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{don't jump on conclusions}
crédit/ tumblr ✰ w/camion

L'idée, c'était de s'imaginer parents. Là, comme ça, c'était quand même assez compliqué parce qu'on a jamais été en présence d'enfants, de tout petits enfants -enfin de mon côté tout du moins- alors ouais... imaginer que bientôt, on aurait un petit bout à la maison, c'était quand même assez abstrait. Alors du coup, on s'en est allé au parc, non loin de chez nous, au bout de la rue même. Ce parc où les parents emmenaient leurs enfants pour jouer le mercredi après midi ou même le samedi, qu'importe. Et c'était pour cette raison qu'on avait décidé de s'y rendre tous les deux. S'imaginer avec un enfant serait sûrement plus facile en en voyant tout une ribambelle sous les yeux. Installé sur un banc, tous les deux collés l'un contre l'autre dans le simple but de se réchauffer de ce froid hivernal qui recouvrait la ville, on observait alors ces enfants, qui jouaient, couraient, pleuraient même. « Je te préviens, j'en veux pas un qui pleure, on dormira jamais sinon » Et pire encore, on arrivera jamais à garder notre rythme de vie sexuelle, pour sûr. Alors non, un bébé calme s'il vous plait, merci. « Qui pleure ou qui crie. Donc ceux là, » j'en pointais quelques uns du doigt, « ils sont à exclure ! »

⋆ — don't jump on conclusions j’avais toujours du mal à réaliser tout ça. qu’on allait devenir parents. lui et moi. et notre couple, il était fragile quoi. moins fragile qu’avant mais fragile tout de même quand on connaissait mon caractère et sa maladresse. peut être que j’étais bête de vouloir réellement un truc pareil. mais.. ouais, j’étais persuadée qu’il était l’homme de ma vie et je voulais qu’on construise cette famille même si c’était peut être un peu trop tôt. alors on avait pris la direction du parc, assis tout deux sur un banc, à regarder les mômes des autres et imaginer que bientôt, ça serait nous. puis j’crois que dans le fond, on faisait un peu notre marché aussi. à imaginer comment il serait, ce qu’on voulait et ce que l’on ne voulait surtout pas. « je crois qu’ils chialent tous. » et que sur ça, on pourrait pas y échapper. les gamins c’était tous des braillards même si c’était le truc le plus horrible au monde. j’regardais les deux gamins qu’il me montrait d’ailleurs hochant la tête. pas ceux là, on était d’accord. « pas lui non plus, il a une tête à claque. » et en plus, il avait de la morve qui coulait de son nez et ça, c’était juste trop dégoutant. je refusais d’avoir un gamin avec de la morve partout sur le visage, c’était trop pour moi. « elle plus tard j’suis sûre que ça sera une pétasse, j’en veux pas non plus. » god, en fait je commençais à avoir vraiment peur de ce que l’on allait créer lui et moi.

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C'était encore trop abstrait et je pense que je prendrai réellement conscience que j'allais être papa quand on sera à l'échographie, Camila et moi. Quand on verra ce bébé sur l'écran, tout deviendra encore plus réel. Alors pour l'instant, on se contentait juste d'imaginer, rien qu'en regardant les enfants dans un parc. L'idée en elle même était plutôt bonne je trouve. Regarder les enfants et faire comme si ça pouvait être les nôtres. Dire lesquels nous ne voulions pas, comme si ça pouvait impacter la petite graine qui grandissait en elle. On faisait comme un marché fictif en fait, et malheureusement, le futur n'est pas pourtant prédit. « T'es sûre ? J'ai entendu une légende urbaine, il y aurait des bébés qui ne pleurent pas... mais je crois qu'avec ma chance, on aura le pire qui soit » Et j'étais triste pour elle dans le fond, parce que ma malchance allait l'impacter pour le reste de sa vie malheureusement. Après, elle l'a voulu, en me choisissant. Mais quand même, bien triste pour elle. « J'avoue, je me demande si la mère c'est pas elle là-bas, avec le nez tordu » Non sans jugement aucun, mais faut avouer ce qui est, ils ont un air de ressemblance. « Si on a une fille, tu veux qu'elle soit comment ? » que je demandais en regardant toutes les petites filles présentes dans l'air de jeu. « Comme celle-là, par exemple ? » Et je pointais du doigt une petite fille qui semblait être innocente, calme et posée. Bon, Camila était loin d'être comme ça, je l'avoue.

