True Lies
ft. HONEY & CLAY

La réception donnée ce soir au musée des beaux arts est une occasion de réunir tout le gratin friqué de Boston et des environs. Si j'y vais, ce n'est pas par plaisir mais plutôt par obligation en tant que Lieutenant pour veiller à la sécurité des lieux. Affublé d'un costard trois pièces ressortit d'outre tombe, je gravite parmi les invités comme si de rien n'était. Évidemment, Annalynne n'est malheureusement pas à mes cotés puisqu'elle a voulu rester à l'appartement, trop amère d'avoir été déshéritée depuis son mariage raté. J'ai comme la certitude que son père, lui, sera présent comme à toutes les soirées gratinées et c'est d'ailleurs après quelques pas dans ce bain de foule que mes oreilles se mettent à siffler. Il ne me faudra pas très longtemps pour déterminer la source de ce troublant malaise, Malcolm en personne à quelques mètres tout sourire face au maire de la ville. Curieusement il le perd lorsque nos regards rivalisent et s'excuse auprès de la sommité pour pouvoir prendre congé et s'approcher. " J'espère que vous êtes fier de vous. Elle était jusque là promise à un bel avenir. " Inutile de demander à qui il fait allusion. Je n'aurais pas la courtoisie de le regarder, jonglant de mes yeux sur chaque visage peinturluré dans la pièce avant de lui répliquer, souriant à peine : " Rassurez-vous. Je devrais pouvoir trouver le sommeil, " et de me retourner vers lui. " Surtout contre elle. Bonne soirée. " Et au plaisir de se recroiser parce que malgré tous les invités, il me sera difficile de ne pas passer de nouveau à coté.

Alors malgré ce reproche je prends l'initiative d'abréger notre entrevue pour me diriger vers le buffet, croisant l'un des autres policiers présents qui m'assure que rien d'inquiétant pour le moment ne saurait troubler leur petite sauterie. Fort bien. Là se trouve une femme qui m'a dévisagé quelques secondes durant avant de se retourner vers les différents condiments. Et alors que je prends place à coté pour moi aussi me restaurer, j'entame un semblant de conversation, hésitant entre le toast de caviar et le canapé au saumon : " Vous fuyez vous aussi les discutions ennuyeuses peut-être... "

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Riche, je le suis, je passe parfois mon temps dans des soirées mondaines. Cela ne me plait pas vraiment, mais bon, je trouve qu’il est parfois amusant que je trouve des solutions pour arranger tout ça. De plus, je préfère ne pas trop me prendre la tête, je trouve que pour une fois que tout peut s’arranger. Je suis habillée comme à mon habitude de façon classique mais très élégante. Je ne trouve pas trop la situation bien, mais bon, je préfère ne pas essayer de me tromper. Mais bon, je comprends qu’il est parfois utile de faire des choses qui ne nous plaisent pas vraiment du tout. Je trouve que cette soirée ne me plait pas du tout.

Les gens ne sont pas du tout très sympathiques. J’ai besoin d’air afin de pouvoir ne pas parler aux gens. Je suis à côté du buffet, je tiens mon verre de jus de fruit pour que je garde mon côté calme. Je ne sais pas si cela va aller pour le mieux, mais bon, je reste là tranquillement, j’observe les gens. La vérité s’est que je m’ennuie littéralement ! Je ne vois que des gens riches qui sont encore dans l’optique que l’on parle d’eux en permanence. Je vois une personne venir vers moi. Je le ne connais pas du tout. Je lui répond tout de même un peu : « Elles sont plus qu’ennuyeuses….. Je dois venir parce que ma famille ne peut être là… Mais personnellement, je m’en passerai très bien. »

