Retour aux pseudos sources. On allait pas dire que Capucine sautait de joie à l'idée de se retrouver à nouveau à Boston, le nez dans les études et le travail. Mais, pour une fois, elle l'était. Même si la veille du départ, elle avait pleurer toutes les larmes de son corps, menaçant presque d'inonder le lit, elle était contente de retrouver son appartement à Boston. Et surtout, de ne pas être seule. Le fait qu'elle ne soit plus toute seule pour faire sa vie aidait grandement la brune qui se demandait comment elle avait pu tenir quatre longues années à essayer de survivre dans ce monde. Enfin bon, qui dit rentrée, dit ménage également. Et maintenant que Isaiha vivait avec elle, Capucine avait le devoir de prendre son rôle de femme très à cœur. Ah non mais n'allez pas croire que madame faisait la Cendrillon par contre. Il fallait pas pousser. Elle, elle restait à fond sur sa médecine donc, elle faisait que si elle avait le temps. Ou quand Rags faisait des bêtises mais ça, c'était un peu normal. La brune avait donc attaché ses cheveux sur le haut de son crâne afin d'être plus à l'aise dans ses mouvements. Elle portait encore le bas de son pyjama avec des petits Mjolnir dessus et un t-shirt noir avec écrit « fuck off » en grosses lettres blanches. Pas besoin de plus pour faire le ménage (ou aller chercher son pain...). La brune avait à peine entamé que déjà on sonnait à sa porte. « Non c't'une blague... » Ronchonnant parce qu'on la coupait dans son devoir de petit amie parfaite, la brune alla ouvrir, prêtre à hurler après l'opportun. Sauf si c'était Isaiha qui avait encore oublié ses clés. Elle allait lui coudre dans la main à force. Mais non, pas de Isaiha. Elle avait à peine ouvert la porte que Paris lui parlait déjà. La brune allait l'engueuler (parce qu'on ne débarque pas chez les gens comme ça, à l'improviste !!! Non mais!) mais elle se ravisa bien rapidement en voyant son air stressé. « Entre... » Une fois le rouquin dans l'appartement, Capucine ferma la porte tandis que Rags venait faire la fête à Paris. Il fallait dire qu'il ne l'avait pas vu depuis très longtemps. La brune poussa son meilleur ami jusqu'au canapé et le fit asseoir avant de déposer un bisou sur sa joue et de glisser sur ses genoux, l'entourant de ses bras. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas câliner son gros nounours. « Mon lit n'a pas de barreaux. Et on a pas de menottes non plus ! Mais je note l'idée ! Acheter une tête de lit avec des barreaux et une paire de menottes à fourrure ! » Rit-elle doucement. Capucine était heureuse d'avoir Paris dans sa vie. Son Paris. Son frère de cœur. Elle ne pourrait jamais le voir autrement. « Tu veux boire quelque chose ? Manger quelque chose ? » Pourtant, ce n'était pas comme si la vie leur avait donné ds tonnes de moments pour profiter l'un de l'autre mais jamais rien ne s'était produit. « Et je te connais Paris, ce n'est pas une visite de courtoisie ! » Sourit-elle en se relevant, allant dans la cuisine.

Un rire franchit les lèvres de la brune. « Je crois que je ménage Isaiha !! Tu as mal fais ton travail ! Il est parfait comme il est et tu le sais. Je l'aime et rassure toi, nos ébats sexuels ne se résument pas qu'à la chambre. » Déclara t-elle fièrement parce que son amoureux était clairement le meilleur amant du monde. Au moins, les amish avaient les doigts agiles. Et elle n'allait clairement pas s'en plaindre. Et sa souplesse aidait aussi énormément. Enfin, Capucine se doutait que Paris n'était pas venu pour parler de la vie intime de la brune. « Une bière, bien ! » Capucine alla fouiller dans son frigo pour sortir deux bières, les décapsulant. C'était toujours un miracle qu'il y ait de la bière dans le frigo. Elle savait bien que Isaiha n'aimait pas ça. Tant qu'il était avec elle, Capucine ne ressentait pas le besoin de boire. Mais des qu'elle se retrouvait seule ou avec des amis, elle avait envie de s'en siffler une. Mais lorsque Paris annonça que Summer était enceinte, l'une des bières se jeta sur le sol dans une tentative de suicide totalement réussie. Capucine en resta pantoise, les sourcils tout haut levés, fixant le rouquin dans son canapé. « Quoi ? » Lâcha t-elle comme si elle venait d'avaler un crapaud qui parlait à sa place. La brune posa la seconde bière et nettoya son merdier en écoutant bien attentivement Paris. Une fois terminé, elle reprit une bière, la décapsula et rejoint Paris, le fixant. « On s'en fout de mes vacances Paris !! Félicitation !! Je... Wow !! J'en reviens pas !! C'est super !! » Lança la brune en lui tendant sa bière. Pourtant quelque chose clochait. Paris ne semblait pas du tout au summum de son bonheur. La jeune femme le voyait bien, elle le connaissait bien aussi. Capucine se stoppa dans son élan pour trinquer avec son meilleur ami, le fixant avant de prendre un air un peu inquiet. Elle attrapa sa main, pinçant les lèvres. « Paris... » Souffla t-elle doucement en lui caressant tendrement la main de son pouce. « Pourquoi j'ai la sensation que tu n'es pas pleinement heureux ? Qu'est ce qu'il se passe ? » Les pires scénarios se mettaient en place dans l'esprit de la brune. Un divorce, un fœtus pas viable. Bref, n'importe quoi de très grave selon elle. Elle n'avait pas envie de retrouver le Paris d'avant. Elle préférait celui là.

