Je ne suis clairement pas étonné quand la demoiselle semble me regarder de façon étrange comme si elle m'en voulait. Je sens qu'elle est de plus en plus hargneuse et je ne sais quoi faire. Je range mon smartphone et bientôt, elle s'exclame quelques mots qui me font presque mal. Je t'écoute, je ne vois pas qu'elle est ton soucie, je t'écoute mais tu me parles de Disney alors que ca fait quelques semaines que je t'ouvre mon cœur et toi, tu me parles comme à un gosse... répondais-je à mon tour. Je crois que bien vite elle se calme en voyant que je veux l'inviter mais Jane ne me dit pas oui tout de suite et je me sens offusqué presque. J'en ai marre de me mettre toujours, moi, à nu face à elle alors que la princesse ne montre rien. J'ai espéré et je me sens encore déçu. Je me sens si mal que je me lève et vais vers sa fenêtre pour cacher ma déception. Donc je suppose que tu n'as rien à me dire d'important ? Je suis froid et je glousse, preuve de ma tristesse, comme un sanglot dans ma voix.

Un rien peut me froisser, peut me faire monter dans les tours et le voir ailleurs alors que je lui ai demandé de venir, ça m'énerve. C'est vrai, j'suis partie ailleurs dans le sujet, mais quand je commence à lui en parler, c'est un peu du "je m'en foutisme"... « Tu ne vois pas le soucis. Mais je rêve là ! Je te parles, j'essaye de te dire ce que j'ai envie de te dire et quand je commence, tu m'écoute à peine et préfère regarder ton téléphone. » dis-je en reprenant « Et n'oublie pas que pour devenir Cabot, on passe toute par-là. » et ça, c'est en référence au sujet de Disney. Je suis peut-être du milieu et je le crie haut et fort, mais j'ai vingt-trois ans, la petite fille est loin derrière moi. Il n'a pas tord, mais il n'a pas totalement raison non plus. Il est offusqué et préfère se "cacher" en regardant par la fenêtre plutôt que de m'affronter. C'est noir ou c'est blanc entre nous et là c'est plus noir qu'autre chose. « Tu crois que c'est aussi simple de dire certaines choses que je n'ai jamais dites à personnes ? » je me braque, une nouvelle fois. Je ne sais plus comment lui dire les choses. Est-ce que je dois lui en parler ? Je me connais, lui et moi ça ne fonctionnera jamais si je garde le silence et je vais fuir comme je l'ai fais par le passé.

@Emrys A. Zacharias

Je nage dans une folie passagère, presque honteux d'avoir dit à cette femme, mon amour puisqu'elle agit ainsi. Je comprend que jane, comme à son habitude, se montre capricieuse mais je ne suis pas venu pour parler Disney. je passe une main dans mes cheveux et quand elle reprend la parole, je fais volte-face pour montrer mes yeux humides à la brune qui gueule de nouveau. Non, je ne préfère pas mon téléphone. Dis-je simplement sans épiloguer, simplement énervé de ces paroles et ses agissements alors que la princesse Disney semble me parler de choses dures à dire. Je vois rouge directement car elle me connait, on me connait, je ne dis pas le quart de ce que je lui ait dit à elle depuis quelques semaines, depuis nos retrouvailles alors sa complainte me tourmente. Je serre une poignet de mes cheveux comme pour me calmer et inspire avant de reprendre ; tu me connais soi disant ... moi je ne t'ai pas dit des choses que je ne dis jamais, qui ne me ressemble pas pourtant je n'ai pas fait de crise comme toi, je les ai dites malgré mon passé et mes souffrances... parce que... je me retiens ne voulant lui donner ce plaisir de lui dire encore mes sentiments, tout cela et de me trouver sous ses charmes.

