J'étais contente d'avoir un peu de temps pour moi ce week-end. Depuis un bail, j'avais eu le goût de me rendre au 21st Amendement de Boston. Pour le commun des personnes, c'était qu'un pub à saveur historique mais pour moi, c'était plus qu'un pub. J'avais étudié pendant des heures et fait des recherches pour comprendre que ce pub était supposément pas normal. Un illustre président avait eu l'habitude de venir s'y réfugier pour rédiger ses discours, nul autre que JFK lui-même et même le sénateur John Kerry affectionnait l'endroit. En mode, Trésor National de Nicolas Cage, j'avais mené mes recherches sur une rumeur: il semblait que JFK s'asseoyait toujours près du feu pour rédiger son discours mais il semblait qu'on parlait d'une cachette du président où il cachait les brouillons de ses discours ainsi que son stylo personnalisé offert par Jackie elle-même. J'étais d'ailleurs étonnée moi-même que les chercheurs avaient pas tentés d'aller au fond de cette rumeur, ils l'avaient sûrement jugés sans importance, mais pour moi c'était une mine d'or pour la recherche et surtout pour l'histoire américaine. Je garais ma voiture devant l'endroit, je faisais plutôt tape à l'œil avec une nouvelle masérati rouge mais c'était un cadeau des parents alors je n'allais pas me plaindre. J'avais l'air d'une recherchiste comment j'étais habillée avec mon jean, mon haut vert olive, une veste de cuir et une tresse retenant mes cheveux blonds sur le côté de ma tête. J'avais toujours un merveilleux sentiment qui m'habitait lorsque je franchissais un endroit historique. J'avais un sourire béa sur le visage et j'étais prête à aller jusqu'au bout. Immédiatement une fois que j'étais à l'intérieur de l'endroit, je voulais trouver exactement l'endroit où est ce que JFK allait supposément s'asseoir mais il y avait un peu de gens aujourd'hui. Je me rendis au bar, prenant une bière et voulait à tout prix continuer de chercher ma piste. Voulant être subtile aussi, je sortis un papier de ma poche pour me repérer. J'avançais vers le feu et fit le mystérieux endroit de JFK. Il y avait un mec assis sur le fauteuil, je dis poliment: ''Pardonnez-moi monsieur mais pourriez-vous...''. Le mec leva sa tête et mes yeux le reconnaissait aussitôt. Lui ici, cet arrogant joueur de polo Alejandro Ortega! Lui qui avait fait paraître mon copain de l'époque pour un abruti lors du match de polo ! Je le regardais surprise et un peu en colère: ''Toi ici?! C'est une blague.''

Mine de rien, il y a des lieux célèbres à Boston où il faut à tout prix aller. Le 21st Amendment en est un parmi ceux-là. Aller prendre un verre au même endroit que des géants de la politique américaine comme les Kennedys ou bien John Kerry, c'est quand même quelque chose, une chose qu'Alejandro n'avait pas encore fait. Il alla donc au bar après son cours de la matinée et s'était pris un livre pour lire une fois sur place, se donner un petit genre de parfait étudiant, ce qu'il était... ou pas. Du reste, le beau brun était vêtu de façon automnale, donc il portait une sorte de pull pardessus son t-shirt et il avait une paire de pantalon agencée avec le tout.

En entrant dans le pub de style irlandais, faut reconnaître que l'ambiance était un peu spéciale quand même, avec les lumières tamisées, les murs de bois et de briques, le foyer. Franchement, il aimait bien, c'était dépaysant. Il n'y a pas vraiment d'endroit comme ça en Espagne. Avec son sourire habituel et sa politesse de l'ancien monde, Alejandro commanda une pinte de Guiness et demanda naturellement où allait s'asseoir l'ancien président. La réponse vint toute seule, avec un manque totale d'enthousiasme de la part du barman, mais Alejandro n'y réagit pas et remercia le type avant de se diriger, pinte en main, vers le fauteuil. Posant son verre et son livre sur la petite table, il prenait le tout en photo, avant de s'y asseoir et de commencer à siroter son verre.

La planète Terre est bien petite parfois. Car quelques minutes plus tard, une jolie fille dont il ne tarda pas à reconnaître les traits vint troubler sa tranquillité et il la reconnut presque tout de suite. Difficile d'oublier cette beauté sud-africaine et son caractère de merde. Sauf qu'Alejandro préféra faire mine de ne pas la reconnaître.

