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    « Today is a good day to die. » Clay et Anna.
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    « Today is a good day to die. »
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    Plus que le mal que je ressens, c'est la peur qui viole mon être en toutes parts, prenant intensément conscience que je suis sur le point d'être maman, et que c'est trop tôt. Beaucoup trop tôt. J'ai eu des mois pour m'y préparer, je le sais, mais il y a toutes ces angoisses qui viennent présentement me gifler. S'ajouter à cela cette cerise sur le gâteau des plus amères, être en présente de ses parents. Et sûrement galvaniser la haine de son père. Mon esprit d'ailleurs reste bloqué sur un détail minime mais qui tend à me faire chier, ce foutu tapis que je viens de niquer. La bonne impression que je voulais donner en essayant de faire oublier que je suis une mulâtre indésirée pour partagée la vie du fils prodigue adoré est plus que loupée. C'est ce qu'on appelle un foiré, et de plus le faire en beauté. Et tenant mon ventre d'une main pour m'appuyer sur sa mère de l'autre, c'est elle qui nous ramène tous à la réalité, criant presque le prénom de son fils. Alors il se rapproche de moi, et ce n'est plus elle que je tiens, mais bel et bien lui, et dans un élan de folie, il me vient à l'idée de m'excuser, après tout, j'aurai bien pu tenir un peu plus longtemps tenir mes jambes fermées. " Daniel! Appelle les urgences! " Un râle railleur s'échappe de mes lèvres, étrangement, j'ai des doutes sur le fait qu'il va se précipiter sur un téléphone afin de le faire. Préférant possiblement me laisser crever dans son salon.

    Clay m'aide à marcher, j'en ignore la moindre de ses idées, je sais juste que lorsqu'une nouvelle contraction survient, j'enfonce mes ongles dans sa peau, l'arrachant, mais je dois avouer que je souffre trop. Sa mère nous précède, d'un pas bien plus accéléré, et je peine à suivre la cadence engagée. " June! " Voilà qu'il se réveille et même si j'ai envie de me retourner vers lui afin de savoir s'il a fait ce que sa femme lui a demandé, je suis bien trop occupée à parvenir du point A au point B, bien qu'il reste encore flou dans ma tête, et donc que je ne sais foutrement pas pourquoi on me traîne dans le couloir de la mort … Le canapé aurait pu être bien aussi pour patienter. Mais la matriarche ouvre finalement une porte, et je devine sans aucun problème dans quelle chambre nous allons nous retrouver. Presque j'ai un mouvement de recul, hors de question que je me repose ici, la chambre de Clay, ce n'est pas une possibilité moins contrariante, sérieusement ? Je veux dire, en plus de mon accouchement imminent et donc notre allée simple à l'hôpital … si on pouvait éviter au vieux de clamser. " Ils ne viendront pas! " Mais de quoi il nous cause, celui là ? Parce que je le promets, son petit fils il va pointer le bout de son nez. Je réalise que la douleur, elle exacerbe ce que je ressens à son égard, mais j'avoue n'en avoir que faire, parce que … Qu'es-ce que je fous là ? " Ils ont une urgence, ils ne viendront pas. " C'est en un mouvement si synchronisé que les trois autres protagonistes de ce dîner bancal se retournent vers lui. Et de ma voix trahit par l'alcool je lui crache un « Pardon ? » qui l'accuse plus que de raison. Comme s'il était coupable. Comme s'il n'avait pas assez insisté. Je crois que de la situation, il n'en a pas comprit la gravité. « Anna, venez ... » m'intime sa mère d'une voix qui se veut doucereuse, rassurante. Elle tente de m'inviter dans un cocon de bienveillance. Je pense à la mienne de mère, que je n'ai pas vu depuis près de quatre mois … Je suis peu certaine qu'elle aurait eu cette réaction, ce self contrôle, cette capacité à s'adapter. « Allongez vous. » Et parce que je suis totalement amoindris par ma condition, j'accède à sa requête tout en taisant mes contradictions. Du peu de force qu'il me reste, accrochée à l'homme que j'aime, je me traîne jusque dans ce lit, avec son aide, et une fois étendue dans ce dernier je regarde ceux qui se trouvent face à moi. Je bats une mesure démesurée, jongle d'un regard à l'autre, plusieurs fois. « Il va falloir que je vérifie ... » Qu'elle me souffle, mais sur le coup, je n'entends pas vraiment, préfère me concentrer sur celui qui partage ma vie et qui m'observe, abaissé sur moi.

