Broyer du noir. Mais en tenue sexy ! Voilà ce que Bambi avait décidé de faire en cette belle soirée au Lord Hobo. Elle avait enchaîné les verres, se remerciant de tenir l'alcool comme c'était le cas et essayait de séduire à nouveau quelques hommes en usant de son charme. Au début cela avait été un franc succès, mais cela finissait toujours par cafouiller, pour une raison qui lui échappait totalement. A chaque nouvel échec, la demoiselle noyait la chose dans un nouveau verre, jusqu'à ce qu'un homme ne devienne extrêmement lourd. Au début, le fait qu'il la touche ne la dérangea pas, mais Bambi fut rapidement mal à l'aise au moment où il déchira un morceau de son haut décolletté. Mais t'es malade, lâche-moi stronzo ! s'exclama-t-elle en italien à la fin de sa phrase, lui balançant son verre encore plein au visage, sans succès. La poigne du type était forte sur son bras et lui faisait mal. Tu me fais mal, laisse-moi je te dis ou je HURLE !!

Une soirée des plus banals pour le jeune homme. Une soirée où Maxence se décide de rentrer dans son appartement devant la télévision avec un pack de bière à ses côtés. Rien de bien glorieux. De plus, Eléanora ne se trouvait pas à l'appartement ce soir. Il se sentait seul. Littéralement. Maxence vient à finir son pack de bière deux heures plus tard. Ayant plus rien d'autre à boire, il se motive pour sortir rejoindre le Lord Hobo. Là-bas il pourra boire comme il le voulait, sans avoir de remontrance par une tiers personne. Il s'habille rapidement avant de prendre sa moto pour rejoindre le lieu qu'il a sélectionné avec précaution. Il gare sa moto sur le côté avant de rentrer facilement dans le bar puisqu'il était assez connu ici. Il se faufile entre plusieurs personnes pour se rendre jusqu'au bar ... sauf, qu'entre temps il reconnaît une voix familière. Il se retourne brusquement pour ensuite apercevoir Bambi et un homme qui la tenait fermement par le bras. Ne réfléchissant plus , Maxence s'avance vers le type pour le bousculer assez pour qu'il réussisse à relancer l'emprise qu'il avait contre Bambi. « Elle est avec moi, c'est ma femme. » réplique-t-il sans pour autant s'emporter sur l'instant. Or, le type en question revient à la charge en donnant un coup de poing au visage de Maxence. C'est donc tout naturellement que Maxence répond aussitôt à la provocation de l'homme. Il lui envoie son poing au visage. Touche-moi encore une fois et je te fous la raclée de ta vie. » admit-il d'un ton énervé que Bambi n'a jamais connu jusqu'à présent.

Bambi était en bien mauvaise posture et pourtant personne ne venait l'aider, pas même le barman. Avait-il seulement vu l'italienne en mauvaise posture ? Pas certain, puisque ce dernier avait le nez dans ses cocktails et les commandes des clients. La brunette pouvait hurler, avec le brouhaha ambiant, personne ne l'entendait. Du moins jusqu'à ce qu'une voix forte masculine ne se fasse entendre, après avoir bousculé suffisamment violemment le type pour qu'il libère Bambi de son emprise. Ouf ! Mais mieux encore, l'italienne aurait pu reconnaître cette voix entre mille, même dans ce brouhaha à tout casser. Maxence ?! déglutit-elle avec difficulté, face au pic de stress qu'elle venait de se payer toute seule. Cet énervement qu'elle lisait sur ses traits et dans sa voix, elle lui méconnaissait. Mais il la défendait... et c'était bien le seul. Elle n'eut même pas la possibilité de répliquer quoi que ce soit que le sale type eut tôt fait de frapper son meilleur ami au visage, avant que ce dernier ne réplique. STOP ! s'écria-t-elle avant de s'emparer de la main de Maxence pour le tirer de là. Il avait déjà l'arcade en sang, hors de question qu'il risque plus de blessures pour elle. Un grand silence se glissa entre eux jusqu'à ce qu'ils ne soient à l'extérieur, Bambi serrant très fortement la main de Maxence dans la sienne, pour qu'il ne lui échappe pas. N'y retourne pas. T'as l'arcade en sang ! Ce sale type mérite pas que tu sois blessé. Viens avec moi, s'il te plaît. Que je te soigne...