⋆ — don't jump on conclusions  j’veux dire.. physiquement, tout irait bien. c’était sûr et certain. impossible que le bébé soit moche avec deux parents comme nous. par contre.. caractériellement parlant.. ouais, ça allait être la merde. s’il héritait de la maladresse de pluton et de mes phases d’hystérie, autant dire qu’on était pas sortie de l’auberge. alors ouais, dans le fond ça me faisait flipper parce que ça, c’était du quitte ou double. et qu’on devrait attendre plusieurs années avant de voir ce que ça donnerait vraiment. dans la finalité, j’étais même plus certaine que venir ici ait été une bonne idée. parce que tous les gamins avaient l’air pire que chiant et moi, j’étais pas prête à supporter ça. est-ce que lui l’était ? j’crois pas non plus. on était en train de s’embarquer dans un truc dans lequel on avait aucun contrôle et.. ouais, j’avais peur. « tu crois qu’on devrait engager une nourrice ? » moi, c’était ce que j’avais eu. une nourrice qui répondait présente quand je chialait la nuit pour éviter à ma mère ou mon père de se lever. une nourrice qui m’avait apprit comment parler, comment marcher, quoi dire et qui avait plus fait office de mère qu’autre chose dans la finalité. peut être que c’était ça qu’il nous faudrait ne serait ce que pour nous décharger un peu. « ouais, c’est probablement elle » que je répondais fronçant les sourcils. « j’veux qu’elle soit.. » j’en savais rien en fait. c’était pas le genre de truc auquel j’avais réfléchis à vrai dire. « j’veux qu’elle ait tes yeux. » et ton sourire. puis ton innocence surtout. j’veux qu’elle prenne tout de toi mais rien de moi. personne n’avait envie d’être moi.

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J'avais quand même des réserves sur toute cette histoire. On ne pouvait pas m'empêcher de penser que c'était trop tôt et que cette histoire allait trop vite, trop loin et que nous n'avions pas le contrôle de la situation. Alors certes, je faisais des efforts, je commençais à me renseigner sur comment élever un enfant quand on est pire que nul avec eux mais.. ouais, je flippais constamment, sans le montrer à Camila qui semblait plutôt se réjouir de devenir maman. Et puis, on l'avait décidé.. de le garder. Elle m'avait convaincu et j'assumais ce choix. Difficilement, mais je l'assumais. Regardant les enfants dans ce parc, jouant un peu à comment sera notre enfant, je flippais encore plus, mais avec un calme olympien visible. « Non.. ou alors oui mais pas dans le sens où toi tu as été élevée. Je veux qu'il nous reconnaisse comme ses parents et qu'on passe du temps avec » Comme les miens quoi. J'ai connu des nourrices oui, mais jamais je n'ai passé plus de temps avec elles qu'avec mes propres parents. Et je leur étais redevable pour ça. « Et puis, elle pourra nous apprendre aussi » C'était certainement le meilleur point dans l'histoire. Apprendre ce qu'on pouvait faire, ce qu'on ne devait pas faire.. tout le tointoin. Souriant à ses paroles, je venais glisser mon bras dans son dos, la rapprochant de mon corps. « Je veux qu'elle ait ton sourire, ta beauté. Ta force aussi » glissais-je à son encontre. « Je veux que l'homme de sa vie, quand il la rencontre, il se dise "c'est elle, et pas une autre" »