    C'est la froideur de ses mains remontant le long de mes cuisses qui m'arrache un soupir quand je replie mes jambes pour l'en empêcher. « Non. » je crache, complètement agressive. Je tente même de cacher ma peau de leurs vues, tirant sur les pans de tissus de ma jupe que je juge – pour le coup – pas assez longue. « Détendez vous. » Mais j'aimerai bien la voir elle, avec sa potentielle « belle mère » face à elle à vouloir la … fourrer. Merde j'ai envie de vomir rien d'y penser. De mon regard, j'implore mon amant, je voudrai qu'il trouve de quoi pallier à tout cela, sauf que je lâche mes vêtements quand une nouvelle contraction m'électrise et paralyse. « Je sais ce que je fais. » qu'elle tente pour me rassurer, je me remémore alors ce que Clay m'a dit au sujet de son métier, et pleurniche comme une débile un « J'suis pas une vache. » qui met bas, quand j'écarte finalement les cuisses. Pitié, délivrez-moi.
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    « Today is a good day to die »

    — Annalynne & Clay
    Les choses se précipitent et je le sais, le ressens à ses ongles qui s'acharnent sur ma chair à ce que je devine comme chaque contraction. Elle fait néanmoins des siennes, se braque presque à la vue du lit qui n'est forcément pas le mien aux vues de la décoration, mais encore plus lorsqu'une autre nouvelle nous parvient d'une voix que j'aurais souhaité ne plus entendre de la soirée. « Pardon ? »  Nous nous sommes tous les trois retournés afin de comprendre au mieux ce pourquoi, sans même une once d'espoir, les secours ne viendront pas. « Anna, venez ... » Pas le temps pour les explications puisque ma mère nous prend de court et prie Anna, et moi par la même occasion, à venir s'approcher des draps en satin formellement repliés, un présent d'un époux à sa femme pour leur noces de rubis le mois passé. « Allongez vous. » Et Annalynne après quelques réticences s'offre le luxe d'outrer mon père, de bonne guère, en s'allongeant maladroitement, éternellement soutenue jusqu'à ce qu'elle retrouve un semblant de confort. Elle est en train d'accoucher et c'est encore avec peine que je me fais à cette idée, ne réalisant toujours pas qu'il va sous peu pointer le bout de son nez. Microteub et ses colères, les prises de tête qu'il va déclencher. Et puis ce statut de père que je n'ai, jusqu'à il y a huit mois, jamais brigué.

    De l'embrasure de la porte s'élève un raclement de gorge, signe flagrant d'une profonde contrariété qui nous fait brièvement ciller. " Prenez au moins une couette. " Tentative délicate mais futile de vouloir voir son présent sauver des eaux ensanglantées. Ni moi, ni les deux femmes n'iront exaucer son souhait puisque le travail a bel et bien commencé et bien que la situation soit forte délicate, ma mère, en parfaite professionnelle et loin de prendre à la légère le sens, s'apprête au bout du lit à l'ausculter. Il me plait de croire que je tiens d'elle plus que de celui qui tourne en rond entre les murs du couloir, à tenter vainement divers numéros vu ses doigts qui ne cessent de buriner les touches du combiné qu'il conserve fiévreusement. « Il va falloir que je vérifie ... » Et çà, j'aurais dû le parier au moment même où lui nous a annoncé qu'ils ne viendraient la chercher. Mais pour Anna, je n'ai rien laissé filtrer de son obsession pour les prises de responsabilités. « Non. » Le visage de la belle plaintive a soudainement blêmi, impactée par les gestes qui ont suivi, les doigts de ma mère qui plus qu'obstinée vont sur sa peau se frayer un chemin entre les plis de sa robe feutrée. Désespérée, cette dernière tente vainement d'en rabattre les pans sur ses cuisses et me regarde implorante alors que je suis tout aussi impuissant qu'elle, contraint d'attendre que son corps se décide à expulser le résultat de nos pulsions charnelles. « Détendez vous. » " Écoute-la". Si pour une fois dans ta foutue vie tu dois foutre de coté ton orgueil disproportionné, faire preuve d'une confiance aveugle envers une inconnue et d'une totale docilité, je t'assure que c'est celle-ci. Ses ongles délaissent au grand plaisir de ma mère sa robe et c'est pourquoi je tente de la raisonner, liant mes doigts aux siens lorsqu'elle décide de se montrer plus réceptive, m'agenouillant à coté, les coudes plantés dans le duveteux qu'elle creuse de son corps sur le point de se libérer. « Je sais ce que je fais. » Et il n'y a pas meilleure qu'elle dans son domaine, j'en gage, non parce que je suis son fils mais aussi celui à qui elle a suturé le bras. Et si tu n'as jamais rien vu ni ressenti lorsque tes doigts allaient et venaient sur cette partie lésée, c'est justement parce qu'elle a su faire preuve ce jour là d'une grande dextérité.