En sortant ce soir, le jeune homme ne pensait pas se battre une nouvelle fois. Surtout pas pour défendre sa meilleure amie. Il ne s'attendait pas à la voir dans un endroit comme celui-ci. Malgré le bruit infernal du bar, il avait réussi à entendre la voix de Bambi. Il se retourne pour la voir dans une mauvaise posture. Ce qui l'énerve davantage c'est le fait que personne n'ait osé bouger ses fesses pour lui venir en aide. Même si le bruit était au maximum, il s'avance vers le type pour le bousculer. Maxence réussit à le déstabiliser pour qu'il relâche le bras de Bambi. Cependant, il vient à recevoir un coup de poing au visage, à l'arcade plus exactement. Il vient même à saigner mais, c'était sa dernière préoccupation sur le moment. Vu qu'il vient à rendre le coup au visage de l'autre type. Il était prêt à se battre pour défendre sa meilleure amie. « Oui ? » dit-il en se retournant vers elle. Il est à deux doigts de créer une émeute monumentale dans le bar ... sauf que Bambi vient à lui attraper la main en s'écriant de tout arrêter immédiatement. Maxence il ne répond même pas, il obéit à la jeune femme. Puisqu'il ne voulait pas se faire virer du bar, surtout que le patron est un homme sympathique. Il ne parlait même plus, il se contente de sortir à l'extérieur avec Bambi. Un long silence s'est installé entre eux. C'est même la première fois que cela se produit entre eux. Il a envie de retourner à l'intérieur pour faire comprendre les choses au sale type. Or, elle ne lâchait pas la main de Maxence. Peut-être de peur qu'il y retourne. « Ce n'est que l'arcade. Tu aurais dû me laisser lui régler son compte à celui-là. » admit-il encore énervé de la scène qui vient de se passer. « Tu veux aller où pour me soigner ? Tu habites à trente minutes de là ! » L'endroit le plus près d'eux c'est l'appartement de Maxence. « Je peux t'amener chez moi, c'est à une quinzaine de minutes avec ma moto. »

Bambi serrait vraiment fermement la main de Maxence dans la sienne, espérant qu'il la suivrait jusqu'à l'extérieur. Par chance, il n'opposa aucune résistance, ne cherchant pas à continuer cette rixe à tout prix, au risque que tout le bar ne finisse en prime par s'en mêler. L'air frais du dehors atténuait un brin la respiration erratique de l'italienne mais elle sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine, sous le coup du stress, ressenti autant pour elle-même que pour son meilleur ami, qui saignait désormais de l'arcade. Tu plaisantes j'espère ? Et si d'autres types s'étaient joints à lui pour se battre contre toi, hein ? s'emporta-t-elle légèrement, le considérant comme fou de vouloir régler son compte à ce type, surtout pour elle. D'ailleurs, la brunette n'avait toujours pas lâché sa main, comme si elle craignait sincèrement qu'il ne lui échappe. Oh... d'accord pour chez toi effectivement c'est moins loin ! Mais tu fais attention en conduisant d'une, et de deux on passe d'abord à ma voiture parce que je ne pense pas que tu aies de kit de suture chez toi ! Or... je vais avoir besoin de te recoudre chouchou...

