Les propos de Mark me font sourire, j’avais oublié à quel point on se ressemblait, et je ne peux m’empêcher de lui adresser un sourire compatissant quand il parle ses anciens écrit. Combien de mélodie ont fini au fond du tiroir sans avoir eu leur finition parce qu’après réflexion, je les trouve bien trop nul ou banal.

Je comprends, mais c’est normal en même temps. Tu muris, tu t’expérimentes et progresses, puis ton état d’esprit change aussi, donc tu as un regard nouveau dessus, et c’est toujours plus facile de se critiquer objectivement.

Je suis touché qu’il me propose de l’aide pour écrire, j’ai aucun doute qu’il embellirais les paroles avec sa plume.  Je rêve ou il est en train de me faire du chantage là ? Heureusement, il propose une solution derrière, m’évitant le supplice de jouer devant lui. Déjà que mes sons son médiocre, c’est pas la peine de les rendre pire avec mes mains qui tremble trop sur les cordes pour les jouer convenablement…

Promis, je penserais à toi ! Mmm, je fais plus des compos à la guitare faute d’avoir le piano sous la main. Mais je devrais réussir à adapter ça.

Bon ça risque de mettre un peu de temps, parce qu’il faudra déjà que je trouve la musique la moins médiocre, que j’arrive à avoir la salle de musique pour moi tout seul.  C’est vraiment parce que c’est lui ! Parce que voilà le stress que ça va m’engendrer, pire que Avalon, et j’ai toujours pas trouvé le courage de faire écouter l’enregistrement que j’ai jamais pu retoucher depuis qu’elle l’a entendu…

Je ne sais pas si je suis étonné par son aveux ou non, tout ce que je sais, c’est que ça va me faciliter la tâche pour faire le mien aussi, même si comme toujours, reste la problématique de mon frère…Mais bon, j’aime à croire que Mark le connais assez pour pas lui en parler. En revanche, ce qui me choc, et pas qu’un peu, c’est qu’il me chante qu’il attend patiemment, alors que la marque dans son cou hurle le contraire. Je peux comprendre qu’il veuille pas en parler, et  je veux surtout pas les détails. Pourtant, même si ça me ressemble pas du tout, je vais le relancer pour gagner un peu de temps sur son « et toi ».

Je vois ça !

Je lui désigne la tâche sur son cou, avant de prendre une gorgée de bière amusé. Gorgée avec laquelle je manque de m’étouffé parce que des brides du bal me revienne en mémoire… Et autant dire que cette idée de partouze incluant mon frère et Mark m’attaque de plein fouet…Je secoue la tête pour sortir cette ignoble pensée de ma tête, c’est impossible,  d’autant plus avec ce qu’il vient de m’avouer, faut que je me sorte cette blague de la tête ! Et pour cela, je vide une bonne moitié de ma bière d’une traite avant de le regarder avec un air interrogateur que je peux pas camoufler. Bordel mais qu’est-ce qu’ils fouttaient dans ce vestiaire ?

Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres en voyant Mark s’empourprer de la sorte, bon je suis pas fière de le mettre mal à l’aise de la sorte, mais ma culpabilité passe vite quand il se met à me sortir un truc improbable. Un hématome dans le cou ? Je pourrais facilement lui en vouloir de me prendre pour un débile là ! Cependant, j’ai bien compris qu’il cherche juste à éviter le sujet, et je compte pas creuser plus, ces derniers temps j’ai tellement voulu esquiver de sujet que je comprends très bien.

Respire ! Je vais pas te mettre un couteau sous la gorge hein !

Rigolais-je en relevant son visage, parce que non, même si le voir s’enfoncer de la sorte fut drôle à voir, j’aime pas le voir aussi mal, surtout pour une histoire de coucherie insignifiante…

J’ai bien fait de descendre ma bière, ma diversion n’aura pas duré très longtemps puisqu’il recentre le sujet sur moi et sans appel cette fois. Non pas que je refuse de lui dire, peut-être qu’il pourrait m’aider à voir clair dans toute ce bordel, bien que j’en doute, mais j’ai pas envie de plomber l’ambiance si vite, ni de passer pour le mec qui retrouve à peine son pote et risque de tomber en pleure sur son épaule après à peine une demi-heure.

Mmm, si les filles m’attirent, pour le moment l’amour ne m’a frappé que du côté masculin. Pour ce qui est du reste, je pose mon joker !