    Mais les plaintes de sa patiente alitée ne sont plus sa principale préoccupation puisqu'elle n'en fait plus cas, son attention ancrée sur ce dernier morceau de tissu qui l'entrave dans son examen. " Clay, dans le cellier, ma trousse ". Hors de question. Je n'irais pas y refoutre les pied. D'un regard appuyé qui perdure durant des secondes, je lui fais bien comprendre que jamais je n'y retournerais, surtout au détriment de la femme qui porte de mon enfant et qui ne peut espérer en guise de soulagement que de me ressentir à ses cotés. Une autre plainte d'Anna, une constriction violente de ses doigts mais mes yeux n'en démordent pas." Clay..." Je sais, t'es tout autant que moi touchée par ce qu'il c'est passé mais j'en suis tout de même le plus marqué, mon avant bras de poinçonné à divers endroits. Et si je comptais sur mon père pour qu'il puisse s'acquitter de cette corvée et de m'épargner quelques blessures qui n'ont jamais réellement cicatrisées, mon regard ne se heurte qu'à des murs d'où son ombre s'est vaporisée, parti certainement estomper sa frustration au prix d'un verre dument mérité. " Vas-y " Un ordre duquel cette fois je ne peux me soustraire, y répondant à contre cœur par la main d'Anna portée à mes lèvres avant de me redresser subitement et de quitter la pièce en quête de ce qu'elle souhaite.

    Cet endroit, je l'ai soigneusement évité durant des années et même si je peux paraitre insensible et froid, il y a certains détails sombres que je ne veux voir ressurgir de mon passé. Alors même si je tente d'en brider les réminiscences en limitant mes visites ici, possédé par ce lieu, jamais mon esprit ne le quitte. La cage n'a d'ailleurs pas bougé, toujours dans le coin le plus reculé. Elle a néanmoins changé le système de fermeture, y a rajouté un cadenas à combinaison dont elle seule en connait la clef. Et malgré cette attention et le fait qu'elle soit évidée, je ne m'attarde pas plus avant d'empoigner ce qu'elle laisse par habitude trainer. Des gémissements de plus en plus rapprochés s'échappent de la chambre dans laquelle je pénètre à nouveau, ma vision se heurtant à son sous-vêtement abandonné aux pieds du lit pour, dans un second temps, rapidement dépecer visuellement le drap sur ses cuisses avec lequel elle veut lui préserver un semblant de dignité.

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    Lien du postMer 15 Fév - 20:20
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    Today is a good day to die.
    Clay et Anna.

    Mes jérémiades ne sont nullement entendues, loin de là même, puisque les mains de sa mère se faufilent à nouveau, ses phalanges finissent par attraper le dernier bout de tissu l'empêcher d'aller vérifier ce qui doit être surveillé. En plus de la douleur, j'ai l'impression d'avoir une envie incontrôlable de pleurer, impuissante comme je ne l'ai jamais été. Durant toute la grossesse j'ai eu cette sensation de perdre les plus infimes parties de mon être, devenant petit à petit seulement une future maman. Un être qui porte la vie et qui ne vaut plus grand-chose à côté. A présent, ce ressenti se fait de plus en plus présent, je ne suis rien si ce n'est celle qui s'apprête à mettre bas, et ce aider de la mère de son amant en plus de cela. " Clay, dans le cellier, ma trousse ". Mais ici on ne parle pas de celle d'un chirurgien, ce n'est pas comme si en quelques minutes j'avais pu oublier son métier précédemment cité. Un animal, c'est clairement le cas, et je m'accroche à la paume de Clay, parce que je me refuse à l'idée de le voir me quitter. Quand la douleur revient, quand j'étouffe un cri incertain … de plus en plus puissant, cet intense tourment. " Clay… Vas-y " Tandis que je me tue à essayer de lui dire ne pas me laisser, que je suis certaine en train de me déchirer, que sérieusement ça me bute plus que ce que je n'aurai pu le lire dans toutes les conneries de magazines que je me suis perdues à acheter.