Si ça ne tient qu'à lui, il serait déjà dans le bar pour régler le compte à l'autre type. Il n'arrive pas à comprendre les hommes qui osent frapper ou avoir de l'emprise sur les femmes. Elles ont autant de droit que les hommes. Ce n'est pas parce qu'elle est belle qu'on doit automatiquement s'en prendre à-elle. C'est une chose qui répugne Maxence. Clairement. Alors, quand il a vu que c'était sa meilleure amie. Ce fut la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Même si maintenant il se retrouve à l'extérieur et que l'air frais venait lui faire du bien. À l'intérieur de lui, il était encore retourné par cette situation. Il est tellement énervé qu'il a du mal à canaliser ses nerfs. « J'ai l'air de vouloir plaisanter ? Je me serais défendu coûte que coûte, jusqu'à la dernière minute ! » Merde. Il est hors de question qu'un homme ose s'en prendre à Bambi sous les yeux de Maxence. Elle avait toujours de l'emprise sur le poignet de Maxence. Elle a énormément de chance qu'il tient à elle, sinon il aurait repoussé pour retourner à l'intérieur se battre. Il n'a plus rien à perdre désormais. Voici la mentalité de Maxence depuis quelques mois. « Allons à ta voiture récupérer ce dont tu auras besoin. » darda-t-il en s'éloignant de l'entrée du bar. C'est préférable pour la vie du sale type. Une fois arrivée à la voiture de Bambi, il la laisse récupérer son kit de suture dans la boite à gant du véhicule. « C'est bon on peut y aller ? » Il n'a pas envie de trainer plus longtemps dans le coin.

Un petit soupir échappa la barrière des lèvres de Bambi face aux propos de Maxence. Elle savait très bien pourquoi il agissait ainsi... parce qu'il estimait ne plus avoir rien à perdre, sauf que ce n'était pas vrai. Des personnes tenaient à lui, à commencer par l'italienne, et ça la mettait hors d'elle d'imaginer qu'il puisse se mettre en danger pour des broutilles juste parce qu'il estimait ne plus avoir rien à perdre. Et moi j'ai l'air de vouloir te laisser faire des conneries ?! Toi seul contre plusieurs gars, mais tu es timbré ! s'exclama-t-elle en serrant encore un peu son emprise contre sa main, espérant qu'il accepterait de partir d'ici, de se faire soigner, chez elle ou ailleurs. En l'occurrence, ce fut chez lui. Bambi se dépêcha de récupérer son nécessaire de soin dans sa boîte à gants pour ne pas trop traîner dans les parages, partant du principe qu'elle viendrait récupérer sa voiture le lendemain, une fois le jour levé. C'est bon je te suis ! reprit-elle en le suivant effectivement jusqu'à sa moto, le surveillant comme du lait sur le feu. Un choc à la tête, ça pouvait n'être rien comme tout. Aussi ne fut-elle pas fâchée qu'ils soient arrivés rapidement à destination. Au fait... j'ai peut-être bu ce soir mais... tu m'as fait passer pour ta femme ?

Dans sa tête, il n'a vraiment rien à perdre. Il part du principe, qu'il n'a plus de familles, que la femme qu'il aimait a fini par l'abandonner. Ainsi que la femme qui l'attire irrévocablement ne le sait pas. Alors, à quoi bon persévéré quand plus rien ne le retient. Dans un autre sens, il veut rester vivant parce qu'il a encore tellement de choses à vivre. Comme de trouver le vrai amour, celui avec un grand A. De former sa propre famille, de trouver un travail correct pour subvenir aux besoins de sa famille. C'était peut-être des choses inutiles pour certaine personne. Mais, pour Maxence c'est tout l'inverse. Il arrive à un stade de la vie où il aimerait se poser. « Tu ne le remarques qu'aujourd'hui ? » Il essaie de faire un peu d'humour pour détendre l'atmosphère qui règne au-dessus de leur tête. Il patiente quelques secondes le temps que Bambi récupère son kit. Ils retournent à la moto de Maxence où il donne un casque à la jeune femme avant de mettre le sien pour ensuite mettre le contact en marche. Une dizaine de minutes plus tard, ils arrivent en bas de l'appartement de Maxence. Il descend doucement de la moto, il aide Bambi ensuite tout en écoutant ce qu'elle lui dit. « Sur l'instant, c'est la seule chose qui m'est passé par la tête. » Il ose même pas dire que l'idée ne lui déplaisait pas. Au contraire, il prend plaisir à s'imaginer que cela pourrait être possible.

