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I LOVE HARVARD
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    « happy birthday ... mister president. » clay et anna.
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    Lien du postMar 15 Déc - 13:54
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    La musique résonnant dans cet appartement que j’ai encore du mal à voir comme le mien, délicate je remonte sur ma peau l’un de mes bas, dentelé sur le haut quand j’arrive à la fin et au niveau de ma cuisse, je m’attèle à faire le second. Les accroche de part et d’autre de ma ceinture confectionner pour cette utilité, et revêt une robe longue sans trop l’être, décolletée. Sur le côté je zippe la fermeture et dans le miroir de la salle de bain je me regarde quelques secondes de plus. Ma prétention n’a d’égale que ma perfection, et c’est sans y penser que de ma main droite je pioche dans mon vanity afin de trouver un rouge à lèvre avec lequel sur le champ je viens redessiner mes lèvres et par la suite, les pincer. De deux doigts, je renvoie un peu mes cheveux en arrière, et tente du mieux que je le peux de les dompter. Alors je délaisse la salle d’eau pour aller me perdre dans ma chambre et mettre à mes pieds la dernière paire de Louboutin qu’Alan a cru bon de me faire envoyer. Et j’oublie même que les porter ce soir, c’est déplacé. Mes pas me mènent jusque dans la cuisine, où dans le réfrigérateur je trouve mon premier cadeau de la soirée. Pour connaitre mon ancien colocataire presque par cœur, je suis certaine de le trouver ce soir chez lui, non pas à déprimer, mais pas forcément en train d’apprécier la soirée. Mon but premier est donc de lui démontrer, que vieillir, ça n’a pas que des mauvais côtés. Bien au contraire, je me perds à penser, que ça n’a de cesse de faire augmenter pour lui, tout l’intérêt que je peux lui porter. Même si je ne sais plus le mot qui pourrait définir notre relation au jour d’aujourd’hui, le fait est que je lui accorde bien trop d’importance pour le laisser ce soir tout seul maronner. Alors j’ai préféré palier à toutes les éventualités, et ma bouteille de champagne en main je vais éteindre la chaine hifi, avant de choper un trousseau de clefs qui fait d’ailleurs parti de ces dites possibilités. Non sans fermer la porte d’entrée, je m’apprête à traverser le couloir afin de venir me poster devant la sienne. Et mon index manucuré va s’appuyer contre la sonnette, pas pour qu’il vienne m’ouvrir, non, juste pour qu’il soit au courant de mon arrivée, puisque déjà ma main abaisse la poignée et pousse la porte lorsque je me permets dans son antre, de pénétrer. Par habitude mon regard se pose dans le salon, et c’est sur le canapé qui a été longtemps mon lit que je le trouve, assis. Un sourire vient se placer sur mes lèvres, quand je réalise ce qu’il en résulte à l’intérieur de moi, de l’observer. Un sentiment de bien être qu’au plus profond, je hais. Puis mes prunelles se détachent des siennes pour voguer sur les quelques bières vidées qui gisent par terre et sur la table basse, j’émets un soupir avant de m’avancer. « Les gens normaux ne fêtent pas leurs anniversaires comme ça, tu sais. » Je prononce malignement et m’approche, dépose devant lui la bouteille de champagne hors de prix. Trente ans, on ne les a qu’une fois, dans une vie.
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    Lien du postMar 15 Déc - 21:41
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    Happy Birthday ... mister president
     
    Annalynne & Clay / Déc 2015    
    J'en ai enfin terminé des sermons et des cons qui sans cesse toute la journée ont entonné par des chansons stupides et marmonnements idiots le fait qu'aujourd'hui je rentre dans une autre décennie... Il parait que ce n'est pas la plus difficile à encaisser mais rien que dans le miroir, je le vois le poids des années. Oublier ce jour est aussi naturel pour moi que de changer de chemise. Il en est ainsi pour certaines choses depuis quelques temps, tels que noël et le nouvel an. Habitué depuis plus de trois ans à vivre seul, on dira que je suis devenu par la force des choses le gars imbu de sa personne. A ce terme je préfère celui d'affranchi, qui se complait dans son exil et qui n'a besoin de personne dans sa vie. Très vite mes habitudes me font oublier cet événement que d'autres prennent grand plaisir à célébrer, chose que je ne comprendrais jamais. Et même le clébard de la voisine y participe lorsque finalement je m'arrête sur mon palier, lui qui derrière aboie comme toujours à l'entente d'un trousseau de clefs.

    Ambiance tamisée et chemise déboutonnée, je termine ma soirée paisiblement, pénard, sur le canapé à écouter des vieux tubes d'antan qui sont de mon âge à présent... Sting & Police. La pièce se part de notes chaudes et rythmées et je me laisse moi aussi bercer par l'inspiration que me procurent les différentes mélodies. C'est ce moment précis que choisit le téléphone fixe pour sonner mais il est hors de question de tendre le bras pour décrocher. Après quelques secondes, c'est la voix de Clea qui s'invite sur mon répondeur dont j'écoute le message mais sans plus d’intérêt, une bière à la main. « Joyeux... ani-ver-saire » que j'ironise suite à ce qu'elle me souhaite avant de reporter le goulot de la bouteille à mes lèvres. Débute alors mon léger comas une fois ma soif étanchée lorsque le cerbère fait encore des siennes dans l'appart d'à coté. Un coup d'œil sur ma montre, 20h03 précisément et j'entends une mélodie à laquelle je n'ai aucunement envie de répondre. C'est encore certainement un collègue en quête d'une quelconque raison pour aller se biturer. Alors je repose ma tête lourdement sur son support, avachi, les pieds sur la table et tente de reprendre mon programme de la soirée: flemmarder une revue à la main sur les dernières armes mises au point. Pas difficile vous m'direz.

