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crédit/ tumblr ✰ w/suggy

Sullivan, il ne savait plus tellement où se mettre. Parce qu’il était perdu, dans toutes les paroles de la jeune femme. Et si elle n’était pas celle qu’elle croyait être ? Et si toute leur enfance à tous les deux n’était qu’un mensonge. Son enfance à elle était un mensonge ? Non, Sullivan, il avait bien du mal à savoir comment prendre tout ça. Quand en plus Ziggy se trouvait à être un peu désagréable, il tentait de la faire redescendre, puisque ce n’était pas sa faute à lui, à Sullivan. « Okay.. » Donc lui et Hecate étaient les seuls. Ça voudrait dire que Philip n’avait aucune raison d’être au courant de ces rêves et la théorie de la blague ne tenait plus du tout. Ce qui, franchement, n’aidait pas Sullivan à se calmer pour le coup, lui qui avait une panique grandissante. Du coup, l’idée qui venait à la tête du jeune homme, c’était de vérifier la tête de la petite fille disparue il y a plusieurs années, celle supposée être Ziggy. Il attrapait l’ordinateur, non loin de lui, posé sur la table basse et il le posait sur ses genoux, l’ouvrant pour pouvoir accéder au navigateur internet assez rapidement. « Meghan.. Harrison donc » qu’il disait en tapant ce pseudonyme dans la barre de recherche de Google, en rajoutant le mot “enlèvement”. Il ne savait pas trop ce qui l’attendait pour le coup, parce qu’il avait peur que la photo soit une copie de Ziggy quand elle était petite. Cliquant sur le premier article mentionnant alors l’enlèvement d’une petite fille dans un carnaval à Los Angeles il y a quinze ans, il appréhendait beaucoup trop la vue d’une photo. Il posait alors l’ordinateur sur la table, afin que Ziggy puisse voir elle aussi le résultat de la recherche. « T’es prête ? »

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j’avais besoin de me sentir mieux. de réellement pouvoir mettre tout ça derrière moi et ne plus penser à ces conneries. ouais, j’en avais terriblement besoin parce que là, je ne faisais rien d’autre que me bouffer et clairement, j’allais virer folle en moins de temps qu’il ne faut pour le dire si je continuais sur ce chemin là. repliant mes jambes en tailleurs, je décalais mes cheveux derrières mes oreilles alors que sullivan semblait avoir l’idée du siècle pour mettre un terme à tout ça. ordinateur sur les genoux, il tapait le nom de cette « fille » -qui n’était clairement pas moi- et j’avais le coeur qui redoublait d’intensité dans ma cage thoracique ce qui n’était pas bon signe. peut être allais-je mourir d’un infarctus avant même d’avoir eu le temps de voir quoi que ce soit ? la vie était tellement mal faite qu’en soit, tout était possible. « j’ai l’air prête ? » jsp, c’est l’info qui risquait de changer toute ma vie -ou pas- j’pense pas qu’on puisse être réellement prêt à affronter un truc comme ça. du coup, heureusement que ce n’était pas le genre de truc qui arrivait tous les jours comme si c’était banal de découvrir qu’on était une autre. ordinateur sur la table, je restais enfoncée dans mon canapé me demandant combien de temps je devais rester dans cette position avant de fusionner avec lui. vas y, clique sully. envoie qu’on en finisse une bonne fois pour toute. et j’avais ce noeud à la gorge, cette impression d’avoir trop chaud, de suffoquer. come on, appuie sur entrée stp.

