C'était chaud, c'était dingue. J'avais envie, oui plus que les autres fois. Il avait un pouvoir sur moi, sur ma libido. Il m'avait fait quoi la première nuit ? Je me posais des questions, énormément. Est-ce que je devais craquer ? Ou au contraire je devais continuer à résister à lui, à son corps ? Je le poussais à bout, explorant ses limites. Alors mon corps contre les siens, je le chauffais, je profitais de son torse, partiellement de ses lèvres.

" J'en ai envie... vraiment. Mais je ne peux pas.. "

Non, je ne pouvais pas, parce que ce n'était pas pour moi, je commençais à m'attacher, lui non. C'était sans compter nos nuits de folie, qui étaient intenses, passionnés et spontanés. Alors ouais c'était dur de partir, mais je n'avais pas le choix, je me préservais. Je le lâchais pour venir m'asseoir sur le meuble non loin de là. Sur ce point, il changeait, il devenait limite méchante et je supportais plus, c'était excessif. La gorge nouée, les larmes me montaient. Je m'approchais juste devant lui.

" C'est ta faute Cole. Juste parce que tu n'es pas capable d'assumer que tu tiens à moi. Le pire, c'est que je sais que je vais te manquer, trouve en une autre comme moi. Vas-y. Je trouverais quelqu'un qui me désir entièrement, vu que tu ne veux pas me retenir. "

Alors, je retirais sa chemise, je la lui tendais et putain, c'était dur...    

  Là sous cette douche froide, il fallait se rendre à l’évidence. Ca ne suffirait pas. Cléo avait réussi à réveiller mon désir comme jamais et lorsqu’elle se détacha pour me planter là après avoir reconnu dans un souffle chaud qu’elle en avait aussi envie, c’était plus que frustrant. Je rageais. J’éteignais avec mauvaise humeur l’eau avant de sortir de la douche également observant la demoiselle qui avait revêtu ma chemise et c’était assise sur l’un des meubles de la pièce. Regard mauvais, serviette autour de la taille, digérant mal la douche froide, c’est plus que désagréable que j’annonçais à la brunette qu’elle avait gagné, qu’elle n’avait plus qu’à se casser de chez moi, j’allais lui ouvrir. Bourru. Blessant. Je le vis aussitôt dans ses yeux mais c’était trop tard. C’était dit. Et elle s’avançait déjà vers moi, pour m’envoyer un nouveau flot de reproche. Ma faute. Pas capable d’assumer. Je n’avais qu’à en trouver une autre. Elle, elle en trouverait un autre. Mâchoire serrée. Mine contrariée. Levage de yeux au ciel agacé. Mon regard croisa à nouveau le sien lorsqu’elle me tendit ma chemise. Je tendis mon bras, attrapant le morceau de tissu, effleurant ses doigts au passage, les effleurant puis les accrochant, ma main délaissant le vêtement pour glisser alors sur son poignet, profitant de cette prise pour l’attirer à moi. Elle me reprochait de ne pas la retenir… Je n’avais pas les mots qu’elle voulait entendre, mais j’avais les gestes. Et sans lui laisser le temps de protester, de réagir, je fondais sur ses lèvres pour lui voler un baiser. Et lorsque mon visage s’écartait du sien, je lui soufflais : « Je te retiens là… »  

