Assise à côté de @M. Kale Manning, ma main sur la sienne, je soupire doucement. Je ferme les yeux le plus fort possible et souffle quelques mots. " Réveilles toi abruti, réveilles toi " Andrea, parfait support moral pour les gens qu'elle aime. Seulement, j'ai peur. Ses constantes ne sont pas mauvaises mais rien ne bouge depuis quelques heures qu'il est sorti de chirurgie. Quand Kale est arrivé aux urgences, c'est moi qui me suit occupée de son cas jusqu'à ce que mon bosse me mette sur la touche parce que j'étais "trop impliquée émotionnellement parlant". Bien sur que je suis impliquée ! " Meurs pas s'il te plait. T'as dis que t'avais mis un plan en marche pour me faire tomber amoureux de toi, j'attends toujours " Lançais-je en riant légèrement. J'avais envie d'hurler, de pleurer, n'étant clairement pas prête à perdre quelqu'un d'autre. Il fallait qu'il se réveille, c'était primordial ! Je me levais d'un bond, sa main dans les miennes quand le Docteur entra dans la chambre. J'avais le droit d'être là, je suis Docteur. Et je ne quitterais pas son chevet tant qu'il ne serait pas réveillé. Hors de question.

Lorsque Constance reçu un SMS alors qu'elle se trouvait dans son appartement à Boston, la surprise pris le dessus. Agréable surprise pensa-t-elle. Ô Cruel Destin... Quand elle décida de l'ouvrir, sa main se mit à trembler et c'était comme si le temps venait d'être suspendu. Le Wintrhop avait eu un accident. D'ailleurs, le message n'était pas vraiment de lui mais d'une certaine Cléolya qui se trouvait à l'hôpital en ce moment même. La française avait l'impression de tomber dans un vide sans fin, cette même sensation que l'on peut ressentir lorsque l'on rêve de l'instant où l'on tombe dans un trou noir. Elle attrapa son sac à la va vite et s'engouffra dans le parking en ne prenant même pas la peine de vérifier si elle avait correctement verrouillé sa porte d'entrée. A vrai dire, peu de choses comptaient en ce moment présent. En sortant la voiture de l'espace clos, elle appuya franchement sur l’accélérateur et commença a slalomer dans les rues de Boston pour rejoindre le Massachussett's General Hospital. Tel un automate, elle gara de nouveau son bolide, ne prêtant pas vraiment attention à la place qu'elle prenait et les vitres automatiques laissèrent place à une Princesse des plus inquiète. Lorsqu'elle pénétra dans le lieu, elle fut assailli d'images qu'elle aurait bien volontiers oubliées une fois de plus, mais là n'était pas la question. Elle se renseigna d'où pouvait bien se trouver Kale et lorsqu'elle fut enfin sur la piste des soins intensifs, elle finit par reconnaitre @Cléolya A. Strauss, de ce qu'elle pouvait s'en souvenir. Elle fonça droit sur elle, tel un rapace prêt à bondir sur sa proie:

- Où est Kale ? Il va bien ? Il s'est passé quoi ?
A bout de souffle, Constance fixait  l'Eliot comme s'il s'agissait du messie. Puis elle remarqua la présence des pansements ça et là et ferma les yeux quelques secondes:

-J'suis désolée, je manque cruellement de bon sens là... Et toi, comment vas-tu ?

Oui la brune tentait désespérément de cacher son inquiétude; et puis elle avait beau être une garce à ses heures perdues, elle était sincère en demander des nouvelles de Cléolya, même si, elle devait bien l'admettre, l'état de Kale lui affligeait un pincement au coeur bien plus puissant. Cela lui tiraillait les tripes, le noeud se formait dans son estomac alors qu'elle se devait de retenir les larmes qui menaçaient peu à peu de faire leur apparition.

