'entrais dans son jeu, c'était plaisant de se titiller de cette façon. « Tu sais qu'on va être crevés... genre vraiment. Entre les cours, le bébé... chaque seconde de sommeil est vitale » Me stoppant pour être face à elle, lui volant un rapide baiser, je souriais, totalement heureux. « Mais j'ai hâte de te voir à l'œuvre »

⋆ — don't jump on conclusions  « t’es conscient que l’amour te rend complètement niais ? je crois que c’est grave » que je plaisantait posant ma main sur ton front comme si je cherchais à vérifier ta température. c’était une petite moquerie sympa dans la finalité mais.. ouais, rêver d’une mort commune c’était pas le genre de truc qu’on était censés faire en couple et j’crois que toutes nos déclarations avaient finit par lui taper sur la tête. ouais, ça devait être ça. « continue de m’appeler comme ça et je vais te demander de m’épouser sur le champs. » je plaisantais pas. et j’aimais tellement entendre ces mots sortir de ta bouche que ouais, j’pourrais presque t’embarquer avec moi dans une destination de rêve et t’épouser dans la même foulée. de toute manière, c’était avec toi que je voulais passer le reste de ma vie alors en soit, peu importait où est-ce qu’on se mariait, tant que j’étais avec toi ça m’irait fortement. « ah, tu veux déjà d’autres enfants ? t’es plutôt rapide dans ton genre. » pour quelqu’un qui avait encore du mal à accepter l’idée que je pouvais être enceinte. mais j’savais très bien que dans le fond, tout ce que tu voulais c’était qu’on se retrouve encore une fois de la manière la plus simple qu’il soit. « tu préfères dormir à toutes les sensations que je peux te procurer ? je suis choquée, tu as trop changé pluton. » mais je retrouvais tes lèvres et en soit, c’était la meilleure chose au monde. « je peux te donner un avant goût dès maintenant.. sauf si tu préfères te reposer, économiser tes heures de sommeil, tout ça.. »