    Et pourtant quelque chose d’intrigant, que je mate de coté, vient de faire sournoisement son entrée. Fronçant les sourcils, je me torture encore à l'idée d'être de plus en plus sénile pour avoir oublié de refermer ma porte à clef. Et bien que je ne sois pas d'humeur ce soir pour déconner - ou tout autre chose d'ailleurs -, son sourire sur moi n'est pas sans effet. « Les gens normaux ne fêtent pas leurs anniversaires comme ça, tu sais. » Je me contente de la regarder s'approcher et cogite suite à ce qu'elle vient de prononcer. Une femme qui vient papillonner dans l'appartement d'un autre homme que celui dont elle est fiancée et lui qui ment sur ses antécédents faute de passer pour un détraqué... Effectivement, remarquable normalité Annalynne, t'aurais pas pu mieux trouver. Elle pose la bouteille alors que je me redresse sans la saluer, glisse ma revue entre la vitre et le cul du champagne, toujours obsédé par la moindre trace pouvant s'y retrouver. Très vite comme pour palier à ce manque de sociabilité, je l'invite d'un geste à prendre place à mes cotés, « Mais j't'en prie. Fais comme chez toi  » , pas vraiment décidé à trinquer comme elle semble le souhaiter.   
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    Lien du postVen 18 Déc - 12:16
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    Happy Birthday ... mister president
     
    Annalynne & Clay / Déc 2015    
    Toujours face à lui, mon regard le détaille malgré le fait que depuis des mois, c’est par cœur que j’ai appris ses traits, et pour le connaitre bien plus que ce que je l’insinue ouvertement, je comprends que c’est plus grave que ce que je le pensais, son état. Et ça me tiraille au plus profond de moi. C’est dingue cette impression d’être malade à cause de toi. Quelques secondes s’étiolent tandis qu’il me regarde aussi, et plongés dans ce silence étrange, j’en viens à douter de mon envie de me trainer jusqu’ici aujourd’hui. Finalement il s’anime afin de mettre sous la bouteille de quoi protéger la table de la condensation de l’eau qui pourrait couler, et ça ne me surprends pas, vu le nombre de fois que le mot maniaque à passer mes lèvres pour le caractériser. D’un geste de la main, il m’indique le canapé, et je m’anime sous ses mots « Mais j't'en prie. Fais comme chez toi  » Qu’on ne s’y trompe pas, c’est ce que je comptais faire de toute manière, après tout cet appartement l’a été, chez moi, pendant de longs mois. Et bien que cela face quelques jours déjà que je l’ai quitté, perdre mes anciennes habitudes dans l’endroit reste une chose qui me perturbe et que je n’aime pas. Clairement habituée à ce quotidien étriqué dans lequel lui et moi on s’était plongé têtes baissées.

    Alors je prends place à ses côtés peut-être un peu trop naturellement et non comme une invitée – bien que je me proclame seule de cela et ne me sens pas franchement désirée dans l’instant – je m’assoie et lui lance un regard en biais, sourcils froncés. La vérité est que je ne pensais pas que ce serait aussi compliqué, bien que malgré moi, je suis heureuse de constater que ce soir il n’avait, à l’évidence, pas prévu comme je le pensais, de faire la fête jusqu’au bout de la nuit avec ses amis. Jalousement et égoïstement heureuse de l’avoir ce soir à moi, et de constater ma stupidité à ce sujet. Surtout vu comment il semble heureux, lui, que je sois là. J’émets un soupir face à son manque d’éloquence, avant de lever les yeux au ciel, et de les planter finalement dans les siens.  « T’as pas de chance quand même. » Que je prononce un minimum vipère. « En plus de bedonnant … » Un sourire grandissant sur mes lèvres s’offre à lui. « Faut rajouter vieillard maintenant. » Amoureusement et dans un acte manqué, mes doigts vont se perdre sur son avant-bras afin de lui signifier le non-sérieux des mots que je viens de prononcer. Je ne suis pas venue pour lui foutre encore plus le cafard, non, et loin de là d’ailleurs, mais le fait est que je reste moi, et que de nos jeux verbaux, j’en suis devenue fanatique, et je me sais totalement pathétique.

    J’accueille sa réaction en un frémissement malin du coin de mes lèvres, avant d’exercer sur son bras un semblant de pression, puis de me redresser, remarquant que nous n’avons pas de verre pour nous permettre de trinquer en son honneur. Et quand je me dirige dans la cuisine de façon naturelle, claquant mes talons sur le sol, je lui dicte ce que j’attends de lui, qu’il s’anime un peu plus, qu’il reprenne vie. « Ouvre la bouteille. » Et mes mains ouvrent quant à elles le placard destiné aux verres, dans lequel je cherche des yeux deux flûtes que je ne tarde pas à trouver. En revenant finalement sur mes pas, lorsque je croise ses prunelles encore une fois, je me permets de lui demander pour changer – sans vraiment le faire – de sujet. « Tiens, si tu pouvais être quelque part ce soir, ce serait où ? » Je pose sur la table mon butin, retournant sur le sofa, en attendant patiemment la réponse à ma question, totalement intéressée, c’est vrai.