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Peut-être aurait-il du se taire en fait. Rester là à la réconforter semblait être le meilleur plan. Mais non, il voulait vérifier, sur internet, si elle était toujours bien sa Ziggy ou si elle était une autre. Une certaine Meghan. Non, c'était impossible pour Sullivan, qu'elle soit cette soi-disant fille. C'était impossible parce que les parents de Ziggy étaient parfaits, à leur manière, et que jamais ils auraient déchiré une famille pour leur propre bonheur. Alors il voulait surtout s'assurer que Ziggy était bel et bien Ziggy. Une recherche sur internet, une page trouvée, une page qui contiendrait forcément une photo puisqu'il s'agissait d'une archive d'il y a plusieurs années maintenant. Une archive qui reprenait des articles datant de la date de l'enlèvement. Il avait peur, il avait même la main qui tremblait quand il s'occupait de taper sur le clavier. Il lui demandait même si elle était prête. Idiot, bien sûr qu'elle ne l'était pas. Qui était prêt quand sa vie avait cinquante pourcent de chances de changer ? Non, même lui n'était pas prêt et c'était sûrement pour cette raison qu'il avait du mal à se décider de scroller cette page où se trouvaient les informations nécessaires pour pouvoir avancer dans leur vie tous les deux. Finalement il scrollait, jusqu'à atteindre cette fameuse photo. Sur le coup, il reculait, atterrissant alors au fond du canapé, contre le dossier, ayant du mal à se faire à cette idée. C'était Ziggy. Bordel, la fille sur cette photo, Meghan... c'était Ziggy. Sullivan la reconnaissait, il la reconnaîtrait entre mille même. Il avait ce flash, de Ziggy en train de tenir tête aux garçons qui lui menait la vie dure quand il était encore petit. Et c'était cette tête. La tête sur l'ordinateur. C'était Ziggy. Ziggy Atkinson était Meghan Harrison. « Qu- » Il n'avait pas les mots Sullivan, yeux grands ouverts sur cette fenêtre du navigateur. « Com- » Non, rien ne sortait. Et il se tournait vers Ziggy, paniqué, parce qu'il n'arrivait pas à lire cette expression sur son visage, celle qui reflétait son état d'esprit actuel.

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je ne pouvais pas rester en stand by comme ça et en même temps, j’avais envie de lui hurler de tout arrêter. parce qu’en fait, il était probable que je n’ai pas envie de voir tout ça. et je ne comprenais pas pourquoi est-ce que j’étais aussi flippé de tout ce que ça pourrait engendrer. je veux dire.. le taux de probabilité était quasi nul alors en soit, je ne devais pas m’en faire, pas vrai ? je gardais les yeux fermés pendant quelques instants, comme si affronter l’écran de cet ordinateur était trop dur pour moi mais fallait croire que la curiosité prenait le dessus et.. ouais, je craquais. j’ouvrais mes prunelles pile sur la photo qui venait de s’afficher et.. c’était le néant. le trou noir. le vide. je clignais des yeux à plusieurs reprise m’enfonçant un peu plus dans le canapé sans rien dire. je sentais son regard sur moi mais.. j’pouvais pas réagir à ça. je ne pouvais juste pas. et je finissais par me lever, le regard un peu vide, complètement paumée, quittant le salon pour rejoindre ma chambre. et j’crois que c’était la rage qui s’exprimait à partir de ce moment précis parce que je me mettais à taper dans les murs, les meubles et tout ce qui pouvait me passer sous la main quitte à saccager le peu d’affaire que je pouvais avoir. et j'crois qu'en soit, c'était une réaction tout à fait normal compte tenu de ce qui était en train de me tomber dessus.

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La peur de découvrir que c'était elle le paralysait presque. Alors quand il avait finalement un élan de courage concernant cette page internet, il le faisait, pas forcément prêt pour autant. Et sûrement qu'il n'aurait jamais du faire ça, parce que la vérité le choquait. La vérité l'ébranlait au plus profond de son être, comme si tout ce qu'il avait vécu avec Ziggy était faux. Parce que ce n'est pas Ziggy, c'est Meghan. Meghan Harrison, la sœur de Philip. Et ça, Sullivan ne l'acceptait pas, il ne pouvait pas, parce que Ziggy c'était sa moitié, sa meilleure amie, sa petite amie à présent. Elle connaissait tout de lui comme lui connaissait une bonne partie de Ziggy. Alors comment pouvait-on passer de Ziggy à Meghan sans souffrir d'un gros déni ? Et quand il regardait Ziggy, cette dernière finissait par se lever pour aller se réfugier dans sa chambre. Elle n'avait pas l'air dans son assiette et Sully, il hésitait à la rejoindre, de peur qu'elle fasse quelque chose qu'elle regretterait par la suite. Et quand il entendit les premiers bruits de rage sortant de son corps, il se précipitait dans la pièce, comme pour la protéger d'elle-même. Entrant dans la pièce, la première chose que le jeune homme faisait était de la prendre dans ses bras, comme pour la calmer, comme pour l'empêcher de continuer à se faire du mal. Et quelque part, il espérait aussi pouvoir l'apaiser avec ses simples bras. Cependant, il n'était pas dupe, il se doutait bien qu'elle le repousserait, pour exprimer tout ce qu'elle pouvait ressentir en cet instant. C'était un geste quitte ou double, et il fallait surtout pas qu'il prenne la mouche si elle finissait par le rejeter, parce que ça ne le concernait pas là. C'était elle, elle et uniquement elle.

