" Même nos amis peuvent se retourner contre nous

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Lien du postSam 12 Mar - 22:12

"Même nos amis peuvent se retourner contre nous! "
Dean, Annalynne & Clay

Un instant, un simple et infime instant je regrette mes mots, lorsque je vois dans les yeux de Clay qu'il comprend bien trop rapidement où je veux en venir. Pour le connaître assurément par coeur, quoi que j'en dise en extérieur, mes prunelles se posent sur ses doigts qui stoppent leurs mouvements, pour ma part, j'en serre les dents. Je voulais mordre aussi fort que lui, lui faire mal avant que mon être tout entier ne déraille. En ayant oublier que cette soirée, son but premier, était de nous rabibocher. Le problème c'est qu'on est incapable de le faire, on est mauvais joueurs, on est pas doués. On est ridicules, à notre manière. Mais mon attention, il l'a à lui, toute entière. J'en délaisse Dean, ce putain de souvenir, et j'sais même pas pourquoi j'en viens à m'en vouloir. Ce n'est pas comme si j'avais voulu qu'ils soient amis, ou même lâcher l'information dans un premier temps. Il n'avait pas qu'à lâcher la bombe de sa petite amie universitaire, je n'aurai pas sorti la mienne. Œil pour œil. Et comme à chaque fois, je suis plus cruelle que lui, malsaine, parce que ledit petit ami se trouve là, mais ça ne doit pas les étonner, chacun des deux sait comment je me perds dans mon attitude de fausse prostituée. Pourtant, quand mon ex colocataire me demande ; " Comment sais-tu qu'il est allergique? " c'est un pied du mur que je me retrouve. J'en passe sur mon inférieure ma langue afin de gagner du temps, je la fais même claquer, et mords ma lèvre tout en le jaugeant. Dans mon esprit, je tourne plusieurs scénarios possibles que je pourrai lui sortir, tout plutôt que la vérité ? Je me sens incapable présentement de lui révéler. Sois j'en reste autant vipère ou alors je choisis la douceur, apporter un brin de baume à son coeur. Et mon regard va chercher celui de Dean, lorsqu'il commence à s'expliquer, non, à nous expliquer, en réalité. « Anna et moi ... » Stop s'il te plait, je n'arrive pas à définir comment Clay pourrait le supporter. Ne sachant même pas comment on pourrait lui et moi, nous qualifier. Et je reprends du courage, puisque la situation est en train de me fatiguer, qu'on est plus des gosses, et que ça me prend le chou d'avoir ses putains de non dits entre nous. « C'est lui, mon ex de l'université. » A tes risques et périls, fallait pas demander, parce que je n'ai pas pu empêcher mon dédain de se déverser. Mes émotions, je ne sais jamais comment les doser. Jamais de la bonne façon. Et à la délicatesse j'ai toujours préféré la rudesse.

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Lien du postSam 12 Mar - 23:20

"Même nos amis peuvent se retourner contre nous! "
Dean, Annalynne & Clay

Elle met étrangement trop de temps à me répondre et son silence est d'autant plus pesant qu'il suscite de nombreux doutes sur la nature de leur relation. C'est encore une fois Dean qui prend la parole sans autorisation puisque ce n'était pas à lui que je m'étais adressé et commence une brève histoire débutant par un semblant de "nous" qui me dérange lorsqu'elle le coupe dans sa lancée. « C'est lui, mon ex de l'université. » La main posée sur la serviette de table, je n'ose bouger, fixant le dernier point observé c'est à dire mes couverts avant qu'elle ne déverse ce flot d'imbécilités. C'est une blague visant à m'irriter. Je l'aurais tout de même remarquée, je pense, à ses bras sur le campus de l'université. A moins qu'elle... qu'eux... que leur couple n'est existé qu'après mon départ pour Boston durant cette année que j'ai partiellement consacrée à une toute autre école. J'en défroisse inlassablement le textile pourtant sans le moindre pli mais c'est plus fort que moi, c'est nerveux, comme un besoin obsédant de remettre les choses à plat.

