Tu te demandes où ils sont allés pêcher cette idée que d'aller visiter la Laponie... Okay les paysages blancs, ça peut faire rêver mais quand même faut être dingue pour aller se geler le cul là bas. Bêtement tu t'es laissé entraîné là-bas mais juste parce qu'il est beaucoup mieux d'être ailleurs plutôt qu'à Boston. Heureusement que vous rentrez demain, tu n'aurais pas survécu un jour de plus. L'italienne que tu es a besoin d'un minimum de chaleur pour survivre. Chaleur que tu as temporairement trouvé au coin du feu de camp. Hélas même les flammes combinées à ton manteau de fourrure ne parviennent pas à te réchauffer. C'est dans ce genre de moments que tu regrettes de devoir rester sobre, mais c'est pour ton bien. Ton regard d'abord happé par les bouteilles d'alcool dérive sur un paquet de chamallows. Tu n'as encore jamais tentée l'expérience des chamallows grillés. C'est l’occasion ou jamais et puis ça va faire passer le temps. Brochette en main, c'est partie pour la tentative n°1.

Dieu merci, Wade a pensé à moi et il m'a invité à ce voyage mather. Bon je ne suis pas fan de la destination mais autant dire qu'avec le froid qu'il fait ici, y'a vraiment moyen de se réchauffer. Puis les mathers, je les connais bien. J'y passe assez souvent de temps et pour le moment, je ressemblais plus à un mather qu'à un winthrop. J'enchaînais les conquêtes, les différents alcools et substances illicites et tout ça pour me bousiller le cerveau car, encore une fois, une fille m'avait pété le coeur. Ce soir c'était la soirée feu de camp et même si j'étais pas fan à l'idée d'aller dehors dans cette neige, le feu était juste magnifique. Alors j'ai débarqué bien chaudement habillé et j'ai tâté un peu le terrain pour voir qui était là. De l'autre côté des flammes, il y avait Asia. Une décharge électrique me parcourut lorsque nos regards s'échangèrent et je perdais mon attention dans le feu, petit sourire en coin. Depuis ce qu'il s'est passé entre nous, depuis l'acte, quelque chose avait changé. Je l'ignorais pour l'instant, je faisais comme si je la détestais toujours, comme si je la supportais pas, car c'est comme ça et que je ne peux pas lui montrer que je l'apprécie un peu car elle va blesser mon amour propre en me crachant dessus. Du coup je me montre comme le bonhomme macho qui a juste eu ce qu'il voulait.

Ton corps entier est en train de geler, tu ne sens plus tes orteils encore moins tes mains malgré la proximité du feu. Tu te jetterais dedans que ça ne t'aiderait pas non plus. Tu ne sais vraiment pas ce que tu fous là, entourée de mathers, une population que tu devrais éviter, surtout en soirée. Ton cerveau a du givrer lui aussi. Durant quelques instants, ton regard se perd dans le brasier. Tu sourcilles en distinguant la silhouette de Royce au travers des flammes. Ton cerveau serait-il en train de te jouer un mauvais tour ? Tu clignes des yeux mais non il ne disparaît pas. Pourquoi faut-il qu'il se trouve ici, précisément quand tu cherches le meilleur moyen de trouver un peu de chaleur. Saleté de karma à la noix. Ce con semble vouloir t'ignorer. Peut être que tu l'effrayes encore plus depuis la dernière fois mais s'il pense pouvoir passer au travers des mailles du filet il se trompe. Tu regardes ta brochette mais tes exploits culinaires mais ceux-ci ne soint pas très fameux." Magyar, tu sais faire griller des marshmallows ? " Qu'il se rende un peu utile pour une fois à moins que le sexe ne soit son seul domaine de compétences.

A vrai dire je sais pas vraiment pourquoi je la fuis comme ça. Depuis le Spring Break, aucun des deux à essayer de reprendre contact avec l'autre et c'est sans doute mieux comme ça. Maintenant quand je la vois, je ressens même plus de haine. Je suis juste... troublé. Comme si j'appréciais la voir. Mais mon corps et mon esprit ne sont pas habitués à ça. Je garde un air fier sur le visage en lâchant un petit rictus lorsqu'elle m'adresse la parole. « J'ai connu mieux comme approche Ferrari. » dis-je en continuant de la regarder, avec des flammes qui séparaient nos yeux. Rah ce regard qu'elle me fait... je déglutis puis je lui faisais signe de venir près de moi. Je sais, j'aurais peut-être dû l'envoyer chier mais c'est plus fort que moi. Après tout, c'est juste lui rendre service hein ? Lorsqu'elle se posa à côté de moi, je prenais sa brochette et je gonflais mes joues en voyant ce marshmallow complètement cramé. « Okay je vois, tu fais partie de l'équipe des bras cassés des feux de camp. » de l'humour, je faisais de l'humour ! Et sans l'attaquer, je la taquinais normal comme si c'était ma pote. « Regarde, tu le mets juste près du feu, à la chaleur, et pas dans les flammes. » on dirait que j'expliquais une expérience à mon fils, mais non, c'était une grande femme de vingt-cinq ans. Je cuisais le marshmallow à point et je lui tendis le bout pour lui montrer qu'il était perfect.

