J'aurais aussi pu lui demander en échange de ma tomate disparu à jamais dans son estomac mais du coup, c'était beaucoup moins drôle. Et j'avais rien trouvé de mieux qu'inventer une frite géante pour détourner son attention. Non mais comment est ce qu'il avait pu croire à cette connerie ? C'était genre.. Impossible. Peut être que je le ferais. J'vais y réfléchir.. Mh, peu de chance que je le fasse en fait. J'aurais pu voyager avec le spring break l'an dernier par exemple mais.. J'y étais pas allé et j'avais toujours pas pris de décision pour cette année. C'était pas tellement mon truc en fait. J'suis curieuse de te voir débarquer avec une tomate pour moi. Mais au moins, c'était original. Au lieu d'offrir des fleurs, on passait aux plans de tomate. Pourquoi pas. J'te pardonne si.. Tu m'accompagnes voir 5th wave au cinéma. Personne veut venir avec moi. J'prenais un air triste pour tenter de l’apitoyer un peu, pas certaine que ça marche. Ew, wait.. Fallait pas qu'il prenne ça pour un rencard hein ? Si l'occasion s'présente, je te les montrerais. Bah ouais, je me voyais mal débarquer chez lui avec mon carnet à dessin genre normal. Du coup bah, si le destin était de notre côté, peut être qu'il les verrait. Ou j'pourrais te les léguer sur mon testament. Et ça, c'était mon humour. On m'applaudit, j'pouvais pas paraître plus morbide. Bref, il avait cherché des yeux la frite imaginaire et moi, j'esquissais un grand sourire. Dommage, en tout cas t'as une frite en moins dans ton assiette. Faute avouée à moitié pardonnée. Pas vrai ?

Attention à tes fesses
— with Jordan

Je me mis à sourire, clairement satisfait. En fait, j'avais vraiment envie qu'elle visite ne serait-ce que les états voisins au Massachusetts histoire qu'elle puisse découvrir d'autres façons de vivre. Bon, ça va, dans les alentours, c'est assez similaire quand même. Mais suffisait d'aller en Louisiane pour se sentir dépaysé. Ou même au Texas. Deux états du Sud, complètement différents des endroits comme Boston ou New York. « Ne me pousse pas, je suis capable de le faire. Elle sera présentée de la meilleure manière qui soit et j'ose espérer qu'elle soit la meilleure que t'aies mangé » Finalement, cette fille avait le don de faire sortir chez moi le côté rigolo. Disons que les tomates, c'était assez original pour se faire pardonner. Mais là, elle avait autre chose en tête. « Okay, deal. » Au moins, je serai pardonné. Par contre, je n'avais aucuuuune idée de quel film il s'agissait. Je pense que tout à l'heure, j'irai regarder la bande annonce, histoire que je me fasse pas avoir. Parce que si je m'écoutais, c'était un film sur des tsunamis. Ou du surf. A voir. « Si c'est un film catastrophe, je peux comprendre que tes amis veulent pas venir avec toi. Suffit de regarder le monde actuel pour comprendre qu'on est en plein film catastrophe » Entre les attentats, les catastrophes naturelles, les catastrophes nucléaires.. Ouais, les prémices d'un monde qui va mal. « J'ose quand même espérer que tu sois là pour me les montrer, histoire de m'expliquer » J'étais pas forcément féru d'art alors ouais, peut-être qu'il valait mieux qu'elle m'explique ce qu'elle avait en tête quand elle avait fait ses œuvres. « T'as osé me piquer une frite ? » feignais-je le choc de la nouvelle. Même si bon, j'étais pas si choqué que ça, les gens avaient toujours eu tendance à piquer les frites des autres. Elle n'échappait pas à la règle.

De toute façon, y avait pas de quoi déclencher une guerre parce que je lui avais piqué une frite. Puis j'avais des circonstances atténuantes puisqu'il avait sauvagement avaler une de mes tomates. C'était comme une petite vengeance. Et il était gagnant au change, il avait eu le droit à un truc saint et moi, un machin huileux cuisiné dans des façon douteuse. Tu pousses ma curiosité. Pour la peine, je la veux vraiment. Ouais, ouais. Et probablement que ça serait ridicule mais j'étais curieuse, j'voulais voir sa façon à lui de me présenter une tomate. Gosh, en y pensant un peu, c'était super bizarre comme conversation ouais. Le monde est remplit de psychopathe et ça empêche personne d'aller voir des films d'horreur. Argument rejeté. que je répondais. Non mais j'avais raison ? Les gens regardaient les films d'amour alors qu'il y avait des millions de coeurs brisés ect.. Et c'était valable pour tout les films alors pourquoi tout le monde rechignait tant à voir un film sur une invasion de pseudo extraterrestre ? Ouuuh, fais gaffe. J'vais finir par croire que tu meurs d'envie de me revoir. J'riais alors qu'il réagissait au vol de la frite. Coupable. Je plaidais coupable pour le coup. Il était où mon drapeau blanc pour prouver que je cherchais pas la guerre ? T'aurais du la voir, elle me réclamait. "Jordaaan mange moi" J'prenais une drôle de voix pour l'imitation et clairement, je méritais un oscar. Meilleure imitatrice de frite. Ever.

