Comment ça va ? Ptain t’as bien changé !
Je le juge un peu du regard, et on est bien loin de son ancien style puis en quatre ans ses traits se sont bien affiné, comme les miens je suppose.Old Time Memory
Mark & Milow
Je vais le tuer, je vais le tuer ! Il est dix-neuf heures, Milow n'est pas là ! Qu'est ce qu'il fiche ? Je reçois enfin le SMS salvateur et je cours vers la porte, pour découvrir un grand gamin sur un tricycle. Je crie de joie quand il se relève et le prends dans mes bras. Mimi ! Il a toujours sa tête de gamin, mais il a grandi. Ca me fait tellement plaisir de le voir ! C'est devenu un grand garçon. J'arrive pas à croire que ce soit le frère d'un connard tel que Kurt - enfin, je me suis promis de pas penser à lui de la soirée. "Toi aussi, tu as changé ! En mieux." Amicalement, je lui prends la joue et lui pince doucement. "Avec une bouille pareille, je pense qu'on te demandera encore ta carte d'identité dans les bars même à quarante balais ! Allons-y, je meurs de soif. On discutera là-bas ! J'ai hâte que tu me racontes tout ce qui s'est passé depuis la dernière fois qu'on s'est vus." Je m'empare de ma veste et ferme l'appartement. "Je suis prêt ! Je te suis."
Old Time Memory
Mark & Milow
M’en parle pas ! Pour le moment c’est une vrai plais…Mais je me console en me disant que quand tu auras la peau toute ridé, moi je commencerais à avoir la tête d’un jeune homme !
Le taquinais-je en retour en lui tapotant le dos comme pour lui adresser ma compassion avant qu’il ne parte chercher sa veste.Let’s go !
Repondis-je avant de remonter sur le tricycle, j’avais dit que j’aurais ma réaction non ? Et après tout c’est lui qui voulais évoquer le bon vieux temps, alors il est servi !J’avais pas assez pour l’option passager du coup faut que tu grimpe sur le guidon et soit mes yeux !
Déclarais-je sérieusement, bien qu’un petit sourire m’échappe, avant d’enfiler mon casque.J'éclate de rire en le voyant partir sur son tricycle, avec les genoux pratiquement dans le menton quand il pédale. C'est bien mon Mimi ! Quand il me propose de m'assoir sur le guidon, j'accepte avec plaisir. Je pose mon cul sur les cuisses de Milow et les genoux sur les poignées, et nous ne mettons pas longtemps à nous péter la gueule contre un trottoir. Je roule au sol, mort de rire, et le relève en le prenant par les épaules. "On va aller à ta moto à pattes, tu veux bien ? J'aimerais éviter qu'on finisse à l'hôpital, même si ça ferait beaucoup rire le personnel hospitalier." Je passe mon bras autour de ses épaules et le suit jusqu'à sa bécane. "C'que t'as grandi ! Quand on sera là-bas, je veux que tu me racontes absolument tout !" Dommage que la réciproque ne sera pas vraie. Je ne peux rien lui dire à propos de Kurt ... C'est son frère et son modèle. Je refuse de salir son image aux yeux de son frère.
Old Time Memory
Mark & Milow
Ne crois pas que je serais le seul à passer à la casserole !
Lui répondis-je pour lui signaler ma curiosité tout en enlevant l’antivol après lui avoir donné mon deuxième casque. Sur la route, comme toujours je reste assez prudent, mais pas curiosité je fais quelques pointes et virages serrés pour voir comment Mark réagis. En quelques minutes on arrive au pub, par chance celui-ci n’est pas trop fréquenté, on devrait être tranquille pour rattraper le temps perdu.Je te laisse aller commander ? Mieux vaut éviter de montrer ma petite bouille comme tu dis, sinon je vais finir au coca !
Dis-je en lui adressant une tape amicale dans le dos. Je ne compte pas boire énormément puisque c’est moi le chauffeur, mais j’aimerais bien quand même pouvoir profiter d’une pinte ou deux. Le laissant faire, je nous dégotte une petite table isolé des clients déjà présent et l’attend sagement.Je souris en trouvant l'atmosphère chaleureuse du bar et l'odeur du malt. Il fait bon ici, j'aime bien. Et je suis en bonne compagnie : le côté clair de la Schäfer. Je souris à Mimi et le pousse gentiment vers la table au fond de la salle, tandis que je me dirige vers le comptoir. Je regarde les bières, et prends de la bonne bière allemande importée. Je prends deux chopes encore pleines de mousse et les ramène à Millow, puis je prends deux menus et je lui en tends un. J'ai prévenu le personnel qu'on prendrait à manger.
