J'ressentais le manque de Wade vraiment fort ces derniers temps. Surtout que je n'arrêtais pas de repenser à la dernière fois, à comment ça aurait pu tourner si on s'tait pas arrêtés. Enfin, si lui surtout n'avait pas pris les choses en main à la fin, parce que moi j'avais été littéralement en mode yolo aha. Mais heureusement qu'il avait fait ça, sinon on aurait regretté de ne pas avoir pris notre temps. Il fallait qu'on apprenne à se connaître à nouveau, qu'on s'refasse confiance, qu'on s'apprécie comme avant et pu uniquement parce que c'tait "acquis" en quelques sortes, enfin j'ignorais comment le formuler mais j'avais l'impression qu'on devait repartir de zéro, c'est sûr. Alors pour ça, j'lui avais prévu une surprise en quelques sortes et j'avais hâte de voir sa tronche. J'm'étais rendue au Lord Hobo, ayant demandé avant ses horaires pour cette soirée. Je n'étais pas rentrée dans le bar, j'l'attendais dehors, dans le froid ugh, mais j'avais fait en sorte de ne pas arriver trop en avance. J'avais mis son bonnet panda et j'espérais que ça allait lui faire plaisir. J'fumais ma clope, dos au mur, pied légèrement relevé appuyé contre le mur. Je l'attendais tout en parlant à une ou deux personnes que j'connais, habituées du bar. Ca faisait passer le temps. Mais j'pouvais pas m'empêcher d'me dire que la personne qui faisait battre mon coeur était juste derrière ces murs et que j'allais bientôt enfin le revoir. Mon corps n'en pouvait pu d'attendre ses retrouvailles. J'tenais fort contre moi mon sac à main, dans lequel il y avait mes surprises pour le mather.

Ce soir je bossais au Lord Hobo, et autant dire que c'était pas de trop vu ma pauvreté actuelle. Alors j'me donnais à fond, histoire que le boss n'hésite pas à me filer plus de taff comme je le lui demandais. Je m'en foutais de bosser là bas tous les soirs jusqu'à pas d'heures, ça me dérangeait pas et puis tfaçon, j'arrivais toujours à me démerder avec les cours. Mais j'avais besoin de tunes putain. Et de sommeil, aussi, mais ça on s'en foutait. Yavait du monde ce soir, et alors que je servais les clients à la chaîne, je ne pouvais m'empêcher de penser à Briony. Les souvenirs de la dernière soirée que nous avions passée ensemble revenaient par moments, parvenant à la fois à me rendre de bonne humeur et à me perdre un peu plus. J'avais peur de m'emballer trop vite. J'étais perdu entre les sentiments que j'avais pour elle et ma méfiance maladive qui me disait de ne pas craquer. Je me souvenais encore trop bien de l'état dans lequel j'étais quand elle m'avait quitté pour Andy. Quand j'avais compris que je n'avais été que de passage pour elle. Elle avait laissé une trace indélébile en moi et je ne savais pas si j'arriverais à l'oublier un jour. J'avais peur. Même si je ne voulais pas l'avouer, même si je me sentais con de ressentir ça. Mais j'avais peur de l'aimer à nouveau. Et en même temps, elle me manquait tellement... Je finissais enfin mon service et la première chose à laquelle je pensais, c'était sortir pour aller me fumer une clope. J'avais pas fumé depuis que j'avais commencé et là, j'en pouvais plus. Enfilant ma veste, je saluais la serveuse qui bossait avec moi tout en me sortant une cigarette que je calais déjà entre mes lèvres, prêt à l'allumer. Je franchissais les portes du Lord Hobo tout en saluant quelques connaissances quand soudain, je la vis. Elle était là, adossée contre le mur occupée à fumer. Nos regards se croisèrent et je sentis comme une onde de chaleur m'envahir. Elle portait le bonnet panda que je lui avais offert l'an dernier.. Je m'approchais de Briony un sourire sur le visage, ôtant la clope de ma bouche pour lui faire la bise. Qu'est-ce que tu fais là ? Je t'ai pas vue dedans dis-je avec un sourire avant de sortir mon briquet pour enfin fumer cette cigarette dont je rêvais depuis une heure.