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La jeune femme semble légèrement sur la défensive pourtant il n'y a pas de quoi se torturer l'esprit lorsque l'on sait que chacun ici n'a été convié sur invitation officielle, rigoureusement sélective. " Je vois. " Encore une aristocrate blasée qui ne sait comment dilapider la fortune que sa famille a longuement accumulée. Finalement mon choix s'arrête sur le canapé surmonté d'une fine tranche dont la couleur décline en un nuancier rose orangé. Je me retourne alors,  dos au buffet, pour admirer encore cette foule se pavaner et faire fit de la pauvreté qui à quelques mètres au dehors leur sauterait aux yeux... s'ils ne se préoccupaient pas continuellement que d'eux. Annalynne aujourd'hui le comprends à ses dépends et le vit plutôt mal. C'est dans son cas un sevrage douloureux, privée d'une fortune qui lui permettait de vivre confortablement jusque là.

J'en ai connu des soirées mondaines et me considérant comme assez physionomiste, je crois pouvoir affirmer ne jamais l'avoir vu roder dans l'une d'entre elles. " Première fois sur Boston non? " J'aurais reconnu son visage autrement, je pense. Un peu plus loin sur une estrade montée pour cette occasion commence à jouer un petit orchestre symphonique et autour duquel quelques convives vont s'agglutiner, émerveillés encore une fois du peu que l'être humain puisse faire de ses deux mains.
Un coup d'œil rapide sur le verre qu'elle porte et j'en suis un peu choqué d'ailleurs, partagé entre la surprise et le foutage de gueule. En voilà une qui ne veut se laisser tenter par les richesses que son statut lui propose. " Et vous n'en profitez même pas pour vider les caisses de champagne..."  

Spoiler:

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Avoir hérité de l’entreprise familiale alors que je n’en ai rien à faire va me rendre dengue, je souris au banquier qui veut venir me voir, mais je fais un signe à sa femme. Elle me comprend et l’emmène ailleurs… Je lui souris alors qu’elle tourne la tête à nouveau. Je peux voir que les gens me regardent pour savoir ce que je vais bien pouvoir dire ou faire. Je tente de répondre au jeune homme : « D’habitude, je ne viens jamais, mais vu les circonstances de ma famille, je n’ai guère le choix, à vrai dire, je ne comprends pas toute cette bande d’hypocrite. Vous avez bien du voir dans le journal : Monsieur Scott, le président de l’entreprise familiale et décédé d’un cancer.  » Je mime la page du journal sous le regard surpris des gens. Je sais qu’ils écoutent tous.

« Oui, tout à fait, j’ai quitté Londres pour être au calme, et me voilà prise dans la tourmente financière…. Rien de grave je vous assure, mais vu qu’ils ne vont certainement pas m’écouter. Je doute fortement que les emplois restent bien longtemps.   » J’ai grandi à la campagne dans une ferme et non dans un logement riche, tout le monde ne le sait pas, ou presque, ils ont oublié. Les journaux en ont parlé durant tellement d’années qu’ils pensent que je vais devenir comme eux…. Mais c’est loin d’être le cas. Je mange aussi un petit canapé bien que je n’ai pas tellement faim.

« Non, la dernière fois…..Non, je préfère rester les idées claires.  » Pas la peine de faire un dessin, je ne vais pas refaire la même erreur. Je vais donc me coltiner mon jus de cocktail sans alcool afin de pouvoir répondre au cas-où l’on veut me faire du mal. Je ne tiens pas à refaire une nuit au poste de police… Je demande au jeune homme : «  Voyez-vous le vieux monsieur là-bas, et bien il est ruiné, mais il demande à tout le monde ici de lui remplir à nouveau son portefeuille. Sachant qu’il pense que mon père lui en aurait donné, il n’ose pas venir me voir sachant qu’il n’aura pas un centime… »Je regarde une autre personne, je dis en souriant : « La dernière maîtresse du PDG… Elle n’a rien eu bien évidemment, et tout le monde fait les bonnes apparences…. Vous n’en avez pas marre de ce genre de vautours ?  »

