Elle m'aimait. Elle me l'avait déjà fait comprendre il y a quelques semaines de ça mais cette fois, elle me l'avait dit, les yeux dans les yeux, s'ouvrant à moi totalement dans ce moment où elle était déjà si faible. Mon coeur battait la chamade, me donnant presque mal à la poitrine tellement c'était intense. J'arrivais pas à assimiler tout ce que je pouvais ressentir à cet instant. Je me sentais pousser des ailes et en même temps, je me sentais tellement abattu par les événements. Ma réponse était sortie toute seule de ma bouche, comme si il s'agissait d'une évidence. Evidemment que je l'aimais. Je l'aimais comme un dingue, à ne plus pouvoir penser clairement lorsqu'elle était là, et même lorsque j'étais loin d'elle d'ailleurs. A tel point que pendant tous ces mois au fond, il n'y avait pas un moment où j'avais cessé de penser à elle. Je l'aimais avec déraison, sans aucune logique, mais c'était comme ça. Je vis la surprise sur son visage alors que je me sentais stressé tout d'un coup, redoutant sa réaction. Il n'y avait pas de raison à ça puisqu'elle-même venait de me dire qu'elle m'aimait mais... c'était plus fort que moi. Je ne me dévoilais quasiment jamais ainsi et pour le coup, je me sentais vulnérable moi aussi. Et là elle me sourit. C'était tellement inespéré en cet instant que mon coeur s'emballa une nouvelle fois, mes doigts agrippant les siens avec plus d'assurance. Au fond, c'est tout ce que je souhaitais au fond de moi. La voir sourire, être heureuse. Et j'allais tout faire pour que ça soit possible. Est-ce que tu peux m’serrer dans tes bras ? Elle avait pas besoin de me le demander deux fois. Elle se redressa dans les draps, s'asseyant et je faisais de même pour lui faire face, avant de m'approcher pour réduire l'espace et la serrer contre moi. Mes bras s'enroulèrent autour d'elle dans une étreinte protectrice et je fermais les yeux, pressant doucement son corps contre le mien pour lui montrer que oui, j'étais là. Mon corps était chaud, fait pour épouser le sien et la garder avec moi... elle n'avait pas à en avoir peur. Elle n'était pas seule. Je mourrais d'envie de l'embrasser, mais je n'osais pas, craignant d'aller trop vite. Alors au bout de longues secondes à rester ainsi, je m'écartais doucement d'elle, plongeant mon regard dan le sien. Tu devrais me laisser te mettre un pansement.. dis-je laissant glisser mes yeux sur son bras, l'air inquiet. Tu veux que je te coule un bain ? Ça te ferait du bien proposai-je doucement.

J'arrivais pas à croire que j'lui avais dit que j'l'aimais.. c'était.. innattendu ce tel dévoilement de sentiments. Je me surprenais moi même. J'étais vulnérable en cet instant c'tait un fait, mais maintenant je l'étais encore plus. J'pouvais pas l'être encore plus ahaha. Toutes mes émotions étaient mises à nu et j'avais peur que Wade ait de la pitié envers moi. J'avais le coeur qui battait à fond dans ma cage thoracique et je fus surprise de voir qu'il était encore en vie celui là. C'était évident que je l'aimais, je vivais pour lui et j'avais loupé déjà plusieurs années à aller vers d'autres personnes alors que c'tait lui qu'il me fallait, lui qui était sain pour moi et avec lui que j'pouvais vraiment construire quelque chose. Il était l'homme pour qui j'avais certes pas eu de coup de foudre mais pour qui des sentiments très forts s'étaient développés. Il était Wade et j'étais Briony. Deux pièces d'un même puzzle, faits pour s'emboîter et n'être qu'une seule même entité. Quand le jeune homme me répondit qu'il avait également des sentiments pour moi.. alors là, c'était juste inespéré et ça m'rendait presque timide. Mais également heureuse comme jamais. Il était là, il n'allait pas partir. On était faits pour se retrouver.. Et je compris également qu'il venait de casser sa dernière barrière avec ces mots si forts et si rares de sa bouche. Est-ce qu'il les avait dits à Emma ? Ca m'étonnerait. J'étais l'unique destinataire de ces trois mots et ça m'allait très bien.. j'voulais être son bonheur, son rayon de soleil, son ange. Bon, là j'étais surtout son boulet mais voilà, vous comprenez l'idée. J'réclamais un câlin et le mather ne se fit pas prier pour venir contre moi. J'aurai pu appréhender ce contact physique mais Wade s'y prenait très bien, ne me serrant pas comme un bourrin contre lui mais me mettant en confiance, me dévoilant tout l'amour qu'il éprouvait pour moi en une étreinte. Je me sentais bien. Tu devrais me laisser te mettre un pansement.. J'baissais les yeux vers mon bras avant d'acquiescer. C'était plus sûr en effet. Tu veux que je te coule un bain ? Ça te ferait du bien Je lâchais un rire. C'est bien un truc de riche de faire couler un bain à.. 5h du mat ? J'le taquinais mais ça faisait tellement du bien gad. Tu crois vraiment que ça peut m'faire du bien.. ? J'veux pas être loin de toi.. J'en avais pu rien à faire de dire des trucs intimes sur mes pensées ou pas, j'en avais marre de perdre du temps avec Wade.