    Des conneries, des vraies, j'en maudis toutes les femmes du monde entier qui décrivent ce moment comme celui le plus parfait. Mais toute la volonté du monde ne pourrait parvenir à contrer celle de June, donc son fils embrasse ma main avant de se détacher de cette dernière. J'en ferme les paupières alors qu'il disparaît, je suis tiraillée, totalement apeurée, me remémorant des paroles qui jusque là ne m'avaient pas hantées. Je n'ai pas les hanches pour le porter, pour le mettre au monde, pour y arriver … « Je vais y aller doucement. » Qu'elle me prévient alors qu'elle reprend son idée de me retirer mon sous-vêtement, et bien que je ne réponds pas à haute voix, je me résous à l'évidence, je dois me taire et subir le reste des événements sans rechigner. La dentelle est donc enlevée, je la devine gésir sur le sol, la fraîcheur de ses doigts me donne la nausée, pour une première rencontre je crois qu'on ne peut faire mieux … Sauf que sur cette pensée vient une nouvelle vague de souffrance de laquelle je ne parviens pas à contenir les gémissements provoqués. Après son inspection, j'observe son visage y recherche une quelconque réponse à toutes mes questions. Mais surtout à celle du temps, est-ce qu'on ne pourrait pas trouver une solution pour attendre une hospitalisation ?

    Elle couvre finalement mes jambes, lorsque mon regard accroche la silhouette qui vient de refaire apparition dans la chambre, mallette en main, elle se tourne vers lui, secoue son visage négativement, ou tout du moins je le crois, puisque la suite de sa réflexion répond à mon interrogation. « C'est maintenant. » Pardon ? Non, non, c'est dans un mois, c'est dans trois heures, le laps de temps que vous voulez, mais pas maintenant … Alors elle se redresse et va chercher dans les mains de son fils ce qu'elle lui a demandé, sort quelques instruments quand comme une idiote je me permets. « Et la péridurale ? » Ferme la, Anna, t'es paumée, n'est-ce pas ? Je sais que c'est impossible, et j'amorce une descente aux enfers, autre contraction, toujours plus rapprochée. Elle s'abaisse à nouveau tout en prononçant, en regardant mon entre jambes. « La tête est bientôt là. » Mais n'importe quoi, c'est impossible bordel, je ne veux pas. « A la prochaine, il va falloir pousser, Anna. » Alors je le regarde lui, implorante, tremblante de douleur, les larmes commençant à baigner mes yeux, et lui souffle difficilement. « Je n'y arriverai pas. » J'ai tant de mal à me dire que je suis faite pour ça.  
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    «  Today is a good day to die. »

     Annalynne & Clay
    7 Novembre 2016
    On dirait que les choses sérieuses commencent et ma vie, tout comme la sienne, sont sur le point de virer, pas encore prêts réellement à ce qui nous attend, à devenir parents en vérité. « C'est maintenant. » Je le sais et pourtant je n'ose faire un pas de plus jusqu'à ce que celle qui s'est insurgée sage-femme à nos dépends ne me livre un regard que je crains à présent et auquel je me soumets, lui apportant ce qu'elle a précédemment sollicité. Il ne lui aura suffit que de quelques secondes pour ouvrir la trousse et faire jaillir de ses entrailles des instruments dont elle fera bon usage. Mais si moi, je ne suis capable d'en déterminer l'utilité, je sais pertinemment que celle qui est alitée doit imaginer bon nombre de façons de les utiliser, à tort et à travers dans la détresse et l'impuissance du moment.  