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    Lien du postDim 20 Déc - 22:28
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    Happy Birthday ... mister president
     
    Annalynne & Clay / Déc 2015    

    Elle s'assoie donc rapidement comme elle le faisait jadis mais sans cette même détermination ni cette animosité qui l'animaient autrefois lorsque lui prenait l'envie de me les briser. Il serait d'ailleurs très mal venu de sa part qu'elle ose se permettre ce genre de caprices ce soir.  Mais avec stupeur bien que je n'ai toujours pas bougé,  le regard figé sur les lettres illuminées de ma chaine hifi, je l'entends à coté qui soupire et attire quelques secondes mon regard. Mes yeux s'accrochent aux siens sans la moindre expression, ou peut-être juste un peu d'appréhension lorsque ses lèvres s'étirent en présage d'une autre provocation.  « T’as pas de chance quand même. En plus de bedonnant …  Faut rajouter vieillard maintenant. »  Elle a placé quelques mots sous le ton de l'ironie, des paroles que je sais se vouloir plaisantes mais même cette blague n'a su me tirer un semblant de sourire. J'ai du coffre oui, l'expression du temps et le poids de mes responsabilités qui sur mes traits se dessinent petit à petit. Mais ce n'est pas tant vieillir qui me préoccupe mais plutôt le fait de ne pouvoir le partager, sentiment - il faut bien le dire - plus que déroutant puisqu'il me plait de vivre seul depuis un certain temps. J'en déduis alors que je suis un peu maso sur les bords et aime m'affliger des souffrances en punition de mes nombreux mensonges et peines que j'ai moi même affligées. Peines qui pourraient être effacés si j'osais faire vers eux le premiers pas... Blasé par cette vérité sous-jacente, je reporte mon intérêt sur cette fenêtre baignée de pénombre dont quelques lumières au dehors égayent la noirceur de cette nuit de décembre. Dans un autre plan, il y a aussi parmi ce silence l'image, le reflet d'un homme à présent mature aux cotés d'une femme superbe dont la chevelure dissimule partiellement les traits et dont le bras vient doucement accrocher le sien. Puis une légère pression s'applique sur ma peau sans que pour autant je ne réagisse au contact. Mais après quelques secondes, c'est à nouveau sur ses traits fins que mes yeux se perdent et viens chercher sa main sur mon bras dans un geste lent et tendre avant de murmurer « On te verra, dans un peu plus d'un an  » , curieux de la voir passer elle aussi ce cap de la trentaine.

    Une autre pression et le contact est rompu puisqu'elle est s'est mise en tête d'aller je ne sais où, son petit manège m'intriguant à présent. Très vite elle se dirige vers les placards de cette cuisine dont elle a longtemps martelé le sol de ses talons, talons qui après réflexions me tirent un rire moqueur: des échasses tout bêtement...  Et alors que de dos elle tire deux coupes que je ne sors d'habitude que pour les grandes occasions, elle m'assigne à une corvée nécessitant tout un savoir faire exemplaire et dont j'ai, pour tout dire, le doigté depuis des années  « Ouvre la bouteille. » Son ordre est très vite réalisé, le bruit si particulier de gaz sous pression s'échappant à la volée puis elle revient les deux flutes à la main.« Tiens, si tu pouvais être quelque part ce soir, ce serait où ? » C'est une question qui mérite réflexions. La mélodie a soudainement changé, ma playlist défilant au détriment de ma volonté. Ce n'est plus du Chopin ni du Sting mais du symphonique bien particulier qui remplit de ses accords la pièce et il me vient l'idée que si Malcolm possède des gouts si raffinés comme le laisse sous entendre sa lignée, nos intérêts pour ce que je m'apprête à lui confier devraient être partagés.
    Alors tandis que je commence à la servir - galanterie oblige - d'un mouvement de tête je désigne la source des harmoniques. «  Es-tu déjà allée les écouter? » A peine ai-je finis ma phrase que la coupe lui est tendue.

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    Lien du postMer 6 Jan - 1:03
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    Annalynne & Clay / Déc 2015    

    Et c'est soudain combien tourmenté je le devine, n'ayant jamais remarqué avant aujourd'hui ce détail alors que sur son âge je le taquine. Et ça me dérange, son manque de réaction, ça m'emmerde, cette impression, celle de ressentir les choses par procuration. Ma main se perd alors sur sa peau et mes iris cherchent les siens, mais ce sont ses doigts qui me trouvent en premier, effleurent les miens et me laissent mal à l'aise quelques secondes de trop, j'incline le visage, détaille ses traits, les apprécie, encore et toujours plus que ce que je dois. « On te verra, dans un peu plus d'un an  » Bien que malgré moi, j'apprécie le côté doux de ses mots, c'est aspect et constatation rassurante de me dire que dans un peu plus d'un an, il pense être toujours là, me comptant dans sa vie, juste comme ça, comme si c'était aussi simple, oubliant le reste qui peut se trouver entre lui et moi ; et mon organe vital principal en rate un battement. Non, il ne le sera pas, c'est impossible, cette évidence qui explose en moi, c'est douloureux, je déteste ça … A trente ans, je ne m'appartiendrai plus, et sais que même si je ne porte plus la bague qui me dit fiancée, je n'en suis pas moins condamnée. Pourtant je souris, accroche sa paume de mon index, me refuse à lâcher, mais pour mon bien - non le sien -, je le fais, afin de ne pas trop vite sombrer. Alors je me lève, une idée en tête, puisque je ne suis pas là pour ces raisons, me poser un tas de questions, savoir si oui ou non aujourd'hui à nouveau mes lèvres gouteront sa peau. Si oui ou non on pourrait pour l'autre apaiser chacun de ses maux. Je vais donc à la quête de flûtes afin qu'on puisse gouter, la boisson pétillante que devant lui j'ai déposé.  