Mais nous n'aurons le temps d'en discuter un peu plus puisque déjà le serveur ramène les différentes boissons préalablement commandées. Un à un, les verres sont disposés au devant de leur propriétaires respectifs mais le silence est de mise puisque cette révélation à jeté un froid sur ce qui au départ se voulait être une réconciliation. Je ne serais pas le premier à l'ouvrir mais le remercie tout de même d'un geste de la tête pour son office et attends patiemment qu'il ne s'éloigne pour d'un coup prendre le verre, oubliant les politesses qui sont d'usage parce qu'un " à la votre " m'écorcherait le langue, pour en boire peut-être la moitié. A défaut de pouvoir être le seul et l'unique dans une relation avec une femme qui me plait depuis le premier jour où mes yeux se sont posés sur elle, me voila qu'en plus je me tape les restes de mon meilleur ami. Puis le reposant sans plus m'expliquer sur la rapidité du geste, je reporte à nouveau mon attention sur l'un des couverts mis de coté à défaut de vouloir les toiser sans m'énerver, avant de demander de façon distincte, sans gêne ni sans retenue à voix haute " Et il baise bien? " " La question a été entendue et comprise, non seulement de par mes deux hôtes mais aussi des tables voisines puisque deux ou trois vieilles n'ont put se retenir de glousser. Alors pour éviter un scandale, j'incline la tête vers ma voisine et lui murmure la fin de ma pensée: " Parce que quitte à passer derrière, j'aimerais savoir lequel tu préfères. "

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Lien du postLun 14 Mar - 21:45

"Même nos amis peuvent se retourner contre nous! "
Dean, Annalynne & Clay

A peine la sentence en ce qui concerne le procès de la nature de notre relation est tombée, mes prunelles esquissent plusieurs mouvements rapides en parcourant l'être tout entier de Clay. Je ressens – parce que je sais la reconnaître maintenant – la tension qui traverse chacun de ses nerfs, la colère, en somme, qui augmente à mesure que ses doigts pétrissent le tissus de nombreuses fois. J'en pince mes lèvres, plisse finalement mes paupières, hoche hébétée le visage sans savoir donner de justification à ce geste, et j'en perds toute notion de Dean à côté. Aux oubliettes celui que j'ai connu il y a des années, en faveur de celui que si je n'étais pas fiancée, j'aurai choisi. Et bien que je devrai me sentir coupable, c'est autre chose qui prend possession de moi, un semblant de fierté d'avoir réussi à lui faire fermer son clapet. Preuve que je suis totalement nocive pour la santé. Que je n'arriverai jamais à me fondre totalement dans le moule et la meilleure façon de fonctionner. J'suis pas normale, je vois que ça pour m'expliquer. J'en déglutis, quand je me bats avec ce millier de sentiments contraires, ayant presque envie de le frapper pour réussir à autant mettre ce bordel dans ma tête. Mais mon envie se stoppe d'un coup lorsque le serveur fait à nouveau son entrée dans nos champs de vision, et de ce fait le mien quitte Clay pour se poser sur les verres qu'il est en train de déposer. Celui du flic est très vite récupéré, porté à ses lèvres quand l'employé se détache du tableau difficilement dessiné sur les méandres de mes souvenirs, il le boit presque d'un trait, et ce n'est qu'à ce moment là, que je considère Dean, et que ses iris dans les miennes, je lui offre un mouvement de tête, un brin désolée. A choisir j'aurai voulu qu'il apprenne ma relation passée dans d'autres circonstance et c'est peu dire puisque l'homme qui a su se faire une place dans mes intérêts revient à la charge avec un " Et il baise bien? " Putain. J'en suis présentement choquée, vraiment, je ne pensais pas qu'il allait oser, d'ailleurs mes lèvres s'entrouvrent mais aucun son ne veut les dépasser. Les gens autour ont entendu, les rires sifflent à mes oreilles, tandis que mes ongles torturent mes paumes à présent refermées. " Parce que quitte à passer derrière, j'aimerais savoir lequel tu préfères. " Toujours crispée, je ne saurai dire pourquoi, mais la première chose que je prononce au moment où je retrouve ma capacité à parler est un « Clay ... » assurément trop exaspéré. Ce n'est pas comme si c'était un concours où nous étions en train de définir et décider le meilleur pour me culbuter. Je n'étais pas au courant que j'étais une bête de foire qu'on devait se disputer. Un morceau de viande qu'on apprécie bouffer. Et s'il me demande de faire un choix, entre lui et Dean, je lui foutrai une baffe – même si sa phrase ressemble curieusement à une volonté du genre – pour lui faire comprendre à mon tour qu'il n'avait même pas besoin de le provoquer, je pensais qu'il savait, que c'était lui. Mais bordel, je n'arrêterai donc jamais de me tromper à son sujet. J'en lève même les yeux au ciel, pour parfaire l'irritation, fulminante. Il est maintenant clair que je n'aurai pas du regretter de l'avoir foutu dans cette position. De les avoir foutus dans cette situation. Parce que j'avais oublié à quel point il peut se comporter en pauvre couillon. Mais avant de répondre quoi que ce soit à celui qui hante mes nuits, je me tourne vers son meilleur ami. « Excuse-le. » Ce qui, forcément, il va apprécier, et reprends de plus belle, d'une petite voix. « Tu comptes vraiment faire ça maintenant ? » Une scène, un esclandre, sans penser au fait que je suis Annalynne Malcolm, que je suis fiancée, que je ne devrai pas me retrouver entre deux prétendants, ou ex prétendants, qu'est-ce que j'en sais, je ne sais même plus comment les appeler. Et voyant sa mâchoire plusieurs fois se serrer, je m'approche afin de lui dire tout bas « Tu veux quoi ? Le nombre de fois ? De positions ? Je t'en prie, sois pas con. » Je les ai oublié et ce avant même de te connaître, de me perdre dans tes draps, ce soir d'Août où tu pensais ne pas vouloir de moi de cette façon là, comme une fille qu'on traîne au restaurant, chez ses parents.