    Et bien qu'il soit d'ordinaire le siège de mon attention lorsque nous nous retrouvons tous deux au lit, ce n'est pas sur son entrecuisse que mes yeux s'étalent mais sur ses traits apeurés à peine a t-elle en vue les instruments de torture. Il me faut naturellement aller à ses cotés afin de la réconforter même si je ne suis pas des plus essentiels en ce moment crucial, ma présence d'une futilité que seule Anna saura apprécier. « Et la péridurale ? » Un instant durant, nous nous sommes tous deux observés, ma mère et moi, sceptiques face à cette demande particulièrement légitime et à laquelle nous n'avions même pas pensé, parce que tout simplement impossible à réaliser. Tout ce que nous avions appris des sages-femmes et médecins, tout ce à quoi nous avions été préparés est balayé par le temps lui-même qui vient à nous manquer. Mère s'abaisse à nouveau et soulève le drapé maintenant son intimité dans un secret feutré, fait preuve de dextérité et de flegme pour finalement heurter notre sensibilité.  « La tête est bientôt là. » Ses mains redisparaissent derechef entre les jambes halées et chancelantes, entre les muscles qui se crispent à l'appel d'une vie qui ne cherche qu'à se faire un chemin hors d'une matrice sanglante.  « A la prochaine, il va falloir pousser, Anna. » Sans plus réfléchir à la question, mes pas me reconduisent auprès d'elle et m'agenouille encore une fois à son chevet, empoigne sa main et l'entends plaintivement me murmurer: « Je n'y arriverai pas. » Et face à cette douleur que je n'aurais jamais à partager, ni même endosser pour elle bien que je le souhaiterais, je reste néanmoins là à vouloir l'épauler quoi qu'il se passe et quoi qu'il m'en coute, dégageant les quelques mèches noires jais qui se sont égarées sur ses joues tremblantes. " Si. Tu y arriveras."  Et pourquoi tu n'y parviendrais pas... Je ne me suis pas épris d'une femme incapable de me donner ce à quoi je prétends depuis de nombreux mois, et m'en veux pour ces mots qui l'ont un jour écorchée, pas assez large pour le porter. Et s'il advenait par le plus grand des malheurs que ce soir elle ne puisse lui donner naissance, jamais je ne me pardonnerais cette offense. " Les autres y parviennent. Alors pourquoi pas toi." Un regard complice échangé et je suis certain au fond de moi que Malcolm saura s'en tirer, parce qu'elle en a vu bien d'autres et s'en est toujours relevée. " Clay. Elle est mal positionnée. Soutiens son dos s'il te plait. " Et comment suis-je censé m'y prendre? Jamais préparé à cela bien que j'ai ma petite idée quant à la question. Alors hâtivement, je me déchausse et l'aide à se redresser légèrement, dérange l'ordre établi sur la couche conjugale de mes propres parents pour m'assoir derrière elle, adossé contre la tête de lit afin de la soutenir une fois qu'elle se laisse retomber, calée entre mes bras venus la ceinturer pour qu'elle puisse s'y acharner. Ses doigts d'ailleurs ne tardent pas sous le joug d'une autre contraction à venir s'y planter et finalement mes souhaits sont réalisés: je partage un dixième de cette douleur qui la transcende, éprouve d'aussi près à son contact les spasmes violents dont son corps est sujet, siège d'un bouleversement que je ne saurais quantifier.  " un effort Anna. Poussez! "


    MAY

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    Lien du postDim 7 Mai - 18:10
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    Today is a good day to die.
    Clay et Anna.

    Dans ces iris azurées je trouve mon point d’ancrage, ma seule accroche pour ne pas achever mon personnel naufrage. Je meurs, je meurs … c’est tout ce que me susurre les élans difficiles et contractés de mon cœur en train de se fissurer. Fracturer. De se séparer. Durant les mois à couver, personne ne vous prépare, jamais, à cette extrême difficulté. A ce ressenti. A l’impression intense et morbide que vous n’êtes pas en train de donner la vie mais bel et bien à en train de crever. Chaque souffrance, chaque infime particule de mon corps à l’unisson dans une unique chanson. Contraction.