J'étais là, si proche de Briony que je pouvais sentir son parfum familier envahir mes narines de manière rassurante et délicieuse. Mon coeur lui n'arrivait toujours pas à se remettre de ce qu'il venait de se passer. Briony m'avait dit qu'elle m'aimait et... moi aussi. C'était étrange comme sensation, mais pour la première fois, j'avais l'impression qu'on se trouvait pour de bon elle et moi. J'aurais tellement aimé que ça se fasse dans d'autres circonstances.. mais fallait croire que rien n'était décidément facile entre nous. Peut-être que je fonçais droit dans le mur à m'ouvrir à elle comme ça. J'avais dévoilé ce que je ressentais au plus profond de moi-même, prenant enfin le risque de me mettre à nu. Mais je m'en fichais. J'en avais marre de mettre un frein à notre relation. La vie était trop courte, et j'en étais encore plus convaincu quand je voyais les malheurs qui pouvaient s'y dérouler. J'avais tellement envie de la garder contre moi, encore et encore, de sentir ses lèvres sur les miennes et sa peau frémir sous mes doigts. Je désirais tout d'elle, je la voulais toute entière. Sauf que je n'osais rien faire de plus, gardant une certaine distance de peur d'aller trop loin pour elle, et de la blesser encore plus. Je voulais qu'elle ait confiance en moi, pas qu'elle me craigne. C'est bien un truc de riche de faire couler un bain à.. 5h du mat ? Je rêvais ou elle était en train de se foutre de moi là ? J'haussais un sourcil, l'air amusé malgré moi parce que je préférais mille fois la voir ainsi. Et si elle se mettait à me taquiner, c'est qu'elle allait déjà un peu mieux. Eh, c'est pas parce que j'ai à nouveau du fric que je suis un bobo hein dis-je avec un léger sourire, caressant ses cheveux du bout de mes doigts sans vraiment m'en rendre compte. Tu crois vraiment que ça peut m'faire du bien.. ? J'veux pas être loin de toi.. Je me pinçai légèrement les lèvres à ses mots, la regardant dans les yeux, y lisant la crainte qu'elle avait au fond d'elle. Je suis jamais bien loin.. dis-je dans un murmure. Quand elle avait eu son accident de voiture, au buggy quand elle avait peur de prendre le volant, lors de la prise d'otage, quand elle avait perdu ses bébés et qu'on s'était marié à Vegas, ce soir... J'avais jamais été bien loin de Briony dans le fond. Toujours à côté, sans vraiment être là comme Andy avait pu l'être. Mais présent tout de même. Ça te réchaufferait. Je peux te passer des fringues. Je peux rester à côté si tu veux.. je regarderai pas promis dis-je avec un petit sourire. Mais si tu préfères pas, jpeux juste.. te faire un café ? Un chocolat ? J'étais intentionné là pour le coup, ça m'arrivait tellement jamais ce genre de petite attentions.