Attention à tes fesses
— with Jordan

« T'es sûre ? J'veux dire, après ça... t'auras une vision toute autre de moi et c'est pas forcément une bonne chose » Ok, je n'avais tout juste pas d'idée pour faire ce que je lui disais mais bon, je trouverai bien. Je suis un homme qui a de la ressource au final et j'avais les capacités de faire ce que je pouvais avec mes dix doigts. « Mouarf, je m'en fiche un peu au final, moi j'aime bien ta présence et puis un ciné avec toi, ça doit pas être la fin du monde » Ou peut-être que le fait que tout le monde ne veuille pas aller au cinéma avec elle est un signe que justement, c'est la fin du monde. Ouais, bah on verra bien quand on y sera en tout cas. Je finissais par hausser les épaules en rigolant légèrement. « Bah j'aime bien ta compagnie, je ne le cache pas » Le début d'une amitié ? Sûrement. Sauf si c'était pas réciproque et au final, tant pis. Et puis mademoiselle se croyait au dessus des lois, pensant s'en sortir comme ça en me volant une frite délicieuse de mon assiette. Ça s'trouve, c'était la meilleure de toutes et je ne le saurai jamais. « Je suis quasiment sûr qu'elle disait "Joshua", t'as pas du l'entendre avec l'accent irlandais » Après tout elle était sur mon plateau donc par extension, elle avait ma nationalité et maintenant, c'était une frite irlandaise par ce simple raisonnement.

Ils étaient où les photographe et les acclamations du public ? Non mais parce que je les avais amplement mérité pour le coup. Et j'avais sûrement une carrière d'actrice qui allait pas tarder à débuter. C'était ça le talent, merci la frite. Sûre et certaine chef, j'veux mon oeuvre de tomate. Allez, c'était de la plaisanterie. Forcément que j'irais pas la lui réclamer par la suite. J'savais même pas ce que je pourrais en faire et.. Ce serait bizarre. Comment j'allais expliquer ça à Sam hein ? "Oh t'inquiète, j'ai attaqué un mec avec une tomate et il vient de me la rendre". Weird. Te sens certainement pas obligé, j'peux aussi y aller toute seule. C'était juste plus chiant et c'était le cliché de la personne sans amis. Quoi que j'en avais pas beaucoup, c'était juste révélateur en fait. J'vois que mon charme a fait effet. Ouais, lol. Mon charme inexistant. J'étais juste un boulet en vrai. Fallait que j'arrête de m'envoyer des fleurs, c'était juste pas crédible. Ah ouais, maintenant que tu le dis, c'est vrai qu'avec ton accent j'ai l'impression que tu dis Jordan. J'secouais la tête avant de rire. J'peux peut être te donner des cours de prononciation hein ? Et j'allais arrêter là avant qu'il s'vexe de mes conneries. En vrai, je l'aimais bien son accent. Ça lui donnait un petit truc en plus.

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— with Jordan

« Okay, alors prépare toi dans les jours à venir à m'accueillir tel un réel artiste de la Tomate » En vrai, je ne savais même pas comment j'allais présenter tout ça, mais c'était une excuse pour la revoir et m'amuser parce que, soyons honnêtes, je m'amusais avec elle. Bien plus que je ne pourrais l'admettre. « Faudra juste que tu m'donnes ton adresse, histoire que je ne vienne pas frapper à la porte d'un inconnu. Un Irlandais avec une œuvre de tomate, ça fait pas forcément bonne impression » Et c'était le cas de le dire pour la peine. « Je me sens pas obligé, crois moi » En toute honnêteté, peut-être même que j'aimais bien l'idée d'aller au cinéma avec elle, voir ce que ça pouvait donner une fille comme Jordan dans une salle noire. Est-ce qu'elle commente ce qu'elle voit ? Rendez-vous dans la salle de ciné pour le savoir. « Tu vois, j'avais raison. Alors maintenant, tu fais en sorte de me la rendre, parce qu'elle veut être dans mon estomac, pas dans le tien.. et là elle se meurt, lentement, dans l'acide produit par ton estomac. La pauvre, tu l'as tuée » Eeet.. elle me parlait de mon accent, encore. Comme si elle faisait une fixette. « Qu'est-ce que tu peux m'apprendre de plus ? » Je parlais anglais, c'était compréhensible. Pas besoin de cours de prononciation, si ?

