8 avril 2017,

Il y a quelques semaines de cela, j'avais reçu un contrat des plus banale sur le WAB. Ce dernier ne comprenait pas plus d'information qu'à l'accoutumé. Un nom, une photo et le montant que l'on m'assignait pour réaliser ma tâche ; à savoir tuer une jeune femme, brune aux allures de gothique. Je n'eus d'ailleurs aucun mal à la trouver et m'attendais surement à tord de me retrouver face à une femme complètement droguée qui avait dû voir ce qu'il aurait mieux fallu qu'elle ne voit pas. Il n'était pas mon genre de poser des questions. Ayant empoché l'avance que l'on m'avait versé, je m'employa alors à respecter ma part du contrat. Seulement je ne m'étais pas attendu à tomber sur une femme aussi leste qui -Et il me peine de le dire - évita ma balle. Suffisamment pour être toujours de son monde en tout cas !
Le plus tragique dans un premier temps était qu'il me faudrait m'assurer que ni elle ni le témoin de la scène, présent sur les lieux, ne serait en mesure de me reconnaitre. J'en voulais d'ailleurs à ce troisième protagoniste de m'avoir distrait. Car cela ne pouvait-être que la seule raison valable de mon échec. Quoique cela ne changerait absolument rien pour mon client qui ne verrait pas sa demande satisfaite !
Je me devais pour se faire contacter mon client, afin de lui faire savoir que mon échec n'était qu'un contretemps. Et il n'existait aucun meilleur moyen qu'en contactant la conceptrice de ce site. 

J'essayais de me repasser en boucle dans quel ordre les événements s'étaient déroulés afin de pouvoir en faire un compte rendu détaillé à mon client. Comme tous professionnels tel que moi, je n'aimais guère l'échec. Je n'avais d'ailleurs encore jamais échoué... Enfin -soyons réaliste, j'avais déjà fait une ou deux gaffes à mes débuts ! Un travail bâclé, une cible manqué, hospitalisée puis tuer en différé. Au départ, c'était même Dave qui rattrapait mon manque d'expérience. Mais après 9 ans, c'était bien la première fois qu'un coup aussi simple m'échappait !
Déçu ? Je ne l'étais pas vraiment. En colère ? Non plus, ce genre de sentiment faisai décroître mon efficacité. Non... J'étais... Frustré ! Frustré que cette gonzesse ait manqué l'inévitable. Car, oui ! J'allais honoré mon contrat. Comme toujours. J'étais donc ravi de voir qu'il ne fallu qu'une demi heure à Wasp pour me répondre. Ce hacker était d'une efficacité qui n'était plus à démontré ! Ce qui m'enchantais moins était la réaction de mon fameux client. Je me doutais qu'un contretemps était fâcheux ! Surtout lorsqu'on comparait la somme que ce dernier me proposait pour ce contrat. Mais je n'imaginais pas qu'il n'était suffisamment pour que Wasp quitte l'anonymat.
Je n'aimais pas tant cette situation mais je n'avais d'autres choix que de m'y plier. Et si le client avait mis un autre agent sur le coup... Et si le client en approchant ma cible, m'avait identifié et se chargeait à présent de faire du ménage. Je vivais dangereusement, je ne savais, aussi devais-je me montrer méfiant. Je quittais le starbucks, laissant un généreux pourboire en plus du prix de mon café que je n'avais bu qu'à moitié. J'étais trop préoccupé pour boire quoique ce soit...
J'avais regagné ma maison à Belmont, m'était préparé pour cette fameuse rencontre. Vêtu d'une tenue aussi sombre que la nuit à savoir, un col roulé gris anthracite, un manteau en cuir noir mi long et mes armes fétiches -une caché dans l'intérieur de ma pardessus, l'autre dans mon dos - sans compter bien sur que j'avais également de quoi les recharger ainsi que quatre à cinq lames dissimulées un peu partout sur moi. Fin prêt, je grimpais à moto et conduisais rapidement jusqu'à Charles Street où je me doutais déjà que le hacker m'attendais. Il n'existait que peu d'endroit en ville bénéficiant d'un parfait angle mort des caméras de circulation. L'une d'elle se situant sur Charles street. J'avais garé ma moto dans une rue adjacente et marchais pour rejoindre le dit point de rendez vous.
23h02, une silhouette dans l'ombre se formait à mesure que j'avançais vers elle. Je choisis donc de l'appeler concluant qu'il ne pouvait s'agir que d'elle... Oui ! Une femme... Je retirais mon casque de motard lorsqu'elle tourna la tête vers moi je la reconnu aussitôt. C'est quoi cette connerie ! avais-je le temps de me demander en sortant l'une de mes deux armes et en la braquant sur elle.