⋆ — don't jump on conclusions  je crois que le mot qu’on m’avait le plus attribué su le campus était « trainée ». parce que j’avais eu cette manie de coucher avec tout le monde, peu importe le sexe, juste parce que j’en avais envie. si j’avais plutôt tendance à dire que j’étais libre plutôt qu’une salope, ça ne changeait pas les mots des autres. ce qui était dingue dans ce monde était que si un gars avait une liste infinie de conquêtes, il était considéré comme un don juan. ses potes lui tapaient dans la main et il voyait sa popularité considérablement augmenter. quand c’était une fille ? ce n’était rien d’autre qu’une pétasse. je voulais pas que ma fille soit comme ça. qu’on porte des mots aussi fort sur elle ou qu’elle finisse comme moi. alors ouais, dans le fond, j’espérais sincèrement qu’elle prenne tout de pluton parce qu’elle serait forcément bien plus heureuse comme ça. « on va être parents.. » que je murmurais secouant la tête. putain, ouais, c’était chaud en vrai. on était jeune, vraiment jeune. et pourtant, on allait avoir un bébé parce que les circonstances avaient faits que ma pilule n’avait pas été « assez » pour stopper tout ça. « elle va s’arracher les cheveux en nous voyant. » j’étais quand même la nana incapable de faire cuire un oeuf. alors ouais, elle risquait de devenir folle en voyant mon incompétence dans le domaine. et j’esquissais un doux sourire plongeant mes yeux dans ceux du dunster alors qu’il me rapprochait de lui. « c’est ce que tu t’es dis toi ? que c’était moi et pas une autre ? » parce que même si j’avais mis du temps à l’accepter, ça avait été évident dès le début. lui et pas un autre.

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Une nourrice-enseignante, c'était certainement le meilleur moyen pour nous de nous en sortir dans cette épreuve qu'était cette grossesse. Et si on était dans ce parc à regarder tous les enfants, c'était pas pour autant que j'étais rassuré, au contraire. Camila le voulait cet enfant, moi j'étais encore mitigé mais je me faisais à l'idée. Preuve étant qu'on agissait comme deux adultes faisant leurs courses dans le parc pour savoir quel enfant ils auraient. « On va être parents.. j'ai encore du mal à y croire » Parce que ouais, j'étais pas prêt, j'avais cette boule au ventre à chaque fois que j'y pensais et c'était pas forcément bien.. mais je m'y accommodais. « On est pas obligé de lui montrer nos pire côté... au pire, on engage une femme de maison avec la double étiquette, on aura plus besoin de s'occuper de rien » J'étais pas pour cette option, mais j'avais pas trop le choix, si on voulait que nos années d'études soient pas foutues en l'air par l'arrivée d'un enfant dans notre foyer. Surtout que c'était un petit appartement, pas une suite nuptiale dans un hôtel luxueux. Me collant à cette femme que j'aimais, je souriais à sa question qui était légitime, mine de rien. « Évidemment. Le soir où je t'ai rencontré, un truc en moi a changé... comme si c'était pas prévu et que mon destin a été totalement chamboulé par ton arrivée » Parce qu'elle était LA bonne, et que rien ni personne ne pourra nous enlever ça. « Donc on part sur la petite fille là ? »

⋆ — don't jump on conclusions  j’étais pourtant typiquement le genre de fille ne croyant absolument pas aux coups de foudre. et pourtant, lors de cette soirée, y avait eu ce truc. ce truc qui avait fait que j’avais été incapable de détacher mon regard du sien. comme si c’était évident qu’on devait partager nos vies ensemble. et ouais, on en avait vécut des obstacles, tellement que plus d’une fois on aurait dû suivre des chemins différents mais le fait qu’on soit toujours là, tous les deux, était la preuve que dans la finalité, on était réellement des âmes soeurs. pour rien au monde je ne l’échangerais en vrai. il était mon pluton, la plus belle personne qui soit rentré dans ma vie et même si parfois j’avais envie de le frapper, même s’il m’arrivait de l’insulter de tous les noms, c’était lui que j’aimais et je savais au fond que je ne serais jamais capable d’aimer un autre que lui parce qu’il était le bon, que c’était évident et que j’avais pas de place pour un autre que sa personne. « ouais.. » je soufflais un coup avant de reprendre. « tu le veux vraiment pluton ? tout ça ? » parce que moi, j’étais pas prête à réellement m’y engager si de son côté c’était pas une évidence. j’voulais pas qu’on s’en veuille plus tard parce qu’on avait pas été sur la même longueur d’onde et qu’on finirait par se faire les reproches avec le temps. « je veux continuer à chambouler ta vie encore et encore. » que je soufflais dans un nouveau sourire complètement sous son charme. ah et ouais, on était là pour un but précis en premier lieu, pas pour se faire une déclaration de nos sentiments. « ouais, je pense que c’est la bonne » que je finissais par répondre.