Dans ma tête, c'était le chaos le plus total. Y avait trop d'émotions pour que j'puisse toutes les analyser et toutes les contenir également. C'était un énorme fouillis tout ça. D'un côté, y avait mon agression et j'pouvais pas faire comme si rien ne s'était passé ce soir. Mais je pouvais essayer de relativiser en m'disant que j'avais déjà vécu ça, j'm'en étais sortie plus forte.. et puis le déni c'est plutôt pas mal comme démarche. J'voulais oublier, me mettre ça dans un coin de ma tête et ne pu en parler pendant un certain temps. Puis à côté de ce refus total de penser à cette soirée, y avait mon coeur qui en avait marre d'être opprimé de cette manière, qui voulait ne pu se contenir et lâcher tout ce qu'il ressentait. J'étais déjà à nue avec ce pervers.. alors j'avais vraiment pu rien à craindre Si Wade m'aurait rejeté.. j'l'aurai limite bien pris car on pouvait pas m'enfoncer plus bas que terre. Ou non, c'est pas que j'l'aurai bien pris mais que j'aurai pas senti la violence du râteau. Je le regardais et j'me sentais mieux, vraiment mieux en sécurité et puis.. complète enfin pour la première fois depuis je sais pas combien de temps, en accord avec moi même. Je l'aimais. Et j'pouvais le dire haut et fort. Qu'est-ce que c'tait bon de pouvoir se lâcher de cette manière. Je me sentais presque apaisée de savoir que ces sentiments étaient partagés alors que j'pensais vraiment que Wade m'avait rayé de sa vie et n'était que nostalgique du passé. Eh, c'est pas parce que j'ai à nouveau du fric que je suis un bobo hein C'tait mieux qu'une thérapie ça. Se chercher avec Wade, se taquiner, être ensemble que tous les deux, dans cet appartement chez lui. Normalement, on aurait dû faire péter le champagne pour cette acquisition.. mais maintenant.. ca serait bizarre ouai. Je suis jamais bien loin.. J'me blotissais contre lui. Je lui faisais totalement confiance et j'avais peur qu'il me poignarde dans mon dos. C'tait doux comme échange. Je jouais avec mes cheveux, ne voulant juste pas bouger de là. Ça te réchaufferait. Je peux te passer des fringues. Je peux rester à côté si tu veux.. je regarderai pas promis Moooooh. Enfin.. au delà du oh, ça me ramenait obligatoirement au connard de toute à l'heure qui lui était loin d'me faire cette promesse. J'frissonnais, tentant de reprendre une contenance. C'est que t'es un gentleman. Il est très galant Wade. Mais si tu préfères pas, jpeux juste.. te faire un café ? Un chocolat ? Il était trop mignon. J'suis certaine qu'il avait peur de mal faire alors que c'tait tout le contraire. J'veux bien des vêtements j'veux enlever ceux là.. et puis un chocolat chaud.. mais pas de bain. J'veux pas être nue, j'veux pas, j'le supporterais pas. Tu t'occupes bien de moi, te fais pas de soucis. rajoutais-je en passant ma main sur sa joue, doucement. J'pouvais pas l'embrasser, j'étais pas prête mais j'le voulais.

C'tait bizarre cette sensation que j'avais en moi, cette impression à la fois d'être libéré d'un poids, mais d'avoir un étau qui me resserrait tout de même le coeur. J'étais touché par la situation et par mon impuissance face à tout ça. Les mots étaient sorti tout seuls de ma bouche, comme si désormais le fait de tout garder pour moi semblait dérisoire alors que je savais que Briony avait besoin de les entendre. Elle me taquinait un peu, et le sourire revint sur mes lèvres en la voyant un peu plus légère, même si c'était pas encore ça. Je pouvais ressentir sa fragilité par toutes les fibres de mon corps, sans que je ne sache comment y remédier.. C'est que t'es un gentleman. J'eus un léger sourire tout en la gardant contre moi pour qu'elle puisse continuer de se blottir, espérant quelque par que cette simple étreinte pourrait tout effacer.. Mais je savais que ce n'était pas le cas. J'me creusais la cervelle pour essayer de trouver quelque chose qui lui ferait du bien, ne sachant pas vraiment comment m'y prendre de peur au fond qu'elle se renferme à nouveau dans son mutisme, sans que je puisse cette fois l'aider à en sortir. J'veux bien des vêtements j'veux enlever ceux là.. et puis un chocolat chaud.. mais pas de bain. J'acquiesçais doucement, prêt à exaucer ses moindres désirs si il le fallait. Je comprenais au fond de moi qu'elle