Le retour à Harvard se fera pour plus tard. Une semaine passée en Égypte, retrouver ma famille, mes parents, cousins cousines, et surtout mes frères et sœurs. Les liens du sang sont les plus importants. Le besoin de me ressourcer de m’éloigner de l’université, de ce qui s’est passé avec Darwin, de la perte de mon bébé. La douleur est encore présente, mais je tente de la cacher derrière un sourire, il est bon parfois de noyer la vérité derrière les apparences, pour le bien des uns… et pour son propre bien également. Ce Spring break est l’occasion de m’évader encore un peu, dans ce monde qui me semble tellement éloigné de la réalité par moments. Je débarque sur la plage, à quelques mètres de l’hôtel dans lequel nous logeons. Simplement vêtu d’un paréo, je m’avance vers le feu de camp la chaleur de ce dernier venant doucement me lécher le corps tandis que je m’avance, le regard rivé vers l’océan un peu plus loin.

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Enfin le spring break. Ça allait me faire du bien de quitter Harvard (même si très clairement, je restais avec les mêmes personnes). La Jamaïque, ça faisait rêver. J'allais pouvoir me prélasser un peu au soleil, j'allais pouvoir bronzer. Et puis profiter parce qu'à notre retour sur Cambridge, nous allions devoir travailler dur pour la dernière ligne droite. Mais ce n'était pas le moment d'y pense. Non, j'arrivais à la soirée de "bienvenue", première de ces deux semaines à venir. Les lieux étaient superbes, mais je constatais que je n'avais personne avec qui parler, me retrouvant seule dès le début avec mon cocktail dans les mains.

La Jamaïque était une belle destination, une destination que tu connaissais pas malgré tous les voyages que tu avais pu faire durant ton adolescence. Tu avais été libre très vite, tu avais pu aller où tu voulais, quand tu voulais sans que tes parents ne te portent de limite. « Je ne suis jamais venue dans ce beau pays aussi donc je suis bien contente d’avoir pris la décision de venir. » Ouais, heureusement que tu n’avais pas écouté le conseil de ton médecin qui t’avais clairement indiquer que c’était une mauvaise idée parce que tu pouvais avoir très rapidement au ventre. Mais rien à l’horizon, tu n’avais aucunement mal au ventre pour le moment et tu aimerais que les choses continuent comme cela. « Tu sais, il n’y aucune raison pour que cela se passe mal maintenant que vous êtes là tout les deux. Vous pourriez passer des très beaux moments ensembles, puis les hommes sont beaucoup plus compliqués que les femmes à ce que je vois avec Ciàran et Roman. » Tu laissas un petit rire sortir de ta bouche parce que c’était la réalité pour le coup. « Je crois que je n’ai juste pas l’habitude donc j’avoue que rien que m’imaginer avec un gros ventre, qu’avec tout ça je ne vais plus voir mes pieds. Ça m’effraie un peu pour le coup, mais peut-être que je vais m’habituer à tout ça. » Tu haussais les épaules, tu essayais de faire en sorte d’accepter cette grossesse, accepter ton fils, mais c’était compliqué d’accepter les changements physiques. « Tu veux prendre quelque chose à boire ? »

@Bambi C. Corleonesi

Ce sprin break tu l'avais attendu avec impatience alors Léo n'avait pas eut besoin de te répéter deux fois de la rejoindre sur la plage pour le feu de camp. Tu te pressas pour finir de t'habiller et d'un pas déterminé tu te dirigeas vers la plage, puis le bar où elle était déjà installée. Tu la reconnaissais bien là. Tu rigoles à sa remarque, en effet ils avaient de quoi avoir peur de vous. Les mathers en Jamaïque ? C'était presque une bonne raison d'en faire une télé réalité tellement ça allait être dingue. Par contre pas de Lucky et la remarque de ton amie d'enfance sur le connard en question te fit rire. Comment était ce possible que ta femme soit aussi amoureuse de lui ? T'étais pas folle, t'étais pas la seule à ne pas le porter dans ton coeur hein. Que ce soit Léo ou Agathe ou Nora, vous êtes toutes d'accord : il la mérite pas. Mais que voulez vous, cupidon avait raté sa flèche sur ce coup là. Justement, en parlant d'elle là voilà. Un cocktail sans alcool, qui aurait cru qu'un jour ta meilleure amie commanderait ça ? Surement pas toi. Tu tires la langue à la brunette, qui te rappelle bien ton foutu défi à la con. Défi dont t'as crevé tout le mystère, mais dont tu n'en n'as pas parlé à tes copines. Tu vois déjà les "je te l'avais dit" de Lucky ou Ivy qui avait tout de suite prit la conclusion que avec Denys vous alliez remettre ça ou que vous alliez finir par vous attacher et tout le blabla que tu avais nié en bloc, dur comme fer. Tu préférais rebondir sur ce que Léo vous annoncez. Raconte. Voix enjouée, si tu pouvais pas toi coucher, tu allais te régaler à travers les histoires de tes copines. Et avec Léo tu savais que tu allais avoir de quoi écouter, te marrer et approuver. Elle était aussi folle que Lucky et toi, enfin que Lucky quand elle était pas folle amoureuse... Tu jetas un coup aux alentours, voyant du monde arriver petit à petit. Il suffit qu'on débarque pour qu'ils se ramènent. Un petit rire, tu constates plusieurs amis aux alentours mais vos cocktails sont là. Tu prends ton sex on the beach, le lève en l'air et regarde Lucky sur ta gauche, puis Léo sur ta droite. A ce spring break et à nous. Il fallait trinquer en tout honneur ces vacances qui s'annonçaient plus qu'enrichissantes.