Les informations s’enchaînaient quasi-simultanément dans mon esprit. Pourquoi était-elle là ? Etait-ce un coup de mon client ? Quelqu'un allait-il nous tuer tous les deux ? Ou l'étrangeté qu'était le destin avait voulu que Wasp et ma cible soit une seule et même personne. Par précaution, pour l'un comme pour l'autre je la tirais la seconde d'après un peu plus dans la pénombre de la ruelle, nous éloignant tous deux d'éventuel tireur qui serait posté dans le bâtiment d'en face.
Je jetais tout à la fois de nombreux coups d'oeil tout autour de nous et une fois que je considéra les lieux comme safe je demandais. Qui t'envoies ? Qui es tu ?

Arrivé sur les lieux, je n'avais pas tardé à retrouver la personne qui m'y attendait. Comme répondant à un quelconque instinct de survie, j'avais regardé dans un premier temps dans la pénombre et mes yeux étaient vite tombé sur cette silhouette que j'avais supposé féminine avant d'en avoir la confirmation en m'approchant.
Avez vous déjà eu l'impression de vous retrouver pris au piège ? De n'avoir aucun autre échappatoire que de vous sortir par n'importe quel moyen. Et lorsque l'on avait déjà tué. Ce moyen pouvait être de n'importe quel ordre. J'avais donc par réflexe sorti mon arme et l'avais pointé sur la jeune femme. Celle là même que j'avais manqué plusieurs jours auparavant. Ma cible... Cette cible dont je m'étais contenté de me souvenir du visage et dont le nom m'échappait sur l'instant. Cette cible qui s'était retrouvé mystérieusement sur le lieu de rendez vous avec Wasp ! Etait-ce un coup de mon client ? Etait-ce un coup de main que me donnait mon hacker ? Ou pire... Etait-ce un piège qui consistait à nous réunir tous deux en un même lieu et à nous tuer.
La dernière hypothèse étant la plus probable, dans mon esprit aussi pessimiste que méfiant, avant de tirer, je m'étais mis à l'abri entraînant ma proie avec moi. Nous ne l'étions d'ailleurs qu'en parti, mais nous étions au moins bien moins à découvert que tout à l'heure !
Je n'imaginais pas un seul instant quel pouvait être l'identité de la personne qui me faisait face. Mais curieux de savoir pourquoi je la recroisais alors que j'étais censé l'avoir envoyé six pieds sous terre, je l'interrogea sans retirer mon index de la gâchette. Son regard semblait assez sûr d'elle, elle ne redoutait pas ce que je tenais fermement en main. Comme si elle avait conclus que je ne m'en servirait qu'après avoir eu mes réponses. Sauf que ses fameuses réponses furent bien loin de toutes celle auxquelles j'aurais pu m'attendre. Certes, j'avais bel et bien rendez vous avec Wasp, et je ne doutais pas en jetant à présent un oeil à sa tenue que la personne qui était face à moi puisse être elle. Mais on aurait aussi très bien pu dire à ma cible de s'habiller en noir et de venir à cet endroit précis, à cette heure précise.
Intégrant l'information sans sourciller, je gardais le reste de mon corps figer face à elle. Mais sa question - oh pardon ! - sa requête suivante me fis quitter ma garde et je clignais des yeux à deux ou trois reprises. Et en quel honneur je te prie ? avais-je lâcher d'une voix gutturale, froide et menaçante. C'était à sa réponse suivante que je cessa enfin de croire à un coup monté. Contrat 3422 avait-elle dit. Personne ne pouvait connaitre cette information. Personne d'autre que Wasp, Dave -mon mentor -et moi... Je déglutissais en fronçant légèrement les sourcils. Je relevai mon index pointant mon arme vers le haut avant de la ranger où elle était initialement caché, dans le ceinturon dorsale. Elle ne m'avait donc pas reconnu... Pas vu peut-être. C'était certain du moins. Comme pour m'assurer que je ne faisais pas erreur sur la personne, et surtout pour qu'elle se remette en tête les événement, je tapotais doucement sur l'épaule que j'avais blessé en sortant mon arme dans la direction la fois d'avant. Tu es 3422 ! l'informais-je avant d'ajouter pour être certain qu'elle comprenait ce que je sous entendais par là. Alors qu'est ce que je fais ? J'honore mon contrat selon toi ?... Wasp ? Je devais me faire à l'idée que mon hacker était une femme. Et très vite après cela je devrais me mettre en tête de comprendre ce qui s'était passé... Le client sait que tu es là ? Je débordais de question, surement en avait-elle un bon nombre elle aussi. A moins qu'elle ait une idée très précise des personnes qui tenaient à la voir morte ! Mais dans l'immédiat, je tenais à m'assurer que personne ne viendrait nous trouver ici pour nous liquider, que personne ne viendrait terminer le travail que j'avais bâclé en la tuant elle, et éliminerait les preuves en me tuant moi. En tout cas c'est comme ça que j'aurais procédé si on m'avait demandé de rattraper l'erreur d'un confrère.