-Je vous demande pardon? Vous devez me prendre pour quelqu'un d'autre, je m'appelle Alejandro Ortega.

Si, si, c'était bien la bonne personne et le jeune homme eut un petit sourire tandis qu'il se levait après avoir fermé son livre.

-Vous voulez vous asseoir où était assis JFK? Je vous en pris, c'est juste ici.

Il désignait de sa main le fauteuil avec un sourire tout gentil et tout mignon.

Tenue:

Honnêtement, était-je victime d'un coup montée? C'était quoi les chances que je tombe sur monsieur la belle gueule espagnol ici? J'en revenais pas, le monde était petit. Je me rappelais notre dernière rencontre, à Londres et s'y il misait sur son charme de l'Espagne pour séduire les filles, ca n'avait pas du tout fonctionner avec moi. Il avait porté un coup à mon petit ami de l'époque, faisant paraître notre meilleur joueur de l'équipe anglaise pour un amateur. Mon petit ami n'avait pas du tout apprécié mais il avait accepté, plaignant que cela faisait partie des règles du jeu mais moi, j'avais tout vu et l'Espagnol n'était pas du genre réglo.

Quoi? Il se foutait de ma gueule celui là. Il devait parfaitement savoir qui j'étais après tout, mon visage d'ange ne s'oubliait pas facilement. Je roulais des yeux et lui dit:
''Tais-toi Alejandro. Je sais qui tu es et tu me replaces, tu sais Hazel Pennington, tu as joué au polo contre l'équipe de l'Angleterre à un événement de charité de mes parents et tu dois te rappeler Harry Winchester...'''

S'y il se trouvait drôle alors il était le seul. Bon monsieur jouait l'hôte des lieux et me céda sa place sur le siège de JFK. J'étais presque entrain d'oublier la raison de ma venue ici.

''Comme tu es gentleman Ortega, je te croyais pas capable de bonnes manières.''

Alejandro sourcilla quand Hazel lui dit de se taire. En voilà des manières et après, c'est elle qui l'accuse de mentir? Dans un sens, elle avait raison, mais cela l'amusait trop de continuer à niaiser la Sud-Africaine. Il se racla la gorge pendant qu'elle parlait, signe quand même qu'il était contrarié et leva les yeux vers elle, un petit sourire en coin.

-Harry Winchester... si, je crois que cela me dit quelque chose. C'était une belle journée, vraiment.

Après cette première remarque, le beau brun se levait et invitait la jeune femme à s'asseoir, puisque cela semblait être ce qu'elle voulait, avant qu'elle le reconnaisse c'est à dire. D'ailleurs, elle fait vraiment tout un plat de cette histoire, quand on sait qu'il a juste fait en sorte de gagner le match et de remettre monsieur Winchester à sa juste place.

-Je vais prendre ta remarque comme un compliment.

Se permit-il de dire sur un ton familier puisqu'Hazel ne se gênait pas pour le tutoyer. Ensuite, Alejandro ramassait sa pinte et son livre. Il comptait retourner au bar et laisser la jeune femme tranquille. Qu'elle se sente mal aussi de le traiter de cette façon alors qu'il reste tout calme et poli.

-Ce fut un plaisir de te revoir Hazel, même si ce n'est visiblement pas réciproque. À la prochaine peut-être et inspires toi de Kennedy: Forgive your enemies, but never forget their names.

Sur ce il comptait se trouver une autre place pour boire tranquille. N'empêche, marchant de dos à Hazel, il avait un petit sourire.

J'étais peut-être un peu vache en ce moment mais c'était juste quand le voyant immédiatement, je m'étais rappelé son visage genre regarder la belle gueule que j'ai mais je me rappelais quand il avait fait trébucher mon copain pour nous voler la victoire. Définitivement, j'étais rancunière et c'était surprenant de me voir ainsi. Il me fit rager à rouler des yeux comme sa, plus prétentieux que cela c'était impossible.

''-Ouais une muy bonita dia por l'Espana! Bref, un jour on aura un match revengeance et je m'assure perso que tu ne sois pas invité monsieur Don Casanova.''.

J'aimais mieux le détester lui malgré que cela faisait quoi, presque 3 ans que je l'avais pas vu? J'étais contente qu'il me cède sa place sur le fauteuil de JFK. Il finissait par dire mon nom, je le prenais comme un signe de victoire. Sa citation de Kennedy m'arracha un sourire, en plus de savoir démontrer des qualités de gentleman, il avait des connaissances, je pourrais presque le supporter. Il me faisait dos et me laissait tranquille immédiatement, je sentis un sentiment de culpabilité m'envahir. Du siège de Kennedy, je lui dis:

-''Alejandro, attends!''