Le simple fait de partager cette découverte avec Carter, n'ayant jamais mis les pieds en Jamaïque tout comme elle, amusa et enchanta l'italienne, qui vit ses lèvres s'étirer en un beau sourire également. Cet endroit paraissait paradisiaque et il aurait été dommage que Ciarán ne soit pas du voyage... vraiment, Bambi était rassurée d'avoir pu le convaincre, même à la dernière minute. A qui le dis-tu ! Des fois on se bouffe le nez pour des conneries alors qu'on aurait juste dû rire du tout petit grain de riz qui, sur le moment, nous paraît un problème insurmontable... bon j'avoue, je suis hypersensible ça aide pas. Une chance, je ne suis ni rancunière ni susceptible la plupart du temps mais Ciarán ça dépend ! reprit-elle en riant à moitié, car elle aimait autant les qualités que les défauts de son homme et la preuve, après leur installation expresse ensemble, elle n'avait voulu qu'une chose : qu'ils soient ensemble au Spring Break. Moi je suis sûre qu'à la fin, tu vas trouver que ça sera passé trop vite ! Tu le sens déjà bouger un peu ou pas encore ? demanda-t-elle par pure curiosité, avant de répondre aussitôt à la question de Carter : je veux bien un mojito moi pour commencer... si tu me dis ce que tu veux, je peux aller nous chercher ça !

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Une toute nouvelle destination cette année, je crois que grâce à Harvard j'aurais presque fait le tour du monde. Il faisait chaud, un petit feu de camp déjà installé, la plage se remplissait et je prenais à mon tour place. Un cocktail en main, mes yeux parcouraient l'horizon, un petit sourire aux lèvres tandis que je m'approchais d'une demoiselle qui était toute seule. Enfin, seule avec son coktail. « Hey, j'peux ça va ? » Demandais-je en m'asseyant à ses côtés comme si on se connaissait depuis longtemps. « Moi c'est Austin » Autant faire les présentations toute suite. « T'es venu avec personne ? » Demandais-je par curiosité alors que je commençais à siroter mon premier cocktail des vacances -le premier d'une longue série à mon avis-

@Anastasia Reynolds

« Je te comprends totalement. Avec Roman, on passe notre temps à se battre pour des conneries parce qu’on arrive pas à se comprendre alors qu’on devrait juste se réjouir du fait qu’on va avoir un fils ensemble. Après c’est vrai que les hormones n’aident pas, qu’il y a aussi d’autres choses à prendre en compte, mais il est vrai que parfois on devrait seulement se contenter sur ce qui nous rend heureux que de se prendre la tête pour des choses futiles. » Il fallait mieux faire ça, mais il était parfois plus facile de le dire que le faire et ton couple, ta relation avec cet héritier en était la preuve. En même tout vous opposez, tu avais du mal à rentrer dans son monde et il ne verrait peut-être pas le monde comme toi. Enfin vous étiez au moins d’accord sur une chose, votre fils ne grandirait jamais comme Roman avait pu grandir et il ne serait pas sous les feux des projecteurs, tout comme toi. Il t’avait promis de te protéger, de protéger votre fils de tout ça et tu le croyais réellement pour le coup, tu avais besoin d’y croire parce que tu ne pourrais rien faire toi. « Peut-être, mais tu sais c’est déjà une étape que j’accepte autant que je sois enceinte et surtout que je sois heureuse de savoir que j’attends un petit bout de chou. Non pas encore, le médecin m’a dit que normalement cela viendrait vers le cinquième mois donc j’ai encore deux mois à tenir et j’espère qu’il me donnera pas des coups tout le temps, qu’il restera un peu calme. » Tu ris un peu en sachant que parfois les coups de bébé pouvaient être réellement dérangeant, tu espérais que le tien serait calme. « Alors je veux bien un cocktail sucré et sans alcool. Je te fais confiance pour le choix. » Tu lui fis un clin d’œil avant de sourire, tu étais contente d’être avec elle pour le coup, réellement et tu espérais passer d’autres moments comme ça avec la brune.