Même si sur le moment Bambi avait été en colère en le traitant de timbré, Maxence parvint à la faire rire avec ce simple trait d'humour. Il était bien le seul à percer les ténèbres dans lesquels elle se trouvait souvent malgré elle d'une douce lumière, avec toute la délicatesse dont il faisait toujours preuve avec elle. Vraiment, l'italienne se trouvait chanceuse. Chanceuse et en même temps, à chaque fois qu'ils se frôlaient, qu'ils s'énonçaient de belles phrases, elle se surprenaient à vouloir davantage. Mais en avait-elle seulement le droit ? Tu sais que tu es couillon quand tu t'y mets Maxence Atwoodth ? reprit-elle avec une pointe de taquinerie dans la voix, même si elle ponctua ses propos d'un petit sourire. Impossible de lui en vouloir, surtout qu'il l'avait sauvée. Non. Maintenant, c'était à son tour de l'aider et c'est la raison pour laquelle Bambi insista pour récupérer le matériel adéquat dans sa voiture, avant qu'ils ne voguent tous deux en moto jusqu'à chez lui, endroit où elle n'était pas venue depuis un moment d'ailleurs. Je ne sais pas pourquoi mais ça m'a flattée... admit-elle en évitant son regard quelques instants pour cacher ses joues rougissantes. Je crois que ça fait des lustres que je ne suis pas venue ici... tu vis avec ton ex je crois non ? Pointe de jalousie ? Peut-être bien. Je vais vite te soigner ça, c'est pas jojo...

Tout le monde sait très bien que Maxence est timbrée dans sa tête. Il fonce tête baissée il s'en fiche des conséquences. Il ne réfléchit pas sur l'instant. Comme tout à l'heure au bar quand il est venu en aide à Bambi. Il n'avait même pas pensé un fragment de seconde qu'il pourrait recevoir des représailles de la part du type. Il essaie simplement de détendre l'atmosphère et d'apaiser Bambi. Elle n'a pas besoin de ça, en ce moment. Elle a déjà pas mal de trucs à gérer pour en rajouter une couche, Max. Arrête de paraître comme un homme qui se fout de tout et de tous. En sachant que ce n'est pas le cas. Il ne s'en fout pas de Bambi. Bien au contraire. « Ma mère ne cessait pas de me le répéter. » Répond-t-il avec un sourire. Finalement, sa sortie du soir n'était pas une mauvaise idée, tout compte fait. En y repensant, Max vient de se rappeler que ça fait une éternité que Bambi n'a plus mis un pied dans son appartement. Autant dire qu'elle va voir pas mal de changement à l'intérieur. Comme la décoration par exemple. Sauf, qu'il arrête d'y penser quand il entend Bambi lui dire qu'elle s'est sentie flattée par le fait qu'il l'ait fait passer pour sa femme. Est-ce normal de sourire niaisement devant cet aveux ? Il ne pense pas, pourtant il ne s'empêche pas de le faire. « Effectivement, ça fait des mois que tu n'es plus venue ici. Oui j'habite avec mon ex, qui est aussi une amie proche. » dit-il sans comprendre que Bambi pourrait être jalouse d'Eléanora. « Suis-moi, on verra mieux là-haut. » admet-il en prenant la main de sa meilleure amie pour grimper jusqu'au deuxième étage où se trouve son appartement. Il met la clé dans la serrure puis ouvre rapidement la porte pour laisser sa meilleure amie pénétrée à l'intérieur en premier. « Tu veux me recoudre dans la salle de bain ou plutôt dans le salon ? » Il ne sait pas quel endroit et le plus adapté pour ce genre de situation. Il referme la porte derrière eux après avoir pénétré à l'intérieur. Il remarque que son tee-shirt est couvert de sang ... il vient à le retirer pour le mettre dans la corbeille à linge.