« Rassure toi, je pense que je vais avoir un gout de sang dans la bouche dans pas longtemps. » Petit moment d'ironie mais aussi pour lui faire comprendre que ce n'est pas facile pour moi mais que c'est la seule manière d'avancer, en se bottant le cul pour le faire. Et j'ai décidé de le faire, même si ça fait mal, que ça va faire mal et que je peux déjà dire que ça fait mal. Bref, je l'écoute me raconter ses péripéties et j'avoue que je n'ai pas la réaction qu'il attend parce que quand j'entends que c'est Zoia qui l'a accroché à l'arbre, je rigole. « Moi je trouve ça drôle, c'est Chase que je vais aller étrangler de t'avoir détaché pour aller à ton rencard en plus du fait qu'il joue aux cons avec Sienna. » Je n'étais pas un exemple de fidélité mais parlons en de lui qui joue sur les deux tableaux. « Enfin à moins qu'elle t'ait attaché pour un jeu .... tu vois le genre... genre sexuel... non mais en fait même pour ça j'irais pas l'étrangler ! » Depuis qu'on a parlé en août, j'en ai mare de lui faire la guerre et même si ce n'est pas le grand amour entre nous, j'ai plus envie d'avoir envie de lui sauter dessus à chaque fois qu'elle fait un truc, parce que tous ses gestes sont là pour m'agacer au plus haut point. « Je t'aurais plutôt dit blessante. Dans le genre je t'ai fait un bébé dans le dos pour te garder mais ça n'a pas marché, avec un petit rire moqueur, qu'est ce que t'as foutu avec moi je suis un thon et je suis idiote, dans le genre qu'elle sait pas ce que tu me trouves, qu'elle est tellement plus cool que moi enfin voilà, passons. » Passons mais non. En fait le fait qu'elle pense que je lui ai fait un bébé dans le dos pour le garder ça m'a marqué ça m'a blessé. « Tu penses la même chose ? Je veux dire le bébé dans le dos ? » Là mes prunelles vont se plonger dans celles de Priape, je m'en fous du trouble que je créée, je m'en fous de sentir le rouge monter à mes oreilles et mes yeux rougir parce que je vais pleurer s'il me dit oui, je veux juste pouvoir lire en lui s'il me dit la vérité ou non. « Tu seras riche oui... Arrête de te dévaloriser, t'sais pas combien de filles sont intéressées par toi mais n'osent pas approcher à cause de moi. » Parce que oui je mords, même si je suis l'ex, j'ai encore envie de mordre tout ce qui bouge, même si c'est que pour une nuit. « Je te chanterai une chanson et je te ferai des petits guilis sur le front pour que tu sois zen. » Après avoir passé ma langue sur mes lèvres pour les humidifier je décrochais un petit sourire. J'étais une maman après tout, que ça soit avec un petit bout ou un grand gamin, mes réflexes étaient les mêmes. On ne change pas ce que l'on est au fond de soi. « Je suis pas assez rock'n roll que tu veux que je me fasse tatouer ? Si je devais le faire ça serait le prénom des filles, surement pas celui d'un mec, je sais trop bien à quel point tout peut s'effondrer en un instant. »

Finalement, j’avais été un peu bête d’appréhender sa réaction quant à ma mésaventure d’Halloween. Cela la fit rire et elle finit par avouer qu’elle trouvait ça drôle, que la seule personne à qui elle irait s’en prendre ce serait Chase pour m’avoir libérer. « Hey ! » protestai-je avec un air offusqué. Mais quand elle ajouta ensuite la réflexion sur ce dernier et ses tourments avec la VP Dunster, je pris un ton plus sérieux : « T’es pourtant l’une des mieux placée pour le comprendre non ? » Enfin, c’était peut être le moment de me mordre la langue. Je comprenais pas qu’elle puisse juger si durement mon meilleur ami, alors qu’au final, il s’était justement mis dans une situation compliquée de la même façon qu’elle en février dernier. Il avait des sentiments pour Sienna, mais il était très proche d’une de ses amies avec qui il avait fini par coucher et avec qui il n’arrivait pas à couper définitivement les ponts. Ouais pour moi, Phoenix était la Matthéo de Chase, d’où mon étonnement à voir Talya si véhémente contre lui. Fallait croire que quand ça touchait ses amies, la demoiselle ne voyait pas les choses du même œil. C’était surement mieux de plaisanter sur les intentions de Zoïa dans la forêt que de débattre de ça. « Je lui demanderai la prochaine fois si c’était son but mais je pense pas, elle m’aura pas abandonné accroché au tronc d’arbre sinon… » Bah oui, elle aurait profité de moi un peu avant, et autrement que dans ce furtif baiser qu’elle m’avait volé. Nouvelle pente glissante pour notre discussion : voilà que Talya me relatait sa rencontre avec Brynn… Dans un sens, je me disais que si la cabot avait joué les peste avec mon ex, c’était peut être qu’il y avait une once de jalousie de son côté, donc de l’attachement, et ça c’était plutôt positif, mais d’un autre côté, ça se voyait que Talya avait été blessée par ces mots et ça, ça me plaisait moins. « Tu sais bien que je ne pense pas ça… Elle non plus, elle devait être énervée. Puis elle a du confondre avec Caly. » Pour la tentative d’enfant dans le dos, c’était mon autre ex qui m’avait fait le coup. Ouais voilà, Brynn avait du se mélanger les pinceaux dans le flot de ragots sur mes échecs sentimentaux. Fallait bien que je trouve une excuse à ma Cabot. « Bon bah je vais vendre mon corps alors, en précisant –avec l’accord de Talya- puisque c’est ton idée, comme ça j’aurais plein de clientes. » me marrai-je, ne prenant pas véritablement au sérieux ses paroles. La jeune maman me promit sa présence rassurante pour la séance laser, sujet qui dériva sur les tatouages. « Ca t’irait bien je pense… Tu sais, pas tes têtes de mort partout mais quelque chose de discret… » Un motif sur la nuque, la cheville, la chute des reins… Ok, sujet un peu trop bizarre à aborder avec son ex. De toute façon, Talya était restée sur l’idée des prénoms, et elle était catégorique, ça serait Charlie et Mila, pas le prénom d’un mec. « Bah c’est Royce qui va être déçu… » la taquinai-je, relevant finalement ma manche pour regarder le –Leevy- ancré sur mon bras. « Tu sais si ça va d’ailleurs ? Leevy ? Royce ? Oscar ? » Peut être parce qu’ils avaient eu un enfant dans la même période que nous, mais le destin de leur petite famille ne me laissait pas indifférent.