just to see you — Il y avait tout un monde entre la Agathe d'aujourd'hui et celle que j'avais pu côtoyer durant quelques temps avant son départ. J'avais connu la Agathe douce et naturelle, qui se souciait des autres parce qu'ils lui importaient. Alors qu'à présent, elle ne pensait qu'à elle et elle seule. Et je me demandais bien ce qui avait pu se passer dans sa vie pour qu'elle en soit arrivée à ce niveau là de changement de personnalité. “Je sais pas, dis-le moi. Qu'est-ce que t'as à perdre à me le dire ?” demandais-je en haussant les épaules. Ouais, elle pouvait très bien me confier ce qu'elle avait pensé de cet ébat, qui pour ma part était tout de même bien mieux que ce qu'on avait pu vivre dans le bain à remous. “Parce que t'es exigeante en plus. Deux, allez, trois fois par mois” En fait, je voulais juste voir sa réaction si jamais je voulais baisser cette fréquence qui me semblait plutôt raisonnable au final. Sauf si c'est "plus", parce que dans ce cas là, je donne pas cher de ma peau. Mais voilà, la discussion était devenue sérieuse et je sais pas, j'étais pas forcément à l'aise avec tout ça. Les déclarations et autres confidences. “Ouais, peut-être, je sais pas... Tout ce que je voulais éviter, c'était te faire souffrir et Agathe, je t'aurais fait souffrir si on s'était mis ensemble” Clairement, parce que les relations, j'y accorde plus tellement d'importance depuis la mort de mon ex. Et cette confession, c'était sûrement la première fois que je la faisais à quelqu'un. “Si, sûrement, sinon je serais pas là. Mais bon, je suis pas contre que tu me le montres une nouvelle fois” Et subtilement, je venais me positionner au dessus d'elle, mes mains sur ses deux poignets alors que mes lèvres effleuraient doucement les siennes.

just to see you — Elle allait pas lui donner monts et merveilles, fallait pas non plus rêver. Et elle ne comprenait pas pourquoi est-ce qu’il ne se contentait pas de ce qu’il pouvait avoir. Parce qu’au fond, elle lui offrait bien plus qu’à la plupart. Un peu de sympathie, un reste d’attachement et des ébats mouvementés qui allaient se reproduire assez souvent. Y avait peu de personne qui pourrait se vanter d’être logé à la même enseigne que lui en fait. Faudrait qu’il s’en rende compte de tout ça plutôt que de ne pointer que les points négatifs. « Je ne peux pas. » Elle fermait les yeux quelques secondes inspirant profondément avant de secouer la tête. « De toute façon, tu ne peux pas m’aider. » Alors à quoi bon tout raconter ? Il ne pourrait certainement pas effacer l’horreur qu’elle avait pu subir, autant ne pas s’étendre sur le sujet. Ca ne serait bénéfique pour personne et non, elle n’était de toute façon pas capable de le faire. C’était trop douloureux rien que d’y penser. « Une fois par semaine ou rien du tout. » Elle le regardait à nouveau décidemment pas encline à négocier les temps. Et puis quoi encore ? Il allait pas se plaindre qu’elle le réclame aussi souvent, pas vrai ? Ce serait idiot de sa part. « Alors ne te plains pas que je ne sois pas restée comme avant. » Parce qu’à la vue de tes propos, ça n’aurait clairement rien changer qu’elle reste là même ou non. Alors autant ne pas s’attarder sur tout ça. Et semblait-il que lui aussi de son côté voulait rompre la conversation puisque l’instant d’après, il emprisonnait ses poignets venant se placer au dessus d’elle, ses lèvres jouant doucement avec les siennes. « Tu vas finir accro » qu’elle mumurait enroulant ses jambes autour de lui le forçant à se coller un peu plus à elle. Après tout, il était en train d’en redemander là.

just to see you — Peut-être que j'étais trop dur avec elle au final. Peut-être que cette première impression d'elle me jugeant quand j'étais seul dans cette boutique de cupcakes était fausse. Bon.. pas forcément. Mais je devais cesser de pointer que les mauvais côtés de sa personnalité. Après tout, bien qu'il y ait eu ce moment dans la boutique, je me retrouvais tout de même dans son lit, après avoir couché avec elle pour la seconde fois. Son caractère, c'était ça qui avait permis qu'on en soit là tous les deux. Sans ça, jamais nous n'aurions couché ensemble, c'était une certitude. “Deux fois par semaine, marché conclu” la taquinais-je alors, faisant abstraction du reste. Et en parlant avec elle, je me rendais compte que sa nouvelle personnalité restait plus compatible avec ma façon de vivre que celle d'avant. Par le passé, je l'aurai fait clairement souffrir, de part mes actions volages et mon envie de liberté, ma peur de l'engagement. Là, c'était clairement plus simple. Tous les deux dans une relation je-m'en-foutiste, on se complaisait à rester de simples amis avec bénéfices, sans rien à côté. Certes, je n'étais pas contre un peu de complicité mais au pire, c'est pas si grave que ça. Lui tirant la langue, je changeais rapidement de sujet, me plaçant au dessus d'elle, bloquant ses poignets par mes mains. “C'est ce qu'on verra” Je scellais mes lèvres avec les siennes dans un baiser avant de nous faire rouler sur le côté. “A ton tour d'être au dessus” lui répondais-je avec le sourire qui voulait tout dire.