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 Une fois en bouche après cette réflexion quant à la boisson dont elle se contente, le fumé du saumon perd très vite de sa saveur au détriment de ses paroles à elle, me faisant presque rendre par surprise au moment d'aborder le sujet délicat de sa propre résistance face à l'alcool. Une noble qui ne tient pas la route... Elle disait donc vrai en soulignant le fait de ne pas être habituée à ce genre de réceptions totalement décalées du monde que j'ai l'habitude de côtoyer. Elle ne tient pas l'alcool, riche héritière fraichement invitée au banc d'essai de tous ces cons qui en font pourtant leur vin d'honneur. Qu'elle se rassure, je peux lui garantir qu'à force d'entrainement la descente se fait toute seule.
Elle marque un temps d'arrêt et finalement change de sujet pour me montrer, ou plutôt me présenter de loin quelques convives qui me sont encore totalement méconnus. « Voyez-vous le vieux monsieur là-bas, et bien il est ruiné, mais il demande à tout le monde ici de lui remplir à nouveau son portefeuille. Sachant qu’il pense que mon père lui en aurait donné, il n’ose pas venir me voir sachant qu’il n’aura pas un centime… » Mes yeux se sont figés sur le vieil homme au crane dégarni mais qui n'a rien perdu de sa superbe malgré sa calvitie. Il est d'une noble stature bien que le portefeuille soi-disant dégarni, accompagné d'une jolie fille qu'il aura certainement payée avec ses derniers deniers. Puis elle tourne élégamment la tête vers un autre petit groupe tandis que de mon coté, je m'empare d'un verre à l'image du sien, remplit d'une boisson non-alcoolisée. « La dernière maîtresse du PDG… Elle n’a rien eu bien évidemment, et tout le monde fait les bonnes apparences…. Vous n’en avez pas marre de ce genre de vautours ?  » Son défunt père avait une maitresse... Ce n'est donc pas un vice réservé à la petite société.

" J'en conclue que vous n'avez pas aussi bonne réputation que feu votre père. Toutes mes condoléances. " Encore une vipère qui ne souhaite venir en aide aux siens...  Une gorgée du concentré d'agrumes et le verre quitte mes lèvres pour lui assurer à mon tour que ces requins n'ont rien à attendre de ma part non plus. " Je n'en fais pas partie mais me plonger dedans est toujours aussi... Divertissant. " A me foutre d'eux tout en accomplissant la tâche qui m'a été désignée. " Alors donc, vous êtes fortunée... Célibataire? " Riche, bien foutue, forcément elle doit l’être même si jusque là son compagnon ne s'est fait connaitre.

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« Au contraire, j’ai grandi dans une ferme pour aller dans une université pour femmes la plus prestigieuse de mon pays. Je suis très loin de sa réputation de coureur de jupons. » Je dis ça comme ça sachant que cela ne va pas forcément lui plaire, mais bon, je dis en riant : « Alors, ces personnes…. Franchement, je doute sérieusement de leur moralité. » Je ris, je sais que cela ne va pas leur plaire, mais bon, je préfère aussi essayer de comprendre un peu plus les choses. Je me dis que pour une fois, je peux aussi me dire que tout va aller pour le mieux. Que je vais réussir à avancer dans ma vie.

« Divertissant ? Vous pensez cela comme à une pièce de théâtre ? » Je demande ça gentiment en me disant qu’il n’a sans doute pas tort. J’écoute alors ce qu’il peut bien me dire. « C’est la raison de ma présence ici pour la première question, quand à la deuxième s’il n’y a pas de bagues à mon doigt, cela répond à votre demande. » Je ne vois pas ce que je peux faire pour que cela ne parte pas en cacahouète. En tous les cas, je réfléchis un peu plus, je me dis que cette soirée va être bien drôle.