Je reste souriant et blagueur pour ne rien laisser transparaitre du mélodrame que je traverse. C’est bien plus facile qu’avec mon frère. Bon la partie n’est pas encore gagner, mais ce sera toujours plus simple d’être plus ferme après, enfin du moins lui mettre dans la tête que c’est pas le moment d’en parler. Pour une fois que je me sens à peu près bien je vais pas m’en priver aussi vite. Alors quand le serveur arrive à point nommé avec le plateau de charcuterie, j’attends qu’il le pose avant de prendre un morceau de saucisson.

De toute façon c’est pas poli de parler la bouche pleine !

Dis-je avant de mettre la rondelle à la bouche et de lui adresser un clin d’œil. Bon pour la politesse, je suis d’accord se servir en le plat à peine arrivé, je peux repasser, mais on va dire que la faim justifie les moyens ?

Heureusement Mark se montre aussi compréhensible que moi et ne pose pas de question ce qui fait qu’on commence à manger, bon je le regarde plus manger en me demandant ou il va mettre tout ça, parce que j’ai pas vraiment faim et picore plus quelques bouché par ci par là. Faut dire qu’en parlant des amours, je suis un peu retombé dans mes idées noirs et dilemme entre Alex et Alexandre…
C’est donc lui qui finit par relancer la conversation, et je suis un peu étonné par la question de Mark, voir beaucoup, parce que j’ai pas recroisé le frangin depuis le bal, et lui aussi, donc on doit avoir à peu près les même actualité non ?

En même temps une partie de jambe en l’air laisse pas vraiment de place à la conversation !

Penser, oui c’est ce que je voulais ! Mais vue la tête de Mark, j’ai fait bien plus que seulement pensé et en une fraction de seconde je deviens pivoine, veux me cacher derrière mes mains, sauf que je fais ça tellement rapidement qu’un claquement retendit avant que je ne crie, parce que je suis tellement doué qu’en plus de me mettre une bonne tarte,  je me suis mis le doigt dans l’œil et ça fait bien mal ! Je viens frotter se dernier faisant surement des têtes assez hilarante à cause de la douleurs, mais je crois que Mark n’est pas prêt d’en rire vus mes propos assez directe, totalement indiscré et mal placé. Y a vraiment que moi pour mettre les deux pieds dans le plat comme ça ! Bon le bon côté des choses s’est que mon esprit va arrêter de me tourmenter avec la scène du vestiaire parce qu’il ne peut pas me conforté dans cette idée avec ce qu’il m’a avoué plus tôt et l’homophobie complète du frangin, je devrais déjà plus y penser. Enfin faut croire que ça serait trop facile ! Une fois mon œil un peu calmé, je reporter timidement mon regard sur mon interlocuteur pour m’expliquer.

Pardon…j’ai pensé tout fort… Non je ne fantasme pas sur vous deux hein ! Juste qu’au bal, je vous ai vus sortir du vestiaire de façon étrange…Kurt m’a rejoint peu de temps après et…cravate dans la poche…et on peut pas nier que mon frère est l’incarnation même de la luxure…Mon cerveau à mixé tout ça…et ça me rend dingue…j’ai des images de partouze qui me traumatise…

Je cherche mes mots, mon regard parcours la salle pour éviter le regard azur, ma main trifouille mes cheveux , je voudrais être une souris et aller me cacher dans le lustre, oui le plafond ça me parait un très bonne endroit à découvrir !

Je panique en voyant Mark s'étouffer de la sorte à cause de moi et ma fâcheuse tendance à faire de la merde, enfin dire de la merde pour le coup. Je me relève pour aller soutenir son dos mais je fais rien de plus au final, mon cerveau est beaucoup trop liquéfier pour réagir et je reste la mon regard passant de lui a la salle, cherchant silencieusement de l'aide.

Heureusement il fini par se sauver tout seul et retrouve de l'air, tout le monde nous regarde c'est assez embarrassant, même complètement, mais en même temps j'ai envie de leur gueuler de retourner à leur occupation...Sérieusement, ils nous regardent tous mais aucun aurait bougé son cul pour venir aider. Enfin bref, Mark retrouve la parole, et si j'avais mis le rouge sur son visage sur le dos du manque d'air, je découvre qu'il est surtout mal à l'aise. Enfin ça se comprend largement vue ce que je viens de lui sortir. Je me déteste, et ce n'est que pire quand je le vois se cacher derrière la carte que le serveur amène. je souffle et remet nerveusement mes cheveux en place avant d'écarter la carte de son visage et trouver son regard azur.