Je lui laissais le temps d'intégrer l'information que je venais de lui donner. Soyons réaliste, ce n'était quand même pas tous les jours que quelqu'un vous apprenait que l'on avait mis de l'argent... Beaucoup d'argent, pour vous voir mort ! Je ne répondais pas à son exclamation. Elle était sous le choc et avait surement demander si j'étais sérieux, d'un langage qui ne me surprenait pas vraiment plus par réflexe que pour avoir une véritable réponse. Je la regardais faire les cent pas la quittant des yeux un instant pour vérifier encore que personne ne nous observait. Tendant l'oreille, constamment sur le qui-vive malgré moi. Je n'aimais pas cette situation, m'imaginant bien sur que c'était la hackeuse que l'on avait cherché à éliminer et non la jeune femme brillante qui se cachait derrière elle.
La voilà qui jurait à présent, je portais à nouveau toute mon attention sur elle. Cette dernière s'avançait vers moi suffisamment proche pour la couleur de mes yeux en dépit de la pénombre. Je ne reculais pas, pourquoi donc aurais-je fait une telle chose ? D'autres l'aurait fait peut-être ! ... Elle répondait à présent à l'une de mes très nombreuse question avec énervement. Je serrais la mâchoire, plissant les yeux tout en la regardant. Je me souvenais fort bien de cette nuit et elle n'avait guère tord. J'avais considéré que ma cible n'était qu'une droguée et avais été bien surpris ! Fermant les yeux, j'inspirais fortement, Quelque chose qui ressemblait d'avantage à un soupire qu'à ma respiration. Je rouvrais les paupières, elle s'était arrêté de parler. Peut-être avait-elle perso que je tâchais de me contenir. Inutile de faire preuve d'orgueil et d'agir dans la précipitation. Peu à peu, la cible 3422 gagnait en humanité, peu à peu, elle retrouvait son visage et à présent, je la voyais sous les traits de cette hackeuse au combien trop douée que Dave m'avait conseillé de payer pour créer la plateforme sur laquelle j'évoluais depuis presque 10 ans ! Je me demandais enfin ce qu'il serait advenu du WAB si je l'avais tué ?... L'idée même de devoir trouver un nouveau hackeur qui ne serait pas corrompu par le FIB, interpôle ou que sais-je m'angoissais d'office !
Visiblement, elle se reprenait, relevant tout haut ce que j'avais moi même conclus. Certes ! rétorquais-je aussitôt. J'ajoutais ensuite sur le même timbre de voix qu'elle. Tu dois aussi avoir conscience que si je ne l'honore pas, quelqu'un d'autre sera payé pour le faire... Je laissais ma phrase en suspens quelques secondes. Peut-être qu'au fond d'elle, elle y avait pensé, mais au moins les choses étaient dites. sur le coup je m'étais contenté de dire la vérité en m'imaginant que je n'en aurais que faire, mais finalement, les fait étaient les mêmes. Sans Wasp, qu'adviendrait-il du WAB ! Alors oui, finalement ce qui ne devais me concerner en rien devenait mon problème.
La hackeuse reculait d'un pas et adaptait une posture exprimant qu'elle me laissait le choix. Ne sois pas stupide ! lui reprochais-je. Non elle ne l'était pas ! Bien au contraire. Elle devait savoir que si j'avais voulu qu'elle soit morte, elle le serait à la seconde même où j'avais pointé mon arme sur elle. Car contrairement à la fois précédente, c'était elle qui avait été prise par surprise cette fois ! Elle n'était pas stupide alors je supposais qu'elle voulait entendre de ma bouche que je ne lui tirerait pas dessus. Son expression ne laissais rien transparaître d'autre qu'assurance et colère ! Par qui avait-elle été formé ? me demandais-je assez surpris de son self contrôle. Tu vaut plus que ce qu'on me payera pour t'avoir tuer. argumentais-je enfin prétendant que ma décision avait-été prise uniquement en considérant le prix qui y avait été mis. Mensonge ! Bien sur... Mais le savait-elle seulement. Mais sans déconner... trente mille ? je rigolais tout bas. J'ai payé ma moto moins cher que ça. affirmais-je avec dédain. Alors je ne sais pas qui te veux entre quatre planches mais m'espère que ce n'est pas le genre de client à faire le ménage derrière lui. Espérons oui, autrement j'allais me retrouver avec un confrère au cul !