Salinger s'enfilait un énième rail de coke quand son téléphone s'était mis à vibrer ce soir-là. Tous ses sens étaient engourdis, mais il avait tout de même pu apercevoir le prénom "Kale" sur son écran. Il s'était alors rué sur son mobile et avait lu quelques mots terrifiants d'une inconnue. Son ami venait d'avoir un sérieux accident de voiture, au point d'être conduit à l'hôpital. Salinger ne voulait pas y croire, absolument pas. Il avait donc relu le message plusieurs fois avant de se jeter à l'extérieur sur sa pétoire. Si c'était vrai, alors il devait foncer. Sur le chemin, l'américain avait failli se tuer trois fois, cependant, il était arrivé à bon port. Il gara sa bécane près de l'entrée et déboula dans l'hospice le casque à la main. Il gueula le nom de son ami et on lui indiqua très vite sa chambre en lui signalant de baisser le volume. Salinger râla et courut jusqu'au numéro de la pièce qu'on le lui avait fourni. Essoufflé, il aperçut deux filles (Constance et Cleolya) devant la porte en question " Qu'est-ce qu'il a fait ce con ??? Il est mort là ? " cria-t-il sans se préoccuper des politesses. Putain, il connaissait personne ici, il voulait juste qu'on lui dise ce qui s'était produit et si le corps qui gisait sur le pieu derrière le mur allait s'en sortit. Kale et lui, cela avait mal commencé, mais il l'aimait bien le bougre. " J'suis sûr qu'il a disjoncté à cause de son ex, super frérot " chuchota-t-il en s'approchant des nanas.  

Je suis à l'hôpital, en service, en pédiatrie lorsque je suis bipée par une collègue des urgences. Mon ami, enfin plutôt mon ex a eu un accident de voiture et ça a l'air d'être grave. Je lui demande de me tenir informée le temps que je finisse le tour de mes patients, puis, une fois terminé, je file jusqu'au service dans lequel il est, toujours en blouse, la mine fatiguée par les dix heures de gardes qui viennent déjà de passées derrière moi. Quand j'arrive je vois une jeune médecin s'occuper de lui, je ne la connais pas, pas encore, et c'est peut être mieux comme ça parce qu'elle n'est autre que la fille de la nouvelle maitresse de mon père... « Bonjour, je suis Leyah Blackburn, interne en pédiatrie ici, une amie de Kale, qu'est ce qu'il se passe ? » Mes yeux ne se posent que sur les gens en blousent pour avoir des réponses sachant très bien que les autres proches du jeune homme ne pourront pas m'aider pour le moment.

Quand t’as appris la nouvelle, t’es restée sous le choc. T’as pas su comment réagir, tu t’es posée tout un tas de question. Tu l’as vu une semaine plus tôt à peine, il allait bien. Impossible pour toi de l’imaginer dans la situation déclarée dans le message que t’as réceptionné. Tu comprends pas. T’as pas envie que ce soit vrai, tu te dis même que tu vas pas tarder à te réveiller. Faut bien avouer que ça te fait quelque chose malgré tout ; parce qu’avant même vos petits plaisirs charnels, Kale, c’est ton ami. T’as pas réfléchi bien longtemps avant d’attraper ton sac, ta veste et tes clés pour foncer en direction de l’hôpital et l’y retrouver. T’es même pas certaine, en réalité, que tu pourras aller le voir. Et une fois à l’accueil de l’hôpital, tu récupères le numéro de sa chambre vers laquelle tu te hâtes sans prêter attention à ce qui et à qui peut bien t’entourer. Finalement devant la porte de la chambre, tu jettes un œil à chacune des personnes déjà présentes, chacune des personnes qui ne sont pas encore entrées dans la chambre. « Sal… Bonjour, je suis une amie de Kale, je… » T’as une boule au ventre alors que t’as même pas encore pu l’apercevoir. Tu te passes une main sur le front, stressée par les événements, avant de te rapprocher de Salinger. « Tu sais ce qu’il s’est passé ? » que tu chuchotes à ton meilleur pote en déposant un baiser sur sa joue avec ta tronche d’enterrement.

@salinger walsh