Normalement, il n'allait pu trop tarder. J'arrêtais pas de checker mon téléphone pour avoir l'heure et mes potes devaient certainement penser que j'attendais un message important ou un truc dans ce style aha. Sauf que non, j'attendais juste une certaine personne tout simplement. Tandis que le sujet dérivait en débat en philosophie, pour ma part, j'restais concentrée sur cette fameuse porte qui devait s'ouvrir bientôt. J'imaginais tellement sa sortie, son sourire aux lèvres, sa manière de marcher, tout. Il me manquait tellement. On m'a conseillé de lui laisser du temps mais d'en même temps lui montrer qu'il pouvait m'faire confiance et j'espérais que ce que j'lui avais fait m'aiderait à le convaincre que cette fois.. j'allais pas lui faire un coup foireux, que j'étais sérieuse. J'avais automatiquement baissé le regard vers mon sac en pensant à ça... mais la releva aussitôt en entendant une porte s'ouvrir. Un sourire se dessina aussitôt sur mes lèvres quand je vis Wade, clope en bouche, sortir du lord hobo. Il était là. Seigneur, il avait l'air tellement fatigué, ça m'faisait chier de le voir comme ça, en baver pour payer tout ce qu'il avait. Il s'approcha de moi et je m'éloignais de mes potes pour aller à sa rencontre. J'sortis mon briquet pour lui tendre et le jeune homme me fit.. la bise. Vraiment ? T'es sérieux là ? Juste la bise ? J'ai vraiment tout à reconquérir c'est affreux. Qu'est-ce que tu fais là ? Je t'ai pas vue dedans J'lui souris, sachant à l'avance que ma réponse allait faire accélerer son coeur jusqu'à qu'il soit au même rythme que le mien à l'heure actuelle. C'est à dire vraiment très rapide. J'attendais que t'ais fini ton service. Ouai, j'suis venue uniquement pour toi ce soir Wade. Pas pour boire, ou pour m'amuser. Te voir toi. J'suis bien contente que t'ais pas de groupies qui t'attendent dehors, sinon j'aurai dû m'en occuper. Possessivité salut, j'suis de retour. Ca s'est bien passé ce soir ?

Je la voyais s'avancer vers moi, et tout chez elle m'éblouissait. En commençant par le sourire qu'elle eut en me voyant. Et le regard qu'elle posait sur moi. J'aurais voulu qu'elle me regarde toujours ainsi. Je lui faisais la bise bien que mes lèvres elles auraient voulu bien plus.. Mais il y avait du monde et puis, on était pas ensemble alors, la question ne se posait pas. Elle me tendit son briquet et je l'acceptais en effleurant ses doigts, attendant sa réponse. J'attendais que t'ais fini ton service dit-elle tout naturellement alors que mon coeur lui eut un raté. Je relevais les yeux vers elle pendant quelques secondes, avant de me concentrer à nouveau sur ma cigarette que j'allumais rapidement, tout en essayant d'ignorer mon pouls qui s'emballait. Ah oui ? dis-je l'air intéressé en prenant une première taffe. Mon dieu ce que ça faisait du bien. J'suis bien contente que t'ais pas de groupies qui t'attendent dehors, sinon j'aurai dû m'en occuper. Un sourire en coin se dessina sur mes lèvres alors que je l'imaginais ouvrir sa gueule pour faire fuir de potentielles prétendantes. Je faisais genre, mais ça me plaisait bien. C'est parce que je me suis déjà occupé d'elles avant que tu n'arrives dis-je d'un air railleur. Ou comment essayer de la provoquer ah ah. Elle me demanda ensuite comment c'était passé mon service, et c'était peut-être ridicule, mais j'étais touché par ces petites attentions. Ça va, yavait du monde.. Je bosse pas demain dis-je avec un air légèrement contrarié. J'aurais préféré travailler histoire de ramasser de la tune mais bon. J'envisageais de prendre un deuxième job alors c'était peut-être le moment de chercher. Tu m'as pas attendu trop longtemps quand même ? Il faisait froid, et j'avais pas envie qu'elle attrape la crève à cause de moi..

