Le bal. Le fameux bal qui a succité tant de choses dans le coeur des hommes au sein de l’université. Aisling ne voulait même pas y aller. Il comptait y échapper et ne pas y assister mais l’espoir de revoir Agathe et que les choses s’arrangent pour le reste de l’année à venir était trop tentant. Il voulait la revoir avant de prendre une décision. Avant de tirer un trait sur eux et la laisser mener sa vie. Il veillait sur elle, à distance. Il veillait à ce qu’elle soit en sécurité alors même qu’elle ne voulait plus trop avoir affaire avec lui. Agathe l’a accompagné à son rendez vous chez le médecin, mais elle l’a fait en tant qu’amie, rien d’autre. Elle ne l’a pas fait en tant que petite amie, ni meilleure amie. Juste une amie qui aide un autre ami. Et ça lui brise le coeur à Aisling. Maintenant que sa psyché va mieux, maintenant que ses idées sont claires, précises, aussi affutée qu’avant, il se rend compte de la bêtise qu’il a faite, dans toute son ampleur. Il se sent coupable d’avoir fauté, il en veut un peu encore à Agathe d’avoir couché avec Cole, mais il voit aussi que les problèmes étaient là bien avant. Elle l’a prévenu que ce serait difficile, presque impossible. Que leur histoire aurait son lot d’embuche et d’obstacles surement impossible à franchir à moins d’être préparé. Il ne l’était pas, certainement pas. La situation l’a submergé et Cole n’a pas arrangé les choses, au contraire. Mais les problèmes, ils sont là dès le départ, cherchant un moyen de frapper, prenant un angle d’attaque impossible à contrer à moins d’être préparé. Son costume sur le dos, ses mocassins d’Italie que son père lui a offert il y a des années et dont il prend soin, cheveux plaqués sur son crâne mais tout de même un peu fouillis et le voilà prêt à aller voir Agathe une dernière fois. C’est la dernière chance, le dernier espoir qu’il a de la reconquérir. La voyant à l’autre bout de la salle, il va vers elle. Il va vers la personne qu’il veut depuis toujours. « Agathe ? » Elle est là, belle, sa magnifique robe rouge la saillant à merveille, dévoilant la peau pâle de ses jambes, la porcelaine à l’état pur. Ayant pris deux coupes de champagnes sur le chemin, il lui tendit la sienne. « Tu es magnifique. Comme toujours. » Ses cheveux étaient plus foncés, ce qui faisait ressortir son côté poupée de porcelaine. Agathe a toujours été belle, mais là, elle était plus que magnifique. « Ça te dit de venir parler un peu avec moi. Ça fait longtemps qu’on a pas réellement discuter. » Il espère réellement qu’elle ne va pas le remballer. L’espoir fait vivre, pas vrai ?

Clairement, princesse était de mauvaise humeur ce soir. Rien n’allait comme elle le voulait et ouais, par conséquent, elle avait tendance à tout trouver insupportable. Alors plutôt que continuer à faire semblant devant ceux de sa table, elle avait préférait s’isoler dans un coin attendant avec impatience le moment où la soirée toucherait à sa fin. Concrètement, aller passer du temps en Suisse après tout ça ne pourrait que lui faire du bien. Revenir aux sources avait toujours été bénéfique pour elle et.. Ouais, elle avait besoin de ses parents. Plus que jamais. D’autant plus maintenant que tout partait en vrille une nouvelle fois. Ouais, Agathe elle avait le don de foutre sa vie en l’air à chaque fois. Et depuis qu’elle avait perdue Aisling, c’était comme si tout s’était soudainement enchaîné. Quand elle n’avait eu de cesse de répétait qu’il était son pilier, ça n’avait clairement pas été un mensonge. Elle perdait pied sans lui Agathe mais d’un autre côté, elle était incapable de le pardonner. Coucher avec Hippolyte, c’était sûrement le pire truc qu’il aurait pu faire et il ne s’était absolument pas gêné. Alors ouais, elle était toujours en colère même si elle tentait de faire bonne figure. « Agathe ? » Elle sursautait presque à l’entente de cette voix. Depuis qu’elle l’avait accompagnée au médecin, elle ne l’avait plus revu restant chacun à l’écart de l’autre puisque c’était le mieux à faire. Le sondant quelques instants de ses grands yeux bleus, elle gardait le silence alors qu’il venait à lui tendre une coupe de champagne. « T’es conscient que le thème de la soirée c’est kiss’n’drink ? » Pas besoin de lui faire un dessin pour qu’il comprenne que le seul moyen de pouvoir boire était d’embrasser les gens à portée de main. Quoi qu’en fait, elle n’aurait peut-être pas du le lui préciser compte tenu de leur relation ces derniers temps. « T’es pas mal non plus » qu’elle finissait par ajouter détournant finalement le regard. C’était compliqué de se tenir face à lui. Probablement parce qu’elle continuait à l’aimer de manière non rationnelle en fait. « Mh, si tu veux. » Sûrement qu’elle lui devait au moins ça même si concrètement, elle avait peur de voir où est-ce que cette conversation pourrait mener. Ouais, elle n’était certaine de rien dans tout ça.