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Lien du postMer 16 Mar - 21:36

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Dean, Annalynne & Clay

J'aimerais bien le savoir oui là, maintenant, forcément... Quoique vipère comme je la connais et puisque nous ne nous sommes encore pleinement retrouvés, elle pourrait lui concéder un petit plus rien que pour m'irriter tout en sachant pertinemment que je ne peux la laisser ici seule avec lui. Ce serait me tirer seul une balle dans le pied. Elle hausse les yeux jusqu'au ciel en soupirant mon nom comme si j'étais un cas désespéré. J'aurais préféré l'entendre emprunt d'un autre ton pour signifier qu'il s'agissait de la réponse à ma question mais non, c'est plus condescendant comme si j'avais réellement besoin d'être remis à ma place. Ok. Et même si j'espère encore nerveusement cette réponse qui se laisse attendre, c'est vers le bouclé qu'elle se tourne dans l'unique but de me faire pardonner. « Excuse-le. » Comme si j'avais le besoin d'être assisté pour graviter dans ce monde auquel elle est habituée. Et je reprends presque aussitôt de mon coté à sa suite, repassant la serviette inlassablement sous mes doigts, tout en le dévisageant " C'est cela. Faut l'excuser...." le pauvre con qui n'avait pas encore deviné que vous deux vous avez, aviez.... L'idée même de prononcer mentalement fait grimper mon irritabilité. Ses iris sans profondeur se détournent alors vers moi pour me siffler, me rappeler à l'ordre en quelque sorte d'un « Tu comptes vraiment faire ça maintenant ? » J'en délaisse ma serviette et Dean également, préférant lui accorder mon attention lorsque mes lèvres entament une réponse. " De quoi parles-tu ? " Ce n'est qu'une conversation entre adultes avec une légère divergence d'opinion, rien de plus. Il n'y a vraiment rien de choquant à mes yeux à savoir s'il sait mieux l'utiliser que moi une fois qu'il est au pieu glissé entre entre tes cuisses. « Tu veux quoi ? Le nombre de fois ? De positions ? Je t'en prie, sois pas con. » Ah, le réflexe inopiné qui est de lever un doigt pour souligner un détail important qu'elle a omis durant son questionnement. " Et où aussi. " En fait, cette situation m'excède au point d'en devenir risible parce qu'il est à la fois complètement stupide de réagir ainsi mais aussi tellement humain. Alors suite à cela je me reprends, retrouve une contenance lâchant un soupir parce qu'elle est venue ce soir pour moi à priori. A priori parce qu'elle n'était pas obligée d'aller le voir. Un simple bonjour de loin et non une conversation tactile aurait suffit, surtout vu la nature de leur relation.