"J'en ai marre de ce mode de vie ultra healthy comme ils disent. Je veux du gras, ce soir ! Je suis tout maigre, j'ai pas le temps de manger avec les cours. L'andouillette à la moutarde me fait envie. Ca te dit on se fait la totale ? Plateau de charcuterie en entrée ? Selon mon éditrice, je vais pas tarder à révolutionner la poésie allemande, alors ... J'ai rendez-vous avec elle dans deux semaines, je pars quinze jours. Tu voudras que je te ramène quelque chose du pays, d'ailleurs ?"
Je bavasse, je bavasse, et je bois en même temps. Ca fait un bien fou. Et encore une fois, j'aime la compagnie de Millow. Complice, je lui souris.
"Et toi, quoi de neuf ?"
Old Time Memory
Mark & Milow
J’espère que ta faim alors, parce que j’ai plutôt un appétit de moineau en ce moment. Mais rembobine un peu plus loin là. Ton éditrice ? Putain, t’as réussi à te faire publier ? Et pas qu’un peu à priori ? Félicitation vieux ! T’as intérêt de me ramener un exemplaire avec dédicace oui !
Dis-je en venant percuter nos verres pour marquer le coup. J’en reviens pas, et je suis super content pour lui. Du coup quand il me retourne la question, je me sens un peu minable avec mon grand changement qui au final m’embourbe un peu plus, parce que j’ai clairement l’impression de mettre lancé dans un rêve inaccessible vue comment je me mets des bâtons dans les roues tout seul avec ma timidité et mon manque de confiance.Rien d’aussi emballant, mais comme je te l’évoquais dans mon message, j’ai quitté la politique pour me consacré à la musique. C’est très officieux, j’ai pas le courage d’affronter mon père pour lui avouer, en réalité j’ai subtilisé les dossiers d’inscription au dernier moment. Même Kurt n’est pas au courant, je voudrais pas lui attirer un peu plus d’emmerde avec les parents. Enfin, je te laisse imaginer la monté de stress quand le téléphone sonne...
Je pensait pas que ce serait aussi libérateur que de parler de ça, pourtant ça l'est. Je crois que quelques part j'attend de Mark qu'il me rassure, ou du moins me donne son avis, parce qu'il sera surement plus objectif que le mien gouverner par ma peur de le décevoir. De plus, il connait mon père et ses ambitions pour moi, donc son jugement sera bien plus réaliste qu'une personne ignorant cela.Je suis affamé, je pourrais manger une vache. L'essentiel de mes repas se compose de salade industrielles et de tomates pas assez mûres, parce que je n'ai pas succombé aux affres de la junkfood et du McDonald's au campus. C'est pour ça que je suis aussi rachitique. J'ai vraiment, vraiment très faim, et je viens de m'en rendre compte. Je hèle le serveur et lui prends un plateau de charcuteries. "Moi j'ai la dalle. Oui, j'ai été publié et ... C'est embarrassant mais j'ai eu un bon succès, je me suis fait de l'argent avec. C'est comme ça que j'ai été pris à Harvard, ils ont entendu parler de mon livre et ils l'ont aimé. Et les bénéfices m'ont permis de me payer l'école, ça et les économies de mes parents." Ce n'est pas par vantardise que je lui dis, ma présence dit sembler étrange à Mimi. J'avais l'habitude de le taquiner avec ses dernières baskets hors de prix, de ses gourmettes en or blanc et les casquettes exorbitantes de Kurt.
Je trinque avec lui et je m'enfile une longue rasade de mousse. Il me parle de la musique, et ça me fait sourire. C'est sa passion, et ça me rend heureux qu'il y laisse enfin libre cours. Il le mérite. "C'est génial ! Dis m'en plus ! Tu composes ? Tu joues ? Tu chantes ? Tu as un groupe ? Moi aussi je veux voir ce que tu fais ! Kurt te soutiendra, il t'aime de tout son coeur. Tu es son petit frère, rien ne changera ça. Et puis, lui s'est mis à la politique, alors de quoi ton père se plaindrait ? Tu as toujours eu une âme d'artiste, ne te freine pas pour ça. Si tu travailles dur, ta famille sera fière de toi. Je ne suis pas à proprement parler de ta famille, mais moi, je suis fier de toi. C'est dur d'assumer ses passions." Petite pensée à Kurt que je chasse de ma tête. Va t'en, va t'en, je parle avec ton frère. " Tu es travailleur et talentueux, tout se passera bien. Tu réussiras mieux si tu te détaches de tes tracas pour t'y consacrer à fond. Vas-y, je te dis, tu es dans la meilleure école du monde pour y arriver !"