    Cherchant ce qui représente sur le moment le graal, je l'intime d'ouvrir la bouteille, me doutant qu'il va s'exécuter, puisqu'il aura compris ce que je suis allée trouver, agissant d'une façon qui laisserait penser qu'ici je me permets toujours de dormir et d'exister, et par la même occasion, lorsque je mets les doigts sur les verres, je lui demande ce qu'il voudrait faire, vers quel ailleurs il se laisserait porter, s'il le pouvait.  A nouveau assise, sur mes lèvres fines reste un sourire, et mes pupilles se concentrent sur les gestes que font ses mains, l'observent servir nos coupes alors que j'attends encore la réponse à ma question. Il me tend finalement ma dose de champagne, tout en me glissant «  Es-tu déjà allée les écouter? » D'abord sans comprendre le réel sens de ses paroles, je reste sans mot dire, le temps d'écouter ce dont il veut parler. C'est sans aucun contrôle que mes zygomatiques s'activent à nouveau, intérieurement je réalise, combien je le connais, et je l'avoue, je m'enlise. En toute impolitesse je vais pour porter le verre à mes lèvres, perturbée et frappée par ma propre imbécilité. De toutes les façons, ce n'est pas comme si je l'ignorais, étant donné les options que j'avais prévu pour la soirée. Vu que je suis ici, avec lui. Et que je me persuade toujours autant que ce n'est rien, qu'après tout, on en a rien à foutre de demain. J'en perds le fil de mes pensées, et finalement arrête mon geste pour lui confier « Plusieurs fois. » Mais au fond, il le savait, n'est-ce pas ? Parce qu'il y a cette chose entre nous. Une chose que je hais, qui me prend tout.  

    J'amène mon verre jusqu'au sien, gardant ses prunelles dans les miennes, comme le veut cette tradition, qu'avant maintenant je trouvais con, choque sa flûte en murmurant ces deux mots clichés qui pour leur manque d'originalité seraient capables de me faire gerber. « A toi. » J'apporte à mes lèvres la boisson, me délecte de son gout fruité, laisse passer quelques secondes avant d'en boire une autre gorgée, et à la fin de celle-ci, lui dicter. « Mais pour les écouter, c'est tenue correcte exigée. » J'espère qu'il a comprit de quoi il s'agit, et de ma main libre je vais chercher mon téléphone dans la pochette argentée qui me sert de sac à main  afin d'écrire un message à notre chauffeur pour la soirée. Option 1 validée.

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    Lien du postDim 10 Jan - 22:13
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    De ses doigts délicats elle s'octroie le droit de porter son verre lentement jusqu'à ses lèvres et je reste là à l'observer, un peu blasé par la soirée. Même en si charmante compagnie,  je n'ai hélas toujours pas le cœur à rire, encore moins à gouter au millésime qu'elle nous a apporté, le verre en suspend tandis que mes yeux oscillent soudainement sur la chaine hifi. « Plusieurs fois. » Au moins avais-je raison sur ce point et il semblerait que, d'après le léger pincement sur mes lèvres, j'affiche inconsciemment un peu de cette gaieté qu'elle souhaitait me voir retrouver. Un souffle de contentement et la flute retrouve à mes yeux un peu plus d'intérêt. Alors faisant danser le champagne d'un geste contrôlé, je sonde son contenu, désinhibiteur de vertus, celui-là même qui nous a il y à quelques mois rapproché. Peut-être cette fois-ci aurais-je moi aussi le droit à un peu plus de légèreté en en ayant abusé. C'est à espérer. Alors présentant mon verre au sien qu'elle vient presque aussitôt choquer, j'observe ses lèvres me souffler « A toi. » A mes trente années et à tout ce qu'elles ont pu voir, détails que je me garderais de partager. Les secondes passent et je la laisse en première apprécier le mousseux, encore un peu réticent quand je me décide enfin à l'imiter. Et perdu sur les fins filets de bulles qui s'échappent, je l'écoute prononcer une phrase dont le sens ne m'échappe. Alors avec surprise, mon regard vient se plonger dans le sien, un soupire de satisfaction perdu entre mes lèvres qui sitôt vont pour se figer en un timide sourire effacé. « T'as gagné » . Le si peu qu'il me manquait de motivation pour bouger, elle vient de me le donner lorsque je me suis confondu dans ses yeux irisés de pitié. Dès lors, je repose la flute sur la table à même la vitre, omettant l'un de mes nombreux tics et rabats mes paumes sur mes genoux dans l'unique but de péniblement me hisser. Et d'un dernier regard vers elle toujours assise, je la toise d'une dernière bravade: «   Autant que pour ton brunch c'est çà... » pour me diriger vers la pièce annexe sans attendre de réponse de sa part.

    Mon premier geste est de me dévêtir dans la pénombre sans même refermer derrière moi ni même savoir quel visage vais-je emprunter ce soir. J'en ai seulement une brève idée lorsqu'une autre pensée me traverse l'esprit au moment même où mes mains ouvrent ce qui s'apparente de près à un dressing. La singularité du moment réclame quelque chose de plus solennel qu'une chemise et un jean bien repassé et c'est avec une frêle certitude que j’agrippe mon costume trois pièces, celui-là même que je ne revête que lors de grandes occasions. Pantalon, gilet et veston d'un bleu nuit se voulant en harmonie avec ma profession... C'est sur: elle qui n'a l'habitude de me voir qu'en jeans ou en caleçon, elle va se foutre de ma gueule dans quelques secondes. Et tandis que je m'affaire sur les dernières touches d'élégances, je vais - le regard saillant sur la porte ouverte - rechercher dans le fond d'un tiroir un objet qu'elle n'a jusque là jamais eu l'occasion de voir à mon doigt: un écrin de velours noir recelant une large chevalière d'argent gravée et sertie d'un grenat, symbole de mon appartenance à cet État. Un dernier détail incommodant et je serais fin prêt à la conduire où bon me semblera. La cravate à la main, je ressors de ma chambre, redressant mon col avant de revenir vers elle d'un pas assuré, ne voulant pas une seule seconde lui laisser le plaisir malsain de se moquer: « Fille de bonne famille, j'imagine qu'on te l'a surement appris... »