Alors c'est plus fort que moi quand je la contemple à nouveau. " Un toast?? " Attention, c'est une menace à exécution instantanée lorsque je prends entre mes doigts d'un coté mon verre vide et la fourchette de l'autre, rejouant l'une des scènes les plus mythiques de notre histoire, mémorable souvenir où je me suis mis à dos toute sa famille en seulement une ou deux phrases. Mon regard pénétrant venu se plonger dans le sien, je jauge un bref instant de cette crainte qu'elle peut ressentir à l'idée que je puisse la faire blêmir devant toute la clientèle de la même façon avant de m'éclaircir la voix.

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Lien du postDim 20 Mar - 19:54

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Dean, Annalynne & Clay

" C'est cela. Faut l'excuser...." Il en devient maniaque de ses doigts sur la serviette, et je me demande de qui il est en train de parler. J'ose espérer que ce n'est pas ma personne qu'il place sur la balance, parce qu'aux dernières nouvelles je ne suis pas celle qui s'apprête à faire une crise pour quelque chose qui s'est passé il y a des années. Bon certes … J'ai envoyé Léanne bouler il n'y a pas tant longtemps, quelques jours seulement, mais ce n'était pas au beau milieu d'un restaurant. Il faut croire que je ne suis pas comme lui, fanatique des effusions publiques. Mais je ne me pose pas longtemps la question de savoir de qui il se porte garant d'excuse, puisque très rapidement, je reprends la parole, l'interroge sur la suite des événements, savoir si on va vraiment se fourrer dans une tragi-comédie tout de suite, là, maintenant. " De quoi parles-tu ? " Ma bouche pincée, je me retiens de lui signifier que jouer les innocents ne lui va clairement pas. Que j'ai bien compris dans quel sens allait s'incliner la conversation, que je le veuille ou non. C'est d'ailleurs pour cette certitude que je lui sers une flopée de question, destinées à lui démontrer combien – sur l'instant – il peut être con. Mais si bien que je pensais l'avoir pour une seconde mouché, c'est tout le contraire qui se déroule, puisque sa main s'élève dans les airs, doigt tendu vers moi, prêt à soulever un point auquel je n'ai à l'évidence pas pensé. " Et où aussi. " Mon dieu, mais c'est qu'il est brillant lorsqu'il s'y met. Risible, vraiment, c'est pour cela que j'en lève les yeux au ciel, en soupire presque trop bruyamment. L'envie de lui préciser tout de même que c'est lui que je préfère brûle mes lèvres de part cette sincérité dans laquelle je risque de me noyer. Sauf que je n'en fais rien, parce que vexer Dean ne fait pas parti de mes plus profonds desseins. Mais le faire avec Clay – même s'il joue au plus idiot – n'est pas non plus de mes désirs inavoué. En clair, je hais ma position, aussi bien entre eux deux, quand dans ce restaurant, et le choix taciturne qu'il m'a demandé de faire. Alors qu'il devrait savoir sur qui mon intérêt se porte, en permanence. Lorsque je m'apprête à lui intimer d'attendre qu'on soit seuls pour revenir sur le sujet, monsieur pète littéralement un câble. " Un toast?? " Mes prunelles détaillent ses mouvements rapides, ses phalanges qui se referment sur le cristal bon marché, son regard qui vient me défier. Il y a cet effet de déjà vu qui me dérange, son assurance qui bourdonne à mes tympans. Lorsque cela c'était passé chez moi, je l'avais provoqué, avais voulu qu'il en vienne à exploser, bien que ce ne s'était pas forcément déroulé comme je l'envisageais, aujourd'hui c'est différent, c'est un électron libre, et je déteste ça. Alors mes doigts vont accrocher la manche de sa chemise afin de lui faire rabaisser sa main. « Ca suffit. » De jouer au plus malin, arrêtes les conneries. « Je crois qu'on va pouvoir s'en passer. » De ton toast et des vacheries que tu pourrais me sortir. Étrangement, je n'éprouve pas le besoin de l'entendre m'insinuer pute une nouvelle fois. Ca me blesserait plus que ce que je le montre, parce qu'il compte … Plus important que les autres avant lui, le premier avec lequel j'ose sortir depuis mes fiançailles, depuis même des années, sans trop le cacher, juste ce qu'il faut c'est vrai, et j'estime que je n'ai pas à me justifier sur mon passé. Me rappelant que si nous sommes ici c'est d'abord parce qu'il a menti, qu'il a disparu, et qu'il a cru bon de me positionner au milieu de ses retrouvailles avec ses parents, m'informant sur sa personne et me donnant une raison neuve de lui en vouloir. « On devrait y aller. » Je tranche, décidant pour nous deux, mais aussi pour nous trois en sommes, pauvre Dean qui n'a rien demander. « Avant que l'un de nous dise quelque chose qui ne pourrait être réparer. » Je m'en fiche de ne pas manger, à présent, je veux juste stopper ce moment gênant. Sans trop de dégât, ou sans en causer plus que ceux engendrés, déjà.