Il avait gagné, il fallait bien que je lui montre mes bonnes manières. Je me levais pour aller le retrouver en espérant que le fauteuil de Kennedy n'allait pas me filer entre les mains. Je soupirais et souriait honnêtement. Je m'excusais:

''Pardon, j'ai été grossière mais à voir ton sourire charmeur et ta belle gueule d'Espagnol, sa été plus fort que moi. On recommence à zéro?''.

En entendant Hazel parler espagnol assez maladroitement, Alejandro ne put réprimer une légère grimace. Elle devrait s'en tenir à l'anglais avec son accent exotique, c'est bien suffisant. En plus, don casanova...

-Don Juan plutôt, Casanova, il est italien.

De Venise même, petit détail en passant, mais pour le savoir, il faut connaître un minimum la pièce de théâtre ou l'histoire de ce personnage historique maître de la séduction, pratiquement son inventeur même. Trêve de petites piques qu'ils s'envoyaient, Alejandro voulait bien céder sa place, puisqu'Hazel devait être venue ici pour cela.

Comme la belle blonde prit sa place et qu'elle ne semblait pas heureuse de le voir, Alejandro ramassait ses affaires et la quitta pour s'en retourner de son côté tranquille. Pourtant, sans pouvoir l'expliquer, sinon par son instinct, il se doutait que la Sud-Africaine viendrait vite le rejoindre, soit pour le narguer encore ou pour tenter de s'excuser. Ce fut la deuxième option finalement et Alejandro retint un sourire amusé pour garder plutôt un air sérieux, mais cordial.

-Serait-ce deux compliments que j'entends de ta part Hazel?

C'est ce qu'il tenait à souligner en premier lieu. Puis, le jeune homme tendait la main droite et fit un beau sourire.

-Tu peux m'appeler Alejandro. L'Espagnol, c'est un peu général.

Je n'avais pas vraiment porter attention à la littérature. Don Juan, Casanova pour moi c'était tous dans le même groupe, il m'exaspérait à me corriger. C'était l'histoire qui me passionnait par la littérature, c'était trop long pour moi. Je pliais mes bras sur ma poitrine et lui dit pour le narguer:

''-Parfait alors Michel de Cervantes, tu as des progrès à faire pour te mesurer à Don Quichotte.''.

Pourquoi, il me provoquait ce sentiment d'attaque celui-là? Je pouvais bien lui pardonner pour son coup sur mon ex mais là, j'allais devoir m'armer de patience avec celui-là. Il pourrait bien essayer de m'avoir avec son charme mais il aurait du travail à faire l'amigo. J'étais sur le point de fouiller de fond en comble le fauteuil de Kennedy sans attirer l'attention mais j'avais la conscience coupable, je n'aimais pas faire mauvaise impression alors ma tête m'avait dit d'aller rattraper Alejandro pour m'excuser, c'était une petite victoire pour lui mais j'étais loin d'avoir perdu la guerre. Je le rattrapais et attendait qu'il se retourne. Une fois fait, je souriais amusée:

''Je te dirais que oui alors accepte-les car je ne crois pas que cela va arriver deux fois dans la même journée.''.

Je mordais mais je savais bien me tenir quand même. Je lui serrais la main, même si j'avais le goût de faire comme Ronda Rousey avant son combat contre Holly Holm. Je le regardais et dit:

''-Va pour Alejandro alors. Ca fait un bail dis donc. Tu es étudiant ici?''.
.

Je voulais vraiment faire une conversation normal mais du coin de l'oeil, j'observais le fauteuil de Kennedy.

Alejandro garda un sourire aimable, tandis qu'Hazel se perdait en justification comme pour faire oublier le fait qu'elle ne faisait pas la différence entre Casanova et Don Juan. D'ailleurs, Don Juan, en italien, c'est Don Giovanni, titre d'un opéra de Mozart aussi, le genre de détail que le Dunster comptait garder pour lui de toute façon. De toute façon, bientôt, il laissait la Quincy seule avec son fauteuil présidentiel et rejoignait le bar. Il n'eut pas à compter dix secondes qu'Hazel était de retour près de lui et lançait au passage deux compliments: un sur sa belle gueule et l'autre sur son sourire. N'en fallait pas plus pour qu'il attrape la balle au bond. La pauvre semblait déjà regretter cette ouverture.

