12 JANVIER Y avait plein de goûts parfaits pour les glaces mais vanille restait la base pour toute composition réussie. C'était une évidence. Avec une pointe de cassis. Ah ça, je m'y serai attendue encore une fois. Un peu de couleur pour parfaire le tout. Tu pourrais être une chef étoilée. dis-je en souriant, mais je suis pas sûre que cela va compter énormément pour sa note sur son travail à rendre. La prof serait surprise de voir cette nourriture alors qu'elle voulait un truc par rapport aux miroirs ahah. Echec total. Pour ma part, je sentais que j'étais en énorme difficulté face à une Jordan qui voulait tout envoyer en l'air. Mes arguments je veux dire. Ca me tuait de la voir si résignée. Si au début, je me disais que ça allait lui passer, que c'était normal d'agir comme ça, que je pouvais rien dire.. maintenant ça me faisait chier et ça m'énervait beaucoup trop pour que je fasse comme si rien n'était. Je serai qui si j'ouvrais pas ma bouche, si j'essayais pas de lui donner un peu d'espoir ?  Céléstine Weasley, je vous interdis d'infiltrer mes pensées de la sorte, c'est très impoli. Je souris. Je ne serai jamais aussi douée que Severus Rogue. dis-je, dépitée. Et j'étais loin de me douter que quelques jours plus tard son interprète allait mourir. Triste vie. Tu sais pourquoi j'fais ça. Et ce n'est que sur certains points mais tu sais parfaitement que y a des choses que je ne peux pas me permettre. Ca m'enrageait. Mais vis bon sang, profites de ce que t'offres l'instant présent au moins. Tu gardes tout, tu survis juste. C'était terrible cette manière de rester prostrée dans son coin. Je me levais, retirant mon gilet et posant ma bague sur une étagère le temps que je trouve où la ranger. Une fois que t'auras ta greffe, tu vas regretter d'avoir perdu autant de temps.

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12 JANVIER Au fond, j'faisais exprès de ne pas comprendre ce qu'elle voulait dire. J'voulais pas m'aventurer sur ce sujet, c'était trop.. Compliqué. Ouais. Et j'me souvenais surtout de comment j'étais avant. De toutes les phases par lesquelles j'étais passé avant de finalement être comme maintenant. Ca n'avait pas été une partie de plaisir, bien au contraire. Disons même que j'avais été un enfer autant pour les autres que pour moi même. Peut être bien que Sam ne comprenait pas mais j'étais cent fois mieux maintenant en acceptant les choses plutôt qu'en nourrissant un espoir. Un peu de couleur pour parfaire le tout. Tu pourrais être une chef étoilée. Ouais ouais. Puis pourquoi pas ? J'étais pas si mauvaise en cuisine, j'étais sûre que je pouvais faire des miracles en vrai. Je ne serai jamais aussi douée que Severus Rogue. Soupir. Personne au monde ne pouvait être aussi fabuleux que Severus Rogue. Triste réalité. J'étais sa fan numéro un, complètement. Mais vis bon sang, profites de ce que t'offres l'instant présent au moins. Tu gardes tout, tu survis juste. Je levais un sourcil regardant quelques instants ma cousine sans rien dire. Sérieusement ? C'est pas vrai. Pourquoi c'est si difficile à comprendre ? Pourquoi tu peux pas te contenter de ce que j'aime ? J'aimais mon éternel musée, mes routines de journée et tout ce qui allait avec. J'avais trouvé mon truc, c'était déjà bien comme ça. Une fois que t'auras ta greffe, tu vas regretter d'avoir perdu autant de temps. Alors là, non. Je me levais soudainement de mon lit secouant la tête. Et si je l'ai pas ? C'est dingue ça. Vous êtes tous en train de me parler de cette hypothétique greffe comme si il était impossible que je ne l'ai pas. Sauf que si Sam, peut être que je l'aurais pas. Et j'ai pas envie de nourrir un espoir qui n'arrivera peut être jamais. Au moins, j'étais réaliste. Je vivais pas en pensant à chaque seconde que je pouvais être sauvée. Parce que peut être que ça n'arriverait jamais.