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    Lien du postLun 11 Jan - 20:20
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    Non sans être taquine, une fois le message envoyé, je me perds à le regarder et garde sur mon expression un air amusé. Patientant qu'il comprenne et qu'il exécute les mouvements que je lui ai demandé de faire de façon détournée. C'est un simple marché, s'il veut vraiment aller écouter un orchestre, il va devoir s'habiller comme il se doit, en grand apparat. Et pour le savoir parfois réticent à ce sujet – le brunch familial en exemple – je m'arme de patience afin qu'il se fasse pour une fois violence. Ce soir on fête son anniversaire comme il se doit, parce qu'il est important pour moi. « T'as gagné » Et d'une voix fluette je suis tentée de lui préciser que c'est souvent le cas, mais je ne m'avoue pas encore victorieuse de ce combat, puisqu'il est tout de même capable d'aller à mon encontre et de se saper d'une simple chemise qui aurait le don de m'agacer. Pourtant intérieurement je le prie de ne pas trop me résister, je n'ai pas envie de faire les choses à moitié. Il se redresse et m'offre tout de même un dernier regard associé à une phrase qui pourrait – c'est vrai – m'énerver. « Autant que pour ton brunch c'est çà... » Cependant je choisi de la prendre au second degrés, et de lever les yeux au ciel avant d'amener mon verre à mes lèvres et de boire une nouvelle gorgée tout en le regardant s'éloigner et je me garde toute remarque supplémentaire au risque de le voir se braquer, connaissant tout de même son niveau de susceptibilité.

    Les minutes et secondes défilant, je remarque inconsciemment que c'est ma deuxième coupe que j'entame au moment où il sort de sa chambre, et j'en manque de m'étouffer. Ca me prend directement, dans les tripes, ça me retourne et je n'aime pas le constater. De tous les scénarios que mentalement j'ai pu dresser, je n'avais pas envisagé que son apparence pouvait un peu plus me charmer. J'en deviens superficielle pour un temps, furtif, mes prunelles – surprises – le redécouvrant. J'en incline même le visage de côté, me donne le plaisir le contempler avant de dire quoi que ce soit, et pince mes lèvres lorsque je me rends à l'évidence du fait que je ne sais pas quoi ajouter. C'est rare, vraiment, qu'un homme arrive à me laisser sans voix, et qu'on se le dise, je crois franchement, que je n'aime pas cette idée là. Dans un automatisme, face à sa détermination, je me relève, pose mon champagne, tout à côté du sien, et quand il se plante devant moi, cravate à la main, je souris en coin. « Fille de bonne famille, j'imagine qu'on te l'a surement appris... » C'est un soupir qui s'échappe de mes lèvres en premier avant que je ne m'approche de lui, à petit pas, et que ma main aille récupérer dans la sienne le tissu destiné à parfaire sa tenue cintrée. Alors mes doigts l'amènent autours de son cou, et mon pouce dans un acte manqué effleure sa mâchoire dessinée, dont je me suis depuis trop longtemps amouraché, fuyant son regard, mes pupilles se concentrent sur le nœud tandis que dans mon esprit tout semble flouté, comme si j'avais oublié comment on fait pour les nouer, je l'accuse, de me rendre stupide, de me faire omettre tous mes moyens, d'ajouter à notre condition un côté encore plus malsain. Je réitère les mouvements me montrant plus adroite cette fois, et me permets d'ailleurs de lui glisser de manière presque murmurée. « L'homme peut donc être élégant. » J'achève la tache qu'il m'a confié, en riant quelque peu, avant que ce même rire ne soit éteint puisque mes iris croisent les siens, le temps s'effiloche alors un instant, surement de trop, et qui à sa façon aura ma peau. Malgré cela je ne peux pas m'empêcher de lui lancer, railleuse et provocante à souhaite. « C'est un tissu qui irait bien à mes poignets. » Phrase subtile absolument dite dans le but de lui rappeler ce qu'il a pu faire lors de cette nuit qui a tout changé, même si à l'époque, je n'aurai absolument rien dit à ce sujet, prête à tout pour nier, aujourd'hui, c'est différent surement depuis mon départ de l'appartement. Puis vient ce moment où je m'éloigne, à regret, de son corps qui a sur moi c'est effet aimanté. Retourne vers le divan, récupère mes affaires et retrouve ses prunelles après cela, prononçant à haute voix la suite des évènements. « La limousine nous attend. » Avant de partir, mes phalanges accrochent une nouvelle fois le pied de la flute, et je termine mon verre d'un trait, chose qui n'est franchement pas conseillée lorsqu'on boit un champagne d'une si grande qualité. Mais peu importe car mademoiselle Malcolm n'obéit qu'à ses propres lois. Ou presque. Alors mes talons flambant neufs martèlent le sol au moment où je me dirige vers son entrée. « On finira la bouteille plus tard. » Dans la voiture, se trouve, assurément, un mini bar. Finalement il arrive à ma hauteur, et de mon index et mon majeur, je me permets d'en revenir à ce qu'à son cou j'ai noué, jonglant avec cela, m'amusant, en passant ma langue sur mes lèvres, je souffle « Ou aux tiens. » Je hausse les épaules, déterminée, et reprends de la sortie, son chemin.

