Capucine attendait sagement que Isaiha revienne avec les verres, arrangeant un peu son maquillage. La jeune femme se sentait toute heureuse d'être au bal avec son amoureux. Il rendait la soirée féerique rien que par sa présence. Un petit sourire idiot se dessina sur le visage de la petite brune qui finit par ranger son miroir dans son sac, observant la foule autour d'elle. Cette soirée allait être, comme à chaque fois, une soirée pleine de rebondissement. Des disputes, des couples qui se défont, d'autres qui se font. Des relations d'un soir qui donneront probablement naissance à des marmots dans neuf mois. Les mecs étaient incapables de garder leur pénis dans leur pantalon. Et les filles incapables de garder les cuisses fermées. Elle n'avait pas le souvenir d'avoir été aussi volage, même célibataire. Jorah l'avait été avant d'être avec elle mais elle ne l'avait pas blâmé d'avoir un passé avant elle. La jeune femme avait toute confiance en Isaiha, le connaissant si bien qu'elle savait qu'il n'y aurait aucun problème avec lui. Patientant bien sagement dans le coin où Isaiha l'avait laissé, Capucine se plongea dans ses pensées. Si bien qu'elle ne remarqua même pas l'étudiant qui s'approcha d'elle pour se pencher et tenter de l'embrasser. Alors qu'il avançait ses lèvres vers les siennes, Capucine recula son visage, écarquillant les yeux. Sans attendre, elle lui colla une énorme gifle. « WOW MAIS T'ES UN GRAND MALADE TOI !!! » Lui beugla t-elle au visage avant de s'écarter de lui, le poussant pour qu'il dégage rapidement. Mais pourquoi est ce qu'il avait essayé de l'embrasser celui là ? Il était complètement ivre ? Déjà ? Si tôt ? Capucine se demandait bien pourquoi elle s'en étonnait. Soupirant doucement en frissonnant de dégoût, la demoiselle se tourna vers un Isaiha tout perturbé. « Le même problème ? » Haussa t-elle les sourcils sans comprendre. Puis, elle soupira. « Ah, c'est payant... C'est débile, ça l'était pas les années d'avant... » Enfin, elle n'en avait pas vraiment de souvenir puisque la dernière fois qu'elle avait mis les pieds dans un bal, Jorah était encore vivant. « Hein ? Les baisers ?! » Capucine ne comprenait pas tout pour le moment. Mais Isaiha avait évité sa question et ça l'énervait encore plus qu'elle ne l'était déjà. Soupirant fortement, elle se laissa attraper par Isaiha, posant son regard dans le sien. « Une fille a essayé de t'embrasser c'est ça ? C'est pour ça que tu dis que j'ai eu le même problème que toi ? » L'agressa t-elle sans répondre à son petit jeu romantique. Non parce qu'il ne fallait pas commencer à essayer à lui piquer sa moitié. Capucine n'hésiterait pas à faire du planté de talon s'il le fallait. Elle comptait bien protéger ses plates bandes. Bec et ongles et talons s'il fallait en venir là.