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12 JANVIER  Ca allait finir en dispute, c'était irrémédiable. Parce qu'en fait, Jo, elle avait tout de même un vrai caractère derrière sa bouille d'ange et c'était compliqué de la stopper une fois qu'elle était lancée. Sauf que je pouvais pas me calmer aussi, j'étais trop investie émotionnellement dans ce débat. C'est pas vrai. Pourquoi c'est si difficile à comprendre ? Pourquoi tu peux pas te contenter de ce que j'aime ? Mais parce que c'est pas ce que tu aimes putain Jordan, vois les choses en face, c'est pas la vie que tu veux. Parce que je sais que tu te mets un filtre sur tes envies et que tu restes sur les choses qui peuvent être faites sans effort. Et ça, c'est être lâche tout simplement que tu le veuilles ou non ma fille. D'un coup, ma cousine se levait du lit et c'est à ce moment là que je compris qu'elle était vraiment énervée. Eh merde. On dort dans la même chambre quand même ce soir, ça va être tendu comme ambiance. Et je vais pas dormir dans la chambre de la vp hein. Qu'on soit clair sur ce point. Et si je l'ai pas ? C'est dingue ça. Vous êtes tous en train de me parler de cette hypothétique greffe comme si il était impossible que je ne l'ai pas. Sauf que si Sam, peut être que je l'aurais pas. Et j'ai pas envie de nourrir un espoir qui n'arrivera peut être jamais. Là, honnêtement, j'avais peur qu'elle s’essouffle. Parce qu'elle venait de faire un effort brutal en se levant et en plus, elle vivait de grosses sensations. Sa maladie était omniprésente et je pouvais pas continuer sur ce chemin. Sauf que tu es américaine, il y a plein de personnes dans ce pays et à un moment donné, tu l'auras ta greffe. Y a plein de morts ouai. Glauque. Sois pas défaitiste à ce point.

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12 JANVIER  Puis y avait tout les autres autour. Ceux qui étaient idéalistes mais c'était tout simplement parce qu'il ne le vivait pas. Et ça me fatiguais, vraiment. J'étais fatiguée d'entendre que j'aurais cette greffe, que tout irait mieux. Que je finirais vieille avec des tas de petits enfants. Parce que ça, c'était pas la réalité et si moi j'arrivais à me faire à l'idée de mourir, j'voulais que les autres puissent le comprendre aussi. Parce que je sais que tu te mets un filtre sur tes envies et que tu restes sur les choses qui peuvent être faites sans effort. Fuck off. J'voulais plus parler de ça, j'voulais plus d'interprétation sur mes faits et gestes. J'croyais avoir dépassé ce stade au moment même où j'avais arrêtée de me replier sur ma personne et non. Fallait encore qu'on me reproche de faire des trucs simple. J'posais ma main sur ma hanche inspirant lentement avant de reprendre à voix basse. Ça suffit Célestine. Arrête de parler de ça. Arrête de m'entraîner sur cette pente. Sauf que tu es américaine, il y a plein de personnes dans ce pays et à un moment donné, tu l'auras ta greffe. J'avais envie de lui hurler dessus au fond mais.. J'avais l'impression que le souffle venait à me manquer alors j'me contentais de respirer un peu trop fort. Sois pas défaitiste à ce point. Je ne suis pas défaitiste. J'ai été dans le déni, j'ai été en colère, j'ai été dépressive mais je ne suis PAS défaitiste. J'avais légèrement haussé le ton avant de secouer la tête. Arrête de parler de ça s'il te plait.

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12 JANVIER  Ça suffit Célestine. J'entendais son souffle qui commençait à être de plus en plus dur à trouver mais pourtant, j'arrivais pas totalement à m'arrêter parce que ça me rendait folle qu'elle arrête d'avoir de l'espoir, qu'elle vive sa vie comme si il lui restait plus que quelques jours. Ca me rendait tarée parce que je tenais à elle comme à la prunelle de mes yeux et qu'elle se laissait crever. C'est sûrement pour ça que Maman Weasley ne voulait pas que je m'attache à des gens. Pour pas vivre ce genre d'émotions fortes dans son coeur qui te donne l'impression que tu peux pu rien faire. Je sais que je pourrais pu bosser par exemple ce soir, je ne serai pas efficace, ni rentable. Je ne suis pas défaitiste. J'ai été dans le déni, j'ai été en colère, j'ai été dépressive mais je ne suis PAS défaitiste. Son ton avait changé, bien plus autoritaire et dur. D'accord, je comprenais le message j'arrêtais. J'entendais surtout le souffle qui devenait vraiment court. Arrête de parler de ça s'il te plait. Je déglutis difficilement, allant à l'autre bout de notre chambre, ouvrant la fenêtre pour me calmer quelques minutes avant que je revienne vers elle. Comment tu te sens ? Là, je m'inquiétais vraiment. Je suis désolée. Je le dis rarement, prends en soin de ce mot. T'as besoin que j'appelle un kiné ?

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