Ce n’était pas normal que deux personnes aussi proches soient aussi éloignées à présent. Mais la vie est faite ainsi. Elle nous prend à l’envers et nous donne l’impression qu’elle est finie alors qu’une toute autre page peut être écrite. Aisling regarde la jeune femme dans son fourreau rouge, ses lèvres aussi rouge que la robe, ses longs cheveux blonds brillant dans la lumière enflammée de la pièce. Elle était aussi belle qu’au premier jour, aussi étrange et pleine de secrets qu’elle l’a toujours été. Allant vers elle, les deux coupes à la main, il prononce son nom et elle sursaute légèrement. L’écossais est surement la dernière personne qu’elle comptait voir ici. Le bracelet rouge au poignet d’Aisling contraste avec sa peau blanche et reflette la lumière quand il lui tend son verre. « Ouais, mais on est doué pour briser les règles et personne ne nous surveille. » A moins qu’elle ne veuille qu’il l’embrasse. « A moins que tu ne m’autorises à t’embrasser, je ne le ferais pas pour un stupide jeu dans un bal. Je te respecte trop pour ça. » Malgré tout ce qui s’est passé, malgré les erreurs et les reproches, il la respecte. Il respecte qu’elle veuille rester loin de lui quand tout ce qu’il veut, c’est être avec elle. « Merci. » dit-il en souriant légèrement. Les yeux bleus d’Aisling brillent, son sourire est sincère. Quand il la regarde, il ne voit plus Cole derrière. Il la voit juste elle. Et c’est dans cet optique qu’il lui demande de venir avec elle pour qu’ils puissent discuter un peu. Prenant sa main, il se faufile à travers la foule et trouve une petite table dans une alcôve, isolée mais pas trop. La musique est plus faible à cet endroit, leur permettant de ne pas trop avoir à haussé la voix pour se faire entendre. Il la laisse s’installer et s’assoit à son tours. « Comment tu vas depuis ? » Il n’avait pas voulu la brusquer et lui avait donc laissé sa liberté bien qu’il veillait à distance. Mais il voulait l’entendre de sa bouche. L’entendre dire ce qu’elle a sur le coeur. « Tu m’as manqué. »

Le truc c’est que face à Aisling, elle avait toujours été faible. Et même si lors de leur ultime dispute elle avait su tenir ses propos le quittant réellement, elle savait qu’elle ne pourrait pas continuer comme ça longtemps. Ais’, c’était toute sa vie. Il l’avait toujours été et être loin de lui c’était sûrement la pire des épreuves qu’elle avait eu à affronter. Alors ouais, être en face à face avec lui, c’était compliqué. Probablement parce qu’au fond d’elle, elle avait envie de le prendre dans ses bras. Elle avait envie de venir se blottir contre et de l’écouter lui dire des mots doux comme autrefois. Elle avait envie de tout ça princesse mais elle était tellement blessée qu’elle n’était pas capable de dire rien qu’un truc de tout ça. « Ouais » Elle haussait les épaules prenant finalement la coupe de champagne alors qu’il reprenait la parole. « T’as besoin de mon autorisation maintenant Ais’ ? » Parce qu’il était clairement pas venu la chercher pour coucher avec Hippolyte. Alors l’entendre parler de respect ça laissait comme un goût amer à Agathe pour la peine. Parce que quand il s’était tapé sa meilleure amie, c’était à des milliers de kilomètre du respect pour elle et elle n’en démordrait pas. M’enfin, elle