« Ah... Apparemment les bracelets ne servent pas à grand chose. Tu dois pas être le seul à pas voir les couleurs... » Soupira t-elle alors que Isaiha lui donnait les explications. Elle portait pourtant bien un bracelet pour signaler qu'elle était en couple et l'autre abruti était venu essayer de l'embrasser. « J'aurai du mieux écouter quand on nous a expliquer les trucs... » Maugréa t-elle contre elle même. Si elle était un peu moins concentrée sur Isaiha et plus sur ce que disaient les autres, elle aurait peut être évité un drame. Mais le drame c'était surtout parce qu'une connasse avait osé venir embrassé son amoureux. Capucine s'offusqua, ouvrant grand la bouche en fronçant les sourcils. « Putain c'est qui cette pouffiasse, je vais lui crever les yeux !!! » Et Capucine le ferait vraiment si jamais Isaiha lui montrait qui était cette fille qui avait osé venir déposer sa bouche visqueuse sur les lèvres magnifiques de son petit-ami. Les filles, elles ne pouvaient garder leur langue dans leur bouche ? Ou aller la fourrer dans la bouche d'un mec qui n'était pas SON mec justement. Serrant les poings au point d'enfoncer ses ongles dans sa peau, Capucine jeta un regard à Isaiha. « Et toi, tu ne pouvais pas faire attention hein ? » Le pauvre, il n'avait rien fait et elle le savait mais elle ne pouvait pas s'empêcher de le gronder parce qu'elle n'avait personne d'autre sous la main. Mais Isaiha savait toujours se faire pardonner. Le baiser et la moue triste de son amoureux la calma aussitôt. Le pauvre n'y était pour rien. Capucine ne pouvait pas lui en vouloir. Elle n'avait pas le droit de lui en vouloir. Tendrement, elle l'entoura de ses bras. « Il n'y a rien à pardonner mon petit cœur. Tu n'y es pour rien. Excuse moi de t'avoir crié dessus... » Mais elle allait resté greffée à lui jusqu'à la fin de la soirée. Un léger sourire se dessina sur son visage. « Je crois que ça, ce n'est pas pour me déplaire !! Si j'avais su, j'aurais pris les menottes ! » Rit-elle doucement. C'est impressionnant de voir la vitesse à laquelle Isaiha arrivait à lui faire retomber sa colère. Capucine se sentait toujours contrariée qu'une fille ait osé venir embrasser SON amoureux mais elle n'était plus en colère et elle ne voulait plus y penser pour profiter de la soirée. « On va se chercher un verre puis ensuite on va danser ? » Tendrement, la petite brune prit la main de son grand et magnifique cavalier, l’entraînant vers le bar. Là, elle ne priva pas d'aller embrasser Isaiha avant de réclamer un mojito pour elle. Malgré tout, elle restait méfiante et manqua de pousser brutalement une fille qui s'était un peu trop rapprochée de Isaiha. « Je sens que je vais être tendue toute la soirée... » Soupira t-elle. Ou alors, elle pouvait toujours se torcher la tronche pour être plus détendue mais elle n'était pas sûre que ça plaise à Isaiha.

Capucine roula des yeux, amusée par ce que disait Isaiha. « Arrête, tu vas passer pour un maso à force de me dire que tu aimes quand je crie ! Ne m'encourage pas ! » Même quand elle était furieuse et qu'elle s'en prenait à lui, il arrivait à la tempérer et à ne pas se mettre en colère après elle. La jeune femme savait tout de même que Isaiha n'était pas le genre d'homme à se laisser totalement faire et il avait son petit caractère lui aussi. Il avait déjà fait preuve de violence -mais c'était pour sauver les fesses de sa chérie, donc on lui pardonne- et de colère. Pourtant, le couple, si jeune, ne s'en aimait pas moins. Il y avait plus de câlins que de disputes entre eux. Capucine savait qu'avec cet homme là, elle n'allait pas s'ennuyer et elle serait bien moins sujette aux crises de nerfs. Isaiha ne lui en laissait pas le temps. « Oh tu sauras mon petit cœur qu'il existe des paires de menottes pour les jeux coquins. Avec de la fourrure pour éviter que ça fasse mal et pour que ça fasse plus érotique. » L'innocence de Isaiha était toujours extrêmement comique. La jeune femme n'avait pas hésité à rire alors que le Lowell pensait que les menottes n'étaient qu'un objet utilisé par les policiers. « J'en ai une paire dans mon placard si jamais