    Mes pensées à l’envers, mon étrange enfer. Anna … pourquoi déjà as-tu voulu t’infliger ça ? Renier ta famille, renier ton père … Et connaître le martyr, le purgatoire si loin du paradis sur terre. Perdue, perdue, et ce temps qui sonne le glas. Qui retentit, tambourine, explose en moi. " Si. Tu y arriveras."  Arrêtes … tu as été le premier à ne pas croire en moi. Et tu vois finalement, tout arrive, c’est sans rechigner que je suis des plus d’accord avec toi. " Les autres y parviennent. Alors pourquoi pas toi."  Parce que merde Clay, on sait parfaitement tous les deux que je ne suis pas faite pour ça. Je suis l’arrogance personnifiée, l’égoïsme imagé, comment peut-il seulement une seconde penser que oui, je vais pouvoir donner vie à celui que j’ai qualifié d’alien durant les premiers mois de sa création. Annalynne Malcolm n’est pas faite pour enfanter, c’est des mois entiers, à la vérité, qu’on s’est fourvoyés. " Clay. Elle est mal positionnée. Soutiens son dos s'il te plait. " Alors j’en oublie le reste, délires mentaux en faveur de son ordre, le fait est que je ne sais même pas comment je dois l’être ; positionnée, je pensais que je n’avais qu’à remonter les jambes et puis … que ça se ferait. Preuve en est qu’une fois encore je suis bien trop novice pour tout ça.

    L’espace d’une seconde, j’en ferme les paupières, accuse la douleur, mords mes joues dans l’espoir d’atténuer ce que je ressens ailleurs, mais rien n’y fait, jusqu’à ce que le poids de mon amant trouve sa place dans le lit. Il vient derrière moi, protecteur de ses bras qui m’étreignent et dans lesquels je me laisse volontiers tombée. Calée contre sa carrure que je connais de mile et unes façons, je lui trouve ici même un nouvel aspect. Une sensation que jamais je ne pourrai oublier. Cet enfant, c’est à deux, et parce qu’on s’aime qu’on le fait. Mes mains s’accrochent, mes ongles s’enfoncent, ensemble vers le même chemin, celui de cette paternité interdite qu’on a tout de même voulu tenter. Pauvres fous … " un effort Anna. Poussez! " Dépendante des mots de sa mère, je m’exécute en un râle décontenancé. Je puise ma force dans la ceinture de ses avants bras, contracte mon corps dans son entièreté, tous mes muscles visant une seule et unique volonté, celle de faire en sorte que la torture s’arrête, que mon propre combat s’achève.

    Mais malgré toute mon ardeur, le mal ne se stoppe pas, l’instant ne s’étiole pas. Alors que tout est brouillé, alors que les secondes se transforment en minutes, rien n’y fait, puisque dans les bras de June je ne vois pas d’enfant reposer. « Dans quelques secondes... » elle me prévient, et je le sais, le comprends qu’il va falloir recommencer. Et le faire encore et encore jusqu’à ce que la malaisance me dévore. Trois, deux, un … et me revoilà, accrochée à l’homme pour lequel j’ai voulu changer. Je le hais lui, et je déteste encore plus son fils. Les blâme alors qu’ils n’y sont pas vraiment pour quelque chose, mais je me cherche un coupable, un monstre à condamner, même les lois de la nature, de l’univers, ça m’irait … j’ai des envies de leur donner tout ce que j’éprouve, je n’aspire qu’à une finalité. Combien de temps encore ? « Poussez ! » Ca s’égrène, c’est une rengaine. Je pousse, j’expire, je me maudis comme je le fais avec la vie. Je ne peux plus, je ne peux pas. Je n’ai plus rien, même plus une once de courage en moi. Je me déchire, je le sais, et sa mère m’accompagne d’un objet que je la devine avoir sorti de cette mallette aux fausses merveilles. Scalpel aiguisé qui tranche la peau fine qui mettra bien des jours à se réparer. Je ne suis plus rien, l’ombre d’un écrin. Noyez sous un flots de larmes incontrôlables et dont je ne pourrais me remettre, j’entends sa voix comme si elle venait d’outre tombe lorsque je m’effraie d’un gémissement à tendance animalière. « Une dernière fois. » Pour que je donne les dernières parts de moi. Encore un effort, encore une larme de malheur, un poignard dans mon coeur. Je m’enfonce dans un brouillard, quelque chose d’épais et noir. Un torrent pluvieux … Jusqu’à ce que … en un cri perçant, étranger et dérangeant … un rayon de soleil arrête la tempête. Un éclairci venu des cieux. 
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