Il monte dans les tours également, chose qui n'arrange rien à la situation. Je le laisse parler telle une bombe à retardement prête à exploser. Il sait comment retourner la conversation à son avantage. Toute cette peur, toute cette colère que j'ai contre moi-même de ne pas réussir à dire les choses. J'ai juste cette impression d'être une autre, d'être faible et montrer mes faiblesses, hors de question. Il a des mots cruels, qui me mette hors de moi et dans le fond, il y a une part de vérité. « Parce que tu as réussi à me dire certaines choses, tu crois que ça va être plus facile pour moi ? » je passe une main dans mes cheveux pour quitter la commode où j'ai pris appuie quelques minutes plus tôt et tourner en rond comme un lion dans sa cage. « Je fuis d'accord ! Je fuis à chaque fois que ça devient sérieux, que je suis bien avec la personne et que j'aime. J'ai pas aimé comme ça depuis longtemps... » je suis prise de panique d'un coup, je ne comprends pas ce qu'il se passe. Un sac qui a besoin de se vider sans retenu. « Quand tu vois celui que tu aimes plus que tout au monde emprisonné par les flammes, ne pouvant pas sortir alors que toi t'as qu'une envie c'est d'entrer pour le sauver, mais tu ne peux pas et qu'au final tu l'entend hurler jusqu'à la mort, une partie de toi meurt à cet instant. » mon sac se vide, ma colère contre moi-même sort, j'en tremble, les larmes sont montés sans m'en rendre compte et en parler pour la première fois depuis l'accident, ça fait mal. « Va t'en Emrys.. » je suis en colère, je me sens vulnérable, mais seulement contre moi.
@Emrys A. Zacharias

J'ai fait volte-face et je la regarde, incrédule mais aussi, relativement bien saoulé et énervé. Je la sens aussi mal. Si elle s'était appuyée, je sens qu’elle veut bouger et très vite, elle tourne en rond comme un lion surement perdu dans ses idées et avec ce que je lui dis, je l'aide pas, je crois. Elle s'énerve. Jane pète un plomb et je ne sais plus quoi dire ou faire prenant uniquement ma tête entre mes mains tant je m’énerve d'avoir déclenché cela. Je l'aime et ça me fait mal de la voir ainsi. Non, murmurais-je, une parole qu'elle n'entend évidemment pas partant dans une spirale infernale de colère. La belle princesse parle de ne pas avoir aimé comme ça depuis longtemps, parle-t-elle de moi ? égoistement, j'espère que oui mais là, elle reprend et parle d'une chose affreuse, son ex, oui, je savais que c'était triste mais à ce point, je glousse. Je me laisse bientot tomber sur le canapé alors que très vite, elle me regarde et me vire. Sous le choc, j'ouvre la bouche totalement pommé. Non, je ne veux pas partir et la laisser ainsi. Je la regarde et je me lève précipitamment, la forçant à me laisser l'attraper entre mes bras musclés. Je suis désolé mais je t'aime, égoïstement, j'espérais que tu voulais que je viennes pour ça et je ne savais pas que tu avais vécu cela, pour moi aussi, c'est compliqué et tu le sais mais je te jure, je veux pas te faire mal... dis-je ému tentant cependant de ne pas pleurer ou trop me montrer vulnérable.

On peut me penser bipolaire, mais non. Je suis juste comme ça : entière. Je donne tout ou rien et j'ai tout donné à l'époque. Je me voyais mariée avec des enfants, vivre cet amour avec passion en surmontant tous les obstacles sur mon passage. Malheureusement pour moi, on m'a pris ce que je chérissais le plus après ma famille et ça, personne ne peut le savoir, faisant le vœu de garder ça sous silence. Emrys me pousse à bout, m'accuse même de ne pas m'ouvrir, mais comment le faire alors que j'ai cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête ? Je vide mon sac en épuisant mes forces comme si je ne venais de courir un marathon de quatre heures sans faire de pause. « Juste, va t'en... » j'ai juste besoin d'être seule, de m'en prendre qu'à moi-même car garder tout ça au fond de soi sans jamais en parler, en y pensant presque tous les jours et en se privant de ressentir, de vivre les choses pleinement. La peur de perdre une personne qu'on aime est trop douloureuse alors que je suis pleine de courage d'habitude. Il m'emprisonne de ses bras comme pour m'empêcher de m'agiter dans tous les sens, d’extérioriser cette angoisse sans rien casser. Instinctivement, j'enfouis ma tête dans son cou, comme épuisement de ce lourd marathon. « Je peux pas être honnête avec toi alors que je prends la fuite dès que quelque chose devient trop sérieuse. J'ai pas envie de revivre ça alors je préfère garder mes distances même si ça fait mal. » mes muscles se décontractent alors qu'il desserre ses bras lentement. « Au fond, je t'ai toujours aimé. » je m'éloigne un peu, juste pour essuyer les larmes qui roulaient sur mes joues, signe d'une délivrance.