n'était pas prête à affronter sa nudité, même si je savais qu'il fallait qu'elle passe par là.. mais le moment n'était peut-être pas encore le bon. Je craignais de ne pas faire les choses comme il fallait, d'être maladroit.. et bordel, j'aimais pas me sentir comme ça, aussi inutile. Tu t'occupes bien de moi, te fais pas de soucis dit-elle alors, passant doucement sa main contre ma joue. J'en avais des palpitations, frissonnant légèrement devant ce geste si tendre. Je la regardais en silence, l'envie irrésistible de l'embrasser me prenant d'un seul coup mais je me retins, sentant au fond qu'elle n'était pas prête pour ça. Alors ça va dis-je maladroitement. Je prenais sa main entre mes doigts, l'effleurant furtivement de mes lèvres avant de l'entraîner avec moi hors du lit. Attends je vais te donner de quoi t'habiller dis-je en fouillant dans une valise pas encore défaite pour en sortir un jogging, un t-shirt et un sweat. Ça serait certainement beaucoup trop grand pour elle vu son petit gabarie, mais tant pis. J'te laisse t'habiller, jvais te préparer un chocolat dis-je avec un sourire avant de me diriger vers la cuisine. J'allumais la télé au passage que je mettais quasiment en sourdine. Il était tard, ou tôt à voir. Je prenais la bouteille de bière que j'avais abandonnée sur le bar avant de partir plus tôt dans la soirée pour la jeter à la poubelle et je commençai à préparer la boisson chaude pour Briony. J'me sentais soulagé depuis qu'elle avait repris la parole, mais j'en était pas moins inquiet..

J'exprimais mes souhaits à Wade, notamment celui d'avoir ses vêtements pour pouvoir me changer, sans pour autant faire un bain. J'supporterais pas la nudité aussi longtemps, même si c'était pour me relaxer.. j'étais pas prête psychologiquement à voir le bout de viande qui me servait de corps. Puis, à part ça, il fallait vraiment que j'me change. Je voulais enlever cette robe qui va donner la tentation à ce mec, qui m'a transformé en objet. Je voulais la brûler, la découper. Et en parallèle, j'avais demandé quelque chose de chaud. En gros, c'était pas grand chose.. mais j'avais l'impression que tout ceci n'était que des caprices. Pourtant, le mather n'avait pas l'air de s'en offusquer.. Il avait juste l'air de stresser, peur de mal faire alors j'étais obligée de le rassurer parce qu'il faisait ça mieux que n'importe qui. Alors ça va Il était tendre et affectueux. Ses lèvres frolèrent mes doigts ce qui m'fit chaud au coeur. Attends je vais te donner de quoi t'habiller J'le regardais prendre des affaires dans une valise avant de me les tendre, sans que j'puisse m'empêcher d'imaginer ce à quoi j'allais ressembler ahaha. Merci. C'était la moindre des choses. J'te laisse t'habiller, jvais te préparer un chocolat J'acquiesçais, le voyant s'éloigner. Je cherchais la salle de bain dans son appartement avant de finir par trouver. J'avais une tête horrible mon dieu. Mon maquillage était foutu. Je chopais des mouchoirs que j'mouillais, beh ouai, il a pas de démaquillant Wade, on fait avec ce qu'on a, et je commençais à enlever ce que j'avais sur le visage. Puis je me changeais. Je souris très doucement face à la dégaine que j'avais, un peu gangsta tsé, mais j'me sentais vraiment mieux. J'faisais des exos de respiration un peu, pour me remettre les idées en place même si ça allait déjà carrément mieux par rapport à toute à l'heure. J'déposais mes vêtements dans le couloir, ne sachant pas vraiment ce que j'devais faire avant de m'avancer vers la cuisine et la pièce à vivre. J'me mordais la lèvre en voyant Wade mettre tant de coeur à l'ouvrage. J'prononçais rien jusqu'à que cela soit totalement fini et j'adressais un sourire au mather. J'aurai voulu lui déposer un bisou sur la joue.. mais même si je m'étais dévoilée sur mes sentiments, j'étais pas prête pour ça. J'allais me poser sur le canapé, ma tasse à la main, regardant sans regarder la télé. Tu peux aller dormir si tu veux.. ? J'dormirai sur le canapé et j'partirai à l'aube. Je veux pas te déranger. Surtout que t'es en déménagement. C'est pas parce qu'il s'est passé ce truc ce soir que j'pouvais être un troll. Il est très bon ton chocolat. Pile ce qu'il me fallait. Reconvertis toi. Il a de l'avenir dans la cuisine.