   Le jeu du chaud et du froid, du feu et de la glace, explosif… Elle avait gagné, donc voilà, je lui rendais le droit de s’en aller, promettant d’ouvrir le portail, ton sévère pour lui intimer l’ordre de s’en aller. Sauf que quand elle me rendait ma chemise, quand mes doigts effleuraient les siens, j’étais juste incapable de la laisser filer… Ma main sur son poignet, c’est rapidement son corps qui se retrouvait contre le mien alors que je l’attirais à moi. Un baiser, et elle reprenait la parole l’instant suivant, contre mes lèvres qui s’étirèrent d’un sourire : une nuit. Un petit sursis. Voilà ce que j’avais gagné. Elle avoua avoir envie de rester, avoir très envie de moi, envie qui elle le savait été complètement partagé, mon état sous la douche pour preuve. Mais elle répéta son intention de ne pas céder. Elle m’offrait une nuit en sa compagnie, juste à dormir, même si ses lèvres se pressaient ensuite contre les miennes avec fièvre, réveillant tout mon désir. « Une dernière fois. » répétai-je après elle, laissant mes mains glisser sur elle, parcourant son corps avant de s’ancrer sur sa taille, la soulevant, la laissant entourer ses jambes autour de moi pour qu’en la portant ainsi, je l’emmène jusqu’à ma chambre, jusqu’au lit, dans lequel je l’allongeai avec délicatesse. « Tu crois que tu vas réussir à dormir ? » Oui parce que la première nuit, notre première nuit, c’était sous le prétexte de ne pas trouver sommeil qu’elle avait fini par me rejoindre sous les draps, et c’était comme ça que tout avait commencé… Mais ce soir, peut être que tout serait différent. En tout cas, l’envie d’elle était belle et bien là. Intacte. Dévorante. Cléo était magnifique, et venant m’allonger à ses côtés, je me fis la réflexion qu’il allait être très dur de s’en tenir au fait de simplement dormir.   

  Qui gagnait ? Qui perdait ? Impossible à dire vraiment, surtout qu’on avait un peu perdu les règles du jeu en cours de route. Cléo cédait, finalement, acceptant de rester dormir ici, avec moi, insistant néanmoins sur le fait que ce n’était QUE pour dormir, que rien ne se passerait entre nous. La portant jusqu’à ma chambre, l’allongeant avec douceur sur mon lit, l’y rejoignant ensuite, elle s’approchait, ses mains venant se poser sur mon torse m’arrachèrent un frisson. Clairement, après son striptease sous mes yeux captivés, puis son approche et son petit numéro sous la douche, ma peau, mon corps, tout mon être était encore plus réactif à la moindre de ses caresses. Est-ce qu’elle allait réussir à dormir ? Parce que moi, tous mes sens en éveil je n’étais pas sûr d’y parvenir. Elle me répondait un oui, un peu hésitant, pas forcément très convaincant. Sa jambe glissait contre la mienne et les frissons s’accentuaient. « Cléo… » J’avais terriblement envie d’elle, et mes doigts voyageaient sur sa peau, y dessinant des petits cercles, essayant l’envie fiévreuse que j’avais de lui faire l’amour, envie qui devait malgré tout se lire sur mon visage puisque Cléolya évoqua le T shirt promis pour la nuit, pour qu’elle soit habillée un minimum. « On devrait oui… » Mes caresses remontaient jusqu’à son buste, sa poitrine. « On devrait vraiment… » Oui en fait j’étais incapable de dormir à côté de Cléo sans avoir envie d’elle, la preuve en direct. Alors m’arrachant du lit, me décollant des draps, je m’avançais jusqu’à ma commode, y attrapant un de mes T shirt pour le lui envoyer avant de moi même me glisser dans un caleçon, histoire d’être couvert un minimum et surtout de masquer un peu par le tissu l’effet qu’elle avait sur moi.  