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C’était une situation qui était plus que compliquée mine de rien et je ne savais pas trop quelles seraient les conséquences de nos choix. Parce que là, on va quand même être parents. Avoir la moitié de nos ADNs remixés dans un seul et unique être humain. Le résultat de notre amour. Et je n’étais pas sûr d’être prêt, parce que oui elle m’avait convaincu mais j’avais toujours le mot “erreur” qui clignotait dans un coin de ma tête. Camila ne pouvait pas savoir, je n’en parlais pas, ne voulant pas gâcher son bonheur. Je préférais de loin me rapprocher d’elle, lui parler de notre futur qu’elle aimait s’imaginer, et puis lui parler de mon amour pour elle. Parce qu’il faut être honnête : Camila était la femme de ma vie. C’était pour cette raison que je l’ai demandée en mariage moins d’un mois après m’être remis avec elle. « On est tous les deux dedans, les pieds joints, sans retour en arrière » que je finissais par lui dire, les lèvres venant trouver place sur sa tempe, cherchant à la réconforter quand à mon choix. Non, je n’allais pas la quitter du jour au lendemain. Je n’allais pas ressortir tout ça lors d’une dispute, comme si elle m’avait forcé à choisir tout ça. Certes, j’étais encore dans ma phase d’adaptation mais, dans le fond, ce panneau néon clignotant allait bien finir par s’en aller, j’en étais certain. « Je t’invite à le faire autant de fois que l’envie te prend » lui confiais-je, tout sourire, parce qu’elle me rendait heureux Camila, par sa simple présence dans ma vie. Et je n’allais pas la repousser, jamais. On repartait sur des bonnes bases tous les deux, je lui prouvais chaque jour qu’elle pouvait avoir confiance en moi et un jour oui, les choses iront bien mieux entre nous, j’en étais certain. « Parfait alors » que je disais avant de venir chercher ses lèvres pour sceller cette conversation d’un baiser amoureux. Le truc, c’est que je n’avais pas prévu les coups de parapluie qui s’en suivaient, ainsi que les cris stridents. « Au secouuuuurs! Ils vont kidnapper une petite fille, gare aux prédateurs infantiiiiiles ! » Wait… what?

⋆ — don't jump on conclusions  j'avais l'impression d'être soudainement en plein doute en fait et j'aimais pas me sentir comme ça. mais j'avais peur. j'crois que c'était ça le truc. j'avais peur de tous les changements que ça allait engendrer et parfois, je comptais un peu trop sur lui pour me rassurer alors que je savais qu'il était tout autant terrorisé que moi si ce n'était pas plus. « et on va réussir » j'étais pas sûre d'être vraiment convaincante mais ouais, je voulais qu'on réussisse. qu'on prouve à tout le monde qu'on était bel et bien capable de créer une vraie vie de famille. j'voulais qu'on montre à tout ceux qui pouvaient douter que notre amour était plus fort que tout et qu'on arriverait à passer au dessus de tous les obstacles se mettant au travers de notre route. « jusqu'à ce que la mort nous sépare » que je soufflais avec un petit sourire. c'était une promesse que je lui faisais. ce serait toujours lui et moi parce que c'était écrit dans les étoiles. ni plus ni moins. et d'un coup, sorti de nul part, une mamie ninja qui venait nous fracasser la tête avec un parapluie alors que je sautais presque aussitôt du banc pour éviter de finir avec un traumatisme crânien. « mais.. vous êtes dingue ! STOP ! » je tirais pluton par le bras pour le libérer de la vieille folle alors que tous les regards étaient désormais braqués sur nous. « c'est quoi son problème à elle ? d'où on va kidnapper qui que ce soit ? »