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j’avais l’impression que peu importait la force avec laquelle je pouvais taper dans les meubles, ça n’apaisait rien. ni la rage, ni la douleur. j’augmentais seulement la physique à martyriser mes membres de la sorte mais d’un autre côté, j’étais dans l’incapacité d’arrêter. et je tapais encore et encore incapable de me dire que ça pouvait être vrai. je ne pouvais pas être elle -ou je ne le voulais pas-. je haïssais philip d’avoir réussi à me foutre cette idée dans la tête. je haïssais mes parents qui ne l’étaient peut-être pas et je me détestais encore plus d’être dans cette position. puis je sentais les bras de sullivan venir se refermer autour de moi comme pour m’empêcher de continuer à me faire du mal. soyons honnête, taper partout de la sorte était plus douloureux pour moi que la table de chevet trônant à côté du lit. et à la place de me débattre comme la furie que je pouvais être, je préférais hurler à plein poumons comme si ça allait changer quoi que ce soit. et j’crois que sincèrement, j’étais en pleine crise de nerfs. qui ne le serait pas dans une situation comme celle-là de toute façon ? en étant parfaitement honnête, personne ne pouvait rester calme en voyant sa vie s’écrouler petit à petit et cette photo m’avait poussé au bord du précipice. j’hurlais, pleurais, tapais des pieds comme une enfant faisant un caprice. mais c’était pas un caprice. c’était juste ma vie en train de lamentablement tomber en morceaux. « j’veux mourir » que je lâchais entre deux crises de larmes. j’voulais que ça s’arrête parce que j’étais pas prête à assumer tout ça.

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Il ne s'était pas attendu à une telle réaction Sullivan, c'était bien pour ça qu'il l'avait laissée partir dans sa chambre pour s'isoler. Mais plutôt que d'entendre des pleurs ou encore rien du tout, il entendait des coups portés sur le mobilier. Et non, il ne pouvait pas la laisser faire, pas du tout. Alors il s'était aventuré dans cette pièce et il la prenait dans ses bras. Sullivan tenait Ziggy fort dans ses bras pour qu'elle arrête de se faire du mal à elle-même en tapant sur tout ce qui se trouvait à portée de main. Seulement, la colère ou la rage se devait de sortir, de quelque moyen que ce soit. Plutôt que de taper sur le jeune homme, Ziggy avait commencé à extérioriser en gueulant, en criant. Et il désespérait Sullivan, parce qu'il ne savait même pas comment la réconforter dans l'épreuve qu'elle était en train de vivre. Rien de comparable n'était jamais arrivé à un de ses proches... Et oui, il était bloqué, ne sachant que dire ou que faire. Mais quand les mots de la jeune femme l'atteignaient, il se bloquait, la regardant comme choqué d'avoir pu entendre une fois ces mots sortir de sa bouche. « Non... non, tu peux pas faire ça, je peux pas vivre sans toi Ziggy » Peut-être que c'était pas ce qu'elle voulait entendre, mais Sullivan, il était totalement perdu et ne savait pas comment il pouvait réagir quand il entendait sa meilleure amie et petite amie énoncer son désir de perdre la vie. Il prenait le visage de la Quincy entre ses mains, plongeant son regard dans le sien, comme s'il ne voulait communiquer qu'avec ses yeux. Comme s'il voulait la réconforter sans forcément avoir les mots.

