Alors que Jaysaël s’interroge sur ce que je viens de dire, je secoue la tête, amusé cette fois qu’on ne se soit pas compris, même si par le passé, ça nous a causer des ennuis. “Non le verbe savoir, pas faire. Plutôt comme ils disent dans les films ‘Si je te le dis, faudra que je te tue.’ Tu vois le genre?” J’hausse les épaules, le sourire aux lèvres, c’est pas particulièrement grave. “Je continue de déconner.” l’informais-je, murmurant presque, caressant son dos de mon pouce. Pas besoin de se casser la tête : je suis joyeux, alors je dis des conneries.

Parlant photo, je finis enfin par réquisitionner l’aide de mon blond préféré pour mon prochain devoir. Je m’étonne un peu cependant que le nouveau venu se propose. Sa formulation ou le moment choisi ou un beau mix de tout ça, je sais pas, mais ça fait un peu étrange. Et que Saël réagit au quart de tour, arguant que je n’ai pas besoin d’aide. Ma main se posant tranquillement sur son torse, pour l’apaiser. Il n’a pas paniquer. Je me doute fortement de ce qui le fait pomper : que Jonathan se propose comme mannequin. …Et mon histoire passée avec un mannequin masculin. Cependant, y’a quelques détails qu’il semble oublier : premièrement, j’étais célibataire quand c’est arrivé; deuxièmement, c’est pas parce qu’on me drague que je vais flancher; troisièmement, c’est pas parce que j’ai un modèle masculin que je vais obligatoirement lui sauter dessus, et finalement LE gros détail important : je sors avec lui. Uniquement avec lui. Et je suis amoureux. De lui. Autre détail super important. J’essaie de lui rappeler tout ça, mais il se détourne en râlant. Soit, je le lui démontrerai plus tard! Questionnant Jonathan sur le sens de sa proposition qui, pour ma part, me fait hésiter entre deux idées et du côté de Saël, l’idée semble être assez précise et pas particulièrement en faveur du brun. Alors prends la perche tendue et explique! Je l’écoute parler et me rends bien compte au final que c’est du travail commun, ou limite assistant qui l’intéresse. Même si je tique un peu sur ses temps de verbes. ‘Étais’. Au passé. Juste un peu weird. Mais moins que lorsqu’il me propose son loft comme studio potentiel. Comment faire sauter le couvercle de patience de Jaysaël? Bingo! Il réplique d’ailleurs assez sèchement qu’il va chercher un de ses potes qu’il a dit vouloir me présenter plus tôt. Je le laisse filer, ma main s’attardant à sa taille. Lorsqu’il me lance un dernier regard avant de se mêler à la foule, j’articule un “‘Love u” muet avant qu’il ne disparaisse parmi les autres personnes présentes, me laissant seul avec Jonathan. “Très gentil ta proposition pour ton appart - très beau d'ailleurs -, mais l’uni a de très beaux studios à disposition et j’y ai déjà mes marques, alors ça va bien.” Refusais-je poliement, avec un sourire sincère. “Je te dis pas non pour faire des shootings en commun; c’est souvent plaisant de travailler avec un collègue.” Acquiesçais-je, cependant, appuyant peut-être un peu plus que de raison sur le mot ‘collègue’. Parce que c’est que ça. J’apprécie fréquenter mes pairs, mais jusqu’à un certain niveau seulement.

@Jaysaël D Scott-Castellan
@Jonathan T. Lynch

On discute photos et en quelques phrases à peine, je sens bien que la conversation part dans un sens dangereux. Ça fait grincer des dents mon amoureux, y'a pas besoin d'être fin limier pour s'en rendre compte! Je tente un peu de calmer le jeu, mais c'est sans réel succès. Et quand Jonathan me propose son appartement comme prochain studio, je me dis que le couvercle va finir par sauter. Aussi quand Saël affirme qu'il va aller trouver Wyatt, je le laisse filer, pour le laisser respirer un peu. J'irai le rejoindre ensuite, pour le moment, je veux juste lui laisser le temps de décompresser. Histoire que Jon ne se retrouve pas avec un oeil au beurre noir ou de quoi du genre. Ça fera tâche. Autant pour l'un que pour l'autre. Et j'ai pas particulièrement l'intention qu'on se fasse remarquer. Déjà avec la folie passagère de tantôt… 'Fin bref! Jonathan me propose quand même d'échanger nos numéros. "Ouais d'accord. On verra si on a des travaux qui collent pour un shooting. 456-883-1623 et le tien?" demandais-je en sortant mon cellulaire. Pour l'uni, pour l'art ouais, sinon... "Je vais aller retrouver Jay, par contre." l'informais-je une fois son numéro inscrit dans le carnet électronique.

@Jonathan T. Lynch