Ouai, je l'attendais lui et lui seul. J'avais fait le déplacement uniquement pour voir sa belle bouille. Okay, ça enlève toute sa virilité ça, on est d'accord aha. Nan mais que pour ses beaux yeux ouai voilà. Et le voir ce soir était ma plus belle récompense. Il était.. parfait. Le revoir me faisait du bien, j'me sentais mieux, complète. Ah oui ? J'acquiesçais. J'voulais que te voir toi.. bon, après des gens m'ont tapé la discut m'enfin aha. Ils sont pas importants eux, contrairement à toi Wade. Ils sont que dalle, des insectes face à ce que tu représentes. Par la suite, j'parlais des éventuelles groupies et ça m'rappelait ce jour, pendant les vacances de Noël de l'an dernier, où on avait eu plus ou moins la même discussion. Avec ses groupies dans sa chambre aha. C'est parce que je me suis déjà occupé d'elles avant que tu n'arrives J'savais qu'il se foutait de ma gueule.. mais ça m'faisait chier quand même d'imaginer que des filles le voulaient. Je les comprenais, j'avais rien à dire.. mais à moi. Il était mien. Tu pourrais aussi m'envoyer chier alors.. techniquement je suis une groupie qui t'attend. lui dis-je, provocatrice. Cap ou pas cap d'me dire d'aller voir ailleurs si t'y es ? Ca serait une désillusion qu'il me le dise, on est d'accord ahahah. Ça va, yavait du monde.. Je bosse pas demain J'le voyais froncer des sourcils et j'me disais qu'il était taré d'enchainer à ce point les heures. Ca t'permettra de dormir un peu. T'as une mine terrible. un sourire aux lèvres, j'me moquais un peu de lui mais c'tait pour lui changer les idées avant tout. Je voulais pas qu'il pense à ses galères maintenant. Tu m'as pas attendu trop longtemps quand même ? J'lui fis non de la tête. J'savais à quelle heure tu terminais, j'suis allée parler avec tes collègues pour le savoir, donc j'suis arrivée y a pas longtemps. Ouai, j'veux pas mourir de froid. J'ai des surprises pour toi, j'suis pas venue les mains vides.

J'essayais de rien laisser paraître, mais j'étais pas insensible au fait qu'elle soit venue pour me voir. Pour me voir moi, comme elle disait. J'me sentais étrangement bien à cette révélation, mais je tentais de refréner ce que je pouvais ressentir. Malgré ça, mes sourires ne trompaient pas, tout comme mes yeux qui étaient littéralement en train de la bouffer. Je la provoquais ensuite un peu en lui disant que je m'étais déjà occupé de mes groupies, et ça me plaisait de voir son petit air là. Elle était jalouse ? Ça me plairait bien.. J'aimais sentir qu'elle me désirait, et qu'elle ne souhaitait pas me partager. Tu pourrais aussi m'envoyer chier alors.. techniquement je suis une groupie qui t'attend dit-elle en me provoquant à son tour. Elle pensait vraiment que j'étais capable de lui dire de s'en aller ? Alors qu'elle était venue pour moi, et qu'il était clair que j'étais incapable maintenant de renoncer à passer la soirée avec elle ? Je ne pensais pas à ça en disant que je m'en étais occupées... dis-je avec un sourire malicieux, sachant très bien qu'elle allait réagir ah ah. Je plaisantais bien sûr, mais ça m'amusait de la provoquer. Ça m'avait toujours amusé. On parlait ensuite de mon boulot et j'étais déjà en train de réfléchir à mille choses à la fois. Combien allais-je être payé ce soir, et combien il me resterait à payer pour mes frais de scolarité. Ou combien me resterait-il de ce que j'ai gagné une fois que j'aurais payé ma bouffe et tout le reste. Je ne bossais pas le lendemain et c'était synonyme de mauvaise nouvelle pour moi. Ça t'permettra de dormir un peu. T'as une mine terrible. Hé, elle se foutait de moi là non ? Je voyais bien son sourire moqueur. Ouais c'est ça, continue de te foutre de moi dis-je l'air amusé. En réalité, j'étais bel et bien crevé. Lorsqu'elle me confia qu'elle était allée trouver mes collègues pour savoir à qu'elle heure je finissais, je me sentais un peu troublé. Mais j'étais rassuré de voir que ça ne faisait pas trop longtemps qu'elle attendait. J'ai des surprises pour toi, j'suis pas venue les mains vides. J'haussais légèrement les sourcils sous la surprise, m'attendant à tout sauf à ça. Ah bon ? dis-je réellement surpris, sans pouvoir dissimuler mon sourire et mon air intrgué. J'étais curieux de voir ce qu'elle m'avait ramené, m'attendant à tout et rien de sa part.