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« Au contraire, j’ai grandi dans une ferme pour aller dans une université pour femmes la plus prestigieuse de mon pays. Je suis très loin de sa réputation de coureur de jupons.   » En d'autres termes c'est une bonne sœur bourrée de bonnes manières, frôlant presque la perfection aristocratique, ce qui n'est pas sans me rappeler une certaine jeune femme dont j'ai attendri le caractère fielleux.  Quant à son père, vu la gourgandine un peu plus loin qui se pavane tout en dévisageant Mlle Scott ici présente, je n'ai nul doute sur ses activités extra conjugales lorsqu'elle le qualifie très ouvertement de chaud lapin. Ajoutez à cela que malgré tout, elle ne semble lui en tenir rigueur puisqu'elle ricane de ses propres mots.  « Alors, ces personnes…. Franchement, je doute sérieusement de leur moralité.  » Ils n'ont pour eux que celle qui les arrange, se voilent volontairement les yeux pour ne voir ceux qui se trainent au dehors, crevant de faim, tout simplement parce qu'ils se pensent supérieurs en bien des domaines. J'acquiesce machinalement à sa phrase le verre à la main lorsqu'elle reprend en écho des suites à la mienne: « Divertissant ? Vous pensez cela comme à une pièce de théâtre ? » Là, elle gagne pleinement mon attention durant quelques secondes lorsque je me retourne vers le buffet en quête d'un autre mets. Mon index galvaude au-dessus des plateaux, ne sachant par quoi me laisser tenter tout en la renseignant sur ma vision des choses: " Et pourquoi pas... Après tout, tout çà... n'est que fumisterie. " Un étalage de richesses de la part de l'un des nobles présents ici ce soir et qui a de lui même planté le décors de la scène.

Vient ensuite cette question sur sa situation, j'en conviens quelque peu déplacée et de laquelle elle ne semble pas particulièrement outrée. « C’est la raison de ma présence ici pour la première question, quand à la deuxième s’il n’y a pas de bagues à mon doigt, cela répond à votre demande.  » Mon index qui survolait les mets se fige au-dessus des nombreux canapés et m'éclaircissant la voix, j'ose un instant la regarder de biais. " Je vous arrête tout de suite. Ça ne veux rien dire. " Parce qu'une relation n'est pas toujours scellée par ce genre de joyau... " Vous pourriez tout aussi bien avoir quelqu'un depuis peu. "

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« Alors, qu’est-ce qu’il se passerait d’après vous dans le deuxième acte ?    » Je souris, je ne sais pas ce que je peux faire pour que tout se passe pour le mieux. Mais bon, autant être assez certaine de moi. Je trouve que je dois tout de même essayer de répondre à mon interlocuteur : «  Certes, mais dans ce genre de soirée, il est toujours le bienvenue de s’afficher avec telle ou telle personne. Il nous manque des éléments perturbateurs pour notre pièce de théâtre.  » Je ne vois pas trop ce que je peux faire de plus, en tous les cas, je savoure une fois de plus des petites choses à grignoter sachant que pour l’instant que je vais devoir aussi prendre mon mal en patience….

Je préfère ne plus parler, j’observe les gens, je trouve que je vais en apprendre plein sur eux. Je sais déjà que je vais avoir des visites afin que je fasse telle ou telle chose. Je sais que les gens vont venir me voir pour que je m’occupe de l’entreprise. Mais malheureusement pour eux, je n’en ai strictement rien à faire de ce truc… Mais bon, je vais tout de même réfléchir à ne pas faire trop d’âneries. En tous les cas, je vais essayer de voir les choses sous un autre angle. Je dois comprendre comment est-ce que je dois faire pour ne pas froisser les gens. Mais bon, je ne tiens pas non plus à me faire marcher sur les pieds. Je trouve que pour le moment je dois juste me concentrer un peu plus sur cette grosse mascarade.