« Ah-ah... » Lança Capucine avec ironie. Il fallait dire que Paris aurait pu attendre au moins qu'elle soit assise. Mais non, le rouquin en avait décidé autrement. La jeune femme soupira et revint prendre place près de Paris, la félicitant à outrance. Mais apparemment, Paris ne semblait pas du tout être au summum de son bonheur. Pourtant, la brune savait combien Paris et Summer avaient eu du mal à faire un enfant. La jeune femme l'avait très (trop?) souvent entendu se plaindre que ça ne voulait pas prendre. Capucine se doutait un peu que le stress des études y était pour beaucoup mais son avis de médecin légiste, on s'en fichait un peu. La jeune femme avait simplement été présente pour Paris et Summer, du mieux qu'elle le pouvait. Parce que bon, elle ne s'estimait pas excellente dans ce domaine. La brune ne comprenait pas le comportement de Paris jusqu'à ce qu'il s'explique. Sa gorge se serra et une sueur froide glissa le long de son dos. Ça faisait beaucoup à encaisser là. « Ton ex-beau-père... » Capucine était un peu perdue dans tout ça et, surtout, elle ne comprenait pas réellement comment il avait réussi à kidnapper un mec de la carrure de Paris. Mais bon, dans ce monde de fou, tout était possible. La brune ne savait pas trop quoi dire tant tout ça la chamboulait. Elle en avait les larmes aux yeux. Et dire que elle, elle avait passé un été super au soleil, à roucouler avec son homme. Elle se sentait soudainement très coupable et baissa les yeux, pinçant les lèvres. « Mon dieu Paris... Je suis tellement désolée... » Souffla t-elle doucement en lâchant sa main. Capucine ne savait pas du tout quoi dire. Elle avait la sensation de revivre un peu l'agression que Isaiha avait subit. Pourquoi ton monde ne tournait il pas rond comme elle le voulait ? Elle finit par se lever et fouilla dans son placard pour en sortir une boite de pilules, revenant vers Paris. « Tiens, c'est de l’homéopathie pour le stress. Deux matin et deux le soir, ça pourrait t'aider à te détendre... Enfin, j'espère... Mais si jamais tu as besoin d'autre chose, demande moi. Je peux les prendre à l'hôpital... » Parce que là, tout ce qu'elle voyait, c'était que son meilleur ami était totalement dépassé et démuni. Et venant d'un gars comme Paris, c'était étrange, dérangeant. « N'hésite pas à te lâcher avec moi Paris, je suis là pour ça... » Murmura t-elle doucement en lui caressant le front. Tout ce qu'elle voulait, c'était un Paris heureux. Il avait toujours été là pour elle, surtout dans les pires moments. La brune comptait bien lui rendre la pareille jusqu'à la fin de sa vie.