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et peut être que j’utilisais des mots trop forts. sûrement même. mais c’était trop dur à supporter là. j’avais l’impression qu’on avait foutu un poids dans ma poitrine et j’étais pas capable d’avancer comme ça. c’était impossible pour moi. alors ouais, tant pis si c’était dur mais j’avais envie que tout s’arrête pour de bon parce que je pouvais sincèrement pas faire face à tout ça. j’avais pas les épaules ni la carrure et je refusais tout simplement que ma vie devienne un putain de merdier. mais maintenant que le doute était dans ma tête, comment j’étais supposée faire pour continuer à avancer ? je pouvais pas. j’avais l’impression que tout était en train de s’écrouler. et tant pis si j’avais l’air hystérique à taper dans tout, à hurler encore et encore quitte à en perdre la voix. personne ne pourrait comprendre ce que j’étais en train de vivre à ce moment précis. et j’entendais que je le blessais en disant ça. j’l’entendais au son de sa voix quand il répondait finalement mais ouais, je voulais que ça s’arrête. « j’en peux plus.. » j’étais en train de suffoquer sous mes larmes alors qu’il attrapait soudainement mon visage entre ses mains, plongeant ses yeux dans les miens inondés de larme. « j’veux que tu t’en ailles.. » j’avais besoin d’être seule. vraiment seule. et peut être que dans le fond c’était pas le cas mais j’avais aucune idée de comment agir et là, j’étais incapable de lui faire face.

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Il ne pouvait pas savoir ce qu’elle ressentait, c’était bien trop complexe, bien trop poussé pour qu’il puisse ne serait-ce qu’imaginer un dixième de ce qu’elle ressentait. Alors non, il n’y allait pas par mots réconfortants Sullivan, encore moins par des mensonges plus gros que lui. Il restait silencieux, la prenant dans ses bras pour éviter qu’elle ne se fasse plus de mal qu’autre chose mais ça ne calmait en rien la rage qu’elle pouvait avoir en elle. Preuve étant qu’elle se mettait à hurler encore et encore, le tout accompagné de larmes de crocodile. Mais il n’acceptait pas qu’elle puisse vouloir mourir. Non, il ne fallait pas qu’elle l’abandonne, c’était impossible pour lui qu’il accepte ça, alors il lui disait, parce que si elle se donnait la mort, lui il allait le faire la seconde d’après. Un monde sans Ziggy ? Il ne pouvait certainement pas le faire. Et finalement, il venait prendre son visage entre ses mains, plongeant son regard dans le sien pour lui faire comprendre que non, ce n’était pas une solution tout ça et qu’elle avait encore plein de choses à vivre. « Promets moi que tu ne feras rien… que tu ne feras rien de stupide, s’il te plait » Il allait partir, parce qu’elle le voulait et qu’il comprenait bien qu’elle ait besoin d’un temps pour tout accepter. Seulement, il ne voulait pas apprendre le lendemain qu’elle s’était donné la mort en son absence.

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sûrement qu’être seule ne m’aiderait pas non plus dans la finalité mais là, j’pouvais pas assimiler ce qu’on venait de comprendre et lui faire face dans le plus grand des calmes. alors ouais, même si c’était la pire idée au monde, j’avais besoin qu’il s’en aille même si ce n’était que pour l’histoire d’une heure. et probablement que pendant ce laps de temps je saccagerais tout autour de moi mais j’pense que personne ne pouvait me blâmer d’avoir envie d’évacuer. ce genre d’information c’était trop pour une personne, c’était pas normal d’apprendre ça comme ça et ouais, j’étais en train de virer dingue. « promis. » mais j’avais la gorge serrée et j’étais pas vraiment capable d’ajouter quoi que ce soit de plus alors dans la finalité, j’attendais juste qu’il passe la porte et qu’il me laisse tranquille. c’était pas lui que je rejetais en soi, c’était le monde entier. là, j’avais besoin de faire le vide, d’extérioriser toute ma peine sans que personne ne soit là pour regarder quoi que ce soit. et je savais bien qu’on avait toujours tout partager mais ça, j’pouvais pas. j’voulais pas le partager, ni avec lui, ni avec personne d’autre. parce que mes émotions étaient soudainement devenu un grand chaos et j’avais aucune idée de comment j’allais faire pour gérer ça.