@Emrys A. Zacharias

Je ne réfléchis plus. Réellement. Je la serre très fort comme pour lui montrer que non, non, je refuse de partir et la laisser dans la tristesse. Je sens son petit cœur battre contre moi. Je l'écoute, brisée, avouer que les choses ne sont pas simples mais je ne dis rien, je la laisse se lâcher. Je desserre peu à peu la pression pour pas qu'elle se sente oppressée. Là, Jane n’hésite pas à me dire ensuite, pour mon plus grand étonnement et le sien, je crois...elle n'hésite pas à me dire qu'elle m'a toujours aimé. Je fais de gros yeux, laisse mes bras glisser sur les miens tout en reculant pour pouvoir l'admirer mais elle me fuit, me tourne le dos. Je la rattrape après cet aveux et comme dans une danse, je l’attire dans mes bras, tendrement. Je la regarde droit dans les yeux ; moi aussi, je n'ai cessé de penser à toi, de t'aimer... Je pose mes lèvres sur les siennes, passionnément mais vraiment chaste pour ne pas la brusquer.

Tant de choses que je garde au fond de moi dans un si petit corps. C'est dingue ce qu'on peut encaisser en plusieurs années et à quel point ça fait du bien de sortir ce qu'on ressent par des mots. Jamais, mais jamais je pensais avouer à quelqu'un cette tragédie qui remonte à plusieurs années. Comment ne pas être sincère et honnête avec cet homme qui se trouve devant moi alors qu'il s'ouvre à moi. Je me sens bien plus légère, délivré alors que je sèche mes larmes, je ne retrouvais de nouveau contre lui comme s'il entendait cet appel de détresse. « Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais là, tout de suite, je sais que je t'aime. » je l'avouais, d'une voix encore tremblotante, mais je le sentais au plus profond de mon être alors que ses lèvres se collèrent contre les miennes pour entrer doucement dans cette danse lente et passionnée. Mes mains se glissèrent jusqu'à sa nuque comme pour profiter de cette instant et sentir son étreinte un peu plus contre moi. « Ça m'énerve, mais t'arrives toujours à me faire dire les choses d'une manière ou d'une autre. » dis-je après avoir rompu le contact de ses lèvres.

@Emrys A. Zacharias

Nos lèvres se détachent donc avec regret. Je me délecte du plaisir prit par ce baiser. Je lui souris et apprécie ces douces confessions. Jane sort enfin ces mots dont j'ai tant revé et j'ai presque envie de la faire tournoyer tant mon cœur danse en moi. Je n'ose rien dire. Là, elle poursuit et me fait sourire en n'avouant que j'arrive toujours à la faire parler. Là, je baisse le regard avant de le planter à nouveau dans le sien pour dire : Cela peut donc signifier que tu veux être avec moi? demandais-je heureux comme tout. Je passe une main dans ses cheveux. Je la caresse de mon regard et la rapproche de moi d'un coup de main très robuste.

Un jour ou l'autre, il aurait fini par tout savoir et j'ai eu du mal à sortir ces quelques mots, mais ça sonne comme une délivrance et je me sens nettement plus légère. Mon front collé contre le sien, l'ambiance s'adoucissait un peu plus comme un gros orage, le calme après la tempête. « Une petite voix me dit que c'est possible » j'ai envie de me faire désirer, mais après les mots prononcés, oui j'ai envie. En faite, j'en ai envie depuis qu'on s'est croisé devant cette petite boulangerie après plus d'un an sans se voir. « Il s'est passé beaucoup de chose, mais renoncé à toi, ça serait encore trop douloureux. » je ne lui promet rien, mais j'ai envie de voir où tout ça va nous mener. Est-ce qu'il arrivera à me rassurer, me protéger et me garder auprès de lui sans que cette angoisse revienne ? Je ne sais pas.

@Emrys A. Zacharias