De toute façon, on peut pas juger avec un bisou de rien du tout ! Alors, c'était nul ! Elle disait n'importe quoi, et vu que moi aussi je commençai à bien planer, je sentais que je partais en couille également. Un jour je te roulerai la pelle de ta vie dis-je en haussant les sourcils avant d'éclater de rire devant son air dégoûté. Mais je riais beaucoup moins quand elle crama mon canapé par inadvertance. Un canapé tout neuf putain ! Elle évidemment elle riait à gorge déployée, se foutant de la situation et de ma gueule certainement au passage ah ah. Je lui balançai le cendrier dessus mais soudain elle se redressa, et je me pétrifiais en voyant les traces de larmes sur ses joues. Je ferais mieux de te laisser... dit-elle en sanglotant, posant son joint dans le cendrier que je lui avais jeté à la gueule. Oh non ! Désolé Al, j'voulais pas te faire pleurer ! m'exclamai-je soudain en me rapprochant d'elle me sentant coupable tout d'un coup. Elle allait pas bien et moi je m'amusais à lui balancer des trucs à la tronche. J'étais vraiment un con. Un con défoncé. Je venais la prendre dans mes bras pour la serrer fort contre moi, sentant les larmes couler sur mon t-shirt sans que je n'y accorde la moindre importance. Ça va aller, ok ? Je veux pas que tu t'en aille. Ouais non hors de question que je la laisse comme ça. Tu peux rester là autant de temps que tu veux... tu peux même faire des traces de mégots partout sur mon canapé si t'as envie. 

Je détestais la voir comme ça. Al c'était la voie de vivre incarnée, la nana qui me faisait toujours rire et qui me faisait partir dans des délires pas possibles. Alors de la voir comme ça si malheureuse, ça me touchait vraiment. Surtout que j'étais défoncé alors maintenant, une part de moi pensait que c'était de ma faute. Je la prenais alors dans mes bras, essayant avec maladresse de sécher ses larmes, même si j'avais jamais été très doué pour ça. Alaska laissa échapper un petit rire en m'entendant, et même si c'était pas grand chose, ça me rassura déjà un peu. Je me déteste, tu n'imagines pas à quel point ! Je me sens tellement mal ! Ces paroles me touchèrent, tout simplement parce qu'elles trouvaient écho en moi. Je me souvenais de ma rupture avec Briony quelques moi plus tôt. De l'état dans lequel ça m'avait laissé. J'avais eu envie de tout arrêter, d'avoir l'impression de n'avoir plus aucun motivation pour rien. Je sais.. dis-je calmement en la serrant contre moi. Je déglutissais légèrement, chassant ces souvenirs de mon esprit. Ça ira mieux, je te le promets dis-je doucement. Tu peux rester ici quelques jours si tu veux. Le temps.. de récupérer. Je l'imaginais mal retourner directement à la Mather House en sachant qu'Alex ne serait qu'à quelques portes de la sienne.

Je n'étais pas doué pour réconforter les gens, pour trouver les bons mots au bon moments... j'étais tellement maladroit. Et encore plus quand j'étais défoncé. Mais je pensais comprendre ce que pouvais ressentir Alaska, du moins, en partie.. Elle me remerciait et je la serrais un peu plus contre moi, la laissant pleurer autant qu'elle le désirait, si ça pouvait la soulager. Je m'occupais d'Alaska ce soir là, tentant à la fois de lui changer les idées et d'être doux avec elle. Même si certains chagrin semblaient trop déchirant pour pouvoir les effacer en une seule soirée.