tu veux savoir à quoi ça ressemble. » Et l'utiliser. De toute manière, Capucine savait qu'elle n'avait plus besoin de lancer des messages à Isaiha, il prenait des initiatives de lui même désormais. Et parfois, il arrivait à vraiment surprendre la jeune femme. « Si jamais un autre homme essaie de m'embrasser, casse lui la gueule s'il te plaît. Ça m'excite quand tu es si violent... » Vint-elle lui murmurer au creux de l'oreille avant de lui embrasser tendrement la joue. Elle savait que Isaiha était un pacifiste mais elle adorait l'émoustiller et le gonfler d'orgueil. Parce qu'il n'y avait pas plus sexy qu'un homme fier et orgueilleux. Alors qu'ils se dirigeaient vers le bar et que Capucine songeait fortement à s'envoyer plusieurs mojito dans le gosier pour se détendre, Isaiha parla de Paris. La petite brune tourna son regard vers Isaiha aussitôt, l'observant. Paris lui manquait affreusement mais l'un comme l'autre était trop fier pour retourner vers l'autre. « C'est gentil de sa part... » Sourit-elle pour éviter de masquer sa peine et son manque de son grand frère de cœur. La jeune femme attrapa son verre pour en boire près de la moitié. Une rire franchit ses lèvres. « Est ce que tu m'appelles Cendrillon parce que d'habitude je suis habillée comme une clocharde et que j'ai fais un effort colossal pour ce soir ? Et oui, il y a des chances pour que je fasse un abus de mojito et que tu doives me ramener à la maison en veillant à ce que je ne me blesse pas ! » Ah oui parce que Isaiha ne buvait pas alors Capucine pouvait s'en donner à cœur joie pour abuser sur l'alcool. Et puis ça faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas pris une cuite.

Capucine pinça les lèvres. Isaiha mettait le doigt sur un point assez sensible. La jeune femme se savait violente et elle aurait adoré ne pas l'être. Mais parfois, quand elle se mettait vraiment en colère, elle ne se contrôlait plus et les insultes fusaient. Mais les gifles pleuvaient aussi. C'était même arrivé que Capucine finisse par frapper assez violemment Jorah. Ce jour là, elle aurait voulu mourir plutôt que de devoir passer la soirée à essayer de le faire revenir à la maison. Elle avait tellement pleuré qu'elle avait été certaine de pouvoir remplir un lac entier. Elle tentait tant bien que mal de se tempérer avec Isaiha mais ses vieux démons revenaient rapidement. Bien que Isaiha arrivait toujours à la calmer avant que ça ne parte trop en vrille entre eux, il lui était déjà arrivé de lever la main sur lui plus d'une fois. Et elle le regrettait chaque fois qu'elle y pensait. « Ça, c'était pas obligé... » Grommela t-elle pour elle même. La jeune femme soupira doucement, ne souhaitant pas voir sa soirée gâchée par tout ça. « Bon, on en parle plus d'accord ? On reste ensemble et c'est tout ! » Déclara t-elle. Elle n'avait pas envie que Isaiha s'excuse de sa blague qui ne l'avait pas fait rire. Elle n'avait pas envie de passer des heures sur ce sujet donc elle coupait court à ce sujet de discussion. Et puis elle avait soif. « Ça existe déjà mon chéri. Il y a les canards et les vibro en forme de lapin... » Elle l'observa avec un léger sourire, se demandant bien comment il allait réagir à ça. « Et si j'ai une paire de menottes dans mon placard, c'est parce que je l'avais acheté quand j'étais avec Jorah mais il n'a jamais voulu l'essayer. D'ailleurs, il ne m'avait jamais attaché lui... » Avoua t-elle en souriant. Au moins, elle pouvait gonfler l'ego de son chéri. Parce que Isaiha semblait peut être un peu timide sur le plan sexuel, il n'en restait pas moins plus ouvert que Jorah. Et ça, Capucine mettait un point d'honneur à dire à son amoureux qu'il était meilleur que le précédent. Si Isaiha n'avait montré aucun signe de jalousie, elle savait bien que ça lui plairait. Parce que à elle, ça lui plairait. « J'aime tes instincts les plus vils alors ! » Le taquina t-elle. Elle n'oubliait la force avec laquelle il avait assommé ce type sur la plage. L'anglais avait été si impressionnée que ça l'avait fait dessaouler rapidement et qu'elle n'avait pas protesté quand Isaiha l'avait ramené dans la chambre.