Le destin est sacrément doué pour mettre sur ton chemin les hommes que tu méprises le plus. Bon d'accord, il faut avouer que les hommes avec qui tu t'entends bien tu les comptes sur les doigts d'une seule main. Et ce n'est pas cette unique nuit avec Royce qui va faire de lui ton ami. Loin de là. Rien que le son de ta voix t'insupporte. T'aurais du te la fermer mais la curiosité est plus forte que la raison. Ca te démange de voir comment il compte se comporter avec toi maintenant. Tu arbores un sourire malicieux et il cède. Non sans difficulté tu le rejoins de l'autre côté du feu. Il ose te faire des remontrances sur ton incapacité en matière de feu de camp." J'ai une tête à faire du camping ? " Il t'a prise pour une scout ou bien... Monsieur étale donc ses compétences en matière de marshmallow tandis que tu louches sur son cul. Faut bien que son existence serve à quelque chose. Tu te fiches totalement de ses compétences de "cuisinier", mais qu'il agisse en bon petit toutou ça c'est intéressant. D'un oeil septique tu examines son "oeuvre" avant de venir goûter du bout des doigts. Pas un remerciement, rien et tu finis même par grimacer. " C'est horrible...  " Trop sucré. Trop gluant. Eurk. Faut que tu te nettoies la bouche, c'est pas possible. " Un soda si tu veux pas que je te gerbe dessus. " que tu demandes si gentiment.

Ah là, c'est sur que non. Asia n'a pas une tête à faire du camping, bien que j'aimerais bien l'y voir, ça doit être vachement drôle. Je lui donne son marshmallow avec toute la gentillesse du monde et je sais pas comment elle a eu l'idée de prendre un bout avec ses doigts c'est brûlant. Peut-être qu'elle souffre en silence mais qu'elle ne dit rien. C'est une sorcière, c'pas la première fois que je le pense. Et là, elle fait la grimace et m'ordonne de lui donner un soda. « T'as soif ? » je vais lui montrer que je pouvais pas rester gentil bien longtemps. Faut pas croire que ça y est je suis un ange tombé du ciel. Je me retourne, fais mine de chercher un soda et à la place, je prends de la neige dans mon gant pour lui en balancer dans la bouche. Hahaha quel fdp je fais mais c'était tellement tentant. « Tu crois vraiment que je suis ta boniche ? » je riais, oh je riais et je me protégeais au cas où elle voudrait se venger d'une façon ou d'une autre.

Les feux de camp, c'est vraiment génial lorsque l'on fête notre dernière soirée dans un endroit. A vrai dire, ce dernier clôture à chaque fois nos voyages. Mais là, on est en Laponie ! Franchement, une soirée dans un bar, bien au haut, je pense que ça aurait été beaucoup plus appropriée. Quoi ? Vous connaissiez pas encore Alexys la rabat-joie ? Bah elle est présente ce soir ! J'ai quinze mille couches sur moi et je me caille encore. En réalité, j'ai la crève, je suis crevée alors, je pense que j'ai qu'une hâte, c'est retrouver la chaleur de Cambridge. Mais, je vais faire un effort pour ce soir et je vais me mêler aux autres, m'éclater et montrer que je reste une Mather jusqu'au bout de l'année. Je me pose donc près du feu, les mains au dessus des flammes dans l'espoir de me réchauffer un maximum.

• La Laponie. Je ne sais pas vraiment ce qui c'est passé dans ma tête pour que j'accepte de participer à ce voyage. J'suis un mec du soleil bordel, je ne suis pas un mec qui va se rouler dans la neige et construire des igloo ou je ne sais quelle connerie du genre. Mais non, j'ai accepté, je pensais que j'allais passer le voyage à me faire trainer par des chiens de traineaux, que j'allais pouvoir fumer et boire tranquillement, mais, essayer de tenir un joins dans votre main quand les températures sont dans les négatifs, tu le savoures pas, alors putain, ce voyage commençait à me monter à la tête. J'aurais pu aller me coucher, mais oh, on m'a parlé d'un feu, mais direct je tape un plongeon dedans moi si y'a moyen de se réchauffer un peu. Du coup, je m'étais rendu vers cet endroit, et j'crois que c'est la première fois de ma vie que j'étais content de voir du feu en fait, homme de Cro-Magnon salut. •

C'est déjà pas plaisant de te trouver dehors par des températures pareilles et pour arranger tout ça, la seule personne que tu "connais" parmi cette foule c'est Royce. T'as vraiment le chic pour toujours tomber sur les hommes qui te rendent dingues. Manquerait plus qu'Ael pointe le bout de son nez, et là ce serait le pompon. L'apothéose même. Tes mains sont tellement gelés que tu ne peux même pas croiser les doigts. Ton pouce et ton index, collant à cause de cette saleté de sucrerie, immonde. Les autres ont vraiment des goûts de merde. Ta réaction est sans appel et Royce en fait les frais." Non j'ai pas soif, j'ai juste envie de boire. " La phrase typique d'alcoolique. Le passé n'est jamais très loin comme on dit. Stoïque, tu attends qu'il te serve ta boisson comme un esclave au service de son maître. Et tout ce qu'il t'offre c'est de la neige dans la figure. Il ne t'en faut pas plus pour te mettre les nerfs à vif. Tu secoues ta chevelure sombre, passe la main sur ton visage pour te débarrasser de cette neige dont tu te serais bien passé." Abruti ! " lances tu avant de le frapper avec la brochette que tu as toujours en main. Il a de la chance que tu ne le plantes pas avec." Si tu veux pas finir en barbecue dans le feu, excuses toi. " On ne s'attaque pas à toi sans représailles.