Far far away × ft. ATHENA & CLAY

Elle aurait du faire kiné....Elle aurait du faire kiné, c'est plutôt moi qui aurait du me la fermer lorsqu'elle appuie un peu trop fort là où l'autre gros tas m'a buriné de coups avant de s'étaler.  J'en ai un bref mouvement, une contraction involontaire puis me détends de nouveau un peu plus une fois que ses doigts ont délaissé la zone lésée. Ok j'ai compris le message, je ne ferais plus rien, plus un geste qui pourrait lui prouver que je suis reconnaissant de sa délicatesse. « Je suis à Harvard depuis 3 mois donc je ne sais pas on ne parle pas du passé avec Kyky, elle était partie ? » Et merde, mauvaise pioche parce qu'au final elle n'était pas non plus au courant de cette histoire délicate dont Yates est le seul à connaitre tous les détails. Parce que moi, j'ai beau lire les dossiers, j'en oublie plus de la majorité faute d'avoir sa mémoire et ne retiens que ce qui me parait le plus important. Mémoire sélective... Je n'ose même pas rentrer dans les détails faute d'outrepasser les limites de mon statut.  Alors un peu gêné lorsque mon regard s'accroche à l'une des fissures qui serpentent les murs, j'émets une réponse doucement hasardeuse: " J'pense qu'il vaudrait mieux qu'elle t'en parle elle même," parce qu'il n'est pas dans mes attributions que de dévoiler ses petits secrets. Et puis, c'est à Kyla de voir si elle veut se confier à celle-ci même si la petite brune semble vraiment se soucier de sa sécurité.

« Mais c’est qui ? Quelqu’un de dangereux ? » Dangereux.... Il pourrait, c'est un fait, si seulement elle n'était si bien entourée. " On craint pour sa vie ou pour celle de Kyla? " J'imagine la tête qu'il a du tirer si certaines choses ont été portées à sa connaissance comme le fait qu'elle attend un enfant. Pour le moment pas de texto, ni d'appel en pleurs alors je pense sincèrement qu'il ne c'est rien passé de fâcheux, pas encore du moins. La pommade commence doucement à m'échauffer les pores de la peau ce qui signifie qu'elle a fait son travail à merveille. Et d'une main je lui tends donc la serviette, certes un peu imbibée, mais au moins elle pourra avec s'essuyer, se débarrasser du surplus sur ses doigts qui pourrait la déranger. " Il ne l'est pas. Ce n'est qu'un gosse friqué, un pétochard qui se cache derrière son blé et la réput' que son père a fondée. " Ce qui est vrai. Dimitri n'a aucun mérite sauf celui peut-être de porter le nom de son paternel et de se jouer de cette réputation déjà forgée avant même son arrivée en ce monde. C'est à cette idée qu'une toute autre m'interpelle: qu'il suffit d'être bien né pour pouvoir prétendre à une grande destinée, écœurante pensée.

Far far away × ft. ATHENA & CLAY

« Je te masse pour des informations pas pour le plaisir si je peux te le rappeler, on a un accord. » Je me retourne vers elle un sourire perfide sur les lèvres. " Du plaisir? " Je dois dire que ses mains, d'une dextérité surprenante, sur un ailleurs pourraient certainement m'en procurer, c'est certain et je ne demanderais presque qu'à m'en assurer si seulement je n'étais si épuisé. « Je tiens à ma vie c’est vrai mais je suis surtout inquiète pour Kyla. Ici elle n’est pas seule mais quand on rentrera à Harvard qu’est ce qu’il se passera ? » Ce qu'il se passera, c'est que je serais encore là pour elle naturellement, prêt à répondre à son appel quoiqu'il arrive. Je le lui ai promis. " Et bien, je suppose que je reprendrais du service auprès d'elle, " ce qui est en fait un travail à plein temps vu le comportement de la gamine. Un peu trop allumeuse à ses heures et pourtant, je suis certain qu'il ne s'agit que d'un masque dont elle se part pour cacher quelque chose de bien plus  poignant. La jeune femme s'empare non sans réticence de la serviette afin d'essuyer ses paumes camphrées, odeur qui restera un bon moment sur son derme malheureusement, j'aurais du l'avertir bien avant.  

Mais ce qui m'amuse, c'est son dégout face à toute trace d'efforts. J'omets volontairement pour le moment sa question concernant le père de Dimitri et ricane de sa mine écœurée. " Je croyais que les Cabots aimaient se frotter aux Winthrops. " Et qui dit Win dit forcément sport intensif, corps athlétiques et inévitablement sueur, ce qui va de pair.   " T'es sure que t'as bien été bizutée? Parce que bon Dieu, le niveau d'arrogance et d'audace chez ces filles a bien du baisser. " Mais on frappe déjà à la porte et sans même attendre l'autorisation d'entrée, un basané du coin fait son apparition pour me scander, des billets à la main. " Toi, finit pour ce soir. Revenir demain. Demain meilleurs combats." Il dépose le fric sur la table qui juxtapose l'entrée pour repartir aussi rapidement qu'il n'était arrivé et ce sont mes pas qui m'amènent jusqu'à mon dû, contournant la jeune femme tout en la jaugeant avant de souffler: " De mon temps, elles étaient beaucoup plus entreprenantes et moins farouches..." Ma paume s'écrase alors sur la liasse de billets, en fait une dizaine seulement, l'équivalent de 200 $ dans notre pays qui commence peu à peu déjà à me manquer.