Il était.. beau et j'aimais tellement le regard qu'il me portait, qui me faisait sentir unique et qui m'aidait à le provoquer avec mon "envoies moi chier si t'en es capable" car je savais qu'il le ferait pas. Il était tout aussi content que moi qu'on se revoit et qu'on se retrouve tous les deux. J'suis certaine que lui aussi il avait compté les jours, s'était demandé quand on allait se revoir ou quoi. Eh bah VOILA. Coucouuu. Je ne pensais pas à ça en disant que je m'en étais occupées... WHAAAAT ? Okay, là. Connard, t'oses pas m'faire ça, jouer avec mon coeur alors que j'suis venue pour toi, malgré le vent, le froid et tout. J'lui donnais une frappe sur l'épaule pour lui faire comprendre mon mécontentement. Nan mais oh t'as cru quoi toi. Vas t'faire foutre Wade.. Ca m'faisait chiiiiier. Nan en vrai, j'sais pas si il était sérieux, ça m'frustrait. J'lui avais dit que d'mon côté, j'faisais rien. Mais lui j'en sais rien. Si ça s'trouve il en a rien à faire de nous et pouf il va voir ailleurs. Après tout on était pas en couple lui et moi, il était libre. C'est moi qui me mettait des barrières pour que dalle peut être. Ca ferait mal si c'tait la vérité. Après avoir discuté de sa soirée, j'lui annonçais que j'avais une surprise pour lui. Ah bon ? Il était mignon avec son sourire. J'lui faisais plaisir déjà, c'tait bon signe. Mais comme m'avait dit Alex par message, il risquait de réagir comme moi j'aurai réagi si on m'avait fait ça, c'est à dire mal. M'enfin, j'en avais un peu rien à foutre parce que chaque seconde passée en plus à ses côtés ne faisait qu'appuyer ma décision. Je sortais deux enveloppes de mon sac. Deux enveloppes vraiment importantes. J'avais peur de sa réaction maintenant. On va à l'écart juste. Parce que c'est privé comme discussion m'voyez. Par quoi je commence ? Choisis une des deux, j'sais pas par quoi commencer aha. J'lui montrais les deux enveloppes, vierges d'inscription, et après son choix, je soupirais. Ce sont les papiers du divorce. J'm'en suis occupée, tout est en ordre, il suffit que tu signes et j'suis pu ta femme. lui dis-je doucement, avec un petit sourire. 24 ans et déjà bientôt divorcée. Ca allait pas aider les stats ça. Ca m'faisait mal au coeur ces papiers mais c'était ce qu'il voulait.. alors voilà. C'était réglé plus ou moins on va dire.. J'mettais l'autre enveloppe au dessus avant de reprendre la parole. Et celle là.. elle va pas te plaire ahaha.. Et t'inquiète, j'aurai eu la même réaction que toi. J'me pinçais les lèvres. Ecoutes, j'ai une situation stable, j'ai un boulot pour quelques années là, je suis mariée et je viens d'Harvard, ce qui est quand même un critère de sérieux tu vois. Et là tu sais pas où j'veux en venir avoues. M'bref. Je sais que tu galères et quand j'te vois comme ça.. ça m'fait vraiment mal au coeur. Tu vas ptete un jour récupérer ton argent de Victoria.. mais en attendant de voir que le plan marche vraiment, si c'est le cas un jour, j'ai fait demander un prêt à la banque. Un prêt qui couvre tous tes frais de scolarité notamment et qui peut t'aider à vivre correctement. Etant donné qu'on est encore mariés, ce prêt est à nous deux.. mais dès que le divorce sera prononcé, ça sera à toi. T'auras aucun mal à retourner l'argent une fois que t'auras tout récupéré d'Victoria mais ça peut t'aider là maintenant. Voilà. Tues moi maintenant.