La tragédie. Ce devait être quelque chose qui devait être présent dans la vie de Capucine puisqu'elle en vivait encore une. Enfin, Paris allait bien mais tout de même. Ce qu'il avait vécu n'était pas simple. Et surtout elle comprenait qu'il soit si perturbé même si Summer attendait un bébé. Après tout, c'était ce qu'ils avaient toujours voulu non ? Capucine voyait bien comme le couple s'accordait à merveille et elle les avait toujours trouvé mignon tous le deux. Mais clairement, elle n'était pas en mesure de réclamer le droit exclusif d'être la marraine de le mini-eux à venir. « Quelque chose qui devait arriver ? » Cligna t-elle des yeux à la fois surprise et indignée. « Non mais tu t'entends ?? On ne kidnappe pas des gens !!! Surtout pas quand on sort de prison ! Mon dieu mais non ça ne devait pas arriver ! » S'écria la brune d'une voix aiguë. Parce que non, ça n'aurait jamais du arriver. Capucine soupira doucement et observa Paris fondre en larmes, le cœur serré. Voir son meilleur ami, son frère de cœur -non, son frère tout court- dans un état pareil lui donnait envie de pleurer avec lui. La brune glissa ses bras autour de Paris et le serra contre elle, lui caressant tendrement le dos. Elle ne savait pas trop quoi dire, elle se sentait totalement démunie face à cette situation. Et c'était sûrement parce qu'elle n'avait jamais vu Paris dans un tel état de faiblesse. Capucine ne le jugeait pas, loin de là. Mais Paris avait toujours eu cette carapace qu'elle n'aimait pas trop. Il jouait l'ours ronchon que rien n'atteint mais elle n'était pas dupe. Un petit cœur tout mou battait sous cette carapace. La jeune femme soupira doucement et le serra un peu plus contre elle. « Ça va aller Paris... C'est fini maintenant. » La brune se détacha doucement de Paris et lui fit redresser le visage avant de prendre un mouchoir pour lui tendre. « Ta fille te ressemble quand elle pleure... » Ajouta t-elle doucement en souriant. « Écoute Paris. Si tu veux, vous pouvez venir ici quelques jours avec Summer, la petite et le chien. Ça ne me dérange pas tu sais. Si ça peut te faire du bien, vous faire du bien. Ce sera un peu... comme des vacances quand vous ne serez pas en cours. On se fera des soirées pizzas-bières devant la console ! Et puis, je suis certaine que Isaiha ne dira pas non... » Enfin, il fallait qu'elle lui demande avant. Parce que bon, il vivait ici désormais et même si l'appartement restait au nom de Capucine, il payait sa part que ce soit courses ou factures. Capucine savait parfaitement que Isaiha aurait totalement refusé d'emménager avec elle s'il n'avait pas sa part à payer. Donc, sur ce point, il avait son mot à dire.

Paris n'avait pas eu la vie facile depuis son enfance et Capucine avait été bien soulagée de le voir enfin heureux avec sa fille et sa femme. Mais apparemment, le bonheur attire toujours le malheur. À croire qu'être heureux leur était presque interdit. La brune savait combien il avait déjà assez souffert et elle aurait aimé apaiser ses peines et ses craintes mais elle n'était que Capucine. Une petite demoiselle dans un monde qui la dépassait la plupart du temps. Elle ne comprenait que très rarement les violences, les guerres, les souffrances que l'homme s'évertuait à s'infliger. Mais Paris -malgré son air bourru et ronchon- avait un grand cœur et Capucine se disait qu'il méritait le bonheur, tout simplement. L'anglaise lui proposait de venir vivre avec elle quelques temps, avec sa petite famille. Il y avait la place dans ce grand appartement. Paris refusa. Honnêtement, Capucine se fichait un peu que Isaiha ne comprenne pas le passé de Paris même si, elle ne pouvait pas lui donner tort sur ce point. Isaiha ne comprenait sans doute pas grand chose de ce monde. Enfin, la brune n'insista pas bien que légèrement contrariée de ce refus. La jeune femme posa son regard sur Paris, toute émue de son petit discours concernant leur relation. Souriant tendrement, la jeune femme glissa sa main dans les cheveux de Paris. « Moi aussi je t'aime tu sais. Même si parfois t'es super pénible ! » Rit-elle légèrement. « Mais tu sais, je crois qu'il y a encore du chemin avant que tu ne puisse me considérée comme une femme ! Je suis encore loin d'en être une. » L'avis de Paris restait très important. Mais Capucine sentait bien que le jeune homme avait besoin de se lâcher un peu même si ça faisait bizarre de voir un Paris aussi sincère. « Je n'ai pas dis que tu ressemblais à une petite mais que ta fille te ressemble quand elle pleure. Ce n'est pas pareil ! » Rit-elle, sincère. La petite ressemblait vraiment à son père mais c'était sans doute parce que Capucine n'avait jamais connu la mère. La brune s'écarta et soupira doucement, se vautrant dans le canapé. « Parfois, j'aimerai avoir 18 ans. Revivre mon premier jour à Harvard. J'aurais sans doute changé bien des choses dans mon passé pour avoir un futur différent. » Elle regrettait bien peu de choses mais elle en regrettait.