le laissait quand même attraper sa main libre le suivant jusqu’à une petite table à l’écart de la foule et du bruit. Prenant place sur une des chaises libres, elle repoussait une mèche de cheveu derrière son oreille le regardant quelques secondes en silence. « Je fais avec. » Elle savait que ça ne servait à rien de lui mentir. Aisling, il avait toujours été doué pour savoir quand elle mentait ou non. Pour discerner ses émotions. Elle ne pouvait pas aller dans les faux-semblants avec lui. « Toi aussi » qu’elle soufflait détournant finalement les yeux. Elle n’était pas à l’aise dans cette conversation. Clairement pas. « Et toi, ça va ? » Il avait l’air d’aller mieux en tout cas. Moins fatigué, un peu plus rayonnant. Son traitement jouant sûrement un grand rôle dans tout ça.

Il a été un bel idiot. Une belle enflure même. Il a été celui qui a finit d’achever une histoire à peine commencer. Quelques semaines, quelques mois, juste une période plus ou moins calme dans la vie des deux jeunes gens. Il a été un enfoiré total avec elle, allant jusqu’à coucher avec Hippolyte. Pas un jour ne passe sans qu’il ne regrette son acte, mais pas un jour ne passe sans que son coeur ne se serre par l’absence qu’il a causé dans sa vie en faisant fuir Agathe. « On n’est plus ensemble. Je ne vais pas t’embrasser à moins que tu ne me le demandes Agathe.  » Même s’il meurt d’envie de le faire. Pour au moins marquer le coup, il dépose un doux baiser sur sa joue. Un contact bref et fugace, mais agréable et qui lui avait manqué. Prenant la main de la jeune femme, il l’entraîna dans un coin plus isolé, moins peuplé. La voir était déjà difficile pour lui, alors autant ne pas le compliquer avec des personnes qui risquaient de venir les déranger toutes les cinq minutes. Sa main dans la sienne lui donnait des petites décharges électriques, comme si son corps retrouvait enfin son autre moitié. Il avait beau aller beaucoup mieux depuis qu’il avait recommencé son traitement, il savait que rien ne serait pareil tant qu’ils n’auraient pas fait la paix tous les deux. La laissant s’asseoir, il prit une chaise à son tours. Baissant un peu la tête à la réponse de la jeune femme, il ne put s’empêcher d’avoir la gorge nouée. Il ne put s’empêcher de lui dire qu’elle lui a manqué. Terriblement manqué. Mais elle détourne les yeux. « Oui, ça va beaucoup mieux. Plus de crises de paranoïa ni de colère incontrôlable. Enfin.  » Parce que c’était épuisant, exténuant. Toujours se battre contre lui même et ses impulsions, ses pulsions les plus primaires. Presqu’un mois qu’il était de retour sur le bon chemin et il avait une pile d’excuse à faire. « Je suis désolé. Pour tout. Tu as peut être couché avec Cole, mais je n’avais aucuns droits d’en faire de même avec Hippolyte. Elle est ta meilleure amie. J’ai faillis te couter de perdre ta meilleure amie à cause de moi. Ce n’est pas juste.  » Il la regarde. Essayant de capter son regard, essayant de retrouver l’Agathe qui lui a tant manqué. « T’as raison au final, je suis un sacré hypocrite de te blâmer de tout alors que j’ai fais pire. Je suis désolé Agathe.  »