Quand je vis sa tête quand elle comprit où je voulais en venir en parlant de m'occuper de mes groupies, j'eux juste envie d'éclater de rire. Elle avait l'air tellement dégoûtée ! Ouais, voire même un peu trop ptetre. Elle me donna un coup sur l'épaule que je sentis à peine, la regardant d'un air railleur alors qu'elle me disait d'aller me faire foutre. Hé, je plaisante miss Silver dis-je avec un sourire pour essayer de la dérider. Non, je couchais avec personne en ce moment. A vrai dire, ma vie sexuelle était un véritable néant depuis ma rupture avec Emma. Royce en était totalement dépité d'ailleurs. J'étais peut-être malade. Elle m'annonçait ensuite qu'elle avait une surprise pour moi et j'étais à la fois curieux et surpris qu'elle ait autant d'attentions à mon égard ce soir. On fêtait un truc ou quoi ? J'pensais ça mais en réalité, ça me faisait tout drôle, et elle parvenait vraiment à me déstabiliser. Elle sortit alors deux enveloppe de son sac, et je la regardais d'un air interrogateur alors qu'elle m’emmenait à l'écart des oreilles indiscrètes. Elle me disait de choisir une des deux, et après un instant d'hésitation, j'attrapais celle de gauche en calant ma cigarette entre mes lèvres. Ce sont les papiers du divorce. J'm'en suis occupée, tout est en ordre, il suffit que tu signes et j'suis pu ta femme. Son ton était doux et pourtant, j'eux l'impression qu'une enclume m'était tombée sur les épaules. Parce que même si ces papiers étaient ce que je désirais, je savais que Briony y apportait une importance non négligeable. La preuve, elle venait de dire qu'elle était ma femme alors que moi... je n'avais jamais employé ces termes, voyant la chose comme une connerie monumentale qu'on avait faite bourrés à Las Vegas et rien d'autre. Et encore une fois, ça me plaisait pas d'me dire que j'étais en train de lui faire du mal en agissant ainsi. Mais c'était ce que je voulais et quelque part dans tout ça, j'arrivais pas à comprendre ce qu'elle voulait elle. Elle voulait qu'on reste mariés ? Genre mari et femme ? Même si j'étais contre tout ça, ça n'empêchait pas que ça avait du sens pour moi. Quand on se mariait, c'était pour la vie les gars. Elle voulait passer sa vie avec moi ? Sur le coup, je me sentais très perturbé de penser à tout ça. Merci... répondis-je maladroitement. Et celle là.. elle va pas te plaire ahaha.. Et t'inquiète, j'aurai eu la même réaction que toi. Je fronçai les sourcils en regardant la deuxième enveloppe qu'elle me tendait, captant tout de suite la tension qu'il y avait dans sa voix. Comment ça ça n'allait pas me plaire ? Ecoutes, j'ai une situation stable, j'ai un boulot pour quelques années là, je suis mariée et je viens d'Harvard, ce qui est quand même un critère de sérieux tu vois. Euh... mais encore ? Et puis mariée, c'tait vite dit, puisqu'elle venait de signer les papiers pour le divorce. M'bref. Je sais que tu galères et quand j'te vois comme ça.. ça m'fait vraiment mal au coeur. Tu vas ptete un jour récupérer ton argent de Victoria.. mais en attendant de voir que le plan marche vraiment, si c'est le cas un jour, j'ai fait demandé un prêt à la banque. Un prêt qui couvre tous tes frais de scolarité notamment et qui peut t'aider à vivre correctement. Etant donné qu'on est encore mariés, ce prêt est à nous deux.. mais dès que le divorce sera prononcé, ça sera à toi. T'auras aucun mal à retourner l'argent une fois que t'auras tout récupéré d'Victoria mais ça peut t'aider là maintenant. Mon visage c'était décomposé au fur et à mesure de ses paroles, faisant disparaître tout sourire de mon visage et toute sensation de légèreté à l’intérieur de moi. Je sentais la colère me gagner vitesse grand V, alors que je la regardais en attendant qu'elle me dise que c'tait une blague. T'es pas sérieuse là ? commençais-je d'une voix tendue où se perçait mon énervement. Pourquoi t'as fait ça ? J'te fais pitié c'est ça ?! lançai-je en commençant à hausser le ton. J'étais blessé dans mon ego. J'avais besoin de du fric de personne, de la pitié de personne putain. Elle croyais quoi ? Que j'étais pas capable de me débrouiller seul ? Et j'avais fait quoi pendant mon enfance hein ? Je m'étais tourné les pouces à regarder ma soeur crever de faim ? J'voulais pas de son argent, qu'il soit emprunté ou pas. Elle avait pas à faire ça pour moi. Et ça me foutait les boules qu'elle elle me fasse ça. J'ai pas besoin de ton fric. J'en veux pas t'as compris ? C'est quoi ton idée là ? Tu savais très bien que j'allais pas accepter ! Elle l'avait avoué elle même avant de commencer à tout m'expliquer. C'est un plan de merde pour m'empêcher de divorcer ? Ouais, je voyais le mal partout là pour le coup. Si elle avait essayé de m'énerver, eh ben c'tait gagné.