-Je prends la chance tant qu'elle passe.

Ils se serraient la main ensuite et Alejandro sentait bien que la jeune femme faisait des efforts pour rester polie et tout. C'était plutôt amusant, une jeune femme qui sort de ses gonds si facilement. Alejandro serait même prêt à dire qu'elle a plus de couilles que son petit ami Harry. Ou ex' peut-être?

-No, pas ici, mais à Harvard plutôt, même si ce barman ferait un excellent prof de "sex and politics".

Alejandro se retourna vers le comptoir pour prendre sa pinte et en prendre une bonne gorgée, en plus de poser son livre, qu'il ne pourrait pas lire tant qu'Hazel lui tenait compagnie. Tant mieux dans un sens. Ensuite, il tournait sa tête de côté pour voir la belle blonde.

-Comment va ce cher Harry au fait?

Il savait faire les bons choix ce Alejandro, je lui accordais des points de mérites. Je riais légèrement et lui dit comme un avertissement mais sur une note beaucoup plus amicale:

-''Bon choix dans ce cas.''

Maintenant, je me sentais bête d'avoir jouer les durs avec lui, il savait tenir une conversation et je commençais même à le trouver sympathique, sans être ivre! Je devais changer cette habitude de sortir de mes gongs comme sa, on allait croire que j'étais une peste alors que j'étais un ange, d'accord avec des petites cornes mais j'aimais avoir une bonne opinion des gens et j'aimais bien donner des secondes chances, la preuve Alejandro en recevait une. Alors notre poignée de main signifiait le drapeau blanc levé, je pouvais maintenant tournée la page ou presque. À ses dires, je regardais le barman drôlement et le regardait:

-''Je m'inscrirais sûrement à ses cours.''.

J'avais dit sa un air joueuse sur le visage. Alors qu'il prenait une gorgée de bière, j'en profitais pour regarder de nouveau vers le fauteuil de Kennedy, toujours inoccupé. Il me ramenait à l'ordre et il me parlait d'Harry. Je riais, il était marrant celui-là.

-''Harry? Je suppose qu'il doit bien aller. Trois ans qu'on ne sort plus ensemble depuis que je suis arrivée ici.''.

Je m'empressais de rajouter, ayant peur qu'on me pique le fauteuil que je convoquais.

''Ca te dit d'aller bavarder près du fauteuil et m'expliquer comment sa peut être la première fois qu'on se croise en 3 ans que je suis étudiante à Harvard aussi?''

Sa remarque amusait assez la belle blonde, qui lui disait que c'était le bon choix à adopter, ce qui fit sourire encore un peu plus un Alejandro déjà souriant. Il arrivait enfin à la faire rire on dirait! Encore avec sa petite blague sur le cours sexe et politiques. Parions que s'il y avait un tel cours à l'université, il serait bien populaire! Hazel en témoignait.

-Tiens donc.

Alejandro n'était qu'à demi-étonné. Les filles adorent les histoires de sexe, les potins. Les mecs aussi remarqués. Le jeune homme s'intéressait ensuite au petit ami d'Hazel, ou à son ex' plutôt, puisqu'ils n'étaient plus ensemble. C'est Harry qui doit être déçue et vue comment elle en parle, elle donne l'impression d'être celle qui l'a laissé.

-Dommage pour lui.

Rétorquait-il avec un petit sourire en coin. Ensuite, Hazel proposait qu'ils aillent discuter près du fauteuil plutôt que de rester au bar. Alejandro récupéra alors sa pinte et son livre après avoir hoché de la tête.

-D'accord et je te laisse le fauteuil présidentiel.

Puis, tandis qu'ils y allaient, en chemin, Alejandro disait son hypothèse quant à pourquoi ils ne se sont pas croisés. Déjà, Harvard, ce sont des milliers d'étudiants, dizaine de milles même.

-Bien tu sais, il y a beaucoup de monde à Harvard. Perso, je suis à la fac de droit alors... Puis, même si je t'avais reconnu, je ne crois pas que je serais venu t'embêter.

Pour des raisons évidentes, suffisait de repenser à la réaction de la Quincy quand elle l'a reconnu pour comprendre. Alejandro prenait ensuite place sur l'autre fauteuil à côté de celui de Kennedy, posait son livre sur la petite table et gardait sa pinte en main, en prenant un verre.

-Fan du président Kennedy?

Ce ne serait pas surprenant, les femmes ont toujours eu le béguin pour ce type.