”In Sickness and Health...”
"J'attendrai le vrai, si te dérange pas."
Je raccroche. Et stupidement je continue à sourire de ces dernières paroles, avant de me rappeler ma promesse de 30 minutes. Je me diriges vers la table où j’étais installé prends mes affaires, et sors de la bibliothèque.
Bizarrement, je sens comme un poids en moins, dès que je me met les pieds dehors.
***
Les marches des escaliers vont avoir raison de moi. Quand j’ai pénétré dans le hall, après avoir tapé le code de l’entré externe, j’ai regardé les portes de l'ascenseur se refermer, et la cabine commencer à bouger. Alors j’ai sortis ma cap de superman sportif, et me suis dirigé vers la cage d’escalier … avec tous les sachets que je porte. J’étais quand même passé par l’épicerie, par le traiteur, par la pharmacie, et je suis maintenant essoufflé par le trajet. Cela m’a pris plus que 30 minutes, mais j'espérais vraiment que Benji n’avait pas mis un chronomètre.
Benji.
Je ne sais pas ce qu’il a réellement. Il a tenu sa maladie secrète, je crois. Pendant les quelques jours qui viennent de passer et où on n’a convercé que par SMS, j’ai été beaucoup trop absorbé par la révision pour prendre le téléphone et l’appeler… prendre de ses nouvelles… Je ne savais pas, et je me sentais vraiment coupable de pas l’avoir su.
Je n’avais pas pensé qu’il pourrait me cacher quelque chose de ce genre. En fait je n’avais pas pensé que quelque chose de ce genre pouvait lui arriver a lui. Il a toujours dégagé un tel sentiment de force, que j’avais omis qu’il pouvait tomber malade.
Oui c’est con. C’est certainement juste un rhum...
Pour être tout à fait exact… je ne sais même pas ce qui lui arrive. Tout ce que je sais c’est que sa voix me paraissait beaucoup trop traînante au téléphone. Beaucoup trop enroué, et peut être a t il toussé une fois ou deux. Ce n’est que quand il m’a avoué qu’il était malade que j’avais réagit. Déjà parce qu’il l’a avoué , chose ne le ferait pas en temps normale. Avouer une faiblesse.
J’arrête d’analyser la situation, alors que je n’en connais que les quelques mots que j’ai partagé avec lui.
Sortant de Harvard, je suis passé par la pharmacie et j’ai demandé à ce qu’on me donne tous les types de médicaments qui peuvent servir pendant l’hiver. Ces pilules, vitaminés, sirops qu’on prends quand on sent un rhume ou une toute autre maladie tout aussi chiante. J’ai pris un thermomètre, une bouillotte, du vix. Bref tout pour avoir une belle boite à pharmacie dans la salle de bain de mon petit ami. en prévision de ce que j’allais trouver à l’appartement.
Arrivé devant la porte de son appartement, je fais tourner la poignet. Il a toujours l’habitude de la laisser débarré quand il sait que je viens. Il m’a déjà dit ou je pouvais trouver la clé de secours, et je l’aurais utilisé si je n’avais pas réussi à ouvrir la porte dès le premier coup. Je ne l’aurais fait bouger pour rien au monde.
Faisant quelques pas dans l’appartement, j’essaie d’accommoder mes yeux a la pénombre, pour m’y retrouver. Il ne fait pas trop chaud, mais l’air est oppressant, l’appartement sent la maladie. Constatation qui me tords l’estomac…
J’aurais du m’en rendre compte avant!
Je continue à bouger, entrant, au début, à la cuisine ou je dépose toutes les courses. M’approche de la chaudière, j’augmente légèrement la température …
-”Benji !” Criais je pour annoncer ma venue.
J'enlève mon manteau, et passe à nouveau au salon
-”Ben ?” Commençais je à nouveau, avant de voir ses jambes dépasser du canapé.
Putain, faut que j’arrête de faire des trucs inconsidéré comme par exemple réveiller un malade du sommeil… Je continue mes mouvements, cette fois plus silencieusement. Enlève complètement mon manteau que je jette quelque part dans la pièce, avant de m’agenouiller à côté du brun endormis sur le canapé.
Il dort encore.
Ayant toujours eu le sommeil léger, que mes cris ne l’aient pas réveillé prouvent à quel point il est fatigué. Les poches sous ses yeux, son teint cireux, et sa respiration difficile le prouvent tout autant. Je lui touche le front. Brûlant.
Je me penche sur lui, effleure son front d’un baiser, ramène sa couverture sur lui, et le regarde encore un instant dormir.
La culpabilité me ronge.