« Une amie de Denys également. » Et son ex, accessoirement. Celle qui l’a plaqué parce qu’il s’attachait trop, lâchement. Mais qu’importe. En voyant les choses s’envenimer, grâce à Lancelot le roi des cons, je me dis qu’il vaut mieux pour mon cul que je me laisse glisser pour remettre mes pattes à terre et rester hors de danger. Parce que là, si Alexys ou Basile venait à péter un plomb, autant éviter de m’en prendre une au passage. Que ce soit voulu ou non, ça me foutrait tellement les nerfs que je répondrais bêtement. Et c’est pas le but. Même si au fond j’aime voir Basile hors de ses gonds, j’ai aucune envie de plus voir sa tronche. Qui plus est à cause de Lancelot qui se laisse aller au gré du vent, comme toujours. Pourtant, une fois les pieds à terre, je manque pas de foutre mon pied au cul du brésilien, pour avoir clamé m’avoir baisée comme un bon vieux beauf. « Ta gueule. » Parce que d’une, c’est totalement faux ; et que de deux, je kiffe pas spécialement être un trophée. Encore moins devant Basile. Le faire fuir, c’est pas trop mon but non plus. Et le voilà d’ailleurs qui lance une pique à Lancelot ; paraît qu’il aurait baisé sa mère. « En même temps, tu baises tellement de meufs que je me demande bien laquelle, à mon exception, n’est pas pleine de ton foutre. » C’est pas un secret, Basile c’est une espèce de baiseur compulsif. Un vrai petit con. Mais en même temps, il a de ces atouts qui font perdre leurs moyens à toutes les nanas du campus ou presque. Un sourire aux lèvres, camouflant un semblant de nerfs quant à la situation du français vis-à-vis des femmes, je suis de près la conversation qui se déroule. Ou plutôt, les conneries que déblatère le Quincy. Sauf que là, j’entends LE mot qui fait vriller la Mather. Elle l’enchaîne de deux coups et je peux pas m’empêcher d’éclater de rire et de me foutre de la gueule du grand gaillard qu’est Lance. Se faire bastonner par une nana quand on a sa carrure, c’est assez honteux. Je manquerai pas de le lui rappeler dans cinq ans. « Tu veux que j’appelle une ambulance Lance ? » Je le regarde, à trois pas seulement du duo, en me pinçant les lèvres pour retenir mon fou rire. C’est que je m’y étais pas fr anchement attendue pour le coup. C’est venu du cœur, ces coups, ça se voit.

@Lancelot P. Calixte @Basile 'Jay' M. Raves @Alexys C.-Mordachov

Je peux pas m’empêcher de rire en voyant le spectacle : Lancelot qui lance des piques et s’en prend plein la gueule de la part d’Alexys. Mais je finis par déchanter en entendant la remarque de Basile. Il a osé. Ce petit bâtard a osé remettre ça sur le tapis. Mon regard s’assombrit, mes sourcils se froncent et mes lèvres se pincent. J’ai envie de le gifler si fort qu’il finirait sans doute le cul parterre. Mais je me contiens. J’ai eu du mal à accepter mon avortement ; j’avais pas trop eu le choix que de le faire et après près d’un mois de remise en question, j’ai sauté le pas. Mon père n’aurait pas accepté et je n’aurais de toute manière pas pu offrir une vie stable à ce pauvre gosse. Parce qu’il avait rien demandé, lui. Avec William, on avait merdé et je le savais très clairement. Nul besoin de l’entendre de la bouche d’un des plus gros baiseurs du campus. Je le fixe, sans trop agir, jusqu’au moment où Monsieur me balance sa fumée à la gueule. C’est juste trop. « Je t’emmerde. » Pour accompagner mes paroles, les poings serrés, je balance mon pied droit dans les bijoux de famille de Basile. S’il a voulu me toucher droit au cœur, j’allais toucher ses bijoux les plus précieux. J’ai clairement envie de l’achever, de le butter devant tout le monde, mais je me contente de souffler un gros coup. « Estime-toi chanceux. Tu le regretteras, je te le promets. » Pas moyen de laisser passer ce type de pique et je manquerai pas de le lui faire comprendre.

