Le Spring Break avait bien débuté, s'éloigner d'Harvard, de Boston faisait le plus grand bien et c'est la première fois pour moi que je mettais les pieds ici. J'en avais des choses à découvrir! Mais pour ce soir, l'heure est à la fête. Penser moins, s'amuser plus. C'était le mot d'ordre pour moi ce soir. M'amuser, je sais faire, un peu trop peut-être, j'avais enchaînée les verres sans réellement me rendre compte que je dépassais mes limites. Résultat, l'alcool eut raison de moi. Ma tête tourne, mais je reste éveillée. Les pires idées en tête, je me dirige tout droit vers l'hôtel, du côté des chambres, délaissant la fête pour mettre à exécution ce que j'avais dans la tête. Confronter Alejandro. Ces derniers sms me restes en travers de la gorge, c'est pitoyable quand même de ne pas arriver à comprendre que je n'ai rien à voir dans toute cette histoire. Je n'avais pas appréciée qu'il me traite de menteuse, pour qui il se prend franchement? Je ne lui ai pas mis le couteau sous la gorge pour le pousser à coucher avec moi non plus! J'avais repéré sa chambre dès notre arrivée, non pas que je le cherchais, mais je l'avais vu y entrer avec ses valises il y a quelques jours de ça. Je viens frapper contre sa porte Tu ne peux pas fuir cette fois Ortega! Lançais-je d'une voix plutôt ivre, déterminée. Oui, car dernièrement, c'est ce à quoi il passait son temps, moi aussi remarque, mais ce soir, quelque chose me pousse à aller vers lui pour lui dire ce que je pense de toute cette histoire. Opération, remontage de bretelles.

Je n'ai pas réfléchi, j'ai tout de suite foncé jusqu'à sa chambre, frappant frénétiquement contre sa porte, ce soir, il n'échappera pas à la confrontation, je n'ai pas aimé son comportement et je compte bien lui faire comprendre ce soir. Habituellement je me serais contentée de l'ignorer tout comme lui, mais ce soir, avec l'alcool en plus dans le sens, je n'ai pas envie de laisser passer ça. Peu importe, c'est trop tard, la porte s'ouvre sur un Alejandro fatigué. Je le pousse pour entrer dans sa chambre, seul ou pas, je n'en ai rien à faire, quand j'ai quelque chose dans la tête, difficile de me le sortir Je t'ai réveillé? Tant mieux Dis-je en entrant dans la chambre. Je regarde rapidement la chambre avant de me tourner vers Alejandro en le fusillant du regard Toi j'ai quelque chose à te dire D'un air menaçant. T'es qu'un idiot D'abord Tu te prends pour qui de me parler comme tu l'as fait? Avec ses sms pathétiques sans queue ni tête Tu te trompes lourdement Ortega! Et pas qu'un peu, je n'avais rien à voir dans l'histoire, pourquoi ça m'agace autant alors?

Je ne me suis pas faite jeter, je m'en fous en fait, ce que je n'apprécie pas, c'est qu'il m'accuse d'une chose dont je ne suis pas responsable. Il ne réfléchit pas, je me demande si ça lui arrive souvent de réfléchir en fait, il ne pense qu'à sa petite personne et je devrais le démonter pour tout ça. On ne me traite, me parle, pas comme ça! Il n'a pas l'air de se préoccuper de mes paroles, je n'aime pas parler à un mur. C'est qu'il n'arrange rien à ma colère, il a même tendance à m'énerver un peu plus encore, c'est frustrant de faire face à un comportement pareil, têtu, fermé. Je fronce les sourcils, il attend que je dégage, clairement. Je ne vais pas lui donner ce plaisir. Je viens m'asseoir sur son lit, les bras croisés, on dirait une gamine qui boude dans son coin Tant que tu resteras fermé comme une huître, que tu ne m'écouteras pas, je ne bouge pas d'ici Et il sait à quel point je peux être déterminée. Il est tout à fait capable de me mettre à la porte comme une malpropre, mais c'est à ses risques et périls.

Trop tard, je suis entrée et je ne décollerais pas tant qu'il ne me présentera pas d'excuses. Même si des excuses venant de lui, cela reviendrait du miracle, je n'en doute pas. Je viens m'asseoir sur le lit, bras croisés contre ma poitrine, je ne vais pas bouger de là, il peut compter sur moi pour ça. Il m'écoute, je soupire en ricanant en même temps, genre il m'écoute, ce n'est pas moi la têtue là, quoi qu'un peu peut-être, mais là n'est pas la question. Très bien. Dis pardon. Dis-je en tournant mes yeux sur lui Dis-moi que tu ne me prends pas pour une menteuse ou je ne sais pas quoi et que je ne suis pas responsable de tu sais quoi Ça n'arrivera jamais, je sais qu'il est persuadé que je suis la source de tout ceci, quoi que je dise. Je sais bien que mon magnifique corps te manque tant, mais tu peux rester concentré une minute? C'est pour le coup il lui a dit qu'elle devait se déshabiller et autre, c'est de l'ironie hein. T'approche pas trop, je vais te dévisser la tête sinon Une Margaux en colère. Et puis je ne suis pas ivre... juste légèrement pompette.. Là on peut la traiter de Pinocchio.

Et voilà, j'en étais certaine qu'il ne me présenterait pas des excuses pour les propos qu'il avait eus par sms et m'accuser d'une chose que je n'avais pas faite. Il est persuadé que j'en suis la source, alors qu'il n'en est rien. Je fronce les sourcils en le fusillant toujours autant du regard Je suis coupable d'avoir craqué sur toi, mais pas d'avoir parlé Me justifiais-je à nouveau, mais ça, il ne voudra jamais le comprendre. En tout cas il se montre clair, il me dit bye bye. C'est, mine de rien, blessant, cela doit être mon karma, me faire jeter de tous les côtés, je devrais en être habituée, pourtant il y a toujours cette pointe de faiblesse qui se fait sentir en moi. Il éteint la lumière, se foutant royalement de ce que je venais de dire, je le bouscule en grognant avant de soupirer. Je n'ai rien à faire ici, pourquoi je m'entête à faire comprendre quelque chose qu'il ne veut pas entendre. Tu regrettes donc? Demandais-je dans le noir, qu'il se rassure, je vais partir après ça.