 « Faire quoi ? » Jouant l’innocent, m’amusant de la réaction de sa merveilleuse poitrine qui se dressait sous l’effet de mes caresses, je savais que je me faisais du mal à moi même en agissant ainsi, en réveillant un peu plus mon envie d’elle alors qu’elle avait été explicite sur le fait qu’il ne se passerait rien ce soir. Alors, obtempérant, je me détachais d’elle quelques instants pour accéder à sa demande : lui donnant un T shirt, enfilant pour ma part un caleçon, je retournais m’allonger ensuite et elle revint tout contre moi, me demandant de l’embrasser, demande à laquelle je n’avais aucune envie de résister. Mes lèvres s’approchèrent des siennes, s’en emparant, d’abord doucement, puis de manière plus fougueuse en sentant ses mains qui s’aventuraient dans mes cheveux.  Bon, laissons tomber, c’est pas les deux pauvres vêtements qu’on avait enfilé qui allaient freiner nos désirs parce que clairement, même avec un calbut sur moi, j’avais encore terriblement envie d’elle. Et après ce baiser, quand elle s’amusa, taquine, parlant d’elle à la troisième personne pour annoncer qu’elle était disponible, glissant une remarque à mon sujet sur le fait que je l’avais laissé filer je secouais la tête. « Arrête… » Mes yeux se perdaient sur le plafond mais c’était sans compter sur Cléo qui me grimpait dessus, venant planter ses yeux azurs dans les miens, me scrutant quelques instants avant de venir m’inonder de bisous. « Cléo… » soufflai-je alors qu’elle avait ces paroles, comme quoi j’allais lui manquer, son visage se perdant au creux de mon cou. Ma main glissait dans ses cheveux, les caressant tendrement en reprenant : « Je suis désolé… Je suis pas… fait pour ça. Toi t’es peut être habituée aux trucs du genre… » Elle avait dit qu’elle n’avait eu que des histoires sérieuses. « Moi, je suis plutôt novice en la matière. » Bon j’avais eu Leevy, à l’adolescente. Puis une tonne d’aventures sans avenir. Puis y’avait eu Kyla. Puis y’avait eu ma fausse histoire avec Feryel, ma relation secrète avec Lucky, et mon couple express avec Agathe, donc ça faisait pas très sérieux ces trois dernières histoires, je vous l’accorde. Bref… Je me surpris à interroger la jeune femme sur ce sujet. Après tout si on était bloqués dans ce lit ensemble, condamnés à ne rien faire, autant en profiter pour discuter… « T’as souvent été en couple toi Cléo ? » 

  Et je souriais, rien qu’à cette idée… Qu’elle craque, que l’on s’unisse à nouveau, une dernière fois… Oui, j’avais ce sourire mais j’obtempérais quand même. J’avais trop de respect pour Cléo pour ne pas essayer au moins de respecter ce qu’elle avait imposé en choisissant de rester ce soir. Pas de sexe. Alors on enfila quelques habits, du stricte minimum, un caleçon pour moi, un T shirt pour elle… Juste de quoi faire illusion qu’on avait essayé de lutter quoi. Mais peut être que c’était de parler, de discuter qui éteindrait doucement le feu. Sauf que Cléo lançait les hostilités, taquinant sur le fait que je l’avais repoussé un peu plus tôt, repoussant, niant toute forme d’attachement, affirmant en être incapable. Alors forcément, je me crispais un peu, je lui demandai d’arrêter. « Parlons plus de ça… » C’était quoi le but ? Elle voulait me faire regretter ? Me narguer ? Elle allait se pavaner avec d’autres ? Qu’elle fasse. Elles font toutes ça de toute façon. Elles vous crient vous aimer, et le lendemain, la semaine, le mois suivant, elles sont au bras d’un autre gars. Un pote. Un inconnu. Un ex. Mais c’est inévitablement ce qui finit par se produire. Peut être que c’était aussi pour cette raison, que désormais je refusais de laisser qui que ce soit prendre un tant soit peu de place dans ma vie sur ce plan là. Ca et le fait que j’étais complètement novice. Mais l’explication ne suffit pas à convaincre mon amie qui se crispait à son tour. Elle roula sur le côté, me tournant le dos, visiblement énervée. Je tentais alors d’en apprendre davantage, sur elle, sur son passé, sur ses autres histoires. « Un an ? » Ca m’avait échappé, sur un ton impressionné. Comme si un laps de temps aussi long avec la même personne ça me paraissait un véritable record. Surtout qu’elle avait mentionné DEUX relations. Waw. Je pouvais me taire moi, avec mes quatre mois de relations record avec Feryel, et encore fake couple on était. « Non mais tu dois pas les faire fuir tant que ça si t’as réussi à en garder deux d’entre eux pendant plus d’un an… » commentai-je, toujours bluffé par ce record. « C’était qui ? Ils sont sur le campus ? Je les connais ? »