Je suis désolé Mark...C'est débile, je vois même pas pourquoi mon cerveau s'accroche comme ça à cette idée...Surtout avec ce que tu m'as dit, et mon frère, complètement fermé sur le sujet...

Le problème c'est que je sais que ça va pas me passer comme ça, et que cette histoire de vestiaire va continuer de me titiller...Pas la partie qu'il couche ensemble non, ça c'est vraiment impossible. Mais il a beau prétendre que je me suis trompé, que ce n'était pas lui, je sais ce que j'ai vue et j'était trop clean pour en douter ! Donc les deux manigances bien quelques choses, c'est certain, mais pour une fois je suis pas assez con pour poser plus de question maintenant.

On oublie ?

Demandais-je avec un petit sourire pour passer à autre chose. D'ailleurs je lui laisse à peine le temps de répondre avant de le relancer en lui montrant la carte du regard.

Alors qu'est ce qui te fait donc envie après cette petite mise en bouche ?

Je le laisse alors explorer la carte et regarde la mienne sans envie réel, mais bon va bien falloir que j'avale un truc, un burger passera jamais, alors je saute directement à la page des salades, plus légère. Une fois ma décision prise, je tente de relancer la conversation pour mettre mes idée bizarre loin derrière et faire passer se malaise.

Sinon tes exams ça à été ?

Même si il conçoit à oublier, je sens bien que la gêne entre nous n’est pas passé, c’est compréhensible vue ce que j’ai insinué. J’en suis pas fière non plus, j’ai l’impression d’être un gros obsédé malsain qui fantasme sur la sexualité de son pote et de son frère. C’est dégueulasse !

Je regarde Mark avec surprise quand il m’annonce prendre une salade, et je peux pas m’empêcher de m’en vouloir quelque part, j’ai l’impression de lui avoir coupé l’appétit. Putain j’en rate vraiment pas une…Mais bon on va essayer d’en rire plutôt que d’en pleurer hein, et passer ça avec humour, en espérant qu’il retrouve son enthousiasme perdu.

Le sac d’os que tu es n’as plus envie de gras ?

Sourire amusé bien que forcé accompagné d’un petit rire léger, le tout parfaitement  joué  pour qu’il ne perçoive pas mon malaise.

Je vais me laisser tenter par la salade au melon, histoire de mettre l’été dans mon assiette !

Affirmais-je avec réel enthousiasme cette fois ci, j’adore ça, et je compte bien jouer de ma gourmandise pour faire plus que picorer, même si je dois avouer que ma bière est bien plus gourmande quand même.

Je relance la discussion sur les examens, et je suis ravie d’apprendre qu’il s’en sort avec brio, même si je m’attendais pas à moins venant de lui. Alors une fois de plus je tends mon verre pour trinquer à cette réussite.

Félicitation ! Et pour l’art plastique, je suis pas très douer en papier mâcher sauf pour me coller les doigts, mais si t’a besoin d’aide pour des croquis, ou des proportions, je serais ravie de t’aider !

Encore une question ou j’aurais aimé échapper à la réciproque…Va vraiment falloir que je trouve des sujets de conversation qui me permettent de discuter un peu plus…Enfin bon, je peux au moins lui avouer ça, c’est beaucoup moins déprimant que mes amours.

Je sais pas…Je fais demi tours avant d’atteindre le panneau d’affichage…Le bac, je stressais d’avoir uniquement la mention bien, là j’ai trop peur d’être refusé…Alors je repousse à chaque fois…J’ai pas envie de retourner en politique, pourtant si j’ai échoué il le faudra bien, mon père va se mettre à tout surveiller, je pourrais pas jouer sur ma réussite pour le convaincre de me laisser continuer…Donc non seulement il faut que je sois admis, mais en plus en major de promo…Chose dont je doute férocement, parce que tu imagines bien qu’en musique j’ai aussi de sacré virtuose…

Rien que d’en parler, j’ai le cœur qui bat la chamade et la boule au ventre, et c’est avec plusieurs gorgée de mousse que j’essaie de faire passer ça. Affronter mon père, ça aussi je repousse encore et toujours, et j’en suis même à ignorer les appels de la famille et à me limiter à des texto d’excuses pour éviter.