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Lien du postDim 20 Mar - 21:00

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Dean, Annalynne & Clay

Le tintement du faux cristal contre l'argent, en voilà un son mélodieux. Mais non, elle ne m'en laisse pas le temps et abaisse de sa main mon bras venu reposer sur le drapé de la nappe avant que je ne puisse en jouer, rajoutant mauvaise à l'idée d'un refrain déjà chanté « Ça suffit. Je crois qu'on va pouvoir s'en passer. » Dommage parce que moi, j'en aurai jubilé. Et cette histoire qu'elle m'a maintenant présentée de façon si décomposée: où, comment, à quelle fréquence l'a t-il baisée? J'en perds l'appétit rien que d'y penser, animé par une autre envie, un autre besoin beaucoup plus contraignant: celui de me montrer violent, agressif envers ce sentiment qu'elle insuffle à chaque instant et en total contradiction avec ce que je ressens en ce moment. Mon bras d'ailleurs se dégage vivement de sa prise ce qui n'échappe pas, je suppose, à l'œil avisé de Dean. Et le dévisageant lui puisqu'il est la cause de tout ce merdier, variable qui a foutu en l'air cette soirée en toute beauté, mes pensées vont vers le regard qu'il nous prête à tous deux. Marrant hein? Même terminée, ta petite idylle à la con d'ado boutonneux ne cesse d'empiéter sur celles qui ont un semblant d'intérêt. « On devrait y aller.» Sur cette idée, je lui donne parfaitement raison. « Avant que l'un de nous dise quelque chose qui ne pourrait être réparer. » « Ah bon. Parce que ce n'est déjà fait... » A cela je ne lui laisse le temps de répondre avant de quitter la table, me redressant tout en réajustant mon costard. " Ne me fais pas attendre " comme je l'ai fait au tout début de notre soirée en prenant ce coup de fil qui au final, avec un peu de recul, a tout gâché. Si je n'avais répondu, jamais elle ne se serait précipitée vers lui et leurs futiles retrouvailles n'auraient eu lieu, de cette conversation à trois j'aurais été préservé ainsi que de leur lourd secret.

Mais il est coutume pour l'homme d'aller payer la note, ce que je vais d'un pas assuré m'acquitter. Ce qui me fait le plus profondément chier là, à cet instant, c'est d'écoper de celui de son ex amant que j'ai dans ma naïveté invité à notre table. Mais non, je ne suis pas aussi mauvais et prends sur moi au moment de débourser, me consolant à la seule pensée que c'est moi qui vais la déposer chez elle pour peut-être.... Non. Même çà je m'y refuse parce que rien n'a changé, elle m'en veut toujours autant qu'en début de soirée, pour mes mensonges, pour le fait de l'avoir mise dos au mur face à de parfaits étrangers. Pourtant quand il s'agissait d'elle, le faire à son brunch ne l'avait pas dérangée. La note est glissée sur le comptoir de l'accueil et c'est sous le sourire satisfait de l'hôtesse que ma carte se décrédite de la somme convenue. Après quoi, je me retourne pour la voir toujours attablée avec lui, qui visiblement se fout de ma gueule et de ce que je lui ai intimé. Alors sans attendre je quitte le hall pour me diriger vers la sportive stationnée sur le parking. Dans 5 min je pars, avec ou sans elle, elle aura fait son choix, tout dépend....

D'elle.

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