Hé, je plaisante miss Silver Oh.. ? Genre vraiment ? Joues pas avec mes nerfs comme ça abruti sérieux. Moui. Vas y, vas voir quand même ailleurs si j'y suis. J'aime pas savoir que j'ai fait remonter des émotions qui avaient du coup rien à voir avec la situation, ça m'faisait chier de les avoir dévoilées au grand jour ahaha. J'me demandais d'ailleurs si en parlant du divorce, ça se voyait que j'tais.. triste et pas insensible ) ce qui se passait. Ca m'faisait mal d'me dire qu'on allait être plus rien l'un pour l'autre aux yeux de tous alors qu'il était beaucoup pour moi. Merci... J'lui fis un petit souire. J'pourrais amener l'enveloppe stu veux, ou toi, si tu m'fais pas confiance ahaha. J'en sais rien hein.. puis ça m'permettait de trouver l'occasion de rire un peu avant le massacre qui allait arriver. J'savais pas à quel point il allait mal réagir. Parce que c'tait ça la grande question. Au fur et à mesure de mon discours, je le voyais se crisper, se tendre, devenir de plus en plus neutre dans ses émotions et ça m'faisait peur. J'appréhendais sa réaction, j'avais peur qu'il me hurle dessus ouai. T'es pas sérieuse là ? Ouh putain, il était pas énervé là, il était au delà de ce stade ahaha. Pourquoi t'as fait ça ? J'te fais pitié c'est ça ?! Mais non, c'est pas de la pitié. Je t'aide c'est tout. J'fais plus que n'importe lequel de tes amis en fait qui en ont rien à foutre de toi à l'heure actuelle, qui t'emmenent à des fêtes pour t'faire dépenser, qui t'hébergent pas, qui font rien. J'fais du concret moi. J'ai pas besoin de ton fric. J'en veux pas t'as compris ? C'est quoi ton idée là ? Tu savais très bien que j'allais pas accepter ! Et alors ? Sur le long terme, tu vas l'accepter. C'est un plan de merde pour m'empêcher de divorcer ? J'écarquillais les yeux, surprise sous ses mots acerbes et méchants et la claque partit aussitôt dans sa gueule. Et j'veux t'retenir prisonnier c'est ça. Mais vas y, prends ta liberté abruti. C'est dégueulasse de se servir de mes sentiments contre moi, genre vraiment. J'ai voulu t'AIDER, tu sais ce que ça veut dire ? C'est faire des choses CONCRETES pas parler dans le vent. T'es en train de mourir au travail, comment tu peux espérer avoir ton année en bossant à ce point en parallèle. T'es intelligent mais t'es pas Einstein, alors non c'est PAS possible. Et regardes un peu ta gueule, t'as vu tes cernes, t'as vu à quel point t'es mort là ? J'pensais bien faire et t'éviter un redoublement, des mois à pas dormir, un sentiment de dettes envers tous tes potes qui t'filent de quoi fumer ou de quoi vivre bah faut croire que nan, t'es incapable de le comprendre ça. J'tais dégoutée par sa réaction. Restes dans ta connerie et tues toi à la tâche. J'me cassais, lâchant uniquement l'enveloppe du divorce à terre. Oublies pas de signer ça, ça vaut mieux pour nous deux. J'avais tellement mis de coeur à faire les démarches administratives pour lui que ça m'faisait réagir au quart de tour.