C’était tout ce qu’elle lui souhaitait au fond. Qu’il aille mieux. Parce que malgré la séparation, quand elle avait appris que Cole s’était pris pour dieu jouant avec le traitement d’Aisling, elle était entrée dans une colère folle. Personne n’avait le droit de le toucher. C’était l’amour de sa vie malgré tous les problèmes entre eux. Alors ouais, la seule chose qu’elle voulait c’était qu’il aille bien envers et contre tout. « Ouais.. » Elle aurait aimé qu’il lui demande son autorisation pour autre du coup. Qu’il ne couche pas avec Hippolyte. Qu’il ne répète pas les mêmes erreurs qu’elle. Mais malheureusement, personne ne pouvait effacer ce qui avait pu se passer. Ni sa coucherie avec Cole, ni la trahison d’Aisling. Alors qu’est-ce qu’ils pouvaient faire maintenant à part souffrir en silence ? « Tant mieux » qu’elle disait alors. Elle était contente d’entendre ça. Et elle avait finalement le droit aux excuses qui lui avait tant manqué pendant tout ce temps. La boule au ventre, elle continuait à regarder partout sauf en sa direction, incapable de savoir quoi dire. C’était.. Compliqué. Bien trop. Elle pouvait pas lui pardonner, elle n’y arrivait pas mais.. Il lui manquait terriblement. Les mots avaient juste du mal à franchir ses lèvres. « Tu sais ce qui n’est pas juste Aisling ? » Qu’elle disait finalement affrontant son regard cette fois. « Ce qui n’est pas juste c’est que c’est pas ma meilleure amie que j’ai perdu, c’est toi. » Tu te rends compte quand même ? Parce qu’Agathe, elle avait tout perdu dans cette histoire et elle avait beau laisser son masque prendre le dessus elle en souffrait affreusement. « Je voudrais tellement pouvoir te pardonner.. » Elle le souhaitait même du plus profond de son cœur mais chaque fois qu’elle fermait les yeux, elle avait l’impression de le voir avec Hippolyte et c’était juste insupportable. Mais prise d’une pulsion, elle posait doucement sa main sur sa joue caressant sa peau légèrement. Et dans la même optique elle avançait doucement ses lèvres venant frôler les siennes et c’était dingue la sensation que ça pouvait lui faire.

C’était simple. Ça passe ou ça casse. Ils arrivent à résoudre leur problème, à se pardonner mutuellement et ça irait mieux. Ou alors rien n’était possible et ils prenaient des chemins différents. Noir ou blanc. Feu ou glace. Il fallait faire un choix au bout d’un moment, et Aisling ne voulait pas continuer ainsi, dans ce flou incessant, ce doute persistant. Il voit bien qu’elle est encore blessée par ce qu’il a fait, par les épreuves qu’ils ont du affronter, séparément. Eux qui étaient toujours à deux envers et contre tout ont du apprendre à le faire seul. Sans l’autre. Il sourit légèrement à son tant mieux. Ouais, tant mieux. Tant mieux s’il va bien parce que maintenant il n’a aucuns problèmes pour s’excuser pour tout ce qu’il a fait. Pour tout le mal qu’il lui a causé. Parce qu’il l’a blâmé elle et n’a pas une seule seconde penser à se blâmer lui. Il a été égoïste et hypocrite. Et là, elle lui dit réellement ce qu’elle a sur le coeur. Elle l’a perdu lui. Elle n’a pas perdu Hippolyte, elle a perdu Aisling et c’est ça qui lui fait le plus mal dans tout ça. « Tu ne m’as pas perdu Agathe. Je serais toujours là pour toi. De la manière dont tu me veux.  » Parce qu’il est faible. Il l’aime tellement qu’il serait prêt à n’être que son ami tant qu’il l’a dans sa vie. Tant qu’il est avec elle. Tant qu’il peut être en sa compagnie un peu chaque jour. Elle pose sa main sur sa joue, caressant sa peau un peu rugueuse à cause de sa barbe de trois jours. Il plonge ses yeux dans les siens et ne s’attend pas au mouvement qu’elle initie par la suite. Frôlant les lèvres du jeune homme, elle attise un feu impossible à éteindre entre eux. Prenant le cou de la jeune femme, il rapproche ses lèvres, déposant ses lèvres sur celle de la jeune femme complètement. Juste un baiser. Juste un contact depuis longtemps oublié mais jamais complètement. Il laisse ses lèvres sur les siennes juste assez longtemps pour raviver tous les souvenirs et la laisse partir.« Désolé. Je ne sais pas ce qu’il m’a prit.  » Il a espoir. Voilà tout. Il a espoir qu’au final, elle soit toujours aussi amoureuse de lui, qu’elle veuille toujours autant de lui. « Je sais que c’est difficile de me pardonner pour ce que j’ai fait subir. Je sais qu’au final, j’ai causé plus de dégâts que Jason. Je sais que ça va prendre du temps pour que tu ne puisses qu’envisager l’idée.  » Laissant sa main glisser le long de son cou, il s’éloigne un peu. « Mais je t’aime toujours autant Agathe. Laisse moi juste te le prouver.  »

« Et si plus rien n’était jamais pareil ? » Parce qu’il fallait envisager cette possibilité en fait. Il l’avait blessée et elle savait très bien qu’elle aussi de son côté n’avait pas été toute blanche. Alors peut-être qu’ils avaient cassés un truc énorme entre eux et que ça ne serait plus jamais possible de retrouver ce qu’ils avaient pu avoir. C’était peut-être pour cette raison qu’elle n’arrivait pas à retourner vers lui. Parce qu’elle avait peur de ce que ça pourrait donner. Parce qu’elle était terrifiée de se rendre compte que c’était définitivement terminé. Ils avaient partagés tellement de chose qu’elle n’était pas prête à se résoudre à cette idée. Et elle dérapait complètement quand elle venait frôler ses lèvres. Elle savait qu’elle était complètement en train de merder. Mais elle n’avait pas pu s’empêcher de le faire et Aisling, il passait une main dans sa nuque l’emprisonnant et lui donnant un contact bien plus franc. Forcément, elle aurait dû s’y attendre. « C’est moi » Fallait pas qu’il s’excuse, elle avait initié le truc. Ce n’était pas l’inverse. Elle l’écoutait attentive, un pincement au cœur. Inspirant lentement, elle fermait les yeux quelques secondes. « Me le prouver comment ? » Qu’est-ce qu’il attendait d’elle au juste en fait ? Parce qu’elle n’avait aucune idée d’où est-ce qu’il essayait d’en venir. Elle ne savait pas ce qu’il pouvait bien attendre d’elle par la même occasion et pour le moment, par-dessus tout, elle n’était pas certaine d’être prête à retenter quoi que ce soit. Mais comme bien souvent, l’attraction d’Aisling était plus forte que le reste. Elle arrivait pas vraiment à lui résister, sûrement que le baiser bien trop court avait laissé un goût d’inachevé. Alors elle revenait à la charge avec plus de puissance cette fois. Un vrai baiser où l’on pouvait ressentir tout l’amour qu’elle pouvait lui porter. Parce que malgré tout, les sentiments étaient toujours là. Elle mettait tellement de temps à s’ouvrir Agathe que les choses ne pouvaient pas s’effacer comme ça. C’était juste impossible en fait.

