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Veritas
Lien du postMer 1 Juin 2016 - 12:14
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On se ment, on s'éternise × ft. ANNALYNNE & CLAY
14 Février 2016
| Il y a tout dans la situation qui m'insupporte, qui est en train de m'aliéner à un niveau encore plus élevé. Je sombre dans une folie furieuse qui n'a plus rien de doucereuse, parfaite inverse de ce que j'étais il y a encore quelques minutes dans les toilettes. A ses pieds, à mendier son affection, encore une fois. A vouloir lui jurer qu'il n'y a que lui qui possède sur moi tous les droits. Et à présent ? J'attends que mon fiancé tombe dans les vapes, que mon amant arrête ses jeux d'enfants, avec cette serveuse qui se l'imagine déjà entre ses cuisses, entrain de se faire sauter comme la plus vulgaire des putains. Pas de chance, Clayton Cooper a décidé de sortir de sa vie ses sombres desseins. Il n'y a plus de place pour les catins. T'arrives trop tard, puisqu'il est à moi, je suis l'unique pour encore quelques temps, mois, histoire déjà parfaitement calculée. C'est presque à vomir, totalement à gerber. C'est un amour décompté. Au rythme de journées métronomes, qui depuis sa présence n'ont plus jamais été monochrome " C'est bête..." J'en ferme les paupières, serre les mâchoires, je me contiens pour ne pas exploser, ne pas faire d'esclandre et me faire remarquer. Parce que ce soir, dans ce bar, je l'ai bien assez fait. Je ne suis pas tout à fait bête et j'ai bien remarqué, les regards sur nous se tourner, au moment de notre entrée. Alors il vaut mieux éviter, de hurler que c'est assez maintenant. Que sa rancune commence franchement à m'emmerder. Dois-je lui rappeler combien de fois je l'ai regardé avec Amy, sur mon propre territoire ? Même s'il y avait clairement déjà quelque chose entre nous. Le véritable problème dans notre étrange équation n'est pas le fait que tout détonne, non, c'est juste qu'il la regarde elle, et non moi. Qu'il lui offre un " Désolé " qui fini de m'achever. Si je n'avais pas compris qu'il était encore énervé, je pense que maintenant je ne peux plus en douter. Alors j'en lève les yeux au ciel, quand je suis en train de me vexer, d'en cracher un murmure condescendant « Tu veux pas lui offrir des fleurs, tant qu'on y est ? » Non, parce que sérieusement, il ne faut pas non plus abuser. Je veux bien avouer que je n'ai pas totalement gérer la situation ce soir, qu'Alan nous a imposé une présence indésirée. Je suis même d'accord pour concéder le fait que c'est ma faute et que je m'en veux – horriblement, sincèrement – d'avoir blessé le seul qui compte dans notre trio étriqué. Mais j'aimerai – beaucoup, vraiment – qu'il arrête de copiner avec elle, à présent. " Celle-là on ne me l'avait jamais faite " Qu'est ce qu'on en a à foutre de ce qu'on t'a fait ou pas ? Ce qui importe c'est que Clay ne risque pas de t'en faire des choses, et dans tout mon agacement, c'est tout ce qui trouve grâce à mes yeux. Que je me ferai pardonner de lui dans son pieu. " Contente de toi? " Un regard en biais, j'en hausse les épaules, synonyme muet que oui, je le suis. Je ne me ferai pas docile alors qu'il me sait bien trop lionne. Féline jusqu'au bout des ongles, et prête à tout pour défendre ce qui m'appartient. Ça aussi, il devrait s'en douter. Preuve en est Omnicom et mon argent. " T'oserais quand même pas me demander de t'aider à le porter? " Génial, pas la peine de préciser, je ne suis plus prête de m'y risquer. Ma langue passe sur mes dents, pour finir dans un claquement sur mon palais, alors que je l'écoute continuer. " T'es barmaid non, t'es habituée à ce genre de complications," et toi ce que t'es con quand tu t'y mets. Mais je hoche la tête, positivement. Quand je le vois poser son verre, redemander à la serveuse un alcool que je devine chargé. « Soit. » Le mot est dégueulé, de manière déterminée. Sauf que ce serait mal me connaître, mal m'évaluer. Penser que je pourrai être domptée de cette manière là. N'a-t-il donc pas compris que ce n'est que pour mon père que je fais ça ? Qu'il est le seul à imposer des règles, des contraintes. Jusqu'à ce que je récupère ce qui me revient de droit. Et tandis qu'elle se rapproche, je tourne les yeux en direction de mon fiancé, sur le bar, affalé. Mes doigts se crispent sur ma pochette pailletée, de laquelle je sors une liasse de billets. Je ne sais même pas combien se trouve là, il faut dire que je ne compte pas. C'est elle que je m'en vais demander. D'un « 500$, si tu m'aides à le ramener à la voiture. » je lui propose une alternative plutôt plaisante à sa soirée. Je connais le genre de fille, toujours en besoin d'argent, parce que serveuse c'est souvent un simple job d'étudiant, un truc pour pallier à une vie chiante et à un manque cuisant de billet. Et quand on est derrière un bar, on sait comment les trouver. Drague et autres tactiques du genre sont nos jeux préférés. « Parait que les barmaids sont douées pour ramener des clients amocher. » Presque j'en rajouterai, un « Pas vrai, Clay ? » mais je me retiens, l'observant tandis qu'un instant elle jongle de ses propres iris entre lui, moi, lui, moi, puis l'autre la-bas. « Vous aider ? » Mais tu seras payée, joue pas les mijaurées. C'est à cet instant qu'elle semble se décider. Quand mes phalanges déposent sur le bar la liasse, et qu'elle me sort un « Vous êtes infecte. » Mes paupières se redressent, presque trop lentement, et sa paume se repose sur son gain, quand dans un sourire reptilien, je réponds « Merci. » et tu n'imagines même pas combien, je le suis. |
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