Le coup qu'elle envoya dans le mur ne me fit pas sursauter. Je ne m'attendais pas non plus à ce qu'elle s'effondre au sol en jurant contre sa bêtise. La grosseur de ses chaussures avaient dû amortir la douleur du coup. Car en considérant ce que j'avais entendu, elle serait probablement pliée en deux. Ou alors, comme j'avais fini par le conclure après notre toute première rencontre, elle était entrainée à supporter ce genre de coup. Le prix qu'on me payerait pour ce contrat semblait la surprendre. Je pouvais comprendre qu'elle ne pouvait y voir qu'un affront. Mais en considérant que l'on m'avait demandé moitié moins pour un videur sans histoire -que je supposais sans histoire du moins - je trouvais mon client - ou devrais-je dire ancien client ! - assez généreux. Bien souvent, je laissais les clients fixés leur prix, j'étudiais de mon côté la manière dont je m'y prendrais puis je rectifiais leur offre en fonction de la dangerosité, de l'importance de la cible dans la société et si le client voulait ou non que la mort soit qualifiée d'accidentelle ou faire porter l'accusation sur un tiers. Oui ! D'autres avaient déjà été en prison par ma faute... Et ils y seraient encore longtemps ! Et lorsque le contrat désignait une personne important ou très médiatisée, dont on voulait faire croire à un suicide ou un accident ... Là le cachet devait bien s'élever à plus de quatre vingt mille, hors frais de déplacement. Je me suis fait avoir quoiqu'il arrive puisque je ne gagnerait rien du tout en plus de devoir rendre les cinq mille dollars d'avance. Râlais-je plus ou moins. Pour ce qui était de leur rendre cette fameuse avance au client, je ne me faisais pas tellement de soucis. Wasp avait mis en plus un système assez ingénieux qui laissait en stand by les sous que les clients envoyaient me laissant ainsi la possibilité d'étudier le contrat et de le refuser en refusant la transaction de s'achever. Ou la validant une fois le contrat complété. De leur côté les clients pouvaient aussi bloqué la transaction s'il venait à changer d'avis.Il me semble que je ne te paye aussi pas cher uniquement pour que mes petites affaires restent dans l'ombre. avais-je alors sorti alors qu'elle lui disait avoir accès au WAB. Je ne voyais pas vraiment tout ceci comme une menace. Celle dont la vie avait été menacée, c'était elle. Je ne devais d'ailleurs pas oublié que la seule personne qu'elle pouvait remercier pour être en vie n'était autre qu'elle même. Aussi devrais-je moi aussi contacter Dave pour me renseigner quant à la marche à suivre concernant cette situation inédite. Donc fais ce que tu as à faire... Mais fais le vite ! Le client a surement voulu s'assurer que tu ne ignores toujours qu'on a voulu te tuer et que tu penses qu'il s'agit d'un fou furieux qui a voulu te voler. Elle ou 3422 ! Les deux étaient désormais une seule et même personne.
Une fois encore, Wasp en rajoutait une couche, félicitant - ironiquement je supposais - mon intelligence. Décidément, elle n'avait peur de rien celle là ! Avec le recul tu dois surement comprendre à quel point j'ai pu être déstabilisé de revoir la fille que je devais descendre se pointer au rendez vous que tu m'avais donné. Oui même dis comme ça, c'était encore bien louche ! Même sans être très futé ni très méfiant il fallait avouer que la coincidence était trop grande pour que je ne reste pas sur mes gardes.
Un contrat sur ma tête disait-elle. J'avais envie de rire. J'étais un tueur à gage ma petite ! Un outil dont se servait de nombreux diplomates ou politique afin de venir à bout de leurs opposants les plus hargneux. Un rire bref et moqueur m'échappait faussement. Alors je vais te faire gagner du temps. J'ai actuellement cinq contrats sur ma tête. Edité par quatre organismes différents. Quatre parce qu'Interpole qui s'imagine encore que deux de leurs criminels les plus recherchés sont une seule et même personne. J'étais le fantôme tueur au ami trop bien placé et je ne tenais pas à ce qu'un client au porte feuille bien garni ne se mette à vouloir ma peau ! Mais c'est trop tard pour ça mon pote. Je soupirais en entendant la suite, n'appréciant que très peu le changement de cap qu'avait pris ma relation avec ma hackeur. Tout d'abord j'avais découvert que Wasp était une femme. Ce qui je devais bien avouer me surprenait pas mal ne retirant pourtant rien à l'efficacité que je lui connaissais. Mais enfin et surtout, l'anonymat, ce très précieux anonymat dans lequel j'aurais bien préféré resté venait d'être annihilé. Alors que je pensais répliqué qu'elle ne devrait reprendre contact avec moi qu'en cas d'extrême nécessité elle aborda le cryptage de nos futurs échanges. Okay... avais-je répondu simplement sans lâcher mes yeux bleus de son regard.