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« Alors, qu’est-ce qu’il se passerait d’après vous dans le deuxième acte ? » Pas grand chose malheureusement puisqu'il ne se passe jamais rien dans ces réceptions bon chic bon genre qui se pensent branchées. Invités triés sur le select, leur moindre parole réfléchie et bien posée, ils ne prennent jamais le risque de se voir dépasser. " Je tuerais pour un bon coup de théâtre croyez-moi. " Finalement le choix est fait et je m'arrête sur l'un de ces toasts de caviar que l'aristocratie se plait à déguster juste pour sa rareté, un temps minaudé afin de compter les grains présents sur le canapé puis ingurgité sans même avoir été savouré. Ca n'a pas le moindre goût, fade et sans intérêt. « Certes, mais dans ce genre de soirée, il est toujours le bienvenue de s’afficher avec telle ou telle personne. Il nous manque des éléments perturbateurs pour notre pièce de théâtre. » Effectivement, il manque quelqu'un à mes cotés mais personne mis à part cet abruti là-bas ne le sait. Ou peut-être ces quelques bigotes endimanchées qui pensent à tort que je ne les ai pas remarquées nous dévisager. Je n'ai moi non plus pas de signe distinctif, n'est jamais porté d'anneau à mon doigt pour le signaler parce que tout simplement c'est une chose que je ne lui ai jamais demandée. " On ne peut toujours avoir ce que l'on souhaite... " , entre fric et affection, célébrité et vie privée...

" Si ce n'est que çà.... Prenez cet homme là. " D'un geste de la tête, c'est le vieux Malcolm que je désigne discrètement. Boursicoteur bien fagoté qui hoche de la tête à chaque parole enjôleuse qui lui est adressée et auxquelles il rend systématiquement quelques secondes après un sourire presque sincère, parfait maître dans l'art et la manière de se jouer des pauvres cons qui ont le malheur de l'approcher. " Un homme à la tête d'une entreprise de ....publicité mondialement connue. Et pourtant c'est un connard qui vient de déshériter sa fille unique parce qu'elle a eu le cran de l'affronter. " Et je pèse mes mots lorsque je dis que c'est un enfoiré. " Un branquignole qui n'a pas les couilles de.... Pardon. "

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« Je vois, je suis d’accord avec vous, je trouve que cela manque un peu de piment. Il n’y a pas de personnes libres pour semer une zizanie digne de ce nom. » Je souris, je ne sais pas trop quoi penser de tout ça, mais bon, je trouve qu’il est pas mal que les choses se passent bien mieux. Je préfère essayer de répondre tout de même à la question de mon interlocuteur : « Est-ce que c’est vieilles mégères ne seraient-elles pas en train d’imaginer des mariages avec leurs horribles progénitures ? On dirait qu’elles sont en train de comploter. » Je peux voir que les gens se posent des questions, mais bon, je trouve qu’il est aussi intéressant pour moi de tenter de communiquer avec ce jeune homme. « Vous avez raison, on peut toujours avoir ce que l’on souhaite. » Je souris, je préfère essayer de faire au mieux, tout en montrant de mon verre les personnes, je demande à mon interlocuteur.

« Qui est-ce Don Juan là-bas ? Je ne le connais pas ? » Cet homme en mode chasse cherche à séduire des femmes. Je suis curieuse, je préfère essayer de réfléchir un peu plus : « Est-ce notre élément perturbateur ? Ou est-ce le premier rôle de notre pièce ? » J’écoute mon interlocuteur, je souris, je me suis décalée un peu plus pour le parler plus facilement, je peux dire que je dois me décaler, mais c’est juste pour parler amicalement. Je tente de lui donner une autre de mes réponses : « D’accord, je comprends mieux, je crois que je vais devoir me faire des fiches avec les personnes que je vais croiser dans ce genre de soirée. » Je recule un peu, je dis alors sérieusement : « C’est une chose horrible, on ne peut pas faire ça tout bonnement parce que votre fille a envie de s’émanciper pour grandir. Il ne mérite pas sa fille. » Je dis alors à propos de sa dernière phrase : « Oui, je connais… Je vois le genre… »