Tant pis si ça me ressemble pas ou si j’ai pas l’habitude d’agir comme ça. J’préfère n’en avoir plus rien à faire désormais. J’ai plus envie de faire des efforts et de tenter encore et toujours pour rien du tout. J’abandonne. J’abandonne littéralement et je vais me morfondre sur mon sort comme la plupart des personnes ont l’habitude de faire. Ce sera très bien comme ça. « Ce choix ne me plaît pas non plus ! Mais je l’ai fais parce que je suis stupide et inconsciente ! » J’avais paniqué et j’avais choisis la facilité plutôt que d’assumer pleinement mes erreurs. J’avais remis en question tout ce en quoi je croyais juste parce que j’avais été terrifiée à l’idée de pouvoir devenir maman. Alors on ne pouvait pas me trouver d’excuses sur ce coup-là parce que rien ne pourrait servir à justifier ce que j’avais pu faire. « Et pourquoi pas ? Je préfère être triste et le montrer plutôt que faire semblant d’aller bien à chaque fois. » Parce que la réalité est que ça ne va pas bien et ça depuis longtemps. J’ai juste été toujours très forte dans la capacité de sourire au monde pour ne rien montrer. « Tu crois que je ne sais pas que c’est difficile ? » Je le sais mieux que la plupart des gens en fait. « J’ai plus envie de me battre et je ne le ferais plus. » Fin de la conversation. Je me fichais d’être défaitiste ou bien que tu ne sois pas d’accord avec moi. Si j’avais envie de me laisser sombrer j’allais le faire parce que j’étais fatiguée et c’était juste comme ça. « J’veux juste m’endormir et ne plus jamais me réveiller. » C’est tout, rien d’autre.

Elle était têtue, butée et voyait le mal partout en elle. Tu ne connaissais que trop bien cette sensation que de se sentir inutile, incapable. Elle devait dépasser ça, surmonter sa culpabilité, la mettre de côté avant qu'elle ne la ronge, sinon elle n'en ressortira pas indemne." Je suis certaine que ce n'était pas un choix irréfléchi. Tu as fait ce que tu pensais être bon. Ca te parait peut être stupide maintenant mais dans quelques mois, tu penseras peut être différemment. " Okay ce n'est pas l'acte le plus humain qui soit d'avorter mais assumer des études et un enfant avec sa maladie, tu crains que ce soit compliqué. Puis vu le paternel, elle a sûrement fait une fleur à cet enfant." Je te dis pas de laisser s'envoler ta peine, je te demande juste d'apprendre à vivre avec. " Ca fait parti d'elle maintenant, mais y'a moyen de transformer cela en atout. Elle balayait le moindre de tes arguments d'un revers de main. Tu soupirais, levant les yeux au ciel." Tu crois que c'est une vie que de passer son temps à se morfondre ? Crois moi c'est pas ce qui va t'aider, ça va te détruire et je ne veux pas de ça pour toi Kaya. Je refuse que le petit ange que tu es se transforme en un monstre sans vie. Moi vivante ça n'arrivera jamais. " Elle méritait des baffes pour ce qu'elle laissait entendre." Je ne te laisserai pas crever sur mon canapé. " T'allais devoir la secouer plus que tu ne le pensais." Je vais t'occuper l'esprit. " Elle pense trop, réfléchit trop, se laisse consumer." On va cuisiner allez. " Une activité simple, qui ne demande pas beaucoup de concentration. Ca te semblait être la solution parfaite.

Et je m’en fiche tellement que ce genre de comportement ne me ressemble pas. Parce qu’en fait, j’arrive à un point où j’en ai marre de me soucier de tout le reste. J’ai juste envie de tout envoyer chier une bonne fois pour toute et qu’on arrête de faire de ma vie un enfer à chaque fois. « Peut-être que je n’aurais plus jamais l’occasion de devenir maman et que je repenserais à tout ça en me mordant les doigts. » Au final, on ne savait jamais de quoi demain serait fait et peut-être que je regretterais tout ça comme jamais. Je détestais cette situation parce que ça me rendait malade. « Je peux pas vivre continuellement comme ça, j’appelle pas ça vivre. » C’était ça le problème. A trop accumuler la peine, j’avais juste l’impression d’étouffer avec et je vivais plus mais luttait contre tout ça jour après jour. « Je suis juste nulle, j’ai pas envie de faire le moindre effort Asia. » Et bien sûr que j’appréciais les efforts que faisait ma meilleure amie pour tenter de me tirer de tout ça. Asia était mon pilier, mon rempart, la femme de ma vie. Je donnerais n’importe quoi pour elle tout comme elle donnerait n’importe quoi pour moi mais là, c’était juste trop dur. « Je serais pourtant chouette en tant que décoration, tu ne crois pas ? » Je poussais un soupir rabattant des mèches rousses derrière mon oreille avant e la regarder. « Seulement si c’est de la pâtisserie » que je finissais par ronchonner. Et ouais, je m’avouais vaincu pour la peine.