@Basile 'Jay' M. Raves

Cette visite par clairement en couilles. D'abord, l'autre vient vous chercher comme une gamin de cinq ans qui ne sait pas quoi faire de sa journée. Evidemment, l'autre dinde elle ne peut pas s'empêcher de rigoler comme si c'était la meilleure chose qu'il avait faite de toute sa vie. Déjà là, t'as de la peine pour eux mais, comme c'est apparemment une amie de Denys, tu te retiens et tu essaies d'être "gentille". Gentille jusqu'à ce qu'il te traite de pute alors là forcément, tu t'emportes et tu lui donnes deux fois ton poings. Tu sais que t'es impulsive et que la violence ne résous pas tout mais là, c'est plus fort que toi. Et puis, Basile attaque Louve par rapport à sa grossesse. Et elle s'énerve et forcément, elle le frappe à son tour et là évidemment, s'en est trop pour toi. Putain mais vous avez quel âge pour vous comporter comme ça ? Toi d'abord ! Apprends à respecter un minimum les femmes. Je sais pas comment elle t'a éduqué ta mère et je sais pas pour qui tu te prends sérieux mais, redescend si tu veux réussir dans la vie ! Clairement, t'as l'impression d'être une daronne qui engueule ses gosses. Oh et puis toi ! Joue pas à la petite mijaurée avec moi ! Tes excuses, rien à battre. Tu veux le faire payer ? Ok, très bien mais avant ça, demandes-toi pourquoi tu fais tout ça ! Parce que d'abord, c'est gamin. Ensuite, parce que ça veut dire que t'en as pas rien à faire de Basile. Et puis, aussi, t'as déjà vécu tout ça dans le passé et tu veux pas spécialement qu'elle s'embrouille les méninges comme toi tu l'as fait. D'ailleurs Basile, en parlant de lui. Viens, on se casse ! T'as pas envie de l'engueuler devant tout le monde mais, tu l'aurais bien fait malgré tout.

Je suis en rogne, et entendre l’autre pigeonne piailler sur Lancelot, puis sur moi, comme si c’était notre mère, ça me donne juste envie de lui cracher dessus. Mais je me dis qu’il vaut mieux que je reste calme et je me contente de lâcher un rire moqueur en réponse à sa petite leçon de morale. « Parce que tu croyais que j’allais m’excuser ? Tu t’es prise pour qui ? Ca te donne des ailes d’être accompagnée de Basile je suppose, c’est ça ? Je te conseille de te mêler de ton cul plutôt que de celui des autres, ça te changera et t’arrêteras peut-être de tirer une tronche de trois pieds de long. » C’est qu’elle se prend pas pour de la merde la brune et s’intéresse sacrément à ma vie. Je me passe bien de ses pseudo leçons, j’ai déjà Colin pour ça et je pense que c’est suffisant et bien plus poignant que la sienne dans tous les cas. Je fais un signe de la main à Basile pour le voir déguerpir alors que j’attrape le bras de Lancelot pour l’embarquer avec moi dans la direction inverse. C’est pas comme si de base l’excursion semblait intéressante alors autant en profiter pour fouiller dans le coin et dénicher un petit endroit où se pavaner tranquillement à deux.

@lancelot p. calixte @basile 'jay' m. raves @alexys c.-mordachov

OUT

Le buddah parc de Ventiane, c'était sublime. Bruissant de calme. Paradoxe, mais c'était la seule expression qui lui venait à l'esprit alors qu'il se promenait en compagnie de Noora et Anja sa meilleure amie qu'Hiram ne connaissait pas. Les étudiants d'Harvard n'avaient pas franchement envahit l'herbe mais c'était mieux, on appréciait la beauté du spectacle comme ça. Les statuts anciennes lui donnaient des envies de grapher mais c'était légèrement interdit de gribouiller à la bombe de peinture sur des trésors nationaux. Dommage. C'est Noora qui lui prit le bras, le sortant de ses pensées. « Votre guide ? Ok ! D'après c'que j'ai lui, parce que oui, parfois je me cultive, au fond du parc, il y a des Buddah immenses qu'on peut visiter de l'intérieur. Des grottes buddah avec des buddah à l'intérieur, très mise en abîme, très flippant aussi, mais tout touriste qui se respecte se doit d'essayer de rentrer dans un Buddah du parc ! » C'était juste devant une forêt luxuriante et le brun les entraîna sans leur demander leur avis devant ces espèces de matriochka de pierres laotienne, sans manquer de bavarder sur le chemin. Le fond du parc n'était pas si compliqué à trouver. « Noor' c'est carrément intéressant tu sais ? Buddah à réellement existé. » Il n'avait eu que ça a faire Hiram, se renseigner sur le voyage, puisque Gaïa ne daignait même pas lui adresser signe de vie. Et ça le rendait fou. Pour la première fois Anja prit la parole, lui arrachant un grand sourire. « T'as tout compris Anja. En fait cette histoire de gros Buddah, c'est un retour aux sources, dans le ventre de ma mère, je suppose, avant de ressortir et de considérer la lumière du jour sous un oeil neuf ! » Étudiant en psycho ? Cramé. Il gonfla les joues et contracta ses muscles, donnant un étrange relief à son corps, comme un petit buddah, plus bronzé et musclé. Ridicule. Mais être en compagnie de deux blondes aussi jolies que les filles à ses côtés, c'était compliqué de laisser ses hormones aux vestiaire.

@Noora Mohn @Anja Eldjarn