Capucine sirotait tranquillement -et trop rapidement- son mojito, songeant à Paris. Elle lui parlerait peut être quand ils seront à la table. Elle soupira doucement en terminant son verre, en réclamant rapidement un autre au barman. « Yaya... C'est bon, c'est juste ce soir. S'il te plaît. Tu sais que je suis bien excitée quand je suis un peu ivre que quand je suis sobre. Et que je pourrais te laisser me faire l'amour n'importe où, où tu as envie et la position que tu as envie... » Elle s'approcha de lui pour se coller contre son torse, venant glisser au creux de son oreille. « Et même que je pourrais te faire une fellation du tonnerre, comme jamais personne ne t'a sucé avant... » Souffla t-elle avant de lui mordre le lobe de l'oreille et de venir l'embrasser tendrement. Elle l'observa avec amour et amusement avant de sourire, lui volant un baiser. « Je t'aime tu sais... »

Capucine s'amusait. Elle ne s'amusait pas au bal à proprement parlé. Mais elle s'amusait à taquiner Isaiha et ses réactions étaient hilarantes. Quoi que là, elle lui disait la vérité. Capucine rit légèrement. « Tu n'imagines pas tout ce qui peut tourner autour du sexe mon chéri... » Et c'était bien vrai. Il y avait énormément de choses qui finissaient obligatoirement par rappeler le sexe. Même dans les jeux vidéos. Parfois, elle était blasée de voir des graphismes aussi irréalistes, comme dans certains jeux vidéo japonais. Les poitrines étaient si énormes que ça en devenait outrageant, ridicule. Enfin ça devait probablement plaire à la gente masculine. Elle espérait que Isaiha ne rêve pas en secret que Capucine se fasse une augmentation mammaire. Déjà, il état hors de question pour elle d'aller se faire poser des prothèses dans la poitrine -ou n'importe où ailleurs- et de se retrouver avec un problème d'équilibre qui finirait par lui tuer le dos. La jeune femme n'avait pas du tout envie de ressembler à une femme à la plastique superficielle. Elle ne voulait pas avoir la sensation d'être quelqu'un de faux. Capucine se plaignait souvent de son corps, ne le trouvant pas à son goût. Mais elle ne faisait en aucun cas allusion à la moindre chirurgie. Enfin, quoi qu'il en soit, même si son corps ne lui convenait pas complètement, elle s'amusait à taquiner Isaiha sur la sexualité, sachant pertinemment que ça le mettait mal à l'aise tout en l'excitant. « Je trouverai bien un truc outrageusement coquin à te faire faire ! » Gloussa t-elle.

D'ailleurs, alors qu'ils étaient au bar et que Capucine enquillait son second verre de Mojito, la jeune femme ne se gêna pas pour sous entendre qu'une fois ivre, Isaiha pourrait lui faire ce qu'il voulait. « Ah bon ? J'aimerai ça pourtant ! » Quoi de plus plaisant que d'être abusée sexuellement par son petit ami ? Enfin, tant que ça ne restait que Isaiha qui tentait de faire ce genre de choses. D'ailleurs, la Dunster ne se gêna pas du tout pour promettre une fellation du tonnerre à son petit-ami s'il la laissait boire à sa guise. Capucine savait que Isaiha serait sobre et lucide pour deux alors la jeune femme pouvait bien se laisser aller quand même ! Elle observa son petit-ami qui venait de l'embrasser, toute souriante. Elle était encore plus démoniaque quand elle agissait de la sorte. « Han ! Tu doutes de moi ? » Couina t-elle en le tirant par la ceinture de son pantalon pour le rapprocher d'elle. « Ce n'est pas très gentil de douter comme ça mais j'accepte de te donner ton acompte tout de suite. Il y a pleins de coins sombres sur le campus... » Un léger rire franchit ses lèvres alors qu'elle se hissa sur la pointe des pieds pour l'embrasser tendrement. « J'aime quand tu me dis que tu m'aimes. N'arrête jamais de me le dire. » Conclu t-elle en déposant un baiser sur ses lèvres. « On y va ? » Souffla t-elle en lâchant un petit sourire coquin, amusée.