@Bambi C. Corleonesi

Le problème voilà c'est que tu es désavantagée avec tes hormones parce qu'elles emplissent ton corps et se mettent à s'exprimer au pire moment ! Ceci dit je ne suis pas enceinte et je réagis comme une couillonne les trois quarts du temps... tu penserais que je suis une crétine sérieux ! éclata-t-elle de rire pour se moquer d'elle même. Bambi n'osait même pas donner d'exemple de son propre chef par peur de passer soit pour une psychopathe de la surprise, soit pour quelqu'un de trop amoureux et d'incapable de se relaxer suffisamment pour prendre une blague pour ce qu'elle était : une blague, rien d'autre, pas une attaque personnelle. C'est normal cette évolution. Au début, tu devais te faire à l'idée que quelqu'un partage ton corps... certaines y arrivent plus vite que d'autres... certaines n'y arrivent pas du tout tu sais ! Donc tu as eu un cheminement normal je trouve, et je te souhaite qu'il soit calme, relaxé comme bébé, pas un futur champion du monde de boxe ! Comme ça tu pourras dormir... ne bouge pas, je vais nous chercher à boire ! fit-elle, toute guillerette, incitant Carter à rester tranquille tandis qu'elle se rendait au bar de la plage pour commander d'un côté un mojito pour sa petite personne et un cocktail de fruits sans alcool pour son amie. Elle fut de retour assez rapidement, deux jolis verres en main, les présentant avec fierté. Nectar d'ananas avec crème de noix de coco, un rien de coulis de fraise et de framboise, j'espère que ça va te plaire !

Alors que j'étais désespérément seule, une voix se fit entendre, me sortant de mes pensées. « Hey, j'peux ça va ? » - « Oui, bien sûr. Je vais bien et toi ? » demandais-je avec un sourire aux lèvres par politesse. Je ne connaissais pas du tout le jeune homme mais ce n'était pas très grave. Le spring break était là pour ça : pour les rencontres. Je lui faisais un peu de place alors qu'il s'asseyait à mes côtés. « Moi c'est Austin. T'es venu avec personne ? » Je regardais mon cocktail repensant au fait que je devais passer pour une sans amis. « Non, je suis toute seule, je me suis dit que j'allais rencontrer du monde. » Bingo. « Je m'appelle Anastasia, mais tu peux juste m’appeler Ana » On n'avait pas tellement besoin de tout respecter au pied de la lettre non plus, et il avait l'air cool, assez pour utiliser mon surnom.

@Austin J. Da Silva

« Ouais, c’est vrai que les hormones n’aident pas. Mais je pense que dès qu’on tombe amoureuse, on est désavantagée parce qu’on devient tout de suite plus faible et plus nerveuse tu vois ? Je pense que si tu agis comme tu agis c’est seulement parce que tu as peur de le perdre. Tu n’agis pas une couillonne, même si je ne suis pas au courant, je pense que si tu agis comme ça c’est juste que tu as peur de le perdre donc c’est une preuve en quelque sorte. » Une preuve de l’attachement qu’elle avait envers Ciàran, c’est vrai que les disputes n’étaient jamais bonnes ou quelque chose comme ça. Ce n’était jamais joyeux, mais il fallait voir derrière les mots, derrière les disputes un attachement plus que profond entre les deux personnes, tu disais ça mais tu avais de mal à y croire pour ta propre relation. « Tu as peut-être raison enfin je pense que tu as raison de A à Z. C’est vrai que j’ai déjà fais un grand pas en avant, mais c’est surtout le reste qui me fait peur maintenant. J’ai peur de ne pas rassurer dans le rôle de maman, de faire une bêtise ou quelque chose comme ça. Je sais que je ne changerais pas ma vie, j’essaierais de tous gérer parce que je ne peux pas arrêter ce que je fais actuellement et j’ai peur qu’il en subisse les conséquences. » Couper court à toute ta vie, tu ne pouvais pas même pour ton bébé, surtout pour ton bébé. Tu souris à la brune en la voyant revenir avec deux verres entre les mains. « Depuis que je suis enceinte tout ce qui est sucré me plait alors je ne doute pas que je vais aimer et merci pour le verre. »

@Bambi C. Corleonesi