Soupirant doucement, mal à l'aise, Capucine observait Paris. Parler de Jorah était aussi agréable que de se coincer les doigts dans une porte. La jeune femme prit la main de son meilleur ami, la serrant doucement. Capucine ne savait pas trop quoi dire ou quoi faire avec Paris quand ça concernait Jorah. Elle se rendait bien compte qu'il fallait qu'il fasse son deuil, une bonne fois pour toute. Il avait passé son temps à s'occuper d'elle quand Jorah était mort. Il aurait pu la laisser dans son coin, la laisser déprimer, peut être même se suicider. Capucine avait été imbuvable, invivable durant cette période. Elle sait que Paris a été très affecté par la mort de Jorah mais sûrement plus par la descente aux enfers de Capucine. La brune ne lui avait jamais réellement dit merci ni ne lui avait rendu la pareille. En fait, elle ne savait pas vraiment comment faire. Elle n'était pas douée pour ça. Capucine agissait toujours comme une petite sœur indépendante que Paris peinait à gérer. Il devait vraiment tenir à elle pour continuer à la supporter et n'avoir jamais réellement moufté durant les excès de colère de Capucine. Quoi qu'il avait son sacré caractère. Capucine sortit de ses pensées alors que Paris semblait lui parler de leur week-end. La brune posa un regard curieux sur lui puis lui attrapa le téléphone pour l'éteindre. « Je m'en fous de Portland... » Lança t-elle en posant le téléphone sur la table. Capucine avait envie d'autre chose pour leur week-end. La brune pinça les lèvres et observa Paris. « Paris, je crois qu'il était temps que tu fasses ton deuil de Jorah. Je veux dire... vraiment. Et si, au lieu de Portland, on allait à Bridgeport. Jorah est enterré là bas. On va sur sa tombe, on lui dit au-revoir une bonne fois pour toute et tu passes à autre chose. Tu fais ton deuil. T'en dis quoi ? » La brune ne savait pas si elle faisait quelque chose de bien en proposant ça à Paris mais elle voulait essayer. Elle avait fait son deuil elle aussi, pour Isaiha. Pour qu'il ait sa place à lui et qu'il ne se sente plus mis de côté ou comme l'autre homme. Pour Isaiha, Capucine avait été de l'avant et ça lui avait fait un bien fou. La brune serra la main de Paris dans la sienne. « Et puis, je connais un super petit restaurant qui fait des hamburger de malade avec frites et bières à volonté. Il y a la mer aussi, c'est un beau petit coin. Et ce n'est pas très loin. On sera vite à Boston en cas de problème... » Parce que, quid à être en week-end, autant que ça serve à quelque chose et Capucine avait bien l'impression que Paris en avait besoin. « Bon et sinon, quand est ce que tu me nommes officiellement marraine de Ashlynn ? Et des bébés qui arrivent ! Tu sais que j'ai une passion pour le vol d'enfants, spécialement quand il s'agit des tiens ! » S'amusa t-elle à répondre pour détendre l'atmosphère et reprendre un sujet de conversation plus léger.

Capucine manqua de soupirer d'agacement alors que Paris disait ne pas avoir besoin de se rendre sur une tombe pour pleurer un mort. Elle ne parlait pas d'aller pleurer Jorah, ils l'avaient assez fait. Elle parlait de lui dire au-revoir une bonne fois pour toute et qu'ils cessent -surtout lui- de ressasser le passé en permanence. Capucine inspira profondément avant de soupirer, tout aussi fortement, laissant ses épaules s'affaisser. Enfin, Paris acceptait d'y aller s'ils profitaient de leur week-end juste après. Capucine se mit à rire doucement, secouant son visage. « Bien sur qu'on va profiter espèce de grosse patate ! » Lança la brune en venant l'enquiquiner, l'asticotant de son index en appuyant sur ses côtes. La brune se leva en levant les bras en l'air en signe de victoire. « Un week-end à se bourrer la tronche, j'adore ! J'adhère ! » Puis elle pointa Paris de l'index. « Je sais toujours le faire mais Isaiha trouve ça dégoûtant. Et je veux y aller en voiture, normalement on aura décuvé le lendemain du retour. » Normalement. Enfin, ce ne serait pas la première fois que Capucine conduirait après une soirée arrosée. Tant qu'elle pouvait dormir tranquillement avant de reprendre la route et avoir sa dose de thé pour tenir le trajet, ça lui allait. Hors de question de prendre un taxi qui pouvait faire ses poches alors qu'ils seraient tranquillement en train de dormir à l'arrière de la voiture, affalés sur la banquette arrière. Capucine se voyait déjà nager dans les relents de bière. Ça faisait vraiment longtemps que ça ne lui était pas arrivé. « Ha !! Je savais que ça ne vous plaisait pas que je garde Ashlynn sous prétexte que y a pas de règles chez moi ! » Bouda Capucine en se réinstallant dans le canapé. Soudainement, Capucine se retrouva décoiffée, boudant encore plus. Elle finit par dégager son visage en repoussant ses cheveux de ses mains et fixa Paris. « J'attends que ça je te signale, je suis même étonnée que tu oses me poser la question. En fait, je suis vexée que tu attendes que je demande pour m'en parler. » Ronchonna la brune en lui tirant la langue. Enfin, elle marraine et Leonidas parrain, ça promettait un joyeux bordel tout ça. La jeune femme observa Paris avec attention puis haussa les épaules. « Tu sais, tout ce que je veux moi, c'est le bonheur des petits. Et puis, tu sais bien que je ne suis pas prête d'être maman, alors il faut bien que je m'entraîne sur tes enfants en attendant ! » S'amusa Capucine, plus franchement amusée de devoir attendre la fin de ses études pour se lancer dans une vie de famille. La jeune femme, depuis qu'elle était amoureuse de Isaiha, avait d'autres projets, d'autres envies. Avoir un bébé et se marier en faisait parti. Mais elle se concentrait sur ses études pour ne plus y penser, comme elle l'avait promis à son père. « Mais tu sais que je te soutiens dans ta démarche Paris... » Lança la brune en lui prenant doucement la main, la caressant. Elle serait toujours du côté de Paris, quoi qu'il arrive.