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    Lien du postMar 12 Jan - 12:32
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    Elle accepte non sans grande surprise ma demande détournée et me prend des mains le bout d'étoffe de couleur bleutée. D'un geste toujours aussi élégant ses mains viennent m'encadrer pour passer le dernier détail autour de mon col, effleurant involontairement les traits saillants d'une mâchoire que je veux pour le moment contractée.  Au contact de son ongle sur ma peau, j'ai recherché dans son regard la trace d'un quelconque sentiment, chose qu'elle m'a refusé instantanément en se détournant du mien, appliquée sur ses gestes comme jamais. Mais manque de chance, elle se reprend lors d'une deuxième tentative sous mon regard amusé. Je l'intimide donc à ce point dans ce costume...Vraisemblablement je lui fais, habillé de la sorte, de l'effet et aurais du, si seulement je l'avais su, le revêtir bien avant. « L'homme peut donc être élégant. » Comme si je ne l'avais jamais été avant... Basculant toujours la tête légèrement en arrière histoire de l'assister dans la tache, je murmure à mon tour un remerciement « C'est un compliment?  » Bien évidemment. Mais il serait à mes yeux encore plus jouissif après cela de l'entendre le prononcer encore une fois. Je reviens me plonger dans les siens une fois la tache achevée et comme pensive lorsque ses doigts me quittent, elle opte pour la malice et sens caché « C'est un tissu qui irait bien à mes poignets. » Mes idées rejoignent très rapidement les siennes je dois dire. Aussitôt comblé par cette pensée et ce souvenir que je croyais oublié, j'esquisse un sourire spontané, mon visage témoignant de nos envies partagées. « C'est donc que tu as aimé  » . Mais sans réponse de sa part, elle s'éloigne de quelques pas et j'avoue ne pas en perdre une miette lorsque délicatement elle s'abaisse dans cette robe sculptant sa cambrure.

    Et tandis que discrètement je desserre quelque peu le nœud, ayant perdu au fil du temps l'habitude de ressentir un sur mon cou un tel carcan, elle se redresse pour à nouveau, j'imagine, me contempler et ajouter: « La limousine nous attend. » Une limousine, rien que çà. J'avais oublié... Pourquoi ce contenter de peu lorsque l'on est héritière d'Omnicom? A ce sujet d'ailleurs, mes yeux viennent brièvement rechercher les phalanges de sa main droite et non content de ne pas apercevoir l'anneau, c'est la mienne qu'inconsciemment j'effleure de mes doigts. Elle aussi représente certaines responsabilités auxquelles je ne peux me soustraire. Et pourtant contrairement aux siennes, je peux le soir venu les renier, les oublier au fond d'un tiroir pour regagner mon entière liberté. Elle s'empare alors une dernière fois de la flute pour aussi sèchement la vider et repartir en direction de la porte d'entrée tout en ajoutant quelque chose qui me fait immédiatement tiquer quand à ce qu'elle envisage pour finir en beauté la soirée « On finira la bouteille plus tard. » « Bien sur, plus tard... que je rajoute, songeur, en contemplant le salon où je nous imagine déjà et refermant un à un les boutons de mon gilet. Pour une fois que je n'en suis pas le précurseur, je m'octroie la liberté d'y penser quelques secondes durant avant de la rejoindre et le temps de récupérer les clefs qui se trouvaient bel et bien de coté sur la commode juxtaposant la porte d'entrée, je la laisse de nouveau s'amuser avec le textile qu'elle a elle même, il y a quelques minutes, noué. « Ou aux tiens. » Ne sachant où elle veut en venir, j'ai cette réaction de surprise, hébété et les sourcils froncés avant de comprendre le sens que ses quelques mots. Puis c'est avec stupeur que je réalise ce qu'elle escompte obtenir de moi: la sujétion. « T'es sérieuse... » et ricane bêtement à m'imaginer ligoté par une femme, les rôles inversés.

    J'hoche la tête pour lui répondre par la négative et murmure toujours avec le sourire « J'crois pas non  » . Car moi attaché, cela ne se fera pas sans une excellente raison. J'ai depuis New York toujours eu cette aversion, de me sentir retenu sans échappatoire, sans issue ni moyen de me libérer. Notez que ce n'est pas un simple linceul qui me retiendra mais le fait est que je n'apprécie pas l'idée. Alors lorsqu'elle hausse les épaules, j'ai ce léger sentiment de victoire et la vois emprunter le chemin du couloir pour que je puisse à mon tour, lui emboitant le pas, refermer derrière nous la porte à clefs. Cette fois-ci, je ne suis pas prêt d'oublier le léger tintement du métal dans le barillet et c'est avec une profonde certitude d'avoir bien fait que je la suis jusqu'en bas, là où elle me dévoile l'étendue de son univers encore une fois. La limousine est belle certes mais encombre l'avenue et attire un peu trop les regards. Alors d'un geste, comme dérangé d'être ainsi le sujet d'une attention inattendue, je desserre une dernière fois mon col avant de la rejoindre sur la chaussée. Elle s'engouffre à l'intérieur et je la suis de près avant de m'arrêter devant le chauffeur qui d'une main assurée retient la portière. D'un signe de tête de ma part, il est entendu qu'il peut retourner au volant de la voiture, n'ayant pas pour habitude de déléguer. Et m'inclinant vers l'intérieur de l'habitacle pour venir rechercher le regard de la brune, je lui souffle « Était-ce vraiment nécessaire... » avant de prendre place à ses cotés.  