Alors que Briony était en train de se changer, je commençai à préparer un chocolat chaud, tout en réfléchissant à ce qu'il venait de se passer entre nous. Je me sentais tout bizarre maintenant que je lui avais avoué ce que je ressentais pour elle et en même temps, mon coeur ne pouvait s'empêcher de faire des bons lorsque je pensais à ces trois mots qu'elle avait prononcé pour moi. Je lui avais vraiment dit que je l'aimais ? Oui, apparemment. Je passais une main dans mes cheveux en me pinçant la lèvre, me rendant soudain compte de ce qu'on partageait. J'aimais Briony.. et elle aussi m'aimait. Suffisamment pour me l'avouer. Pour autant, j'arrivais pas encore à m'en réjouir, bien trop marqué par l'agression qu'elle avait subie. Perdu dans mes pensées, je ne l'avais pas entendue arriver et quand je me retournais avec son chocolat fin prêt, je ne pus m'empêcher de lui sourire en voyant sa dégaine. Pas mal ton style dis-je en lui tendant le mug brûlant. Elle m'observait depuis longtemps comme ça ? C'était peut-être bête, mais ça me plaisait de la voir avec mes fringues sur le dos. Elle alla s'installer dans le canapé devant la télé, et je me faisais rapidement un café avant de la rejoindre. Mes yeux suivaient les images, mais c'était pas comme si je la regardais vraiment, bien trop occupé à me demander dans quel état se trouvait Briony actuellement. Au bout de quelques minutes, j'attrapais mon paquet de cigarettes avant de m'en allumer une, soupirant de contentement en sentant la nicotine infiltrer mes poumons. Tu peux aller dormir si tu veux.. ? J'dormirai sur le canapé et j'partirai à l'aube. Je veux pas te déranger. Surtout que t'es en déménagement dit-elle soudain. Je tournais mon visage vers elle avec un léger sourire sur les lèvres. Tu crois vraiment que je vais aller dormir et te laisser sur le canapé ? Mais oui bien sûr. Tu me dérange pas. J'suis pas fatigué tfaçon dis-je en haussant les épaules. Et en plus, j'étais persuadé que j'arriverai pas à fermer l'oeil en la sachant ici, toute seule à broyer du noir. Il est très bon ton chocolat. Reconvertis toi. Je lâchais un petit rire, prenant une nouvelle taffe. J'suis pas sûr que ça ferait une affaire qui marche. Vendeur de chocolat chaud dis-je en faisant mine d'y réfléchir.

Ca me plaisait de l'observer.. comme ça, sans rien dire. C'était une réalité calme, c'était une bulle de quotidien dans une soirée qui dépassait l'entendement. Il préparait uniquement un chocolat chaud, c'était normal comme action, ça m'rassurait. Je l'aimais. Et j'essayais de me raccrocher à ça.. tout comme au fait que c'était partagé. C'était beau comme échange.. dommage que cela ait été fait à cause de ce connard et de mon envie de tout dire. Pas mal ton style Je laissais mes manches être plus longues que mes bras pour entourer la tasse du sweat. Comme ça j'me brûle pas, c'est mieux j'pense. J'm'installais sur le canapé, regardant rapidement la tv et j'annonçais au mather qu'il pouvait aller dormir. J'm'en voulais déjà assez qu'il veille comme ça pour moi.. il avait besoin de sommeil, il allait sûrement en cours demain alors que moi j'travaille pas.. c'était injuste. Mais bon, j'savais déjà sa réponse à l'avance. C'est Wade mes amis, on l'change pas. Tu crois vraiment que je vais aller dormir et te laisser sur le canapé ? J'acquiesçais, comme si cela allait vraiment changer quelque chose. Si t'étais un gars qui pensait à fond à ses études et à la nécessité du sommeil.. tu m'écouterais. Mais là, j'entrais en jeu et j'le savais.. fais chier. J'veux pas qu'il foire à cause de moi. Tu me dérange pas. J'suis pas fatigué tfaçon Okay.. bon, bah si il est pas fatigué. C'est clair qu'avec ton café ça va pas aider aussi.. Il est nul.. J'soupirais, m'enfonçant dans le canapé. J'me sentais mieux, un peu plus en confiance même si j'me doutais que ça pouvait s'écrouler à tout moment. Jsuis pas Briony Silver pour rien tsé. J'suis pas sûr que ça ferait une affaire qui marche. Vendeur de chocolat chaud J'souris en le voyant entrer dans ma remarque. Il est chou. Ca fait plus accueillant qu'informaticien.. Genre vendeur de chocolat chaud = gros nounours qu'on veut câliner. Informaticien = geeeeek. Voilà voilà. Mais bon, mon Wade va révolutionner le genre n'est-ce pas ?