C’était le risque à courir. C’était une chance à tenter. Une opportunité à ne pas laisser passer. « Peut-être. Mais il vaut mieux essayer et se tromper, plutôt que de ne rien faire et regretter non ? » A l’écouter, il avait réponse à tout. Il savait tout et voulait tout tenter. Il voulait tout essayer avec elle. Tout expérimenter avec elle. Elle a été sa compagne de vie depuis le jour où ils se sont rencontré, sa partenaire de crime depuis leur première bêtise ensemble, son âme soeur depuis qu’il a échangé un regard avec elle. Il est hors de question pour lui de ne pas tenter d’être avec elle tous les jours qui passent. Une attraction forte, une envie de plus, de tout retrouver à l’instant. Des lèvres qui se frôlent et s’embrassent, qui s’attirent puis se repoussent. Des excuses, à demi. Il veut lui prouver qu’il tient à elle, qu’il l’aime au delà de tout. « En te montrant que tu peux me faire confiance. Que malgré tout ce qui s’est passé, on peut continuer. » Agathe et son impulsivité légendaire revient à la charge. Lui donnant tout d’un coup, emprisonnant ses lèvres avec les siennes. Tout passe par ce baiser. Tout l’amour qu’ils ressentent l’un pour l’autre, toutes les émotions enfouies depuis bien trop longtemps dans leur coeur. Agrippant sa taille, il la fait passer sur ses genoux, en travers. Elle est assise comme une amazone sur lui, il emprisonne son corps de ses bras. Ce n’est qu’un retour brutal à la réalité qui les sépare un peu. Qui leur rappelle qu’ils ne sont que de simples humains qui ont besoin de respirer un peu. Aisling ne peut pas rester loin d’elle, ne peut pas la laisser partir après ça. Déposant de doux baisers sur sa peau, sur sa nuque, remontant vers ses lèvres. Comme un petit moineau, il picore chaque centimètre carré possible sur la peau de la jeune femme, chaque once de peau disponible. « Je t’aime Agathe. Je sais que j’ai été horrible, mais tu peux me faire confiance. Tu as la mienne. » Caressant son visage de sa main, il glisse son pouce sur ses lèvres. Son rouge à lèvre a un peu bougé mais elle reste aussi belle qu’au premier jour. « On a du chemin. Mais je crois en nous. Tu crois en nous ? » Parce qu’il sait que rien ne fonctionnera si elle ne croit pas en eux. Si elle-même ne pense pas qu’ils puissent y arriver. A se remettre ensemble, à redevenir amis, à être eux. Ce duo qui a tout vécu.

Mais qu’est-ce qu’elle était censée faire hein ? Parce que non, elle n’en avait aucune idée en fait. Elle ne savait plus. Elle ne s’était pas attendu à ce retournement de situation. Elle n’aurait clairement pas pensé qu’il vienne lui parler et qu’ils se retrouvent tous les deux légèrement à l’écart incapable de se résister. Et c’était de sa faute quelque part parce que c’était elle qui ne cessait de revenir à la charge comme incapable de s’en empêcher. « J’sais pas Ais. » Les regrets ou la peine de voir qu’il y avait effectivement quelque chose de brisé ? Elle avait l’impression qu’aucun des choix n’étaient meilleurs que l’autre. Alors ouais, elle nageait complètement dans ses propres indécisions incapable de savoir ce qu’elle allait faire. « Je sais pas si on peut vraiment le faire » Et à la place de continuer cette conversation, elle était partie une nouvelle fois à la conquête de ses lèvres profitant de la douceur que ça pouvait lui procurer et des sensations si particulière qu’elle ne ressentait qu’avec lui. C’était sûrement l’amour sous la plus pure de ses formes. Puis aucun des deux ne se contrôle vraiment puisqu’il l’attirait sur ses genoux, emprisonnant sa taille, torturant ses lèvres encore et encore. Elle succombait complètement pour la peine jusqu’à ce que l’air vienne à leurs manquer. Et même après ça il continuait à parcourir légèrement sa peau la faisant frissonner plus que de raison. Elle ferme ses yeux, sent son cœur prendre des embardés folle au je t’aime qui sort de sa bouche, frissonne encore quand son pouce s’attarde sur ses lèvres pulpeuses. « Je crois en toi » qu’elle souffle. Elle croit en lui, c’est différent. Collant son front contre le sien, elle inspire doucement reprenant peu à peu son souffle. « J’ai besoin de temps » Vraiment. Elle ne voulait pas se précipiter cette fois. Elle ne voulait pas reproduire les même erreurs et mine de rien, ils avaient beaucoup de chose à reconstruire. Bien trop pour s’embarquer tête baissé dans un nouvel essai sans vraiment y réfléchir.