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    Lien du postVen 15 Jan - 21:56
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    A ma phrase au sujet de son élégance qui aujourd’hui, plus qu’une autre nuit, s’en devient intimidante, il bascule légèrement la tête en arrière, avant de répondre par une des siennes, destinée, à me faire dire de façon plus explicite ce que je peux ressentir au sujet de son apparence. « C'est un compliment?  » Assurément, mais lui exprimer clairement serait certainement signer pour moi, mon attachement, pour de bon, et puisqu’aux mots j’ai souvent préféré les gestes, je me contente d’un faible sourire à son égard, que je ne le soupçonne pas capable – dans cette position – d’entrevoir. Alors je m’affaire à continuer ma tâche, bientôt achevée, quand quelque part dans mon esprit s’insinue des souvenirs profondément enfouis. La nuit que nous avons partagée, surement ce qui a tout fait basculé, sans même que je n’en sois certaine à ce moment-là. Cette complicité qui par notre union s’en était retrouvée décuplée, et qui au fil des mois, n’a fait que s’accroitre, malgré tout ce qui nous séparait, et nous sépare encore, c’est vrai. Mais ces détails, je décide de les placer dans des oubliettes bien scellées, pour ne garder que la malice et ce qu’elle comprend comme délice. Lui remémore volontairement ce moment où mes poignets il a liés, à ses désirs m’a pliée. « C'est donc que tu as aimé  » Bien plus que de raison, je me dois de l’avouer. Et c’est un exploit de sa part, d’ailleurs, étant donné que lorsqu’on me connait, on sait à quel point, être enchainée ne fait pas partie de mes passes temps favoris. Cependant je me tais, concentrée – ou bien forcée de l’être – sur l’objectif qui m’incombe à présent, ne pas lui faire regretter une seconde encore d’avoir ce soir trente ans. De les avoir avec moi, auprès d’aucune autre, et j’aime la manière dont sonne cette affirmation en moi.

    Lorsque je vide mon verre, je me retourne dans sa direction, lui révélant une partie de ce qui nous attend. Son charisme me tiraille une nouvelle fois, et j’imagine que je vais m’y faire, que c’est une sensation qui va passer, que je ne vais me retrouver à devenir niaise comme ces filles qui se mettent à balbutier lorsqu’un homme leur plait. Et même si cette limpide authenticité se joue en boucle dans ma tête, je n’en reste pas moins dérangée, puisque cette permission pour moi de le songer, marque dans mon âme son côté originel. Jamais encore je n’avais osé me rendre à de telles conclusions en ce qui concerne notre perpétuel duel. Mais peu importe car déjà, je lui dévoile que l’alcool plus tard va m’aider à faire passer ce semblant d’anxiété, et surtout qu’il nous accompagnera lorsque nous reviendront de l’opéra.  « Bien sur, plus tard... » Satisfaite d’obtenir son approbation de cette façon, mes iris le caressent à nouveau, et l’observent refermer le gilet qui complète son allure parfaite. Moi, ces boutons, je me vois bien les défaire, un à un lentement dans une toute autre atmosphère. D’ailleurs quand il revient à moi, je m’amuse et mon être s’éparpille tout autour de moi, avec sa cravate que je nomme par avance inquisitrice de mes envies. Cherchant à heurter et faire entendre mes désirs à son esprit. Si bien qu’il se renfrogne, moi, de plus belle, je souris, maligne et affamée. Sans l’avoir avant cela, réalisé. « T'es sérieuse... » Au départ non, pas réellement, maintenant, ce défi semble des plus alléchants, vraiment. « J'crois pas non  » Ses mots et son hochement de tête m’inspirent d’autant plus à défaut de me dissuader, mais pour l’instant, je ne pense pas que nous soyons dans le vif du sujet. Je garde alors fermement dans un coin de mon inconscient, ce jeu qui une fois commencé aura pour lui un gout plus plaisant.

    Notre chemin suit alors celui du couloir, après qu’il ait fermé son appartement, et nous arrivons face à notre moyen de locomotion pour la soirée. Un sourire infime se place sur mes lèvres, et je n’en connais pas bien l’origine, je ne le fais pas pour le chauffeur, c’est peut-être simplement le fait de me délecter, de la facilité de la vie, lorsqu’on a été bien adopté. C’est d’une perversion affreuse, je le sais, et c’est bien pour cette raison que je me tais sur le sujet, me contente de le devancer et d’entrer à l’intérieur, attendant d’être rejointe par l’invité d’honneur.  Et mes prunelles s’impatientent de le voir s’assoir, et mon cœur bat trop vite de l’espérer. Comme c’est moche, d’une laideur extrême dont la saveur pourrait provoquer la coupure de mon souffle présentement accéléré. Cependant le bleu de ses iris s’accroche à la noirceur de mon regard, j’en soupire m’accommode de mes délires, entends que ce n’est pas normal pour moi d’éprouver cette étrange émotion que je qualifierai bien d’aliénation. Face à son visage un tant soit peu décomposé, j’en viens à regretter de ma vie ce qu’il y a quelques secondes à peine, j’aimais. J’ai même des remords à ne pas l’avoir salué, celui qui pour nous va patienter et conduire le temps d’une soirée. J’accuse Clay de cette soudaine nostalgie et pour le voir parler, je prie. « Était-ce vraiment nécessaire... » Non, oui, je ne sais pas, j’en fronce les sourcils tandis qu’il daigne enfin s’assoir à côté de moi. Le moteur rapidement mis en marche par le conducteur, c’est à mon tour de me refermer. Quelques secondes, le temps d’accuser. Accuser le fait qu’il aurait surement voulu plus de simplicité, chose dont je suis incapable, au vue de ma lignée. « Soit content, j’aurai pu sortir le jet privé. » Et si j’avoue que j’y ai vraiment pensé, je me demande si cela fera de moi un parfait cliché, cette femme vénale aux sous fifres dévoués.