Je savais pertinemment que même si là sur le moment je n'étais pas fatigué, ça serait une autre paire de manche demain quand je devrais me lever pour aller en cours. Si seulement j'allais me coucher d'ici-là. Après tout, il ne restait que quelques heures avant que mon réveil ne sonne. Dans tous les cas, je ne comptais pas aller me coucher et laisser Briony seule dans le salon, devinant trop bien qu'une fois seule, ses démons la gagneraient à nouveau. Je ne voulais pas la lâcher. Si t'étais un gars qui pensait à fond à ses études et à la nécessité du sommeil.. tu m'écouterais. Je souriais tout en finissant mon café, ma clope à la main, parce que franchement, c'était tellement pas moi le portrait qu'elle venait de tirer ah ah. J'étais peut-être à Harvard, mais moi et les études, c'tait pas vraiment ça. Je révisais toujours à la dernière minute, et j'arrivais toujours à avoir de bons résultats, alors.. vous m'avez compris. Je préférai largement passer mon temps à jouer de la guitare et composer plutôt que de bosser mes cours. Bah, tu sais bien que je suis sérieux et assidu en ce qui concerne les cours dis-je le plus naturellement du monde, alors que c'était pas du tout ça ah ah. Briony semblait dépitée par mon comportement, se désolant que je prenne un café à cette heure-ci mais en même temps, c'tait un peu fait exprès, histoire de tenir debout. Elle me suggérait ensuite de me reconvertir pour faire vendeur de chocolat, et je rentrais dans son jeu évidemment, lui disant que je doutais que se soit un bon plan. Ça fait plus accueillant qu'informaticien.. Elle se foutait de ma gueule là non ? J'attrapais alors l'un des coussins du canapé pour lui balancer dessus, visant la tête pour éviter de renverser le chocolat. Désolé de ne pas représenter ton fantasme de vendeur de chocolat dis-je d'un air railleur.

Au fond, si c'était lui qui avait été dans la merde et qu'il serait pas bien, mais jamais de la vie j'serai allée me coucher et jamais d'la vie j'serai allée en cours le lendemain, car il aurait été hors de question que j'le laisse seul m'voyez. Mais après, comme on dit souvent "fais ce que je dis, pas pas ce que j'fais" ahaha. C'était une parfaite illustration. Bah, tu sais bien que je suis sérieux et assidu en ce qui concerne les cours EH BAH JUSTEMEEEENT. Il rentre dans mon jeu mais faut paaas, parce que ça montre que t'as tort. Alors tu sais que j'ai raison. Vas dormir. Dans tous les cas, qu'il soit là ou pas, j'aurai mes angoisses de mort et juste morbides en fait. Je les avais en tête depuis toute à l'heure. J'parlais, mais j'oubliais pas, mes pensées étaient tournées vers la même chose. Qu'il le veuille ou non. Il me rassurait juste en étant là.. et oui, j'disais pas non, mais j'songeais à son sommeil également. Bref, beaucoup trop de contradictions. Je taquinais Wade sur son savoir faire en chocolat et on partait loiiiin, plus loin que la luuuune et Mars à propos de fantasmes ahaha. J'me prenais un coussin sur la gueule, lâchant un "heeeey" de défense et de surprise. Heureusement qu'il m'avait pas fait renversé mon bien ! Désolé de ne pas représenter ton fantasme de vendeur de chocolat J'lui souriais, ravie qu'il entre dans le délire aha. Tu peux pas tout avoir. dis-je d'un air qui se voulait désinvolte. Mais bon, tu vas changer l'image des informaticiens si tu restes mignon avec tes lunettes. Tavu, j'suis assez en forme pour lâcher des petits compliments comme ça l'air de rien.