J'étais super énervé pour le coup, révolté même et blessé de voir qu'elle avait pitié de moi et qu'elle se sentait obligée de faire un putain de prêt à la con pour essayer de m'aider. J'voulais pas qu'elle fasse un prêt comme ça pour moi, le pauvre type qui arrivait à rien à cause de ses conneries. Et si elle voulait faire un emprunt à son tour plus tard hein ? Ben elle pourrait pas. A cause de moi. J'étais blessé dans ma fierté, mais aussi dans ma conscience. Mais ça, elle pouvait pas le comprendre. J'me sentais coincé par cette histoire de mariage, comprenant rapidement que si je signais les papiers du divorce, j'étais forcé d'accepter son offre du même coup. Et je détestais ça. Alors je lui balançai ces mots affreux avant même de me rendre compte de ce que je disais, et avant que j'aie le temps de rajouter quoique se soit, je me prenais une gifle en pleine poire. Encore.Et j'veux t'retenir prisonnier c'est ça. Mais vas y, prends ta liberté abruti dit-elle alors que je voyais rouge. Putain mais t'en as pas marre de me foutre des bouffes là ?! m'exclamai-je en perdant le peu de calme qui me restait. J'ai voulu t'AIDER, tu sais ce que ça veut dire ? C'est faire des choses CONCRETES pas parler dans le vent. T'es en train de mourir au travail, comment tu peux espérer avoir ton année en bossant à ce point en parallèle. T'es intelligent mais t'es pas Einstein, alors non c'est PAS possible. Et regardes un peu ta gueule, t'as vu tes cernes, t'as vu à quel point t'es mort là ? J’étais exaspéré en l'entendant me faire sa morale. Si j'avais tellement une sale gueule, pourquoi elle était venue me voir hein ? A part pour me donner ses papiers à la con. Mais au fond, je voyais bien qu'elle avait voulu me venir en aide derrière sa démarche maladroite. Mais merde, elle devait le savoir que ça me plairait pas non ? Elle me connaissait un minimum pour savoir que j'étais pas prêt d'accepter de l'argent de qui que se soit. J'pensais bien faire et t'éviter un redoublement, des mois à pas dormir, un sentiment de dettes envers tous tes potes qui t'filent de quoi fumer ou de quoi vivre bah faut croire que nan, t'es incapable de le comprendre ça. Restes dans ta connerie et tues toi à la tâche. Et allez, fallait qu'elle exagère en plus. Ok j'étais un peu en galère.. enfin, pas qu'un peu. Mais j'allais remonter la pente. J'avais pas besoin de tout ça. Elle tourna alors les talons en laissant tomber les papiers du divorce au sol. Oublies pas de signer ça, ça vaut mieux pour nous deux. Fallait toujours qu'elle soit dans l’extrême, c'était pas possible putain. Je veux PAS qu'on m'aide, tu peux pas le comprendre ça ?! m'exclamai-je en lui emboîtant le pas sans un regard pour l'enveloppe qu'elle avait laissée derrière elle. J'veux pas qu'on m'aide parce que ce que j'ai fait... ce qui m'a amené dans cette situation mérite pas que tu te foute dans la merde pour moi lâchai-je sèchement. Les souvenirs de mon passé me revenaient par flash, mélangés au cauchemars que j'avais fait depuis que j'avais vu les photos du corps inanimé de ce type. Certes je ne voulais pas me laisser faire par Victoria. Mais quelque part, je ne pouvais m'empêcher de me dire que je méritais ce qui m'arrivait. Et je ne supportais pas l'idée que Briony se coupe des porte à l'avenir pour me sortir de ce merdier. J'suis désolé d'avoir dit ça, c'était nul dis-je un peu plus calmement, mais toujours tendu. Mais putain tu savais que ça allait pas me plaire.