    Mais en accord avec moi-même, je me décide à laisser de côté ses idéaux illusoires qui pourraient bien me changer, je suis comme je suis, et ne l’ai jamais caché, alors la limousine, ce soir, évidemment qu’elle était obligée. Cependant il ne sait pas, que sont rares ceux qui sont entrés dedans au vouloir de mes seules volontés. Je m’interroge d’ailleurs sur le fait que je devrais lui préciser, qu’il est le seul … Aussi étrange que cela puisse paraitre à la suite de cette affirmation, ne me vient en tête qu’une chose infiniment con. Ses propres mots. Ceux qu’un jour il a pu me cracher. Il est le seul mais ça doit bien le faire marrer. Soupirant, je vais ouvrir de mes doigts le mini bar qui se tient face à nous, non pas que l’envie d’être saoule me tient particulièrement à cœur, mais j’imagine que pour me détendre il n’y a que ça, et sous le rythme du moteur, je nous sers à nouveau deux verres, d’un limpide rhum acheté dans je ne sais quelle île où il a pu être distillé. Si bien que je lui donne le récipient, je précise en souriant. « Pour nous détendre. » Non pas que je sois stressée, et lui mal à l’aise, non, vraiment. « Mais juste un. » Je continue en riant, tout doucement. « Il ne faudrait pas qu’on en perde une miette, de cet orchestre. » Je me veux railleuse, peut-être un peu moqueuse, mais tente de me rapprocher de celle que je sais être, puisque je comprends, qu’à ses côtés, j’ai du mal à exister. Portant à ma bouche le verre, ma main libre, va sur lui se perdre, sans trop de raison, sans plus d’espoir, ni même de passion, sur sa cuisse que je sais dessinée, mon corps au sien, presque accolé. Interlude, aparté, un point-virgule, inachevé, puisque dans quelques secondes nous serons arrivés.



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    Lien du postSam 16 Jan - 22:51
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    C'est pompeux tout comme l'était l'antre de ses parents. Malgré bon nombre de réceptions et de galas auxquels ont participé les huiles de mon commissariat, je n'ai jamais eu la chance de gouter à ces joies là, ayant pour aversion ce genre de réceptions. Et pourtant pour une fois, je m'y sens curieusement à l'aise, sans doute parce que je me fonds dans ce décors avec une habilité exemplaire. Et tandis que j'ajuste par souci du détail mes boutons de manchette, elle souligne alors un fait:  « Soit content, j’aurai pu sortir le jet privé. » Je n'ai pour réaction qu'un ricanement étouffé, mes yeux toujours rivés sur le geste que je suis en train d'achever. Depuis ma prise de poids, je n'ai eu l'occasion de le revêtir que quelques fois et depuis, certes, certaine attaches sont plus difficiles que d'autres à refermer. «  Pour faire 15min de trajet...» que je persifle alors que les lumières au dehors m'interpellent, mon attention accaparée par les nombreux luminaires défilant sur le bas coté, le véhicule ayant enfin démarré.

    Quelques minutes plus tard et c'est tout en douceur que je l'entends ouvrir un coffret qui éclaire de sa frêle pâleur l'intérieur de l'habitacle. Le chant d'un bouchon sur un goulot m'attire aussitôt et je la découvre nous servant deux verres. Tour à tour, le bourbon se déverse lentement lorsqu'elle rajoute, visiblement pas mécontente, en me tendant celui qu'elle m'a destiné:  « Pour nous détendre. » Il est vrai que j'en ai plus besoin qu'elle en cet instant pour tenter d'accepter mon âge avancé. Les doigts crispés sur le verre je l'accepte donc et ne tarde pas à en gouter le contenu lorsqu'elle me coupe brusquement:  « Mais juste un. Il ne faudrait pas qu’on en perde une miette, de cet orchestre. »  Ma tentative avortée, le verre en suspend, je reste là à méditer sur le sous-entendu qu'elle a sans doute voulu me faire passer lorsque finalement je la reprends: «  Parle pour toi » . Car j'encaisse bien mieux qu'elle les verres, c'est une certitude qui n'est plus à démontrer depuis le temps. Elle goute finalement le fond de sa coupe et j'en profite pour en faire de même également lorsqu'un poids étrange vient se glisser sur ma jambe, ce qui me fait sursauter légèrement. Les quelques gorgées que jusque là j'avais ingurgitées sont sur le coup de la surprise remontées, allant jusqu'à m'enflammer les naseaux. Instinctivement ma main est venue se déposer sur la sienne avant qu'elle ne se décide d'aller un peu plus loin. Pourquoi d'ailleurs ai-je pensé une seule seconde qu'elle veuille d'aventure s'attarder en amont... Alors souriant de ma propre perfidie, j'en viens à la sonder, elle et ses envies, de ses désirs qu'elle ne souhaite jamais ouvertement m'avouer. Et m’éclaircissant la voix, mes phalanges resserrées sur les siennes,  je ne trouve rien à redire à son geste explicite qu'un simple « Rien ne presse. Ils répètent toutes les semaines » agrémenté d'un sourire puisque cette envie, elle me semble bel et bien partagée même si j'ai, pour l'heure, un peu de difficulté à l'exprimer. Mais de cette complicité exiguë, je relâche mon étreinte pour en revenir à mon verre et bois le fond d'un trait puis le pose là où mes yeux se sont instant égarés. Le minibar fait étalage de quelques fioles de liqueurs et spiritueux estampillées des meilleurs noms dans le domaine. « Encore une voiture empruntée à ton père... » j'imagine. Je me doute qu'il sera ravi de savoir qui sa limousine traine ce soir et pourquoi.  

    Mais mes réflexions à ce sujet s'en trouvent très vite balayées par la vitre tintée nous séparant du chauffeur qui s'abaisse lentement. Un bref regard échangé avec lui dans le rétroviseur et il nous prévient élégamment que notre voyage prendra fin dans quelques instants, la voiture décélérant déjà. C'est vrai. Je n'ai pas eu la vivacité d'esprit de reconnaitre au dehors les nombreuses colonnes qui de part et d'autre ornent le bâtiment, véritable monument architectural de l'âge colonial revisité par de jeunes entrepreneurs de notre temps. Alors me reprenant après un rapide coup d'oeil à mon poignet, je me redresse et lui ordonne « Faites le tour » . Ne t'y méprend pas Malcolm, mais ce n'est que parce qu'on risque de nous refouler pour ce léger retard que je souhaite te faire connaitre l'entrée secondaire, celle réservée aux artistes et musiciens.


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