Disons que c'était charmant. Ouais, quelque chose comme ça. Et j'aimais bien l'entendre parler. Alors oui, je me moquais gentiment et j'abusais un peu parce qu'au final, c'était pas non plus siiii flagrant que ça mais.. J'aimais bien, c'était l'important non ? Je préparerais un oscar rien que pour toi. Ouais ouais. Genre comme une cérémonie et tout, fallait qu'il se sente flatté la tout de suite. Lowell House. Mais c'possible que tu tombes sur ma cousine vu qu'on partage la même chambre. Peut être qu'elle te jugera. que je répondais avec un demi sourire. Non mais mine de rien, c'était drôle toute cette conversation autour de la tomate. Fallait pas le nier. Attends.. T'es vraiment en train de dire que je dois te la rendre ? Parce que du coup, ça implique que je vomisse et j'suis pas sûre que t'aimes cette forme d'art. Bien au contraire même. Et puis il n'aurait plus du tout la même image de moi par la suite. Par contre, j'peux te payer une portion de frite avant le ciné. Ouais, pourquoi pas. Après tout, si ça pouvait excuser mon petit vol, j'étais partante. A dire Joshua sans que ça ressemble à Jordan par exemple. Ouais bah ouais, là j'étais en train de me foutre de toi. Clairement.

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— with Jordan

« Trop d'honneur que tu me fais là » Un Oscar alors qu'on est même pas acteur ? Autant dire que c'était la consécration de toute une vie pour la peine et j'en étais bien fier. Oui, j'allais l'accepter parce que je le méritais après tout. Après, je sais pas si les Oscars s'appliquent aux artistes... mais je m'en fiche pas mal en fait. C'était surtout un délire qu'on venait de lancer et j'étais bien content de voir à quel point les choses pouvaient être simples. « Ainsi ta cousine sera celle qui... me décernera sûrement cet Oscar » disais-je en haussant les épaules et en rigolant. Ouais, ça restait drôle tout ça mine de rien. Et puis l'histoire de la frite... ouais ça allait un peu trop loin en fait. Non mais parce que j'étais pas vraiment du genre à demander à quelqu'un de vomir pour me rendre une frite volée. « Cette option me plait plus pour le coup. Donc on se fait une frite et un ciné ? Adjugé vendu » C'était pas contre elle, mais les frites fraichement cuites étaient bien plus appétissantes que celles se trouvant dans du vomi.. aussi frais soit-il. Et voilà qu'elle me taquinait sur mon accent.. et sur comment dire Joshua et Jordan afin qu'ils se comprennent différemment. Je me mis à rire avant de m'entrainer sur ce terrain. « Aide moi alors, je t'écoute » Je me doutais bien que c'était de la taquinerie, mais c'était marrant quand même comme conversation.

Non mais si y avait bien un truc que j'avais remarqué, c'est qu'il n'était pas susceptible. Par conséquent, j'pouvais me moquer en toute tranquillité de son accent sans que ça ne tourne au drame. Ce qui était parfait puisque j'étais carrément en train de le taquiner. Probablement. Puis t'auras sûrement le droit à un interrogatoire aussi. Ouais ouais. On ne m'approche pas aussi facilement, que voulez vous ? Puis j'étais certaine que s'il osait s'pointer dans notre chambre, Sam aurait tout un tas de question à poser à moi comme à lui. Mh, bad idea. J'préviens que mettre du ketchup dans les frites ça remplacera pas ma tomate. Sait on jamais qu'il tente de m'arnaquer le saligaud. Non mais j'préférais mettre toutes les chances de mon côté pour avoir mon oeuvre de tomate cerise, comprenez. Avant ça, on va discuter salaire. Parce que forcément, je mérite d'être payée. Bah ouais. Il croyait quoi ? Tout travail mérite son dût. Voilà voilà. J'esquissais un sourire laissant tomber la salade pour ouvrir mon yaourt. Même ça, ça n'avait pas l'air appétissant. J'prenais un air dégoûté le reposant sans même y avoir touché. J'abandonne définitivement les repas ici. J'secouais la tête attrapant mon téléphone. Merde, j'ai oublié le rendez vous. Faut que j'y aille. Que je lâchais subitement en me levant de table. Cinéma, demain soir, 20h. Allez, adieu.

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— with Jordan

« Un interrogatoire ? Carrément » Faut croire que les deux étaient si proches que dès qu'un homme s'approchait un peu trop de la jeune Jordan, la cousine venait mener un interrogatoire minutieux. Je n'étais pas effrayé pour autant cependant. Faut dire que j'en ai vu des vertes et des pas mûres alors ça ne faisait pas vraiment peur non. « Mince. Merci de détruire mon idée, vraiment. C'est trèèèès sympa de ta part ! » Non mais parce que non en fait, j'avais pas ça comme idée, mais ça m'amusait de lui faire croire que oui. Après tout, la vie est faite de petits plaisirs et je m'en accordais de temps en temps. « Tu mérites d'être payée pour passer du temps avec moi ? Je dirais plutôt que c'est l'inverse. Sans offense. » Un petit sourire et puis très vite elle remarquait l'heure et apparemment, elle devait me quitter. Je regardais l'heure et, damn, moi aussi je devais me dépêcher, mon prochain cours était plus tôt que je croyais. Je finissais d'engloutir ce qui était sur mon plateau alors qu'elle s'était levée, confirmant notre "rendez-vous" de demain soir. « Noté ! A demain alors » Un sourire et je reprenais mon repas presque fini. Et quand il l'était, je me levais à mon tour, sac sur le dos pour déposer le plateau et me diriger vers mon amphithéâtre.