Old Time Memory
Mark & Milow
En quoi est-ce embarrassant que de réussir hein ? Je veux bien que tu sois modeste, mais dit moi au moins qu’au fond de toi, tu es fière de d’être rendu ici par tes propres moyen ? Sinon, je te jure que je me charge de le graver dans ta tête d’idiot !
Si les première questions de Mark me rendent un peu nerveux, parce que non, contrairement à lui, je n’ai rien prouvé du tout, ni rien de concret pour le moment, la suite de son discours me touche, il me regonfle à bloque pour continuer, même si bon, talentueux, j’en suis moins sûr, il faut que je continue, pour me donner les moyens de faire de mon rêve une réalité. Enfin, c’est pas pour autant que je vais en parler aux parents demain, parce que oui, Kurt est peut-être en politique, et je doute pas qu’il arrive à faire sa place, mais c’est pas pour autant qu’il acceptera que son autre fils se lance dans voix aussi désastreuse que la musique.
Non rien de tout ça…Disons que je suis la comble de l’artiste…je suis incapable de jouer en publique, même devant toi, je ne pourrais pas…Cependant, ce qui m’intéresse le plus, c’est la composition, donc c’est pas un si gros soucis, si j’arrive à trouver des interprètes intéressé par ce que je fais, je me ferais juste un peu moins de billet qu’un artiste complet.
Ce point est loin de me chagriné, certes j’ai grandi avec une cuillère en argent dans la bouche, mais j’ai jamais été le gosse de riche à faire un caprice pour avoir quoi que ce soit. Puis je suis aussi passé par la case internat, et là, on peut pas dire que ce soit le grand luxe de la maison, mais ça m’a jamais déranger.Mmmm, pas trop quand même, c’est bien connu qu’un artiste fait ses plus belles œuvres dans ses temps les plus sombres !
Dis-je en riant. Et le pire c’est que j’ai jamais eu autant d’inspiration que depuis que j’ai croisé cette Alexandre. D’ailleurs en parlant de lui, je suis bien curieux de savoir si la vie sourie à Mark dans tous ses points.Et côté cœur alors ?
Je ne peux pas m'empêcher d'avoir les zygomatiques actifs. J'avais oublié à quel point j'adorais Millow en Allemagne. Le revoir ici est un immense plaisir. Je manque cruellement d'amis, je dois le dire ... "Bien sûr que je suis fier de moi, mais ... Je n'aime pas m'en vanter. Et puis, je n'ai pas encore l'impression d'être au sommet de mon art ... Des fois, je relis des choses écrites deux semaines en amont et j'ai envie de me pendre pour avoir écrit des choses aussi mauvaises !" Je rougis encore, c'est gênant de parler de ça comme si c'était quelque chose de facile et d'acquis. Ca ne l'est pas. J'ai sué du sang et des larmes pour écrire ce roman, et les récompenses ont vraiment valu le coup. Le prix Tukan, le prix Kleist ... Je lui parlerai de tout ça une autre fois. C'était incroyable de voir les monuments de mon enfance m'applaudir et me décerner des honneurs. Y repenser me plonge dans un doux vertige euphorique.
J'acquiesce quand il me parle de sa timidité. Ca ne m'étonne pas, j'étais comme lui : j'aurais été un piètre écrivain s'il avait fallu que je lise mes récits à voix haute, j'ai horreur de ça. Mais je me soigne, et je pourrais l'aider lui aussi. "Ooh, j'adorerais écouter ce que tu fais pourtant ... Tu es sûr ? Je comprends, mais si tu veux que je te donne un exemplaire, je veux écouter tes compos. Si c'est du piano, je pourrais les jouer si tu veux. Et si tu as besoin de paroles, tu sais où me trouver, je serai vraiment ravi de t'aider si tu as besoin de quoi que ce soit." Je suis sincère. Il peut compter sur moi quand il veut. Je ferai mon possible pour aider Mimi à devenir l'artiste qu'il mérite d'être.
Vient le moment de parler des amours et aouuutch. Ca va être compliqué. Autant commencer par le commencement. Je peux bien lui dire, à lui, que j'aime les garçons - j'ai confiance en lui. "Eh bien ... C'est compliqué. En fait je me suis aperçu que je préférais les garçons." J'ai baissé la voix par réflexe. Bien sûr, je savais déjà ce que je voulais quand on était en Allemagne, mais je sortais avec son frère, alors je ne lui avais rien dit. "Je n'ai personne en ce moment, je n'ai même jamais eu de réelle relation alors ... J'attends. Et toi ?"
|
|